Dakar, 20 mars (APS) - Les experts de la CEDEAO ont validé les documents techniques, la définition des critères de performance et la formulation de recommandations qui devraient contribuer à la réussite du Programme de mobilité académique (PMA), a appris l'APS.
Lancé par le département de l’Education, des Sciences et de la Culture de la Commission de la CEDEAO, le PMA prévoit d’accorder des bourses d’études aux niveaux Master et Doctorat à des étudiants originaires de la communauté.
La réunion technique d’experts sur le programme de mobilité académique (PMA) de la CEDEAO s’est achevée jeudi à Abuja avec ''la validation des documents techniques, la définition des critères de performance et la formulation de recommandations qui devraient contribuer à la réussite de cet important programme'', selon le communiqué reçu à l'APS.
Selon la même source, les experts ''ont choisi d’utiliser les technologies de l’information et de la communication pour assurer une large visibilité du PMA auprès du public''.
Ces outils permettront "aux postulants de s'inscrire en ligne au travers de formulaires qui seront rendus disponibles sur les sites web de la CEDEAO et de l'Association des universités africaines (AUA)".
Outre la Commission de la CEDEAO et l'AUA, les experts ayant pris part à cette réunion technique de trois jours provenaient notamment de la Commission nationale des universités du Nigeria (NUC) et de l'Organisation ouest-africaine de santé (OOAS, agence spécialisée de la CEDEAO), souligne le document.
Désignée comme agence d'exécution, ''l'AUA sera chargée de la gestion technique du programme sous la supervision du commissaire à l'éducation, aux sciences et à la culture de la CEDEAO", relève le texte.
Selon le communiqué, "elle mettra notamment en œuvre un système de monitoring du programme à travers des rapports réguliers à la CEDEAO ainsi que des sessions/réunions consultatives et interactives".
Le programme sera lancé au cours du deuxième trimestre de 2015, et les postulants pourront envoyer leurs demandes jusqu'au 30 juin 2015, rapporte le document.
LE PDS CHOISIT SON CANDIDAT À LA PRÉSIDENTIELLE, KARIM WADE PRESSENTI
Dakar, 20 mars 2015 (AFP) - L'ex-parti au pouvoir au Sénégal se réunit samedi pour désigner son candidat à la présidentielle parmi plusieurs prétendants dont Karim Wade, en attente du verdict lundi de son procès pour "corruption", a-t-on appris vendredi auprès de cette formation.
La réunion de la direction du parti se tiendra samedi en présence de son secrétaire général, l'ex-président Abdoulaye Wade (2000-2012), père de Karim Wade, qui devrait s'exprimer au terme des travaux dans l'après-midi, selon un communiqué du Parti démocratique sénégalais (PDS).
"On recueille actuellement les candidatures et demain (samedi), le bureau politique du parti va désigner un candidat" pour la prochaine élection présidentielle, a affirmé à l'AFP Tafsir Thioye, un responsable et ex-député du PDS.
Plusieurs responsables, instances et membres du PDS ont déjà proposé Karim Wade pour l'investiture au scrutin présidentiel. D'autres responsables de ce parti ont également annoncé leur candidature.
Karim Wade, 46 ans en détention préventive depuis avril 2013, est poursuivi pour "enrichissement illicite et corruption". Des observateurs estiment que la réunion de samedi vise à permettre au PDS et à l'ex-président Wade de désigner Karim Wade comme candidat, afin de renforcer leur argumentation selon laquelle le procès est "politique".
Selon eux, ce procès vise à le faire condamner pour l'empêcher de se présenter face au président Macky Sall. Macky Sall, élu en 2012 face à Abdoulaye Wade, qui briguait un troisième mandat, a assuré mardi ne pas craindre une éventuelle candidature de Karim Wade.
"S'il y a un candidat plus fort que moi que les Sénégalais vont désigner, on en prendra acte", a-t-il dit lors d'une rencontre avec les représentants de la presse étrangère au Sénégal, en réponse à une question sur Karim Wade, sans le nommer.
La Cour de répression de l'enrichissement illicite (CREI, une juridiction spéciale) qui juge Karim Wade depuis le 31 juillet 2014 doit rendre son verdict lundi. Le parquet a notamment requis sept ans de prison ferme, et une privation des droits civiques.
