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4 mai 2025
AMADOU BA TEND LA MAIN AU PDS
Le candidat de Benno veut élargir sa coalition. A Podor, Amadou Ba, qui ambitionne de préserver le «titre foncier», a tendu la main au Pds pour «gagner ensemble et gouverner ensemble».
Bés Bi le Jour |
Cheikh Moussa SARR |
Publication 16/03/2024
Le candidat de Benno veut élargir sa coalition. A Podor, Amadou Ba, qui ambitionne de préserver le «titre foncier», a tendu la main au Pds pour «gagner ensemble et gouverner ensemble».
Ce vendredi, de Ndioum à Boké Dialloubé en passant par Aéré Lao et Doumga Lao, la foule était sortie en masse pour accueillir leur candidat Amadou Ba. Malgré le Ramadan et la chaleur d’étuve, les militants sont restés debout sur plusieurs kilomètres comme une façon pour eux de confirmer au candidat de la majorité présidentielle que «Fouta reste le titre foncier» de Benno. Des responsables locaux comme Cheikh Oumar Anne, Mountaga Sy, Moussa Sow, coordonnateur du Puma et maire de Walaldé et Abdoulaye Daouda Diallo ont fortement mobilisé avec une seule ambition, donner une victoire sans appel à Amadou Ba au soir du 24 mars prochain.
Amadou Ba à Boké Dialloubé, main dans la main avec ADD
Leur adversité semble être rangée et ils l’ont montré encore hier. Amadou Ba a été reçu par Abdoulaye Daouda Diallo à Boké Dialloubé, preuve d’une unité confirmée. Les deux hommes, main dans la main, s’engagent à garder intacte l’hégémonie de Benno dans le département de Podor. Amadou Ba ambitionne d’élargir les rangs de sa coalition en tendant la main aux libéraux notamment. «Aujourd’hui, à une semaine des élections, nous devons tous nous unir. Mon ambition, c’est de garder le Benno bokk yaakaar intact. Mon ambition, c’est d’ajouter d’autres forces, comme le Pds et les autres, pour qu’ensemble, on puisse sauver et préserver la République. Nous gagnerons ensemble, nous gouvernerons ensemble. Nous partagerons les responsabilités et nous serons ensemble pour que le Sénégal puisse progresser dans la paix et à aller de l’avant», a-t-il dit lors d’une caravane à Boké Dialloubé. Un appel au Pds qui intervient quelques heures après le rejet des requêtes du Fpdei par la Cour suprême. Mais dont la réponse semble plus compliquée au vu des accusations de corruption de Karim Wade et Cie contre lui. Il a promis l’émergence aux populations en 2030. «Le président Macky Sall avait promis l’émergence en 2035. Moi, je promets l’émergence en 2030», a soutenu le candidat de la coalition Benno bokk yaakaar.
5 NOUVEAUX POUR LE GABON ET LE BENIN
Il s’agit notamment d’Habib Diarra, milieu de terrain de Strasbourg, le défenseur Arouna Sangaté du Havre du milieu de terrain, Mamadou Lamine Camara (RS Berkane/Maroc) et du défenseur Seydou Sano d’Al-Gharafa.
Le sélectionneur de l’équipe nationale du Sénégal, Aliou Cissé a dévoilé hier, vendredi 15 mars la liste de ses 31 Lions qui devront prendre part aux prochains matchs amicaux du Sénégal contre le Gabon le 22 mars et face au Bénin le 26 mars à Amiens en France. Parmi eux, cinq nouveaux entrants. Il s’agit notamment d’Habib Diarra, milieu de terrain de Strasbourg, le défenseur Arouna Sangaté du Havre du milieu de terrain, Mamadou Lamine Camara (RS Berkane/Maroc) et du défenseur Seydou Sano d’Al-Gharafa. Le sélectionneur national a profité de cette première sortie post-Can pour évoquer le parcours des Lions et cette élimination précoce en 8ème de finale. Mais aussi d’autres sujets liés au prolongement de son contrat ou encore Youssouf Sabaly de mettre un terme à sa carrière internationale.
