L'ACSIF ACCUSE LE PREFET DE DAKAR D’ETRE DE CONNIVENCE AVEC LES BANQUIERS
INTERDICTION DU SIT-IN POUR DENONCER LES PRATIQUES BANCAIRES USURAIRES

Le sit-in prévu, hier, au rond point Cyrnos, par l’Association des clients et sociétaires des institutions financières (Acsif) n’a pas finalement eu lieu. Visant à dénoncer les pratiques usuraires des banques, il a été interdit par le préfet de Dakar. Ce qui a mis l’Acsif dans tous ses états. Elle a accusé d’ailleurs le préfet d’être de connivence avec les banquiers.
L’Association des clients et sociétaires des institutions financières (Acsif) n’a pas pu tenir son sit-in, hier, au rond point Cyrnos du port pour «dénoncer les pratiques bancaires usuraires». La raison est que la police a demandé aux organisateurs de ce sit-in de quitter les lieux, faute d’autorisation. Ainsi, à la place d’un sit-in, le président de l’Acsif, Famara Ibrahima Cissé, a finalement improvisé, séance tenante, un point de presse dans un restaurant, non loin du Port autonome de Dakar (Pad). Pour le président Acsif, les banques sont derrière cette interdiction préfectorale sans notification.
«Nous estimons qu’il y a anguille sous roche. Parce que la première fois que nous avons demandé au préfet une autorisation de sit-in, les banquiers sont passés, par là et le préfet nous a notifié l’interdiction. Pour aujourd’hui encore, nous avons déposé une déclaration en bonne et due forme en temps réel depuis 15 jours, donc bien avant. Et là, sans aucune notification d’autorisation on vient nous déguerpir du lieu sur lequel nous devons tenir le sit-in. Le préfet n’est pas en train de jouer franc jeu avec l’Association des clients de banques», a dénoncé M. Cissé.
Il a déclaré à qui veut l’entendre que l’Acsif n’a fait qu’exercer un droit citoyen inscrit dans la Constitution, ajoutant que «personne ne peut dévier l’association de son combat pour soulager les populations qui souffrent atrocement dans les institutions bancaires». «Nous allons continuer le combat. Rien ne nous déviera sur notre chemin. Nous sommes sur les principes de dénoncer encore les taux d’intérêt qui sont exorbitants. Nous sommes sur le principe de demander aux banques de rembourser aux clients leurs primes d’assurance emprunteurs. Nous dénonçons fortement aujourd’hui les mesures anti concurrentielles prises par certaines banques, notamment concernant la mobilité bancaire», a martelé le président l’Acsif qui dénonce le fait que pour changer de banque, le client paie une faramineuse somme 175 500 de francs Cfa. Ce que M. Cissé a jugé est inacceptable. Dès lors, le président de l’Acsif qui compte étendre le combat sur le plan national de dire qu’ils combattront cet état de fait «jusqu’à notre dernière énergie».
Lors de ce point de presse improvisé, Famara Ibrahima Cissé a aussi évoqué les abus du système bancaire qui ne cesse de plonger les clients dans les difficultés. Selon lui, le gouvernent doit veiller sur les lois portant sur le surendettement, le délai de rétractation, le délai de grâce que les banques exercent sans état dame sur les clients. «Nous pensons que de mesures fortes allant dans le sens de mieux protéger le client dans les institutions financières devraient être prises. Il y a un vide juridique sur la loi sur le surendettement. Il n’y a pas de commission de prise en charge de ces surendettés. Cette loi là devrait non seulement être votée, mais aussi une commission de surendettement pour soulager les populations mis en place», a renseigné Famara Ibrahima Cissé.