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17 mai 2024
HAUSSE DU PRIX DE L’ALIMENT DE VOLAILLE, DES CRAINTES D’IMPACT SUR LE PRIX DU POULET ET DES ŒUFS
Les producteurs de volailles n’ont pas du tout apprécié la décision des fabricants de provende qui annoncent une hausse de l’ordre de 10% du prix de l’aliment de volaille dans ce contexte marqué par les conséquences de la Covid-19 et de la grippe aviaire.
Le collège des producteurs de volailles fustige la hausse de l’ordre de 10%du prix de l’aliment de volaille dans ce contexte de crise sanitaire liée à la Covid-19. Le président dudit collège par ailleurs Secrétaire général adjoint de l’Interprofession Avicole du Sénégal (IPAS), Gora Faye, soutient que cette hausse met en péril le dynamisme de la filière et impacte négativement le prix du poulet et celui de l’œuf.
Les producteurs de volailles n’ont pas du tout apprécié la décision des fabricants de provende qui annoncent une hausse de l’ordre de 10% du prix de l’aliment de volaille dans ce contexte marqué par les conséquences de la Covid-19 et de la grippe aviaire.
En effet, dans un communiqué parvenu hier à «L’As», Gora Faye, le président du collège et par ailleurs Secrétaire général adjoint de l’interprofession avicole du Sénégal (IPAS) et ses camarades dénoncent avec la dernière énergie cette démarche qu’ils jugent « solitaire » de leurs camarades du collège des provendes membres de l’interprofession avicole du Sénégal (IPAS) qui pourtant, selon eux, offre un cadre privilégié pour le dialogue entre acteurs.
Gora Faye estime en effet que cette hausse, s’ajoutant à la crise sanitaire, risque de mettre en péril le dynamisme de la filière mais aussi d’impacter négativement le prix du poulet ainsi que celui de l’œuf. « Nous condamnons cette hausse jugée inopportune au vu du contexte actuel, injustifiée et dangereuse en ce qu’elle sape les équilibres déjà très précaires de la filière », peste le Secrétaire général adjoint de l’interprofession avicole du Sénégal(IPAS).
Les producteurs déplorent en outre le très court délai entre la décision des provendiers et l’application effective de cette hausse, ne donnant ainsi aucune chance à la concertation et à la négociation. En plus, ils jugent irrecevable l’argument développé par les provendiers et portant sur la hausse ponctuelle du prix des matières premières sur le marché mondial. « Un simple moteur de recherche permet de constater cette hausse ponctuelle.
Toutefois, une analyse plus approfondie permet également de constater des fluctuations dans le sens d’une baisse qui n’a jamais été répercutée sur les prix de l’aliment volaille », affirme-t-il. Góra Faye souligne ainsi que le prix de l’aliment connaît une hausse constante, ces 15 dernières années, qui ne peut se justifier par les cours mondiaux des intrants, alors que le prix du poulet bord champ est resté constant depuis plus d’une décennie.
Par conséquent, dira-til, le collège des producteurs réaffirme son ancrage dans l’IPAS, réitère sa volonté de ne ménager aucun effort pour le renforcement de l’interprofession. Il se dit convaincu que c’est la condition sine qua non pour que la filière puisse faire face aux innombrables menaces. « D’autant qu’en un peu plus d’une décennie, l’aviculture sénégalaise est devenue une véritable filière émergente, cristallisant ainsi beaucoup d’espoirs. Elle est marquée par un développement soutenu grâce aux mesures de protection sanitaires prises par les pouvoirs publics avec, notamment, la mesure d’interdiction des importations de produits avicoles et matériels avicoles usagés », indique M. Faye.
A l’en croire, le chiffre d’affaire réalisé par la filière en 2018 s’élève à 150 milliards FCFA. « Elle revêt une importance socio-économique majeure au regard de son rôle capital dans le renforcement de la sécurité alimentaire et la lutte de sous emploi, ainsi que la pauvreté en milieu rural et périurbain», se réjouit Gora Faye.
L’ASUTIC DIT NIET A UNE TENTATIVE D’INTIMIDATION
La volonté du président Macky Sall de mettre en place un dispositif juridique pour réguler les réseaux sociaux a provoqué une levée de boucliers des membres de l’association des utilisateurs des technologies de l’information et de la communication
La décision du président de la République de mettre en place un dispositif de régulation et d’encadrement spécifique aux réseaux sociaux, annoncé en conseil des ministres, a fait sortir de leur réserve les membres de l’association des utilisateurs des technologies de l’information et de la communication (Asutic). Cette dernière voit dans cette volonté du chef de l’Etat une tentative d’intimidation et un renforcement des pouvoirs attentatoires à la liberté de la presse. Ainsi, ils invitent le gouvernement à abandonner ce projet sans fondement et appellent à une mobilisation pour faire face.