M. Wade est accusé d'avoir illégalement acquis 178 millions d'euros par le biais de montages financiers complexes du temps où il était conseiller puis ministre de son père, ce qu'il nie.
Une atmosphère fébrile règne depuis quelques jours à Dakar dans l'attente du verdict, marquée notamment par l'arrestation de membres et responsables du PDS dont l'ex-ministre de la Justice El Hadji Amadou Sall, un des avocats de Karim Wade, pour "offense au chef de l'État et atteinte à la sûreté de l'État".
"Si Macky Sall fait emprisonner Karim Wade (à l'issue de son procès), il ne passera pas une seule nuit de plus au palais" présidentiel, avait déclaré Me Sall, cité par les médias locaux, lors d'un rassemblement dans la banlieue de Dakar le 15 mars.
NIGERIA : UNE FOSSE COMMUNE D'UNE CENTAINE DE CORPS DÉCOUVERTE À DAMASAK
N'Djamena, 20 mars 2015 (AFP) - Une fosse commune contenant "une centaine de corps" a été découverte dans le nord-est du Nigeria, à la sortie de Damasak, reprise le 9 mars au groupe islamiste Boko Haram par les armées tchadienne et nigérienne, a déclaré vendredi à l'AFP le porte parole de l'armée tchadienne.
"On est à environ une centaine de corps éparpillés sous le pont", situé à la sortie de cette ville toute proche du Niger, a affirmé le colonel Azem Bermandoa Agouna, qui s'est rendu sur place après la découverte effectuée par ses soldats.
Plusieurs des corps découverts étaient décapités: il y a "des têtes par-ci et des corps par-là, la fosse commence à devenir comme une termitière", a-t-il ajouté. "Pour la plupart, ils ont été tués par balles" a-t-il précisé, même si d'autres "ont été décapités".
Selon lui, "cette tuerie remonte à environ un à deux mois et ceci est l'oeuvre de Boko Haram". Il est toutefois impossible de vérifier cette information de manière indépendante.
Les armées nigérienne et tchadienne ont lancé le 8 mars une vaste offensive conjointe terrestre et aérienne au Nigeria contre Boko Haram. Elles ont notamment repris Damasak aux islamistes nigérians, selon une source sécuritaire tchadienne.
D'après cette source, les pertes humaines ont été lourdes: quelque 200 combattants du groupe extrémiste avaient été tués, pour 10 tués et 20 blessés parmi les soldats tchadiens.
L'opération baptisée "Maï Dounama", du nom d'un empereur de Borno (Nigeria) du 13e siècle, visait à "détruire" les bases de Boko Haram proches du Niger. Boko Haram s'était emparé de Damasak le 24 novembre, tuant une cinquantaine d'habitants et en poussant 3.000 autres à fuir, selon le Haut commissariat aux réfugiés de l'ONU.
CHAN U20: JOSEPH KOTO CROIT AU SACRE DES LIONCEAUX
Dakar, 20 mars (APS) - L'entraîneur de l’équipe du Sénégal des moins de 20 ans, Joseph Koto, a déclaré, vendredi à des journalistes, qu’il croit fermement au premier sacre continental du football sénégalais contre le Nigeria, dimanche à Dakar.
‘’J’y crois fermement et les gosses avec’’, a dit le technicien sénégalais qui a pris part à un match amical entre une sélection sénégalaise et des officiels de la Confédération africaine de football (CAF).
Grâce à Malick Daff et à Joseph Koto, le Sénégal a gagné 2-1 un match joué dans une ambiance festive à Dakar Sacré Cœur.
Il a précisé que cette petite récréation ne l’a pas éloigné de l’objectif de gagner une première couronne continentale pour le football sénégalais, rappelant avoir fait un petit décrassage vendredi matin pour évacuer la fatigue.
‘’Demain (samedi), on fera une autre séance d’entraînement pour mettre notre stratégie en place’’, a-t-il expliqué.
Koto a également appelé le public à venir nombreux assister à la rencontre, afin de pousser les Juniors à la victoire contre le Nigeria, ''une très belle sélection''.
‘’Cette équipe a l’avantage d’avoir un collectif depuis un bon moment mais je suis convaincu que nos juniors trouveront la solution pour la finale’’, a-t-il ajouté.