«IL FAUT UN MOMENT OUVRIR LA TANIERE ET APPORTER D’AUTRES JOUEURS»
«Une équipe de football, c’est une évolution. Il y a aujourd’hui du sang neuf mais ce n’est pas quelque chose que l’on a préparé pendant la CAN. C’est quelque chose pensé avant la CAN. Nous savions qu’un moment il faudra ouvrir la Tanière et apporter d’autres joueurs qu’on ne pouvait pas mettre dans la liste des 27. C’est le cas de Mamadou Lamine Camara, de Sangaté, de Habib Diarra, Amara Diouf et tous ces garçons. On sait qu’au cours des matchs amicaux, on aurait pu les intégrer. Mais pour un match de football, il faut anticiper, voir d’autres joueurs et possibilités. C’est ce que nous avons fait. Rien n’est figé. En équipe nationale, il y a une porte d’entrée et une porte de sortie. Habib Diarra, est un bon pedigree. C’est un garçon que nous suivons depuis trois à quatre ans. J’ai toujours essayé de le convaincre. Il est né à Guédiawaye. L’équipe nationale du Sénégal, c’est chez lui. Il a énormément de talents. Il y a de jeunes joueurs de talents. Il faut aller les chercher et les amener dans cette équipe nationale. Habib Diarra avait besoin de réflexion et il l’a eu. Je remercie Kader Mangane qui a fait un excellent travail dans ce dossier-là. Nous sommes heureux de le voir parmi nous d’autant plus qu’il a été sélectionné avec l’équipe espoir. C’est un très bon joueur qui vient s’ajouter à la concurrence».
«NOUS NE SOMMES PAS LA MEILLEURE EQUIPE DU MONDE»
«Notre désir c’est bien sûr jouer d’abord. Vous ne nous avez jamais entendu dire que les autres sont de petites équipes. La dernière a montré qu’il n’y a plus de petites équipes sur le continent africain. Les matchs sont compliqués et difficiles. Après la coupe du monde, il y a une politique qui a été mise en place par la direction technique. C’était de pouvoir jouer des gros matchs. Effectivement, on n’a joué des gros matchs. Le Brésil n’est pas une petite équipe. Nous l’avons joué et nous l’avons battu. Tout le monde est d’accord de la manière dont nous avons battu le Brésil. On a joué l’Algérie ici à domicile malgré qu’on ait perdu. C’est une grosse équipe. En réalité, elle fait partie des meilleures équipes africaines. Nous avons aussi joué le Cameroun au mois de septembre. Ce n’est pas une petite équipe. Jouer ces gros matchs ne dépend pas de nous. On peut vouloir jouer le Brésil et que le Brésil n’ait pas envie de jouer le Sénégal. On peut aussi vouloir jouer l’Argentine ou la France et qu’eux, dans leur planification, ils n’ont pas envie de jouer contre nous. Il ne faut pas donc penser que dans ces préparations de matchs, c’est Aliou Cissé et Augustin Senghor qui se mettent dans un coin et décident de jouer. Ce sont des opportunités qui se présentent. En neuf ans, le Sénégal a joué tous les Grands d’Afrique. On peut comprendre que l’on dise le Sénégal a un autre standing et qu’il doit jouer contre la France, les pays européens etc., mais nous nous préparons les prochaines échéances de la CAN et non la Coupe du monde».
«J’AI TOUJOURS EU LE SOUTIEN DE MES DIRIGEANTS»
«Les gens parlent beaucoup de moi mais je ne suis pas important. Je suis ici et je fais mon travail correctement. Et vous êtes tous d’accord que mon travail je le fais du mieux que je peux. Je suis quelqu’un de très humble. Je crois que l’histoire du football sénégalais, j’aurai été l’entraineur qui ait fait le plus de résultats positifs. Ça, je pense que de temps en temps vous l’oubliez. Mais, c’est un fait, ce n’est pas quelque chose qu’on a inventé. En réalité, les statistiques sont là. Maintenant, mon sort ne dépend pas de moi mais de la direction technique, du Comex, du président, de la fédération. Si les dirigeants, le président de la fédération pensent que je ne suis plus l’homme de la situation, il n’y a aucun souci. Je suis sûr et certain que on a d’autres sénégalais qui sont en place et capables de diriger cette équipe nationale. Donc, je ne suis pas quelqu’un qui s’accroche. On parle souvent de mon avenir. En réalité, cela fait 9 ans que je suis ici et je ne me suis jamais senti inquiété ni par le comité exécutif, ni qui que ce soit, ni par le ministère».