La volonté du Président Macky Sall de mettre en place un dispositif juridique pour réguler les réseaux sociaux a provoqué une levée de boucliers des membres de l’association des utilisateurs des technologies de l’information et de la communication (Asutic). Elle s’est fendue d’un communiqué pour dénoncer ces déclarations du chef de l’Etat jugées «infondées». Dans la mesure où se pose la question même de la légitimité des motifs de la mise en place d’un tel dispositif . «Quand on sait que le Sénégal dispose déjà d’un arsenal juridique pour réguler les réseaux sociaux», lit-on dans ledit document.
En effet, ils accusent le pouvoir d’avoir mis en place en 2016 une série de loi visant à porter atteinte à la liberté d’expression en ligne ainsi que le droit d’accès à l’information. Notamment les lois relatives aux services de renseignements, celles portant code pénal, code de la presse, ainsi que la loi portant code des collectivités territoriales. Sans compter qu’aucun « motif ne peut être invoqué pour justifier ce nouveau dispositif, sinon des déclarations non fondées », s’indignent les membres de l’association à but non lucratif. Mettant le gouvernement au défit, ils disent attendre des arguments (chiffres, indicateurs ou exemples véritablement détaillés) révélant les lacunes structurelles de ce dispositif légal, répressif et liberticide, de lutte contre le discours de haine et la désinformation sur les réseaux sociaux.
Pour l’Asutic, le désir du chef de l’Etat de veiller à la qualité des programmes diffusés sur les radios et télévisions pour renforcer la paix sociale, la cohésion nationale, l’autorité de l’Etat et les intérêts du Sénégal cache des intérêts politiques en cette veille d’élections. « En cette période de tension politique et sociale en perspective de l’élection présidentielle de 2024 au Sénégal, il ne serait pas surprenant que l’objectif visé soit d’empêcher les expressions politiques de l’opposition et des mouvements sociaux contestataires d’atteindre l’espace publique nationale via les réseaux sociaux », avertissent les membres de l’association qui estiment qu’il n’est plus nécessaire de nos jours, pour un leader politique, syndical ou de la société civile d’être invité par une radio où télévision pour être présent dans l’espace public national, car ces médias publient les messages postés sur leurs pages Facebook où comptes Twitter.
S’il y a lieu, c’est plutôt « au traitement que les journalistes font de l’information sur les réseaux sociaux que devrait s’attaquer ce dispositif », rappelle l’Asutic qui alerte sur la tentative des autorités étatiques de légitimer l’adoption d’une stratégie légale de contrôle de la manière dont cette information diffusée sur les réseaux est traitée par la presse de masse, à savoir les radios et les télévisions. « Nous devons nous mobiliser pour tenir en échec ce projet gouvernemental »
Dénonçant par ailleurs le communiqué du conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra) du 04 février, qui mettait en garde certains médias audiovisuels en ligne, l’Asutic annonce que les protections associées à nos droits et libertés reculent partout dans ce pays depuis 2016, et maintenant de nouvelles menaces sont annoncées par le gouvernement du Sénégal avec ce dispositif de régulation spécifique des réseaux sociaux. Dès lors, les membres des utilisateurs des Tic rappellent au gouvernement que dans un état démocratique, l’instrumentalisation de concepts liés à l’unité nationale, aux valeurs morales ne «doit jamais être un prétexte pour censurer les oppositions politiques et les mouvement s sociaux contestataires». Ainsi, ils manifestent leur souhait de préserver un espace numérique où le pouvoir en place pourra être critiqué.
Aussi, l’Asutic invite le gouvernement du Sénégal à abandonner un tel projet qu’aucun motif objectif pour ne pas dire scientifique ne peut justifier. Elle exhorte également les organisations de défense des droits humains à être des remparts contre tout projet qui remettrait en cause la liberté de la presse.
Aux réseaux sociaux (Facebook, Twitter), les membres de l’Asutic leur demandent de privilégier le respect de la liberté d’expression et le droit d’accès à l’information plutôt que les requêtes de censure gouvernementale. Car, disent-ils, il est temps de se mobiliser pour tenir en échec ce projet gouvernemental afin que la presse puisse continuer de relayer et amplifier les expressions citoyennes positives afin qu’elles atteignent l’espace public national et international.
LES TRAVAILLEURS DE LA SNHLM EXIGENT LE DEPART DE MAMADOU DIAGNE SY MBENGUE
Impertinent, indélicat, scandaleux. Les délégués de la Sn Hlm ne manquent pas de qualificatifs pour dénoncer le projet de transformation du siège de la société par le directeur en un complexe immobilier
Le torchon brûle entre le collège des délégués de la Société nationale des Habitations à Loyer Modéré (Sn Hlm) et leur directeur. En effet, reprochant à Mamadou Diagne Sy Mbengue de vouloir transformer le siège de ladite société en un complexe immobilier, ils exigent tout simplement son départ de cette entreprise.
Impertinent, indélicat, scandaleux. Les délégués de la Sn Hlm ne manquent pas de qualificatifs pour dénoncer le projet de transformation du siège de la société par le directeur Diagne Sy Mbengue en un complexe immobilier.
