LE GILET DE L’AVOCAT RÉVOLUTIONNE LE SAUVETAGE EN MER
Idrissa Ndiaye Césaire Sène, médaille d’or au Salon des inventions de Genève
Le gilet de sauvetage du Sénégalais Idrissa Ndiaye Césaire Sène sort du lot au Salon international des inventions de Genève en 2013, la plus ancienne et la plus importante manifestation sur les inventions et innovations à travers le monde. Le gilet du Sénégalais est une bouée de sauvetage contre la submersion et l’immersion en mer, dans les océans et les fleuves. Il sauve la victime contre la mort par noyade ou par hypothermie. Le sujet qui n’est pas en contact avec l’eau. Il ne peut rester plus longtemps dans un milieu aquatique en attendant l’arrivée des secouristes. Son temps d’attente avec moins de risques est plus long que ceux de tous les gilets qui sont fabriqués jusqu’ici. Le jury international composé à majorité d’européens ne pouvait rien faire sinon attester l’originalité et l’utilité de l’invention du Sénégalais.
Un grand virage. L’avocat Idrissa Ndiaye Césaire Sène troque sa robe noire contre les pinceaux et les applications des nouvelles technologies. Ce Sénégalais qui a exercé le métier d’avocat pendant 25 ans en France quitte les couloirs des cours et des tribunaux pour des ateliers. Il n’avait pas le choix. Mais il l’a aussi fait par conviction. Ce n’est pas lui un juriste qui va enfreindre les lois en vigueur dans l’Hexagone. Les textes interdisent un avocat d’être propriétaire d’une société. C’est incompatible en France.
Dès lors, malgré des incertitudes, il a préféré tourner le dos au prétoire. Il ne le regrette pas. L’avocat Idrissa Ndiaye Césaire Sène a remporté la médaille d’or du Salon international des inventions de Genève dans la catégorie sécurité et sauvetage. L’obtention d’une distinction à Genève est considérée à juste raison comme une consécration pour beaucoup d’innovateurs et d’inventeurs.
En effet, le Salon international des inventions de Genève est le plus important rendez-vous annuel au monde dédié exclusivement à l’invention et à l’innovation. C’est une sorte de coupe du monde des inventeurs. C’est une manifestation qui enregistre la participation de plus de 59.000 personnes venues de tous les coins de la planète.
Un jury international atteste l’originalité de son gilet de sauvetage. Le Sénégalais a révolutionné le gilet de sauvetage utilisé en milieu aquatique. Qu’est-ce qu’il y a d’original, d’innovant et d’inédit dans le gilet d’Idrissa Ndiaye Césaire Sène ?
A partir d’un clic sur un bouton, le gilet se gonfle et enveloppe la personne. Cette dernière respire à travers un orifice. « Le gilet est une structure gonflable. Il est muni d’un système déclenchement qui est synchronisé avec les 8 bouteilles de gaz. Il suffit juste de tirer sur ce levier qui va déclencher un crochet.
Ce crochet en se retirant va tirer les cordes qui vont percuter la bouteille et décrocher la ceinture qui va libérer la structure gonflable qui va couvrir la personne », démontre l’avocat qui est présentement au Sénégal. Ainsi la personne enveloppée peut flotter aussi longtemps en mer, dans les océans, dans un fleuve sans être au contact ni avec l’eau ni avec les prédateurs marins.
Le sujet n’est ni exposé à la mort par noyade, ni exposé à la mort par hypothermie. Le caractère original de son invention n’a pas fait l’objet d’aucune contestation de la part des membres du Jury international qui statue annuellement sur les innovations. Son gilet est sorti du lot parmi les inventions soumises à l’appréciation du jury.
Puisqu’à Genève, les examinateurs sont issus de différentes disciplines et ne transigent pas sur les critères d’originalité. Durant le salon, son stand ne désemplissait pas. Ce gilet protège aussi contre les torrents de boue et les avalanches de neige.
Le passage à l’étape de fabrication industrielle
Il ne lui reste que le passage à une production à grande échelle. Déjà, beaucoup de personnes en France et dans d’autres pays ont manifesté le besoin d’acquérir cet outil de protection. «Nous avons eu un écho très favorable auprès des personnes durant le Salon de Genève. J’ai obtenu une reconnaissance dans les pays comme la Chine et le Canada. Je suis sur le point de l’obtenir aux Etats-Unis et dans beaucoup d’autres pays.
Nous avons déjà produit un premier prototype. Il nous reste à aller vers une phase de production, mais comme vous le savez, en France, les industriels n’ont pas encore la culture de partage du risque. Ils attendent que les créations marchent pour venir. Ce n’est pas comme aux Etats-Unis », regrette Idrissa Ndoaye Césaire Sène. L’avocat n’a pas mis du temps pour s’adapter aux réalités des inventions et aussi à leur terminologie. Sa passion pour la technique ne date pas d’aujourd’hui.
Idrissa Césaire Sène avait opté pour la filière E, orientée vers les techniques et les mathématiques au Lycée Maurice Delafosse de Dakar. Par la suite, il donnera un nouveau cours à son cursus puisqu’il va approfondir ses études en sciences juridiques et politiques en France.
« J’ai fait mon doctorat en droit public à l’Université de Paris 10 et un Dea en droit pénal et politique criminelle à la Sorbonne. Je suis formé au Centre de formation professionnelle des avocats de Paris », rapporte le lauréat du Prix de l’innovation pour la catégorie sécurité et sauvetage de l’édition 2013 du Salon international de Genève.