«MON CONTRAT S’ARRETE A LA CAN 2025»
«Au contraire, j’ai toujours eu le soutien de mes dirigeants, de l’Etat. Si on me fait confiance, je ferais ce qu’il faut. Si on m’appelle pour me dire que tu n’es plus l’homme de la situation, je m’en vais tout simplement. Le poste n’appartient à personne. Ce qui est important est que le Sénégal avance… Les objectifs sont clairs. Aujourd’hui, j’ai une prolongation de contrat. Elle ne va pas jusqu’en 2026 mais la CAN 2025. Il faut l’éclaircir pour que tout le monde soit au courant. Dans cette proposition de prolongation de contrat, il y a les éliminatoires de la coupe du monde 2026. On peut faire les éliminatoires et ne pas aller à la compétition. Je pense que nous avons le groupe, l’expérience, le vécu pour atteindre ces objectifs».
«AMARA DIOUF EST JEUNE ET VIENT POUR APPRENDRE»
«Amara, c’est un garçon que je suis notamment à travers les performances qu’il fait en championnat mais aussi ce qu’il fait avec nos différentes sélections. C’est un jeune joueur ! J’avais à cœur de le voir personnellement pour que je puisse le connaître, discuter et voir un petit peu quelle est sa mentalité, quel est son état d’esprit. Parce que j’entends beaucoup de choses sur lui… Amara est jeune et aujourd’hui il vient pour apprendre. J’espère même qu’il va battre le record du joueur le plus jeune sénégalais à être convoqué en équipe nationale A. On ne peut que le féliciter et lui souhaiter une bonne carrière à l’image de ses aînés. Mais, aujourd’hui, il vient pour apprendre et nous lui souhaitons en tout cas le bienvenu. Cela me permet aussi de l’avoir au moins dix jours avec moi et voir qui est ce garçon sur le plan mental, physique et surtout de son état d’esprit».
«J’ASSUME TOTALEMENT L’ELIMINATION A LA CAN»
«C’est une grande frustration, une sensation de goût inachevé, une sensation du travail que l’on n’a pas bien terminé. Mais je ne dirai pas échec. Ce n’était pas un échec. L’échec peut-être serait la façon dont nous avons joué le quatrième match contre la Côte d’Ivoire. Mais nous avons bien débuté cette Coupe d’Afrique des Nations (CAN) avec trois victoires en trois matchs, huit buts marqués et un but encaissé sur pénalty, dans un groupe que beaucoup disait être celui de la mort. À la sortie de cette première phase de compétition, on a été élu meilleur entraîneur de la compétition, et nous avons vu émerger de jeunes talents à l’image de Lamine Camara. Oui, je suis frustré, car nous avions l’occasion de marquer l’histoire, de faire ce back-to-back. Je comprends nos supporters et j’assume totalement cette élimination. Aujourd’hui, bien sûr, quand vous ne gagnez pas, le premier visé c’est l’entraîneur. C’est parce que c’est moi qui mets en place le groupe, qui constitue l’équipe. Je suis le manager. Donc, je suis responsable aujourd’hui de tous les résultats. Comme je l’ai dit, cette élimination a été difficile à gérer, difficile à accepter, mais je l’assume ».
«IL FAUT QUE LES ARBITRES SOIENT A NIVEAUX»
«J’avais sensibilisé sur l’arbitrage depuis trois ans. Quand mon ami Belmadi parle de l’arbitrage, on dit qu’il est un pleureur. Moi, je suis là depuis neuf ans. Nous avons bourlingué partout sur le continent africain. Les difficultés des arbitres qui nous mettent la pression, des délégués qui nous mettent la pression, c’est fréquent. Peut-être, que pour certains, c’est sur cette 8e de finale qu’ils ont vus l’arbitrage. Mais c’est notre quotidien. On a déjà parlé, discuté de ça mais cela ne change pas. Comment l’arbitre n’a pas pu siffler ce pénalty. Comment il n’a pas pu aller voir la Var ? On dit qu’on sanctionne Krépin Diatta. Mais on peut aussi me sanctionner et tous les joueurs de l’équipe nationale. Il faut que cela cesse ! Si on veut progresser, il faut que les joueurs, les techniciens soient à niveau. Mais, il faut les arbitres soient à niveau».