Et à travers un communiqué, ils ont réclamé son départ ainsi que celui de son Secrétaire général. Mettant en exergue en outre toutes leurs inquiétudes concernant ce projet, ils soutiennent : ‘’A peine nommé à la tête de la SNHLM en octobre 2019 et en moins de trois mois, c’est-à-dire le 17 décembre 2019, monsieur Mamadou Diagne Sy Mbengue a eu l’audace etle sang froid de lancer un projet de transformation du siège de la Société Nationale des Habitations à Loyer Modéré en un complexe immobilier.’’
Et le collège des délégués d’ajouter : ‘’Informé de ce projet scandaleux envisagé par la Direction générale, le syndicat section CNTS/SNHLM a fouillé pour comprendre davantage. Nous avons constaté effectivement que la Direction a démarré la procédure de passation de marché sans en informer le Conseil d’Administration et encore moins les actionnaires en vue de leur accord préalable.’’ Manifestement très remontés contre leur directeur, les travailleurs ont estimé dans le communiqué que ce dernier, faisant fi de leurs craintes, a publié l’attribution provisoire du marché d’étude architecturale au profit du cabinet ARCHI TROPIC 2000 pour un coût de 59 000 000 francs CFA. ‘’Les délégués du personnel de la CNTS s’opposent catégoriquement à ce projet. Nous avons remarqué que depuis sa nomination, monsieur Sy Mbengue, de connivence avec son Secrétaire général, a posé des actes de gestion nébuleux et dangereux pour la SN HLM et sa survie‘’, s’indignent les délégués à travers le communiqué exigeant l’arrêt immédiat de la procédure de passation de marche en cours et l’annulation de ce projet crapuleux.
Dans le même ordre d’idées, ils soulignent que le directeur Diagne Sy Mbengue n’est pas en mesure de démarrer le projet de reconstruction des immeubles sis aux Maristes. Il s’intéresse tout de suite, se désolent-ils, au siège de la société. Coupant les amarres visiblement avec leur chef, ils révèlent par ailleurs : ‘’La SN HLM traverse une de ses mauvaises phases en termes de gestion depuis sa création en 1959. Cela est imputable au Directeur général Mamadou Diagne Sy Mbengue et à son Secrétaire général Modibo Sarr.’’
MISE EN ŒUVRE DE L’AGROPOLE SUD, PRES DE 50.000 EMPLOIS DIRECTS ET INDIRECTS ATTENDUS DANS 5 ANS
Ce projet situé dans la partie sud du Sénégal, notamment dans les régions de Ziguinchor, Sédhiou et Kolda, et qui recèle d’importantes potentialités agro-industrielles, va participer à transformer la zone sud
Bientôt la région de la Casamance, riche en ressources naturelles, va disposer de son agropole. Ce projet situé dans la partie sud du Sénégal, notamment dans les régions de Ziguinchor, Sédhiou et Kolda, et qui recèle d’importantes potentialités agro-industrielles, va participer à transformer la zone sud. D’autant qu’il va créer près de 50.000 emplois d’ici 5 ans.
Selon une note de la Banque Africaine de Développement (Bad), il est attendu de la mise en œuvre de l’Agropole sud la création d’environ 14.500 emplois directs ainsi que 35.000 emplois indirects ciblant les femmes et les jeunes (dont 50% de femmes et 60% de jeunes). Globalement, indique-t-on, le projet va toucher 65.000 ménages, soit environ 365 .00 personnes. «Le projet Agropole Sud aidera au développement du secteur agricole dans cette zone riche de la Casamance et contribuera ainsi à l’inclusion économique et sociale. C’est un projet très important pour valoriser les potentialités agricoles de la zone ciblée, augmenter le taux de transformation industrielle des produits agricoles et améliorer la qualité de vie des populations de la Casamance», s’est réjouie la Directrice du financement agricole et du développement rural de la BAD, Atsuko Toda
D’ailleurs, le Conseil d’administration de la Banque africaine de développement (BAD) a approuvé cette semaine le décaissement de 43,1 millions d’euros en faveur du Projet de Zone de Transformation Agro-industrielle dénommé PZTA-Sud ou Agropole Sud. Il y a aussi d’autres parties prenantes comme la Banque islamique de développement (27,85 millions d’euros) et l’Etat sénégalais (16,8 millions d’euros) qui sont engagés dans la mise en œuvre de ce projet. La phase pilote du PZTA-Sud sera mise en œuvre sur une durée de cinq ans pour un coût total d’environ 87,75 millions d’euros.
Sur un autre registre, détaille un communiqué de la BAD, les trois composantes prévues sont l’appui à la mise en place d’un écosystème des affaires favorable à l’investissement privé dans l’agro-industrie, l’amélioration durable des capacités des producteurs des filières agro-industrielles, ainsi que la coordination, la gestion et le suivi-évaluation.