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TIMELAPSE: L'ÉCLIPSE SOLAIRE DEPUIS LE PIC DU MIDI
En raison d'une météo capricieuse, le spectacle de l'éclipse de Soleil n'a été clairement visible vendredi matin que pour une minorité de Français dans le Nord-Est, mais quelques chanceux l'ont quand même aperçue à travers les nuages sur le reste du territoire.
LES EMISSIONS DE CARBONE DES FORETS EN RECUL DE 25 % ENTRE 2001 ET 2015
Dakar, 20 mars (APS) - Les émissions totales de carbone des forêts ont régressé de plus de 25 pour cent entre 2001 et 2015, principalement en raison d'un ralentissement du taux de déforestation mondial, selon les dernières estimations de la FAO.
Les émissions mondiales provenant de la déforestation ont chuté de 3,9 à 2,9 gigatonnes (Gt) de dioxyde de carbone (CO2) par an sur la période 2001-2015, indique un communiqué de la FAO reçu à l'APS.
La déforestation est définie comme un changement dans l'utilisation des terres, de forêts à d'autres utilisations.
"La FAO diffuse ces chiffres pour la première fois à l'occasion de la Journée internationale des forêts, célébrée le 21 mars 2015'', précise indique le document.
"Il est encourageant de voir que la déforestation nette régresse et que certains pays dans toutes les régions font des progrès impressionnants, notamment le Brésil, le Chili, la Chine, le Cap Vert, la Costa Rica, les Philippines, la République de Corée, la Turquie, l'Uruguay et le Viet Nam", a déclaré M. José Graziano da Silva, directeur général de la FAO.
M. Graziano da Silva d'ailleurs exhorté "tous ces pays à partager leurs expériences réussies avec d'autres pays. Grâce à la coopération Sud-Sud, la FAO est disposée à faciliter cette collaboration et l'échange de connaissances", souligne le texte.
"La FAO avertit quand même qu'en dépit de la réduction mondiale des émissions de carbone des forêts du fait du recul de la déforestation, les émissions provenant de la dégradation des forêts ont considérablement augmenté entre 1990 et 2015, passant de 0,4 à 1,0 Gt de CO2 par an", mentionne le communiqué.
GOODLUCK, EN CAMPAGNE, ESPÈRE UNE VICTOIRE DÉCISIVE CONTRE BOKO HARAM
Lagos, 20 mars 2015 (AFP) - Le président nigérian, candidat à sa réélection le 28 mars, a dit vendredi espérer que l'armée enlève d'ici un mois toutes les localités occupées dans le nord-est par Boko Haram, ce qui constituerait une victoire décisive contre les islamistes qui multiplient attentats et attaques depuis six ans.
Mais, selon les experts, ces déclarations pourraient se révéler prématurées, Boko Haram ayant prouvé, ces derniers jours, qu'il était encore capable de mener des attentats et raids sanglants.
Vendredi, une fosse commune contenant "une centaine de corps" a été découverte dans le nord-est du Nigeria, à la sortie de Damasak, reprise le 9 mars à Boko Haram par les armées tchadienne et nigérienne.
Selon le porte-parole de l'armée tchadienne, le colonel Azem Bermandoa Agouna, plusieurs des corps découverts étaient décapités, d'autres avaient été tués par balles. D'après lui, cette tuerie remonte à environ un à deux mois".
"Je suis très optimiste: nous n'aurons pas besoin de plus d'un mois pour reprendre tous les territoires tombés entre leurs mains", a déclaré M. Jonathan à la BBC, dans une interview diffusée vendredi, avant d'ajouter que "Boko Haram s'affaiblit de jour en jour".
L'armée nigériane, très critiquée pour n'avoir pas contenu l'insurrection islamiste qui a fait plus de 13.000 morts en six ans, a annoncé des victoires sans précédent contre Boko Haram ces dernières semaines dans le nord-est.
Jusqu'ici, les soldats nigérians, mal équipés et peu motivés, étaient régulièrement accusés par les populations locales de fuir dès l'arrivée des assaillants, souvent mieux armés. M. Jonathan a reconnu vendredi sur la BBC que les troupes manquaient de moyens jusqu'à présent.
L'opération militaire lancée en février avec le soutien du Tchad, du Cameroun et du Niger voisins, avec l'aide de mercenaires étrangers, a permis, selon l'armée nigériane, de chasser les islamistes de deux des trois Etats où ils étaient présents dans le nord-est: Yobe et Adamawa.