RETRAITE INTERNATIONALE DE SABALY : «UNE GROSSE PERTE POUR NOUS»
«C’est un garçon avec qui j’ai une bonne relation, un joueur, pour qui, je me suis battu pour qu’il vienne en équipe nationale. C’est un très bon joueur. Il est l’un des meilleurs à son poste sur le continent. C’est un garçon qui a toujours été honnête avec moi. J’ai toujours tenu un discours franc avec lui. Je sais que s’il prend la décision de ne pas revenir en équipe nationale, c’est avec maturité. Cela a été mûrement réfléchi. Ces dernières années, si on regarde le nombre de matchs, il n’a pas beaucoup joué. Depuis qu’il a signé au Bétis Séville, en raison de nombreux problèmes de santé. Donc, quand un homme comme Youssouf, aussi équilibré, droit et honnête qu’il est vous appelle pour vous dire : « Coach, j’ai bien réfléchi, je veux arrêter». C’est une grosse perte pour nous… le sport de haut niveau, c’est d’abord la santé. Elle peut chambouler la trajectoire d’un joueur. On voit que ses saisons ne sont pas remplies. Si vous ne jouez pas 20 matchs pendant trois ans, vous vous posez des questions».
«NOUS ESPERONS QUE PAPE THIAW VA NOUS AIDER A NOUS AMELIORER»
«Le nouvel attelage de l’équipe nationale a été mis en place par le directeur technique national. Pape Thiaw arrive dans un staff qui vit ensemble depuis pratiquement dix ans. C’est à lui de s’intercaler, de s’imposer. D’autant plus que mon adjoint numéro 1 c’est Régis Bogart. Je travaille avec lui depuis 10 ans. C’est quelqu’un qui fait un travail exceptionnel, très professionnel. Je lui rends hommage car tout ce que nous avons gagné aujourd’hui, c’est grâce à lui. Nous souhaitons le bienvenu à Pape Thiaw. Omar Daf était là, Youssou Dabo était là et on lui a ouvert la porte. Nous sommes un staff qui partage. Nous espérons que Pape Thiaw va nous aider à nous améliorer.»
Par Mady Marie Bouare
DE LA JURIDICTIONNALITE DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL ET DES ELECTIONS POLITIQUES NATIONALES
Au Sénégal, s’élabore doctrinalement au gré d’une jurisprudence divergente et d’une immixtion d’ordre politique, une question d’importance capitale sur la ‘juridictionnalité’ du Conseil Constitutionnel.
Au Sénégal, s’élabore doctrinalement au gré d’une jurisprudence divergente et d’une immixtion d’ordre politique, une question d’importance capitale sur la ‘juridictionnalité’ du Conseil Constitutionnel. Il appert de nos enseignements qu’aujourd’hui, il est clairement admis une qualification de juridiction constitutionnelle même si l’exception d’inconstitutionnalité, voire la question prioritaire de constitutionnalité ne lui donne une certaine rigidité
Cette conflictualité n’obère point aussi une interrogation sur la nature politique de ce Conseil. Elle s’affirme et se projette dans son fondement, sur la désignation des membres de ce Conseil qui conduirait à une politisation de sa composition. Elle s’arrime aussi à l’idée selon laquelle le Conseil dans sa fonction essentielle du ‘’Conseil’’ relèverait d’une fonction plus politique que juridictionnelle.
I - DE LA NATURE JURIDICTIONNELLE DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL
Il est clairement relevé au regard d’un constat doctrinal majoritaire que toute analyse dans ce sens impliquerait de considérer aussi bien l’élément matériel que l’élément formel dans la caractérisation, la composition ou la formation relative à la détermination ou de l’acceptation de la ‘juridictionnalité’ du Conseil Constitutionnel.
Au regard de cet élément matériel, nous considérons classiquement que toute juridiction est habilitée à dire le droit. Conséquemment, il en est ainsi en ce qui concerne le « Conseil Constitutionnel », nonobstant le fait qu’il puisse avoir d’autres attributions. Il en appert de se prononcer sur la constitutionnalité des textes qui lui seraient soumis et ce d’en interpréter la Constitution pour en relever en définitive leur conformité constitutionnelle. Prosaïquement, nous convenons que le Conseil Constitutionnel n’a pas vocation à régler les différents contentieux entre les parties, sauf, telle est notre opinion en matière électorale, ce qui demeure le propre des juridictions ordinaires.
Au regard de l’élément formel, la caractéristique d’une juridiction demeure ‘’l’autorité de la chose jugée qui s’attache à ses décisions ». Il s’agit du fait que ce qui a été jugé, sous réserve des voies de recours, ne peut plus être remis en question et s’impose donc naturellement et de façon définitive à toutes les parties concernées.