Enfin, le projet prévoit l’accroissement de l‘investissement privé grâce aux facilités prévues : écosystème des affaires plus favorable, construction d’un parc agro industriel central(à Adéane), de 3 modules régionaux (à Bignona, Sédhiou et Kolda) et de 5 plateformes d’agrégation et de services.
DÉMANTELEMENT DES BASES REBELLES EN CASAMANCE, UN ENJEU SECURITAIRE ET ECONOMIQUE
L’assaut militaire intervient au moment où le projet Agropole Sud d'un coût de 50 milliards FCFA, est en pleine gestation.
Après un peu plus d’une semaine d’opérations dans les forêts des départements de Ziguinchor et de Goudomp, l’armée sénégalaise a réussi à mettre hors d’état de nuire les bandes armées qui semaient la terreur dans la zone, non loin de la frontière avec la Guinée Bissau. Plusieurs cantonnements rebelles ont été démantelés au cours de cet assaut. A travers un communiqué, rendu public le 28 janvier 2021 par la Direction de l’Information et des Relations Publiques des Armées (Dirpa), la grande muette s’est expliquée sur les opérations de ratissage qu’elle a entamées depuis le 26 janvier. Selon la Dirpa, ces opérations visent à neutraliser les éléments armés qui commettent des exactions, à accompagner le retour des populations déplacées et à lutter contre le trafic illicite des bandes armées. Toutefois, l’assaut militaire intervient au moment où le projet Agropole Sud est en pleine gestation. D’un coût de 50 milliards FCFA, ce projet doit être implanté à Adéane, non loin de la zone qui abrite des cantonnements rebelles.
SÉCURISATION DU RETOUR DES POPULATIONS DÉPLACÉES
C’est en juillet 2020 que les populations de Bissine, dans la commune d’Adéane, ont regagné leur terroir, 28 ans après leur exil forcé. Un retour au bercail qui met fin à presque trois décennies d’errance et de précarité dans les quartiers périphériques de Ziguinchor, en Gambie et en Guinée Bissau. Cette vie peu enviable qu’elles menaient loin de leurs exploitations agricoles a poussé les populations de Bissine à tenter à maintes reprises des retours au risque de leurs vies. Après plusieurs tentatives infructueuses, les habitants de cette contrée du département de Ziguinchor, située près de la frontière avec la Guinée Bissau, ont vu leur vœu se réaliser grâce à l’accompagnement des forces armées. Ce défi n’était pourtant pas facile à surmonter, à cause de la présence des mines et de cantonnements rebelles. «Pendant 28 ans, les gens ont tenté plusieurs expériences de retour sans succès. Nous espérons que celle-ci sera la bonne, étant donné que l’Armée a cette foisci devancé les populations chez elles. Et nous avons espoir que dans les mois à venir, nous verrons ce retour effectif des populations», avait alors confié le maire d’Adéane, Ibou Diédhiou.
Cet événement, qui a fait tache d’huile, a poussé les populations des villages environnants à nourrir l’espoir d’un retour au bercail. Ce désir se fait ressentir chez les populations des villages comme Bindjalou, Guidel, Bambadinca, Baraka Manjoca, Baraka Patata, Baraka Banaw... Ces dernières veulent non seulement réinscrire leurs localités sur la carte du Sénégal, mais aussi retrouver leurs rizières et leurs plantations d’anacardiers et d’agrumes qui sont tombées entre les mains des bandes armées depuis leur exil forcé. Pour satisfaire cette forte doléance, l’armée a intensifié les opérations de ratissage. Nos sources indiquent qu’une bonne partie des bases rebelles établies sur cette bande forestière ont été démantelées pour faciliter le retour des populations qui le désirent.
LA CROISADE CONTRE LE BANDITISME TRANSFRONTALIER
Outre la sécurisation du retour des populations déplacées par le conflit, ce ratissage mené par des troupes sénégalaises au sol, appuyées par l’avion de reconnaissance et un hélico, vise à neutraliser les bandes armées qui s’adonnent à des activités illicites. Si les actes de violence et d’assassinat perpétrés dernièrement contre les populations ont déclenché ce grand nettoyage, force est de signaler que celui-ci a été mûrement planifié. Le 29 novembre 2020, une délégation des forces armées de a Guinée Bissau conduite par le colonel commandant de zone de la province nord, le colonel commandant de la zone militaire numéro 5 (Ziguinchor), le colonel commandant de la zone numéro 6 (Kolda), ainsi que les autorités de gendarmerie, de la police et des douanes de la Guinée Bissau et du Sénégal se sont retrouvés en conclave à Ziguinchor. Cette rencontre qui a eu pour thème «Sécurité transfrontalière, quel mécanisme pour une meilleur prise en compte des défis sécuritaire entre les républiques de la Guinée Bissau et du Sénégal ?» a débouché sur la signature d’accords. «Ces accords visaient la relance de la coopération bilatérale entre les forces de défense et de sécurité des provinces Nord et Est de la Guinée Bissau et des zones militaire numéros 5 et 6 ainsi que la sécurisation des 340 kilomètres de frontière entre les deux pays», avait rapporté le colonel Souleymane Kandé, commandant la zone militaire numéro 5. «Ainsi, les deux pays pourront faire face au grand banditisme, aux vols de bétails, aux trafics illicites notamment celui de la drogue.»
