«LES CHEFS RELIGIEUX DOIVENT DESCENDRE SUR LE TERRAIN»
IMAM MOUHAMADOU BAMBA SALL
L’Imam Cheikh Mouhamadou Bamba Sall, guide moral du dahira national Al Oummah, par ailleurs membre du conseil économique, social et environnement a fait face à la presse avant-hier, dans le cadre de la relance des activités du mouvement politique « Al Ouma Defar sunu Rew», une des entités de la dahIRa al oummah créée depuis le 5 décembre 1995. deux entités évoluant l’une dans le secteur du social, de la solidarité, de l’éducation, de la culture et de l’environnement et l’autre, dans la politique
« Après avoir atteint les objectifs fixés, le Bureau national, à l’issue du Congrès de 2013, avait décidé de relancer les activités du mouvement politique, c’est la raison pour laquelle nous sommes là cet après-midi ». Une occasion pour le Khalife de El hadji Modou Koura de Koungheul, d’inviter les fils des chefs religieux à s’impliquer dans la vie de la nation et à descendre sur le terrain pour ne pas laisser le pays aux seuls hommes politiques « qui ne se préoccupent que de leurs intérêts personnels ».
L’Imam Cheikh Mouhamadou Bamba Sall n’a pas mis de gants pour fustiger l’attitude des politiques qui se détournent des préoccupations des populations qui vivent dans des conditions extrêmement difficiles avec, en plus, la perte des valeurs socio-culturelles. Selon l’Imam, « il ne s’agit pas d’adopter une attitude de nihiliste pour vouer aux gémonies les bonnes actions et relations de l’Etat, mais de tirer la sonnette d’alarme sur certaines dérives qui risquent de mener le pays à sa perte». C’est fort de ce principe de s’impliquer dans la vie de la nation pour participer au développement harmonieux et intégral du Sénégal qu’il a eu, depuis 1993, l’idée de mettre en place une structure qui évolue dans les domaines que sont, le social, la solidarité, l’économie, la culture, l’éducation, l’environnement et la politique. « J’ai eu l’idée de créer cette structure en 1993, mais pas dans le sens des associations existantes. Alors, pur produit de daara, je me suis inspiré de la notion de Dahira (au sens étymologique) pour lui donner le nom de Al Oummah qui est une appellation arabe qui veut dire la nation. Aujourd’hui, j’en suis le guide moral ».
Répondant à la question de savoir si un chef religieux peut faire de la politique, le khalife de Koungheul coupe net : «Un chef religieux est, par essence, un leader d’opinion. De ce point de vue, il lui revient de par son statut et son appartenance à l’islam de s’impliquer et donner son point de vue sur toutes les questions liées à la gouvernance de la communauté ». Pour étayer ses propos, il a donné pour exemples les différents Prophètes qui ont tous évolué dans les domaines du spirituel et du temporel. Il s’agit des prophètes Ibrahima, Daouda, Souleymane, Moussa, Issa (Jésus) et Mohamed (PSL). Ce dernier a instauré les notions de religion et d’Etat. La relance des activités du volet politique de Al Oummah And Défar Sunu Rew, justifie l’implication des religieux dans la politique.
Dressant le bilan et les perspectives, l’imam Sall a laissé entendre qu’Al Oummah «qui ne bénéficie d’aucune subvention ou apport de l’Etat est devenue une force économique et tend à être une force politique pour mieux gérer le devenir de ses membres». Pour terminer, l’Imam Sall a lancé un appel aux fils de chefs religieux et aux « frères de l’islam » pour leur dire qu’il n’y a jamais eu un prophète de Dieu qui n’a pas associé la religion au social.