L'Etat de Borno, fief historique de Boko Haram, le plus touché par l'insurrection, doit aussi être libéré "prochainement", promet l'armée. Plusieurs villes stratégiques telles que Bama et Dikwa, font partie des plus de 36 localités reprises, et seules trois villes sont toujours aux mains des insurgés, toujours selon les communiqués officiels.
- Urgence électorale pour Jonathan -
A mesure que s'amplifiait la campagne électorale, l'ancien général Muhammadu Buhari, principal rival de M. Jonathan à la présidentielle du 28 mars, l'a souvent critiqué pour sa mauvaise gestion de l'insurrection, et il a promis à maintes reprises qu'il agirait avec détermination contre les islamistes s'il est élu.
Pour Nnamadi Obasi, spécialiste du Nigeria au sein de l'International Crisis Group, M. Jonathan a agi dans l'urgence de peur de perdre l'élection face à M. Buhari. Cela "a facilité la livraison et le déploiement de nouveaux équipements militaires, bien plus adaptés à des opérations de contre-insurrection", a-t-il déclaré à l'AFP.
De hauts gradés ont notamment été envoyés sur le front, ainsi que des forces spéciales. Des mercenaires étrangers --sud-africains pour la plupart-- sont également intervenus, rappelle M. Obasi.
Autre élément déterminant, "l'offensive des forces armées des pays voisins qui a permis de prendre le dessus sur les insurgés". Pour Mark Schroeder, de la société de consultants Stratfor, si l'annonce d'une victoire contre Boko Haram juste avant le scrutin s'inscrit dans une logique électoraliste évidente pour M. Jonathan, "le risque encouru est que l'insurrection ne soit pas vraiment vaincue, seulement interrompue temporairement".
"Cela s'apparenterait à la fameuse expression +Mission accomplie+ du président (américain George W.) Bush en 2003, qui était un symbole prématuré de victoire en Irak". Or, "clairement, l'Irak continue à lutter conte une insurrection islamiste aujourd'hui".
- Risques d'attentats élevés -
Car le groupe Boko Haram, qui s'est récemment allié à l'organisation Etat Islamique (EI), a prouvé une fois de plus cette semaine qu'il sera difficile de le mettre hors d'état de nuire, en menant une attaque à Gamboru, où 11 civils ont été tués.
Pourtant cette ville de l'est de l'Etat de Borno, très proche de la frontière camerounaise, avait été reprise à Boko Haram par l'armée tchadienne, mais les troupes de N'Djamena se sont retirées la semaine dernière sans qu'elles ne soient remplacées par des soldats nigérians, selon les habitants.
Ce défaut de coordination révèle des problèmes de compréhension et d'engagement entre les diverses armées engagées dans le conflit, en raison notamment de la méfiance du Nigeria anglophone envers ses voisins francophones, et des tensions préexistantes entre ces pays frontaliers.
Certes, les islamistes sont progressivement chassés de leurs fiefs mais les risques d'attentats à la bombe dans des lieux très peuplés comme les marchés et les gares routières restent très élevés, tel que le soulignait le réseau d'experts Nigeria Security.
Suite à une récente série d'attentats-suicides dans les villes, la sécurité des électeurs le jour du vote reste un sujet d'inquiétude, d'autant qu'Abubakar Shekau, le prolixe chef de Boko Haram, a promis de perturber l'élection.
PAR L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, MOMAR SEYNI NDIAYE
ADO À L’ÉPREUVE DES FRONDEURS DU FPI ET DU PDCI
Dans le tumulte actuel qui divise le PDCI, Mamadou Coulibaly, Président de la Troisième Voie semble se démarquer de Ouattara qu’il accuse de «tricherie» et propose le report des élections d’octobre
Momar Seyni Nidiaye, Editorialiste de SenePlus |
Publication 20/03/2015
Entre les interminables célébrations de la victoire des Eléphants à la CAN 2015, et le tumultueux procès de Simone Gbagbo, la politique arrive tout de même à se frayer un chemin dans l’actualité ivoire. Sans doute, elle passionne moins les Abidjanais que les deux autres actualités intemporelles. Mais elle est présente sur toutes les lèvres.