En effet, cette zone transfrontalière était devenue la chasse gardée d’éléments armés qui écumaient les populations. Ayant trouvé refuge dans ces forêts, ces derniers n’hésitent pas à torturer, voire tuer les personnes qui s’aventurent dans la zone. C’est ainsi que le 29 novembre 2020, trois jeunes de la commune de Boutoupa Camaracounda avaient été portés disparus. Et les corps sans vie de deux d’entre eux ont été retrouvés trois semaines après dans la forêt de Bissine par une patrouille de l’armée sénégalaise. Cet espace géographique qui couvre le département de Ziguinchor et celui de Goudomp (région de Sédhiou) est une zone de prédilection d’individus qui s’activent dans le vol de bétails, le trafic de bois, la contrebande de marchandise et la culture et le trafic de chanvre indien. Des agissements délictuels que les forces de défense et de sécurité veulent éradiquer en nettoyant ces forêts.
LA DÉPOLLUTION DE LA ZONE POUR L’INSTALLATION DE L’AGROPOLE SUD
Connue pour ses richesses naturelles et la fertilité de son sol, la Casamance a longtemps approvisionné le reste du pays en produits agricoles et sauvages. Cependant, une bonne partie de ces productions pourrit, faute d’opportunités d’écoulement et de transformation. Un des projets phare du gouvernement sénégalais pour valoriser le potentiel agricole de la région naturelle de la Casamance est l’Agropole Sud. Il consiste à installer des unités industrielles pour la transformation des produits locaux. C’est la commune d’Adéane (département de Ziguinchor) qui a été choisie pour abriter l’Agropole Sud. Cependant, le site retenu se trouve à quelques encablures des bastions rebelles. L’installation de l’Agropole Sud nécessite donc une sécurisation de la zone pour annihiler toute velléité de sabotage.
Pour approvisionner aussi ce futur complexe industriel et commercial, il faut de la matière première. Or, beaucoup de terres agricoles se trouvent sous le contrôle des bandes armées. Certaines sont même minées et leur dépollution est retardée par le refus des combattants du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (Mfdc). Ces derniers soulèvent comme argument la protection de leurs cantonnements pour expliquer leur opposition aux différents projets de déminage. Par conséquent, le démantèlement de ces bases rebelles se présentait comme l’unique option pour faire aboutir ce projet d’Agropole Sud.
LE PARQUET DEMANDE UNE MISSION ROGATOIRE EN ITALIE ET EN ALLEMAGNE
Rebondissement dans l’affaire de la saisie des 1036 kg de cocaïne au Port de Dakar. Dont l’instruction risque de se prolonger alors qu’elle dure depuis juin 2019.
Rebondissement dans l’affaire de la saisie des 1036 kg de cocaïne au Port de Dakar. Dont l’instruction risque de se prolonger alors qu’elle dure depuis juin 2019. Attendu pour avis après que le Doyen des juges avait terminé ses investigations, le Parquet a demandé au juge d’instruction d’envoyer une commission rogatoire pour entendre les Allemands et les Italiens, signale l’Obs.
Un complément d’enquête
Pour rappel, ces derniers sont rentrés chez eux après avoir bénéficié d’une liberté provisoire. Il s’agit de Matera Gorbia Pascal, capitaine du bateau, Paolo Amafitano, son second, pour la mission en Italie, et en Allemagne, Lucas Schmiezberg et Caroline Spanzl.
Il s’agit d’un complément d’enquête pour avoir une explication du capitaine du bateau ’’Grande Nigéria", inculpés aux premières heures de l’enquête d’association de malfaiteurs et trafic international de drogue.
Dans son réquisitoire, Serigne Bassirou Gueye a aussi demandé qu’il y ait des confrontations entre Ibrahima Thiam et Ngatane, Alioune Badara Coly et Ababacar Coumba Diouf. Egalement que la Sonatel fasse une réquisition sur leurs téléphones.
UN DERBY SENEGAL- GAMBIE EN OUVERTURE
L’équipe du Sénégal des U17 attaque ce vendredi, le tournoi UFOA (du 5 au 13 février), qualificatif de la Coupe d’Afrique des nations de la catégorie prévue en mars prochain.
Le Sénégal accueille ce vendredi 5 janvier, le tournoi U17 de la zone A de l’Union des fédérations ouest-africaines (UFOA) de football qui regroupe au stade Lat Dior de Thiès. Les Lionceaux ouvrent les débats à 17 h face aux Baby Scorpions de la Gambie. Ils affronteront quatre jours plus tard la Mauritanie, leur second adversaire de la poule A. Les finalistes du tournoi seront les représentants à la phase finale de la CAN de la catégorie prévue au Maroc en mars prochain.
