MULTIPLE PHOTOS"LE MONDE" S’EFFONDRE
Financement supposé de la campagne de Macky Sall par de l'argent de la corruption - Le prestigieux quotidien français s'excuse
Le procédé est curieux. Une "précision" insérée à la fin de l'article en cause, discrètement dans la page Sport du site. Parler de simple "confusion" alors qu'il s'agit d'une grosse boulette aux conséquences désastreuses pour la crédibilité des institutions et du jeu politique sénégalais, longtemps cité en modèle. Et, pour couronner le tout, des "excuses" prononcées du bout des lèvres et uniquement adressées à ses lecteurs. Les autres qui auront subi les conséquences fâcheuses de cette bourde peuvent attendre.
Voilà la prouesse du prestigieux quotidien français Le Monde qui, vendredi, à la Une sur son site, et samedi, dans la version imprimée, affirmait que Lamine Diack, mis en examen pour corruption passive et blanchiment aggravé, dans l'affaire de dopage qui secoue le monde de l'athlétisme, a confié aux enquêteurs que l'argent amassé auprès des Russes dans le cadre de ce scandale a servi à financer la campagne du Président Macky Sall.
Un tissu de mensonge qu'il cherche aujourd'hui à corriger sans entamer son aura. Le Monde écrit : "Précision : cet article est un résumé de l'enquête publiée vendredi 18 décembre sur le Monde.fr et dans la version imprimée du Monde (daté du 19 décembre). Une première version de ce résumé évoquait un lien avec la campagne de Macky Sall de 2012, rappelle le journal hexagonal. Or les déclarations de Lamine Diack n'impliquent pas directement la campagne du président sénégalais, mais des réseaux d'opposition à son adversaire de l'époque, Abdoulaye Wade. Nous présentons nos excuses à nos lecteurs pour cette confusion. La version complète, elle, ne mentionne pas de lien avec la campagne de Macky Sall."
Déjà dès la sortie de l'information, SenePlus se montrait sceptique par rapport à l'affirmation du Monde selon laquelle Macky Sall avait été financé par l'argent sale ramassé par Diack auprès de la Russie. Une grave déclaration rapportée par le journal français sans les guillemets d'usage. Nous nous demandions si ce n'était pas le fait d'une mauvaise interprétation des propos de l'ancien président de l'IAAF. Visiblement, nous n'avions pas tort d'émettre des doutes.
Petit arrangement avec l'éthique et la déontologie du journalisme ? Tentative de masquer l'incompétence de journalistes aventureux ? Volonté d'entretenir le flou à des fins inavouées ? L'essentiel est que la preuve vient d'être donnée que tout ce qui brille n'est pas or. Et qu'en matière de journalisme, les maîtres ne sont pas toujours ceux qui sont désignés comme tel.