PRES DE DEUX MILLIARDS F CFA POUR LUTTER CONTRE LE TERRORISME
FORUM SUR LA PAIX ET LA SECURITE
En prélude au troisième forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique, qui se tiendra les 5 et 6 décembre prochains, le ministère des affaires étrangères a tenu, hier, une rencontre d’échanges avec l’ambassade de France. a l’occasion, le ministre a révélé que le budget tourne autour de deux milliards. par ce forum, les initiateurs comptent harmoniser leurs interventions en matière de riposte contre les menaces terroristes.
Les menaces terroristes sont devenues de plus fréquentes en Europe et en Afrique. Pour y faire face, les Etats s’organisent en tenant des rencontres d’échanges pour contrecarrer ce phénomène qui affecte les populations. Selon le ministre des Affaires étrangères, Mankeur Ndiaye, ce forum sur la paix et la sécurité, créé en décembre 2013 lors du sommet France- Afrique, est le prolongement du sommet de l’Elysée. «Nous avons organisé deux éditions et ce n’était pas prévu qu’elles soient annuelles. Mais, Macky Sall avait invité tous les participants composés d’experts de haut niveau de le renouveler. Ce n’est pas un sommet intergouvernemental, encore moins un sommet d’Etats africains, mais un forum de réflexion ouvert et informel des chefs d’Etat », dit Mankeur Ndiaye, qui indique que s’il n’y a pas de sécurité, il n’y aura pas d’investisseurs.
De son avis, cette troisième édition est celle de la maturité, pilotée par le Centre des hautes études de défense et de sécurité (Cheds). Sur le choix de ce centre pour cette édition, alors que les deux précédentes étaient organisées par l’institut panafricain de stratégies de Cheikh Tidiane Gadio, Mankeur Ndiaye précise que le Cheds est une institution internationale créée, il y a trois ans et qui travaille sur des questions stratégiques de défense et de paix. « Quand nous avons commencé ce forum, ce centre n’était pas encore créé, il a fallu attendre deux ans pour qu’il soit bien opérationnel. Le gouvernement a choisi de travailler avec ledit centre. C’est le gouvernement qui a le titre foncier du forum », martèle le ministre des Affaires étrangères. Il soutient que c’est ce centre qui se chargera du volet scientifique et le ministère de l’organisation et de la logistique de la conférence.
Interpellé sur les risques de la tenue de ce forum, au moment où notre pays n’est pas la cible des terroristes, Mankeur Ndiaye réplique : « Cette rencontre ne peut pas attirer la foudre des terroristes. Quand on revenait du Mali, on nous disait que le Sénégal risque d’être visé par les terroristes. Notre pays a une tradition de maintien de paix dans le monde. Le premier contingent envoyé dans le cadre d’opération, c’était en 1960 au Congo, il y a plus de 50 ans. Nous sommes le 7e contributeur dans le monde, troisième en Afrique et premier en Afrique de l’Ouest, on ne peut pas se développer sans paix et sécurité », rapporte le ministre.
A l’en croire, les actions terroristes se sont diversifiées et adaptées aux stratégies de riposte. « Les terroristes sont organisés, nous avons vu l’attaque de la France, l’Allemagne, entre autres. Il faut tirer des leçons à chaque attaque, car lutter contre le terrorisme n’est pas facile, il ne suffit pas d’avoir l’arme nucléaire », fulmine le ministre.
Pour le directeur du Cheds, Paul Ndiaye, dans ce contexte de radicalisme, d’extrémisme violent, de difficulté de contrôle de la migration, il faut une synergie d’actions et de la solidarité. « Notre continent a des atouts pour faire face à cette situation. Il est toujours bon de partager nos expériences, explorer les possibilités de réponses efficaces et soutenables en impliquant les populations dans leurs composantes », dit-il.