L’équipe du Sénégal des U17 attaque ce vendredi, le tournoi UFOA (du 5 au 13 février), qualificatif de la Coupe d’Afrique des nations de la catégorie prévue en mars prochain. Six des neuf nations de la zone A de l’UFOA A vont prend part à ce tournoi de qualification après les absences du Cap-Vert, de la Guinée et du Liberia.
Pour le match inaugural de cette compétition, les Lionceaux feront face au stade Lat-Dior de Thiès, aux Baby Scorpions de la Gambie. Ce sera dans une rencontre aux allures de revanche pour la sélection sénégalaise U20. Lors de cette finale, les Scorpions U20 de la Gambie avaient réussi à ravir le trophée aux Lionceaux l’unique ticket pour la CAN 2021 prévue ce mois-ci en Mauritanie. Une élimination d’autant plus amère suite à une succession de finales perdues et surtout aux tirs au but. Les Lionceaux enchaîneront quatre jours plus tard par un autre derby face aux cadets Mourabitounes de la Mauritanie.
En direction de ce tournoi, l’équipe du Sénégal U17 avait mené sa préparation au centre Jules François Bocandé, avant de croiser l’Algérie et le Maroc, dans une double confrontation en amicale à Alger et à Rabat. Les Lionceaux avaient remporté tous leurs quatre matchs.
Pour la poule B du tournoi, trois équipes vont s’affronter. Il s’agit de la Guinée-Bissau, du Mali et de la Sierra Leone. Les deux premières équipes de la phase des poules disputeront les demi-finales. Les équipes finalistes vont valider les deux tickets de la zone A de l’UFOA à la phase finale de la CAN des U17 prévue au Maroc.
10.000 EMPLOIS INFORMELS MENACÉS PAR LE BRT
Jusqu’à 10 000 emplois dans le secteur informel à Dakar pourraient être menacés faute de mesures supplémentaires pour intégrer les travailleurs dans le projet de bus à haut niveau de service de la ville
Jusqu’à 10 000 emplois dans le secteur informel à Dakar pourraient être menacés faute de mesures supplémentaires pour intégrer les travailleurs dans le projet de bus à haut niveau de service (Brt) de la ville. La mise en garde est contenue dans un rapport commandé par la Fédération internationale des ouvriers du transport et rendu public le 1er février.
Le document intitulé Bus à haut niveau de service (Brt) à Dakar: Rapport de l’enquête d’évaluation de l’impact sur la main-d’œuvre 2020 met en lumière la réalité vécue par les travailleurs du secteur informel des transports publics à Dakar et les principaux problèmes auxquels ils sont confrontés, notamment la précarité de l’emploi, les bas salaires, les longues journées de travail, le harcèlement et le manque de formation ou de voies d’accès à un travail formalisé.
La publication du rapport cette semaine coïncide avec la conférence Transforming Transport 2021, co-organisée par la Banque mondiale. Aux côtés de la Banque européenne d’investissement et du Fonds vert pour le climat, la Banque mondiale est le partenaire financier majoritaire du projet de Brt de Dakar.
Les conclusions dudit rapport qui s’appuie sur des recherches menées avant la pandémie mondiale de Covid-19, sont d’autant plus alarmantes que les gouvernements déploient des plans de relance économique. « Le Covid-19 a révélé les vulnérabilités des travailleurs du secteur des transports, en particulier des travailleurs informels», déclare Papa Sakho, de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, l’un des auteurs du rapport. «Bénéficiant de peu de filets de protection financière, les travailleurs des transports informels ont été anéantis par la pandémie.
L’amélioration de l’inclusion, de la consultation et des filières d’emploi profiterait à des milliers de femmes et d’- hommes en cette période de difficultés économiques sans précédent. Le Brt pourrait être l’occasion de formaliser certains secteurs de l’économie des transports informels et d’éviter que certains des travailleurs les plus vulnérables de Dakar ne soient laissés pour compte».
Le rapport constate des niveaux d’insécurité extrêmes chez les travailleurs des transports informels de Dakar, dont seulement 6 % déclarent bénéficier d’un contrat de travail avec leur employeur. Les femmes seraient moins susceptibles d’avoir un contrat de travail, 2,5 % en bénéficiant contre 7,5 % pour les hommes.
Deux tiers des travailleurs interrogés (68,7 %) n’avaient pas d’emploi régulier et 57 % ont déclaré que leurs revenus provenaient directement des tarifs payés par les clients. Le rapport décrit également les étapes concrètes favorisant une transition juste du transport informel vers le transport formel. Cette évolution impose de mieux comprendre la nature de la main-d’œuvre informelle et d’évaluer les implications potentielles du Brt surles moyens de subsistance et les conditions de travail des travailleurs informels.
