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Riziculture à Ziguinchor : Une méthode bio en expérimentation
Une technique innovante de riziculture biologique est en train d’être expérimentée dans la région de Ziguinchor. Elle consiste à produire du riz bio de meilleure qualité et en quantité, en utilisant des canards pour débarrasser les rizières des mauvaises herbes, ainsi que des insectes nuisibles et les fertiliser.
Le paysan introduit un certain nombre de canards dans sa rizière (la norme exige 80 individus/ha). Ces canards se nourrissent des mauvaises herbes, des larves et insectes nuisibles sans s’intéresser aux plants de riz, qui ne sont pas appétissant pour eux. Et les excréments qu’ils évacuent servent de fertilisants pour le sol. Ainsi, le riz se développe bien avec un bon rendement et sans aucun apport chimique.
Il s’agit d’une technique ancestrale chinoise qui a été ré-imaginée par un japonais, il y a une vingtaine d’années. Un producteur de riz de Camargue (en France), Bernard Poujol est en train de l’expérimenter dans la région de Ziguinchor avec l’Ong Agada, à la demande de cette dernière. Ils sont accompagnés par plusieurs partenaires. La mise en œuvre de cette méthode novatrice de riziculture biologique dans la région de Ziguinchor fait actuellement l’objet d’un important projet intitulé : « Agro-écologie pour le développement économique en Casamance ».
Prévu pour 4 ans (2016–2019), il est chiffré à 93 millions de FCfa et financé par des partenaires français et africains. Les bénéficiaires auront un accompagnement technique avec une formation vétérinaire pour l’élevage et l’utilisation optimale des canards. L’Ong Agada, selon son Secrétaire exécutif, Malick Djiba, mettra à leur disposition un certain nombre de canards qu’ils élèveront eux-mêmes afin qu’ils puissent les introduire dans leurs rizières et bénéficier des résultats escomptés.
Après leur utilisation, les canards pourront être consommés ou vendus. Le président du conseil départemental de Bignona, Mamina Kamara a apprécié le projet, à l’instar de ses collègues élus locaux, ainsi que des notabilités religieuses et coutumières à qui le projet a été présenté.
M. Kamara a estimé que ce projet boostera la production rizicole dans la région et permettra aux femmes qui cultivent le riz d’accroître leurs revenus. Il n’a pas manqué de dire l’engagement de son institution à soutenir le projet qui, dit-il, révolutionnera « la sécurité alimentaire en Casamance ».