C’est dans ce sens qu’il faut relever que traditionnellement admise, que les décisions du Conseil Constitutionnel ne sont susceptibles d’aucun recours, s’imposant ainsi aussi bien aux pouvoirs publics et à toutes les autorités administratives et juridictionnelles. Néanmoins relevons aux dires et constats que le Conseil Constitutionnel peut aussi donner des avis non revêtus de l’autorité de la chose jugée. En définitive et aux dires et interprétations de la Cour Européenne des droits de l’homme en date du 21/10/1987, la consécration et qualification expresse de la ‘juridictionnalité’ constitutionnelle.
II- APPROCHE CONFLICTUELLE DE LA « DECISION – AVIS » DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL
Au Sénégal, le prononcé N° 1/ C/ 2006 du 12 Février 2016 du Conseil Constitutionnel pose un questionnement sur sa nature juridique. Il s’agit d’un document portant une dénomination de décision à l’entête du Conseil Constitutionnel et dont le demandeur est le Président de la République et visant la matière consultative. Par ailleurs, quant au dispositif de cette décision, il est indiqué : « Par ces motifs est d’avis que ».
LA THESE DE LA DECISION : PREROGATIVES JURIDICTIONNELLES CONTENTIEUSES.
S. Il faut convoquer l’action en justice qui est le droit pour l’auteur d’une prétention d’être entendu sur le fond de celle-ci afin que le juge la dise bien ou mal fondée. En l’espèce, on a un demandeur que concerne le Président de la République dont la prétention est de réviser la constitution en ce qui concerne son mandant de Sept ans dont il est légalement investi et de réduire la dite durée à Cinq ans et de se l’appliquer du fait de la loi nouvelle.
En face, nous avons un défendeur que constitue la «Constitution » c’est-à-dire la Loi fondamentale et dont la position s’apprécie par rapport au respect de la légalité constitutionnelle. De ce fait, il y a donc un litige contentieux portant sur un point du droit dévolu au Conseil Constitutionnel à qui il est demandé de prendre une position allant dans le sens de trancher ce contentieux.
La pertinence de la décision ?
La nature juridique décisionnelle se retrouve au niveau des considérants N° 26, 27, 28, 29, et 30. En effet, le conseil constitutionnel indique que le droit applicable à une situation doit être connu au moment où celle-ci prend naissance. Ainsi, le Conseil Constitutionnel pose le principe de la prévisibilité de la loi. Et dans son considérant 28, le Conseil indique qu’au moment où le mandat en cours était conféré, le conseil constitutionnel fixait la durée du mandat à 7 ans.
Quant au considérant N° 30 « Avec le soutien de dispositions transitoires destinées à différer l’application de la règle nouvelle, que le mandat en cours au moment de l’entrée en vigueur de la loi de révision, par essence intangible, est hors de portée de la loi nouvelle ».
Article 3 du dispositif : « Cette disposition s’applique au mandat en cours » doit être supprimée ; elle n’est ni conforme à l’esprit de la Constitution, ni à la pratique constitutionnelle, la loi nouvelle sur la durée du mandat du Président de la République ne pouvant s’appliquer au mandat en cours. Il est donc de ce fait consacré le principe de la non-rétroactivité de la loi. Cette décision a, bien des égards, fait état d’un principe général du droit dont l’application première pour une partie de la doctrine constitutionnaliste doit être cantonnée à la matière pénale. Telle n’est point en l’espèce la position du Conseil Constitutionnel.
Au demeurant et au surplus, le Président de la République a convié l’article 92 de la Constitution qui prévoit que les décisions du Conseil Constitutionnel ne sont susceptibles d’aucune voie de recours et qu’elles s’imposent aux pouvoirs publics et à toutes les autorités administratives et judiciaires. La thèse de la décision s’en trouve confortée en ce sens que pour une partie de la doctrine dite constitutionnaliste, toutes les positions prises par le Conseil Constitutionnel, de nature juridictionnelle ou consultative sont dénommées des décisions.
III -LA THESE DE L’AVIS : PREROGATIVES JURIDICTIONNELLES CONSULTATIVES
Sa pertinence se retrouve au niveau au niveau d’une part de la première page du document où il est indiqué : « Matière Consultative ». On peut relever d’autre part à la page 2 le « Considérant 6 » : le Président a saisi le Conseil Constitutionnel aux fins d’examiner dans le cadre d’un contrôle préventif la conformité du projet de révision à l’esprit général de la Constitution et aux principes généraux du droit ». Et enfin à la page 8, au niveau du dispositif : « Par ces motifs, est d’avis que ». Si la thèse de l’avis est parfaitement recevable, il se pose néanmoins la question de quel genre d’avis il s’agit ? Traditionnellement, on distingue un avis facultatif, un avis obligatoire et un avis conforme.
