LAMINE DABO ET BOUBA SAMAKE ALPAGUES POUR LE DOUBLE MEURTRE DU LIBANAIS ET DE L’AUTRICHIEN
CRIME PASSIONNEL OU REGLEMENT DE COMPTES ?
Les hommes du commissaire El Hadji Cheikh Dramé, chef de la Sûreté urbaine de Dakar, ont réussi, cinq jours après le double meurtre du Libanais Izam Fawaz et de l’Australien William Klinger, à mettre la main sur deux présumés suspects. Il s’agit de Lamine Dabo et Bouba Samako qui ont été alpagués dans la nuit du mardi et la matinée du mercredi ( le dernier à Sacré-Coeur 3). Crime passionnel ou vengeance ?
Plongés dans la plus grande consternation, les riverains de l’immeuble qui fait face à l’hôtel Pullman où les corps de l’Australien William Klinger et du Franco-Libanais Izam Fawaz ont été découverts baignant dans leur sang, peuvent, depuis hier, pousser un grand ouf de soulagement. En conférence de presse hier, le chef de la Sûreté urbaine nommé au poste depuis le 4 novembre dernier, le commissaire El Hadji Cheikh Dramé, a révélé que deux suspects, dont l’un a reconnu les faits, ont été arrêtés. Le premier interpelé mardi soir entre 19h et 20h, dont le commissaire n’a pas voulu révéler le nom, est Bouba Samaké. Le second se nomme Lamine Dabo. Ce dernier, qui a porté près de 20 coups de couteau sur les deux victimes, dont certains de dos sur Fawaz, est de forte corpulence. Il a été pris dans les filets des limiers, tôt hier matin. Les hommes du commissaire Dramé avaient fait une planque aux alentours de sa maison à Sacré-Coeur 3, pour le ferrer.
Soumis au feu roulant des questions des enquêteurs, il a reconnu les faits. Sans entrer dans les détails, la police penche pour un «crime qui paraît passionnel à connotation de vengeance». L’enquête se poursuit. Dabo est né à Kolda. Les suspects ont entre 20 et 30 ans. Ils évoluaient tous les deux dans les affaires à Dakar et se connaissent. Tout porte à croire que le principal suspect connaissait aussi Fawaz sur qui il s’est le plus acharné, puisqu’il n’y avait pas de trace d’effraction.
Pour rappel, dans la nuit du vendredi 5 au samedi 6 février, les policiers ont été alertés, vers 22 h, de la découverte de deux cadavres dans l’appartement susmentionné. Il s’agissait d’un immeuble R+5, sis au 22 rue Carnot. La scène était horrible et il y avait du sang jusqu’à l’entrée de l’appartement. Jusqu’à 4 h du matin, les enquêteurs ont passé au peigne fin les lieux et procédé aux constatations d’usage. Un travail titanesque en un temps record qui a porté ses fruits.
En présence du commissaire central de Dakar par intérim (après le décès du commissaire Alioune Diène au cours d’une randonnée pédestre) Djibahir Sarr, le commissaire Dramé s’est voulu rassurant : «le sentiment de sécurité restera toujours au Sénégal. Dans cette enquête, nous avons le soutien indéfectible de l’autorité judiciaire et celui des autorités de la Police. Nous avons aussi senti la collaboration des populations. Le procureur de la République a apporté sa touche et donné une nouvelle orientation à l’enquête, qui a été bénéfique dans nos investigations. Les autorités diplomatiques ont été informées à temps réel. Le Sénégal est un pays de paix et de sécurité».
La reconstitution des faits a été faite hier, vers 19 heures.