LE BOUCHER BABACAR SARR ARRETE, SES COMPLICES DANS LE VENT
SURPRIS EN TRAIN DE DEPECER DEUX ANES AU TECHNOPOLE
L’interdiction de l’abattage, de la vente et de l’exportation de la viande d’âne par le ministre de l’élevage, Aminata Mbengue NDIAYE, qui avait abordé la question en conseil des ministres, n’a pas fait d’effet sur certaines personnes véreuses, en quête de gain facile. Avant-hier, vers 21 heures, cinq individus ont été surpris par les éléments de la Brigade de Hann en train de dépecer deux ânes, destinés à la vente. quatre parmi les suspects ont plongé dans la lagune du technopôle, tandis que Babacar SARR, 54 ans, chevillard, a été alpagué par les hommes du commandant Coly. L’enquête suit son cours.
La commercialisation de la viande d’âne, impropre à la consommation, est une triste réalité dans les marchés de Dakar. Mardi 17 mai, aux alentours de 21h, la Brigade de la gendarmerie de Hann a été avisée par le chef du poste de sécurité au niveau du Technopole à Pikine, de la présence d’individus qui auraient abattu des ânes dans la broussaille. Les hommes du commandant Coly ont vite débarqué sur le site et mis la main sur le cerveau de la bande, Babacar Sarr, 54 ans, boucher et homme à tout faire au niveau de la Société de gestion des abattoirs du Sénégal (Sogas). Les quatre autres ont plongé dans la lagune et se sont sauvés. Ils avaient déjà réussi à abattre deux ânes qu’ils avaient commencé à dépecer. La marchandise prohibée était destinée à être commercialisée sur le marché. En tant qu’hommes du milieu, Babacar Sarr et ses complices, qui gravitent autour de la Sogas, ont la «possibilité» de tuer des ânes, de les mettre dans des charrettes et de faire croire aux clients qu’il s’agit de la viande de boeuf. La viande d’âne est plus rouge que celle du mouton ou du boeuf, mais aussi moins grasse.
Elle présente moins de lobes que les bovins, sa langue et son foie peuvent aussi constituer des éléments de différenciation, a expliqué un spécialiste, dans nos éditions précédentes. La Brigade de Hann collabore avec la Sogas et y fait régulièrement des patrouilles pour lutter contre les abattages clandestins, «mais il y a toujours des délinquants véreux», constate le commandant Coly, qui fait appel à la population pour collaborer. Ces dernières sont souvent au courant des activités illicites des chevillards, mais ont peur de les dénoncer par crainte de représailles.
Les premiers éléments de l’enquête laissent penser que Babacar Sarr et ses camarades n’en sont pas à leur premier coup. Depuis que l’alerte a été lancée par «L’As Quotidien», avec les 20 tonnes de viande d’âne congelée, dans un conteneur, en partance pour la Chine, les forces de l’ordre veillent davantage sur les installations et les commerces aux alentours de la Sogas. La Brigade de Hann où est gardé à vue le boucher véreux poursuit son enquête.