En l’espèce, il s’agit d’une demande d’avis obligatoire dont le président de la République doit en outre prendre en considération. D’ailleurs, il y a une jurisprudence consacrée relevée par le Conseil Constitutionnel indiquant que : Considérant 29 « que des précédents se sont succédé de manière constante depuis vingt-cinq ans ; Considérant 31 « que ces précédents, qui ont marqué toute l’histoire constitutionnelle du Sénégal, sont observés dans d’autres Etats partageant la même tradition juridique ».
En conséquence, nous pouvons théoriser qu’il s’agit ici d’une quatrième catégorie que nous pouvons dénommer, « un avis décisif ou décisoire ». L’explication demeure que le Président de la République est obligé d’une part de respecter la procédure de demande d’avis et que par ailleurs aux regards des précédents, il est obligé d’en tenir compte et de ne point y déroger. Si par extraordinaire, le Président passait outre en incluant dans la révision l’application de la loi nouvelle à son mandat en cours, il est certain du fait de la popularité de cette mesure innovante, qu’elle serait agrée par le Référendum. On assisterait de ce fait à un autre contentieux qui opposerait la Légalité Constitutionnelle à la Légalité Référendaire
III LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL : JUGE DE L’ELECTION
Il relève à titre comparatif avec la France que les fondements en la matière au regard d’une certaine conflictualité et ce normalement et fondamentalement acceptée, que la démocratie électorale dans un Etat de droit implique des garanties de neutralité, d’impartialité et d’objectivité. Il en sera ainsi aussi bien en ce qui concerne les élections politiques dites internes et nationales et conséquemment du contrôle et financement des campagnes électorales.
Au Sénégal, incontestablement, à ce jour se dessine un contentieux concernant l’élection du Président de la République. Dans cet Etat dit de droit, il incombe au Conseil Constitutionnel de veiller à la régularité de cette élection, de même qu’il doit examiner les réclamations et proclamer les résultats définitifs. Cela implique préalablement une préparation de l’Election et des candidatures. Le débat, voire le contentieux en la matière repose sur les conditions générales de la candidature telle que la nationalité. En ce sens que le Conseil Constitutionnel doit arrêter la liste définitive des candidats à l’élection, de même de sa validation et de sa publication. Conséquemment, cette liste peur être contestée devant le Conseil Constitutionnel par toute personne ayant fait l’objet de présentation. Nous remarquons dans ce sens que cette procédure semblerait en contradiction avec certains articles de la Constitution, indiquant que les dispositions du Conseil Constitutionnel ne sont susceptibles d’aucun recours..
IV PERSPECTIVES DU CONTROLE ET FINANCEMENT DES CAMPAGNES ELECTORALES
A notre entendement, il est traditionnellement enseigné dans le cours d’introduction au droit et des institutions judiciaires la ‘tryptique’ principale et non accessoire des assises de l’Etat de droit, reposant sur nécessairement et de diligence, de la neutralité, l’impartialité et enfin d’objectivité. Une certaine philosophie de paix sociale qui doit nécessairement accompagner le contrôle de financement des campagnes électorales au regard des nécessités d’une moralisation de la vie politique concernant les élections politiques dites nationales. Il appert à notre entendement que seules ces dernières peuvent nécessiter et impliquer l’intervention du Conseil Constitutionnel à savoir l’élection présidentielle et législative.
Dans ce sens, l’imposition obligatoire du dépôt des comptes de campagne conférant au Conseil Constitutionnel d’en certifier une régularité quant à la forme, l’origine des fonds et le respect d’un plafond autorisé de dépenses. Il en reviendrait naturellement au Conseil d’approuver, de réformer ou enfin rejeter ledit compte. A notre entendement, dans cette perspective, les décisions du Conseil Constitutionnel pourront faire l’objet d’un recours formé par le candidat devant le Conseil Constitutionnel.
Par Félix NZALE
A QUOI SERT CETTE CAMPAGNE ?
Le Sénégal va être un pays gazier et pétrolier dans quelques mois, alors que le cercle de feu du péril militaro-djihadiste est en train de se refermer sur lui. Cette situation devrait aussi être au centre de la campagne.