L’appel de Daoukro du nom du village natal de Henri Konan Bédié, ancien président de la République renversé par le Général Robert Gueï, initiateur de ‘’l’ivoirité’’, ennemi juré puis principal allié d’Alassane (Dramane) Ouattara, a sonné le glas du bloc hermétique que le PDCI (qu’il préside) a jusqu’ici constitué. En plein pays baoulé, le fils putatif et successeur de Félix Houphouët Boigny.
HKB, avait solennellement demandé à ses camarades de parti de soutenir de manière inconditionnelle, la candidature (unique) de l’actuel chef de l’Etat Alassane Dramane Ouattara (A(D)O). C’était le 14 septembre dernier, quelques mois avant l’inauguration du troisième pont reliant le quartier résidentiel de Marcory, Yopougon à Cocody et aux Deux-Plateaux. Une belle merveille dont HKB avait entamé la construction avant le putsch historique du Général Gueï le 24 décembre 2000 (jusqu’au 26 octobre 2000).
Les relations entre HKB et ADO sont aussi tumultueuses que l’histoire politique d’un pays qui aura tout connu entre seize dernières années. Ils se sont haïs hier comme ils s’adorent aujourd’hui. Ils ont traversé, il n’y a guère longtemps, les pires convulsions comme ils semblent aujourd’hui partager les meilleures délices d’une entente quasi fraternelle.
Tous deux fils putatifs d’Houphouët, ils se sont livrés les pires guerres de positionnement d’abord puis de pouvoir, en s’appuyant selon les circonstances qu’il serait fastidieux de décrire, sur les alliances de Laurent Gbagbo (ancien président, patron du FPI aujourd’hui emprisonné en attente de jugement à la Haye).
L’histoire actuelle retient en raccourci que pour renverser Gbagbo, avec l’appui de la France et des forces d’interposition onusienne, ADO avait obtenu le blanc-seing de HKB, dans le fameux rassemblement des partis houphouétistes sur des critères relevant le plus souvent d’ethnie, de religion et de localisation régionale que de démarche idéologique. Tant il est vrai que ADO et HKB flirtent plus facilement avec le libéralisme social de leur mentor décédé en 1992, alors Gbagbo, membre de l’internationale socialiste, ami de Ousmane Tanor Dieng, serait plutôt de gauche.
Sans doute, mais les rancœurs personnelles entretenues par de vieilles rivalités encouragées et soutenues par le « vieux » se sont exhumées et remontent à la surface comme de la moutarde au nez. Au finish, pour donner dix années de guerre ruineuse, des milliers de morts, une économie passablement entretenue, un peuple en doute et une profonde crise des valeurs.
Dans un tel contexte, le jugement des membres du FPI, dont les trois têtes de gondoles que sont Gbagbo son épouse Simone, l’égérie du parti, et l’activiste Charles Blé Goudé, ne fait qu’attiser la division et corser le sentiment de doute.
Devant les juridictions nationales et internationales, ils répondent de crimes de guerre, crimes économiques, génocides, toute la palette de chefs d’accusation. Sans justifiée, mais destinée toute de même, à éliminer de la scène politique, « l’effroyable FPI », coupable d’avoir plongé la Côte d’Ivoire dans les abysses de l’horreur, pendant une décennie, durant laquelle, ce pays riche avait suspendu son vol.
L’actualité vive n’arrête pas, au reste de révéler les interminables péripéties de ces dix années de braises que la Côte d’Ivoire a connues. Le jugement de Mme Simone Gbagbo, la lionne du FPI, vient de connaître un douloureux épisode.
La Cour l’a finalement condamnée à l'unanimité à 20 ans de prison pour "attentat contre l'autorité de l'Etat, participation à un mouvement insurrectionnel et trouble à l'ordre public", après plus de 9 heures de délibération du jury. Alors même que le parquet général avait n’avait requis que la moitié, soit dix ans d'emprisonnement, contre l'ex-Première dame.
On est dans l’attente de la décision par la Cour Internationale de Justice du sort de son mari, qui risque, lui aussi, une lourde peine. Dans un contexte aussi chargé, l’intégration de quelques milliers de militaires et autres milices favorables à Gbagbo et toutes les initiatives prises dans le cadre de la Commission Vérité et Justice sont comme des coups d’épée à l’eau.