Sous le leadership du camarade Gora Khouma, Secrétaire Général Union des Routiers du Sénégal (Urs) et Coordinateur Itf-Sénégal, nos affiliés locaux en collaboration avec les associations de chauffeurs ont entamé des contacts avec le Cetud sur le projet du Brt. Nos affiliés locaux souhaitent entretenir avec le Cetud un dialogue social régulier et constructif garantissant la réussite du projet, la formalisation du secteur informel et la promotion du travail décent dans le transport urbain au Sénégal. «Nous demandons au Cetud, aux autorités sénégalaises, à la Banque mondiale et aux autres bailleurs et investisseurs internationaux de donner la priorité au bien-être des milliers de travailleuses et travailleurs informels dans le projet de BRT», déclare Bayla Sow, représentant de l’ITF pour l’Afrique francophone. «L’amélioration de leurs conditions de travail et de leurs moyens de subsistance profitera, par la suite, aux passagers et à l’économie de Dakar dans son ensemble.»
MYSTÈRE AUTOUR DE L'OFFENSIVE DE L’ARMÉE EN CASAMANCE
Combien sont-ils, ces rebelles et militaires qui ont péri ? C’est la grande interrogation et le flou autour du bilan d’une semaine d’intenses bombardements dans une région où l’accalmie reste encore prisonnière d’une «paix armée»
Des zones sous intenses bombardements de l’Armée, des positions rebelles pilonnées ; quel bilan tiré après une semaine d’offensive de l’armée ? Un grand mystère entoure encore le bilan de ces opérations de sécurisation menées par l’Armée sénégalaise dans la zone du Sud, sur la bande frontalière de la Guinée-Bissau. Du côté de l’armée, comme du côté des bandes armées, c’est la grande inconnue sur le bilan des pertes en vies humaines. Même si certains avancent de lourdes pertes subies par les bandes armées. L’offensive de l’armée aurait fait fuir de l’autre côté de la frontière ces bandes armées qui ont laissé derrière leurs bases complètement démantelées. Combien sont-ils le nombre de rebelles et de militaires qui ont péri ? C’est la grande interrogation et le mystère d’un bilan d’une semaine d’intenses bombardements de l’Armée dans les zones de Sikoun, Mbissine, Bilass, Bafata… pour des opérations de sécurisation dans une région où l’accalmie reste encore prisonnière d’une «paix armée».
Il est encore difficile voire quasi impossible de donner un bilan exact des opérations de sécurisation de l’Armée sénégalaise dans la zone sud de la région de Ziguinchor. Operations qui touche la partie sud du département de Ziguinchor, surtout polarisée par les communes de Boutoupa Camaracounda, Niaguis, Adéane et Kaour (cette dernière commune se situe dans le département de Goudomp, région de Sédhiou). Même s’il est indéniable que des pertes en vies humaines (avec de nombreux cadavres du côté des bandes armées signalés par des sources) seraient enregistrées, vue l’intensité des bombardements dans la zone depuis une semaine. Des zones d’ombre persistent autour du bilan surtout en termes de perte en vies humaines ; mystère qui trouve sa justification sur la posture des bandes armées qui ne laissent jamais leurs morts et blessés sur place. Ces éléments armés préfèrent les emporter loin du champ de bataille pour leur réserver une sépulture digne de leur tradition, appliquée à cela ces mêmes bandes armées veulent éviter que leur décompte macabre sur place soit utilisé par leurs «ennemis» comme une arme de propagande qui les affecterait psychologiquement. Et d’ailleurs depuis l’éclatement du conflit, il est quasi rare de voir le cadavre d’un élément armé abandonné dans le champ de bataille.
RIEN NE FILTRE SUR LE BILAN, MAIS…
Du côté de l’Armée également, rien ne filtre sur le bilan, en pertes. La grande muette reste muette sur ses pertes aussi. Ainsi, un grand mystère entoure ces opérations de sécurisation marquées par d’intenses bombardements dans les fiefs rebelles. Mais, selon certaines sources, plusieurs bastions rebelles ont été démantelés par les frappes de l’Armée sénégalaise dans cette zone sud de la région de Ziguinchor en proie, depuis une semaine, à de violents bombardements. La base de Sikoun serait «tombée» ; si cela est confirmé, les bandes armées accuseraient alors une grosse perte, surtout que cette base, abandonnée «volontairement» par le chef rebelle Ibrahima Kompass Diatta et ses hommes, est contrôlée par un autre chef rebelle Adama Sané. L’offensive menée par l’Armée dans la zone aurait permis de chasser les bandes armées de la mythique base de Sikoun mais aussi des autres bastions situés sur la bande frontalière de la Guinée-Bissau. Un sanctuaire rebelle qui reste une position stratégique pour les bandes armées. Le fort déploiement des troupes de l’Armée sénégalaise dans la zone imprime une situation de tension et d’escalade de violence dans cette partie sud du pays.
