A LIBREVILLE, CE N'EST TOUJOURS PAS L'ENGOUEMENT
« Vivons la passion du foot », peut-on lire sur certaines affiches qui flottent au vent dans les rues de Libreville. Mais on peut se permettre de soutenir que l’appel est tombé dans l’oreille de sourds. Car, aucune espèce d’engouement n’était notée chez les Gabonais, hier à trois jours du lancement de « leur » Can de football (du 14 janvier au 5 février).
Il y a cinq ans, lorsqu’ils avaient co-organisé la compétition avec la Guinée équatoriale, l’ambiance était bien plus festive qu’elle n’est actuellement. Impossible alors de faire cent mètres sans « croiser » quelque chose qui renvoie à la Can. Des gadgets de toutes sortes étaient proposés aux passants, aux visiteurs. Là, rien ! Samba, la mascotte de cette 31ème édition est introuvable, alors qu’en 2012, son grand-frère « Gagui » était partout présent.
Sur les T-shirts, sur les porte-clés, etc. Les quelques personnes interrogées sur la Can qui démarre samedi avec le match Gabon – Guinée Bissau vous répondent par une moue révélatrice de ce peu d’engouement noté à Libreville. D’autres expliquent cette relative indifférence par des raisons … politiques.
« Ce sont les opposants, les gens de Jean Ping qui font tout pour saboter l’évènement », entend-on par-ci. Par-là, les explications tendent vers le volet économique et la dure conjoncture que traverse le pays depuis l’élection présidentielle qui a tourné à l’avantage du sortant, Ali Bongo Ondimba, aux dépens de Jean Ping.
Dans tous les cas, cette Can n’est pas partie pour battre tous les records de mobilisation et d’affluence. La preuve, au centre d’accréditation du stade de Libreville, le badge est délivré en moins de 5 minutes. Une très bonne chose, mais aussi un record absolu pour une Can où, traditionnellement à 72 heures du match d’ouverture, c’est un rush et une pagaille indescriptibles.
L’autre slogan qui risque de tomber dans l’oreille de sourds, c’est celui appelant les Gabonais à s’approprier l’évènement. « Tous au stade », clame-t-il. A moins que… Oui, à moins que, samedi pour leur entrée en matière dans « leur » Can, Pierre Emerick Aubameyang, capitaine et méga-vedette des "Panthères" frappent un coup si retentissant que leurs compatriotes seront obligés de s’intéresser enfin à leur compétition. De voler au secours de la victoire, en quelque sorte.
En attendant, c’est le calme plat. Pas de cocarde aux fenêtres et balcons des maisons. Pas de drapelets accrochés aux rétroviseurs des taxis. Juste quelques maillots aux couleurs des équipes qualifiées à cette Can 2017 aux vitrines de quelques boutiques. Décidément, on a vu ambiance plus folichonne à quelques jours d’une Can. Vivement samedi donc et le début de la compétition. Au moins si l’ambiance n’est pas en ville, elle pourrait bien être présente sur les aires de jeu.