Les partisans de l’ancien régime n’ont pas été désarmés au propre comme au figuré. Même si la ligne officielle du FPI s’est prononcée en nette faveur du boycott des élections, des voix discordantes prônent d’autres options plus édulcorées, sans vouloir, pour autant, apporter une caution à la « politique discriminatoire d’ADO.
Pascal Afi Nguessan ancien du numéro du parti et ancien premier ministre n’en finit de surprendre les Ivoiriens depuis son appel de Bougouananou destiné à soutenir Ouattara. Auparavant, il avait tenté vainement de persuader ses camarades d’invalider la candidature de Laurent Gbagbo à la présidentielle d’octobre. Cet ancien faucon du FPI veut échapper aux filets de la cour internationale de justice et compte sur la bienveillance de Ouattara.
D’ailleurs, alors que Simone Gbagbo écope de vingt ans de prison, Pascal Affi N'Guessan, le patron contesté du Front populaire ivoirien (FPI), qui souhaite représenter ce parti pro-Gbagbo à l'élection présidentielle d'octobre, n’a été condamné qu'à 18 mois de prison avec sursis.
Giflé publiquement par Simone Gbagbo, qui lui reprochait sa naïveté politique, Nguessan file aujourd’hui vers d’autres cieux et affaiblit comme Mamadou Coulibaly, autre faucon de Gbagbo, les socialistes ivoiriens.
Dans le tumulte actuel qui divise le PDCI et hante le pouvoir en place, Mamadou Coulibaly, Président de la Troisième Voie semble se démarquer de Ouattara qu’il accuse de « tricherie » et ne propose rien de moins que le report des élections d’octobre. Raison invoquée et pas insensée, toutes les difficultés liées aux recensements des populations, une énorme source de problème lors des élections de 2010. Le tonitruant Coulibaly a très peu de chances d’être entendu.
Un éventuel report des élections insupporterait beaucoup les Ivoiriens, qui y verrait purement et simplement le syndrome des années 2000, quand le « boulanger Gbagbo » de report en report n’arrêtait pas de les rouler en farine. Plus « normé » que son ennemi juré, ADO ne se hasarderait jamais à envisager une telle perspective. Un, parce qu’il donnera un vilain coup de canif à son image de libéral démocratique, avec le risque de perdre le soutien des Américains et des François. Deux, parce qu’il risquerait d’être rangé dans la triste liste des présidents africains manipulateurs de constitution, aux côtés de son ami et « protégé » Blaise Compaoré réfugié en Côte d’Ivoire. Et trois, il donnera un coup d’impulsion à la révolte dormante en Côte d’Ivoire, animée par des irrédentistes de plus en plus nombreux.
Autant alors affronter l’hostilité manifeste des « frondeurs » du PDCI, qui s’opposent à l’appel de Daoukro. Cette ligne nouvelle de fraction dans le camp du Rassemblement Démocratique des Houphouettistes gêne énormément ADO. Cette coalition, moins étendue que notre Benno Bok Yakar, avait été créé le 18 mai 2005 alors que Gbagbo plastronnait au pouvoir.
Cette alliance mi d’actions mi-organique était constituée par quatre formations le PDCI dirigé par Henri Konan Bédié, le RDR de Ouattara, l’UDPCI de Albert Mabri Toikeuse et lme MFA d’Innoncent Kobenan Anakry. Leur seul dénominateur commun, c’est d’être d’anciens ministres et dignitaires du feu président, et ennemi jurés de Laurent Gbagbo. Associés au pouvoir de Ouattara depuis 2010, leurs partisans occupent d’importants postes ministériels (dont celui de Premier ministre), les alliés de ADO assumaient jusqu’ici les résultats, assez élogieux du régime actuel.
Dans la foulée, Pascal Affi Nguessan et Mamadou Koulibaly viennent de mettre sur les fonds baptismaux une nouvelle coalition contre le chef de l'Etat ivoirien, seul candidat d'envergure déclaré avant la présidentielle d'octobre. Des représentants du Front populaire ivoirien (FPI, opposition) et du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI, majorité), deux partis majeurs fortement divisés avant l'élection d'octobre, ont participé à la réunion fondatrice de ce nouveau front, selon l’Agence France Presse.