«Le Sénégal va être un pays gazier et pétrolier dans quelques mois, alors que le cercle de feu du péril militaro-djihadiste est en train de se refermer sur lui. Cette situation devrait aussi être au centre de la campagne. Il est vital que les Sénégalais entendent la position des candidats sur cette question de sécurité nationale».
Ces propos de M. Yoro Dia, ministre chargé de la communication à la présidence de la République, nous les partageons sans réserve. De même que l’invite faite par Ange Constantin Mancabou, inspecteur des impôts et des domaines, appelant lui aussi à inscrire au cœur du débat électoral la question de la monnaie locale agitée par le camp du candidat Bassirou Diomaye Faye de Pastef.
Pour faire court, M. Yoro Dia nourrit la crainte de ce que certains appellent la «malédiction du pétrole» (et autres). Puisque la quasi-totalité des pays africains riches de ces ressources sont toujours fatalement en proie à des troubles sociaux suite à des infiltrations déstabilisantes du fait de certaines puissances prédatrices, groupes ou lobbies. Si notre pays venait à connaître le même sort, il ne s’en relèverait pas de sitôt.
Quant à Ange Constantin, il estime que la perspective est trop sérieuse pour que l’on porte à la tête de notre pays «un président-stagiaire accompagné d’un gouvernement de ministres-stagiaires» qui voudraient nous sortir du Cfa par la création d’une monnaie locale. Pour aller vite ici aussi, l’inspecteur des impôts et des domaines trouve cette idée saugrenue, irresponsable et irréaliste.
Sur cette question, il en appelle à un débat d’idées afin, dit-il, de «relever certaines considérations» d’ordre stratégique et géostratégique, notamment. Justement, c’est ce débat d’idées qui fait défaut. En campagne électorale, chaque candidat s’emploie plutôt à faire valoir ses talents de populiste. Les slogans et les promesses de faire de notre pays un eldorado fusent de partout. Mais on ne dit jamais (ou presque) comment, et selon quel processus d’échelle et de faisabilité, et où trouver les moyens. Voilà pourquoi nous aurions fortement milité pour un boycott du suivi de la campagne par les médias qui doivent se contenter de relayer platement des déclarations d’intention souvent farfelues. Ce qu’il serait judicieux et profitable pour les Sénégalais, c’est que les médias organisent des débats entre candidats aux programmes et approches différents.
Que lesdits prétendants à la magistrature suprême soient invités sur les plateaux de télévisions et de radios pour des échanges contradictoires sur leurs offres et perspectives. Au moins tirerait-on d’eux quelque chose de substantiel ! Et les électeurs auraient assurément une idée de qui est qui, qui peut quoi de raisonnable et de réalisable, et qui vend des illusions.
En l’occurrence, le temps de cette campagne-ci est limité et les Sénégalais ont répétitivement souffert des dénis, des volte-face et des reniements de parole. L’on promet et jure de remettre nos institutions à l’endroit : l’on s’emploie méthodiquement à les noyauter une fois au pouvoir.
L’on promet et jure de respecter l’indépendance de la justice : l’on s’évertue à l’instrumentaliser à des fins politiciennes. L’on promet aux jeunes des emplois, mais l’on s’en fiche qu’ils aillent périr en mer à la recherche d’un mieux-être…
Jusqu’à quand ?
LA COUR SUPREME OPPOSE UNE FIN DE NON-RECEVOIR A KARIM WADE ET SA BANDE
Karim Meïssa Wade et ses camarades du Parti démocratique sénégalais (Pds) dont l’honorable député Lamine Thiam, Saliou Dieng, Magatte Sy et Mayoro Faye enchainent les revers devant la justice sénégalaise et s’isolent davantage sur la scène politique.
La Cour suprême a déclaré irrecevables hier, vendredi 15 mars, en audience publique, les requêtes en référé pour excès de pouvoir contre les décrets fixant la date de l’élection présidentielle du 24 mars, celui convoquant le corps électoral et le décret déterminant la durée de la campagne. Des recours portés par Karim Wade et ses camarades du Parti démocratique sénégalais (Pds). Les processus électoral pour l’élection présidentielle du 24 mars prochain va donc se poursuivre.
