LE CORED ACCUSE LES DEPUTES
RETARD DU VOTE DU CODE DE LA PRESSE

Le Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias (Cored) a fait face à la presse hier, vendredi 11 décembre à la Maison de la presse, pour fustiger le retard du vote du Code de la presse. Pour le Cored, l’adoption d’une telle loi est synonyme de l’assainissement du secteur. Une occasion aussi pour les membres du Cored d’attirer l’attention de leurs confrères sur le traitement de l’information, notamment celles relatives au terrorisme et à la profanation récente des tombes au cimetière de Pikine.
Le retard du vote du Code de la presse indigne toujours le Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias (Cored). Face à la presse hier, vendredi 11 décembre, le Coired précise que cela résulte d’un «manque de volonté politique» car l’adoption de ce Code n’arrangerait pas certains proches du président de la République. A cet effet, le Cored pointe du doigt «les députés qui n’ont même pas pris la peine de lire le Code, un document de 78 pages et qui comporte 285 articles» et qui se permettent de refuser de le voter.
Pourtant, relève le Cored, le Code de la presse contient l’essentielle des solutions pour se libérer de «la précarité de la presse» et de ces « crieurs publics » qui se disent journalistes. Ainsi, le voter ne revient qu’à assainir le secteur car toutes les conditions nécessaires pour appartenir à la corporation y sont définies pour «éviter à n’importe qui de se déclarer journaliste». Le Code est «bon. S’il y a un blocage, c’est du côté des députés», déclare le Président du Cored, Bacary Domingo Mané.
En attendant, pour parer à toutes les dérives, le Cored s’engage encore à faire un plaidoyer pour que le Code soit voté, mais avec l’aide de tous. Il ajoute que ce sont ces mêmes autorités qui se plaignent «des dérives de la presse», qui se font inviter ou interviewer par ces «soi-disant journalistes ». Et en plus, elles sont à tu et à toi avec ces «imposteurs ».
Le traitement de l’information relative au terrorisme et à la profanation des tombes au cimetière de Pikine, dans les médias, aussi n’a pas été occulté par le Cored. La rencontre d’hier a été une occasion pour cette instance de déplorer la façon récurrente des médias de parler du terrorisme et d’exposer les images «choquantes» des morts. Ces actes de «certains journalistes obnubilés par la vente» pourraient créer une panique chez les populations ou «un traumatisme chez les parents» des défunts dont les corps sont exhumés.
Toutefois, le Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias reconnait qu’il y a bel et bien «d’excellents journalistes» au Sénégal, mais il faut toujours faire preuve de responsabilité dans le traitement de l’information afin d’arriver à une «presse de qualité». En ce sens que chaque journaliste doit être une sentinelle dans le métier. Car «laisser prospérer certains journalistes mercenaires et aventuriers dans la presse fera que le travail des journalistes sera toujours décrié», dixit le secrétaire général du Cored, Ibrahima Lissa Faye. Alors, le Cored invite les députés à adopter le Code la presse.