Se voulant "victorieuse contre Ouattara" cette coalition rassemble "tous ceux qui jugent son bilan catastrophique, tous les frustrés, les peureux, les hésitants", les "déçus" des deux camps pour qui "Ouattara ne mérite pas un second mandat", de l’avis de Mamadou Koulibaly, lui-même candidat déclaré au scrutin. Feront-ils assez de poids pour mettre ADO en difficulté lors de la prochaine présidentielle ? Resteront-ils soudés jusquu'à cette échéance ? Le temps nous le dira. Certains dignitaires du PDCI restés en marge de cette coalition dénoncent une alliance contre-nature.
Les recteurs, qui ont bloqué les salaires des enseignants du supérieur, devront affronter leur colère. Après avoir suspendu son mouvement de grève à la suite de la signature du «Procès-verbal de sortie de crise» avec le gouvernement, le Saes a décidé de maintenir sa plainte contre les recteurs qui auraient commis une «faute grave» en bloquant leurs émoluments.
Si le combat du Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes) contre la Loi-cadre portant sur le fonctionnement des universités publiques a connu une issue heureuse, ce n’est pas encore le cas de la plainte qu’il compte déposer contre les recteurs pour rétention des salaires.
En conférence de presse hier, les dirigeants du Saes ont fait savoir que la procédure judicaire qu‘ils ont intentée contre les dirigeants des universités est en train d’être constituée. Selon le secrétaire général du Saes, Seydi Ababacar Ndiaye, le syndicat ne va pas reculer dans cette affaire. D’après lui, «les recteurs doivent payer le prix de leur forfaiture».
Rejoignant M. Ndiaye, Yankhoba Seydi, coordonnateur du campus de Dakar, soutient que cette décision prise par les recteurs est suffisamment grave pour que les enseignants du supérieur puissent laisser tomber cette affaire. «Le recteur de l’Ucad en personne a appelé un des agents de l’Agence comptable pour lui intimer l’ordre de bloquer les salaires alors que celui-là avait viré les salaires.
On lui (le recteur) a demandé d’où était venu l’ordre de bloquer les salaires. Comme réponse, il nous avait dit que c’est la loi. C’est un délit, ils ont le droit de ponctionner les salaires à hauteur du nombre de jours de grève mais pas de bloquer les salaires», a-t-il fait savoir.
Le coordonnateur du Saes de Dakar, très remonté contre le recteur de l’Ucad, remet même en cause la légitimité de ce dernier à la tête de l’université. «Je lui ai dit : ‘’vous êtes sorti de la loi, vous-même votre nomination à la tête de l’Ucad est une violation de l’article 12 alinéa 9 du décret 70-11-35 du 13 octobre 1970’’.Comme la loi le dit, il (le recteur) est illégal, toutes les décisions qu’il a prises jusque-là sont illégales», a-t-il lâché.
Pour témoigner de l’esprit de sacrifice des enseignants, Yankhoba Seydi soutient que ces derniers violent souvent la loi pour le bon fonctionnement de l’institution. «Dans toutes les universités particulièrement à Dakar, les enseignants-chercheurs, le personnel administratif violent les dispositions de la loi 81-59.
On le fait pour que l’institution fonctionne, si on ne prenait pas sur nous de violer cette loi, nos universités n’allaient pas fonctionner et ce serait pire à l’Ucad parce que la loi nous demande de prendre 75 jours de congés, personne ne prend des vacances ici. Où est-ce que le recteur était quand on violait cette loi pour que l’institution fonctionne ?», s’est-il interrogé.
Le coordonnateur du Saes de Dakar, qui déplore l’attitude des recteurs, estime qu’en agissant ainsi, ils ont voulu «humilier les enseignants». «Comment des gens à cette station peuvent se permettre d’ignorer la loi au point de faire des choses inacceptables ? Ils ont même demandé à des enseignants de déclarer sur l’honneur qu’ils n’ont pas observé la grève, de se dénoncer. C’est extrêmement grave. C’est pour cette raison qu’on insiste sur l’élection des recteurs», a-t-il déclaré.
Pour Seydi Ababacar Ndiaye, il faut régler le compte de «ces administrateurs qui acceptent d’être tournés en bourrique».
«Nous allons continuer par la pédagogie, la persuasion pour faire comprendre au président de la République qu’il a lui-même intérêt à ce qu’on passe à l’appel à candidatures pour avoir des dirigeants qui peuvent porter le nouveau management des universités», a-t-il indiqué.