Karim Meïssa Wade et ses camarades du Parti démocratique sénégalais (Pds) dont l’honorable député Lamine Thiam, Saliou Dieng, Magatte Sy et Mayoro Faye enchainent les revers devant la justice sénégalaise et s’isolent davantage sur la scène politique. La Cour suprême qui statuait hier, vendredi 15 mars, en audience publique sur les requêtes en référé pour excès de pouvoir contre les décrets fixant la date de l’élection présidentielle du 24 mars, celui convoquant le corps électoral et le décret déterminant la durée de la campagne électorale pour le scrutin, les a tout simplement déboutés. Dans sa décision rendue publique 30 minutes après la fin des débats qui ont duré moins de trois tours d’horloge (9h 30 à 11h 50), le président de la Chambre administrative de la Cour Suprême, le juge Jean Aloïse Ndiaye, a déclaré irrecevables toutes ces requêtes en référé déposées par les libéraux dans le but de reporter la date du scrutin présidentiel. Cette décision de la Cour suprême qui scelle la poursuite du processus électoral est le deuxième camouflet essuyé par les libéraux dans leur tentative de provoquer la reprise du processus électoral en cours en vue d’une réintégration de leur candidat, Karim Meïssa Wade, qui a été écarté de la liste des candidats par le Conseil constitutionnel pour fausse déclaration sur l’honneur concernant sa nationalité exclusive sénégalaise. Elle intervient un mois après celle du 15 février dernier du Conseil constitutionnel qui a déclaré « contraire àla Constitution », la proposition de loi portant dérogation aux dispositions de l'article 31 de la Constitution, initiée par le groupe parlementaire du Pds et adoptée par l'Assemblée nationale, en sa séance du 5 février 2024.
LE PROCUREUR GÉNÉRAL DEMANDE LE REJET DE LA REQUÊTE DU PDS AU NOM DE L’ORTHODOXIE JUDICIAIRE
Dans les débats, le procureur général s’était démarqué des libéraux. Invité à prendre la parole peu après la plaidoirie de Me Amadou Aly Kane et son confrère Me Mohamed Seydou Diagne, avocats de la partie civile lors de cette audience, le parquetier, Eumeudi Mbaye, a convoqué dans son réquisitoire la jurisprudence de la Cour suprême et le principe de la suprématie du Conseil constitutionnel dont les décisions s'imposent à tous, y compris la Cour suprême. Partant de ces éléments, il a tout simplement demandé au président de la Chambre administrative de déclarer irrecevable cette requête des libéraux visant à faire annuler le processus électoral.
ME AMADOU ALY KANE ET SON CONFRÈRE ME MOHAMED SEYDOU DIAGNE PLAIDENT LE BIENFONDÉ DE LA DEMANDE DE SUSPENSION DE L'EXÉCUTION DU DÉCRET PRÉSIDENTIEL
Prenant la parole en premier pour plaider le bienfondé de la demande de suspension de l'exécution du décret fixant la date de la Présidentielle au 24 mars de leurs clients, Me Amadou Aly Kane soulignant que les décrets du président de la République « ne respectent pas les délais légaux fixés par la Constitution et le code électoral » soutient que leur « légalité pose un sérieux problème ». « Le combat des requérants n'est pas un combat égoïste mais c'est un combat de l'ordre public politique. Le décret ne peut être écrit à tout moment, c'est encadré. Une élection présidentielle, ce n'est pas de convoquer un référendum qui est un combat politique pour répondre à des questions politiques. Donc ce décret devrait être annulé parce que si les délais légaux ne sont pas respectés, ça porte préjudice aux candidats», a-t-il fait remarquer. Abondant dans le même sens, son confrère de la partie civile, Me Mohamed Seydou Diagne demandant la suspension de ses deux décrets jusqu'à la publication de la décision de la Cour suprême a soutenu que le moyen est articulé parce que le président de la République a violé la loi organique qui fixe à 80 jours et le Président a pris 15 jours. Aujourd'hui nous ne cherchons que la suspension du processus électoral ».
L'AGENT JUDICIAIRE DE L'ETAT EN MODE SPECTATEUR
Premier défenseur des intérêts de l'Etat dans toutes les affaires contentieuses où celui-ci est partie devant les instances judiciaires ou arbitrales nationales et internationales, l'Agence judiciaire de l'Etat s’est fait remarquer hier, vendredi 15 mars lors de l’audience spéciale et publique de la Cour suprême sur le recours du Pds. Présent dans la salle, Yoro Moussa Diallo a adopté la position de spectateur en ne prenant pas la parole pour défendre le décret attaqué par le Pds et qui est signé par son patron, le président de la République. Invité à prendre la parole, le représentant de l'Etat s'est en effet rapporté à la sagesse de la Cour suprême.