UN PLAN B, 1000 OUVRIERS
Le DG de l'AIBD, Abdoulaye Mbodji, n'écarte pas une rupture de contrat avec l'entrepreneur saoudien et un recours à des entreprises sénégalaises
Le directeur général de l'Aéroport Blaise Diagne de Diass, Abdoulaye Mbodj, appelle l'État à refuser la demande d'un cinquième avenant tel que l'exige la société Saudi Bin Ladin Group pour finir les travaux de l'aéroport en question. Invité de l'émission Grand jury de la Radio futurs média (Rfm privée) hier, Abdoulaye Mbodj a indiqué par ailleurs que la direction d'Aibd est prête à aller à la résiliation du contrat avec la société saoudienne.
Le directeur général de l'Aéroport Blaise Daigne de Diass est formel : l'État du Sénégal doit refuser de payer les 63 milliards tel que l'exige la société Saudi Bin Laden Group dans le cinquième avenant pour finir les travaux des infrastructures aéroportuaires de Diass. Invité de l'émission Grand jury de la radio futurs média (Rfm privée) hier, dimanche 30 août, Abdoulaye Mbodj a jugé illégaux et injustifiables le cinquième et le quatrième avenant.
"Nous ne sommes pas du tout d'accord ni pour le quatrième avenant pour lequel ils (les patrons de la société Saudi Bin Laden Group) nous réclament 58 milliards, encore moins pour le cinquième avenant pour lequel ils réclament 63 milliards de F Cfa. En tant que technicien, nous disons que ces avenants ne sont pas, techniquement, justifiables. Et, d'autres acteurs partagent également notre avis. Nous avons donc pris la décision de ne pas les payer", renseigne Abdoulaye Mbodj.
Poursuivant son propos, le directeur général de l'Aibd a ainsi annoncé la tenue dans les tout prochains jours d'une réunion de haut niveau entre l'État du Sénégal et la société Saudi Bin Laden Group. Cette rencontre a pour but, selon lui, de trouver une solution définitive à ce problème.
"Nous pensons véritablement, que la société Saudi Bin Laden Group gagnerait à finir ce travail dans les meilleurs délais. Nous lui avons déjà envoyé une lettre de mise en demeure dans laquelle, nous lui avons demandé si vous allez terminer ce projet oui ou non. Elle nous répondu en disant qu'elle souhaite qu'une réunion soit tenue dans les quinze jours. À notre niveau, nous voudrons que cette réunion soit tenue en haut niveau pour que des décisions puissent être prises pour une dernière fois. J'aurais même souhaité que ça soit au niveau présidentiel", a soutenu Abdoulaye Mbodj tout évoquant une possibilité de rupture de contrat avec la société saoudienne, en bonne et due forme.
"A terme, l'aéroport international Blaise Diagne de Diass, va coûter près de 407 milliards de francs CFA à l'État du Sénégal. Nous sommes prêts, aujourd'hui, à aller à la résiliation de ce contrat et reprendre les travaux pour les finir pour notre économie avec des entreprises sénégalaises. Aujourd'hui, la société Saudi Bin Laden Group utilise, pour l'essentiel, beaucoup de sous-traitance d'entreprises sénégalaises. Nous avons des entreprises hautement qualifiées pour ne pas les nommer dans ce domaine", a averti le directeur général de l'Aibd.
Selon lui, le taux d'exécution des travaux de l'aéroport est de 90%. Et avec en moyenne 1000 ouvriers en permanence sur le chantier, il est possible de respecter la date de décembre 2015 initialement retenue comme délai de livraison de l'ouvrage. A terme, a-t-il conclu, l'aéroport Aibd va coûter près de 407 milliards de francs CFA à l'État du Sénégal contrairement aux prévisions initialement retenues.