FACE A LA VOLONTE DE RETOUR AU BERCAIL ET LA PRESSION DES POPULATIONS SUR LES AUTORITES, L’ARMEE APPELEE A RETABLIR L’ORDRE DANS LA ZONE
Aujourd’hui, rien ne filtre sur le bilan de ces opérations qui se poursuivent. Si les pertes matérielles sont bien avérées, mais il est difficile de les quantifier, les autres pertes accusées de part et d’autre sont entourées de mystère. Une zone pilonnée par l’armée, une zone qui a la particularité d’abriter des villages où les populations ont émis leur forte envie de retourner dans leurs localités d’origine. Organisées même en coalition ; ces populations ont entrepris plusieurs démarches, réunions pour convaincre les bandes armées de leur volonté de retour. Malheureusement, ces éléments armés y ont apposé un cachet «d’échec» de ces opérations de revenir au bercail. Et c’est le niet de ces dernières et la pression exercée par les populations sur les autorités locales, politiques et même administratives qui ont finalement poussé l’armée à rétablir l’ordre dans la zone. Et cela passe par ces opérations de sécurisation menées depuis une semaine par l’armée
LES ZONES REBELLES NETTOYEES, MAIS SONT-ELLES COMPLETEMENT ERADIQUEES ?
Ces opérations de ratissage sous le code «Opérations de sécurisations» menées par l’Armée dans les forêts le long de la bande frontalière avec la Guinée-Bissau trouvent toute leur complexité dans la capacité de «régénération» des bases rebelles. La zone peut être bien nettoyée des bandes armées, mais ces dernières parviennent à s’organiser en groupuscules pour faire régénérer ces bases. D’où la problématique d’éradiquer complètement la zone de ses bandes armées. Ces dernières, comme des cellules, régénèrent une fois le départ de l’Armée de ces zones, a caricaturé un observateur de la crise casamançaise qui a préféré gardé l’anonymat.
Autre paramètre qui favorise le retour des bandes armées, c’est la proximité de la frontière bissau-guinéenne qui reste une «passoire» des bandes armées qui, une fois acculées, se réfugient de l’autre côté de la frontière qui abrite des villages qui hébergeraient même des familles rebelles. Les grandes bases peuvent être détruites, démantelées ; mais la stratégie des bandes armées de se mouvoir en groupes armés favorise un retour, quelques années après voire quelques semaines après un départ acté de l’Armée. Surtout qu’il est peu probable d’installer un cantonnement armé au kilomètre-carré. Aujourd’hui, pour extirper complètement cette zone des bandes armées, il faut l’implication des populations qui doivent être sensibilisées et jouer leur partition dans la transformation de leurs contrées en havre de paix.
UNE ACCALMIE ENCORE PRISONNIERE D’UNE «PAIX ARMEE»
Dans un conflit armé, une paix est souvent matérialisée par le désarmement des belligérants qui acceptent de déposer les armes. Mais l’exemple de la Casamance est très atypique voire très particulier. Dans cette crise tri-décennale, les éléments rebelles supposés appartenir au Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) n’ont jamais été désarmés. Même ceux qui affichent leur ferme volonté à surseoir à leurs velléités indépendantistes, acceptant même de danser au rythme de la paix, marchent avec en bandoulière leurs armes. Un conflit où personne n’a déposé les armes, c’est le visage que présente le conflit casamançais. Alors, comment une paix peut-elle être effective quand chacun des belligérants est sur le qui vive avec son arme ? Une interrogation qui mérite d’être agitée surtout que l’Armée même, dans sa mission régalienne d’assurer le maintien de l’intégrité territoriale, qualifie ses opérations d’opérations de «sécurisation» pour extirper tous soupçons d’affrontements à caractère armé. Et le moindre incident est souvent déclencheur d’affrontements armés.
Les exemples foisonnent. Il y’a un peu plus de deux (2) ans, en 2018, les évènements de la tuerie de Boffa-Bayotte, marquée par l’assassinant de 14 bucherons, avaient déclenché des opérations de ratissage dans la zone. L’Armée avait pourtant nettoyé la zone qui, deux (2) ans après, est «infestée» d’éléments armés qui y font leur loi. Et c’est aujourd’hui cette résurgence d’incidents malheureux comme des rapts, kidnapping et meurtres qui sous-tendent ces opérations actuellement menées par l’armée pour «nettoyer» la zone
LES BASTIONS 2, 9 ET CELUI DE SIKOUN DEMANTELES, LE MFDC PROMET SON RETOUR
Les armées sénégalaises ont démarré les opérations de sécurisation dans le Sud du pays depuis le mardi 26 janvier
L’extrême Sud du Sénégal, enveloppant les terroirs de Goudomp, Mangacounda, Kaour, Adéane et Boutoupa-Camaracounda, est le théâtre de violents combats à l’arme lourde entre les Forces Armées sénégalaises et les combattants de la branche armée Atika du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC). Aucun bilan humain n’est encore disponible, mais les bases rebelles dénommées la 2, la 9 et Sikoun sont tombées avant-hier, mercredi 3 février, entre les mains de l’Armée sénégalaise. Loin d’abdiquer, Adama Sané, de l’état-major de Sikoun, annonce le retour imminent de ses hommes. Le processus de paix en panne depuis six ans aura sans doute ouvert un boulevard de pourriture sociale en Casamance, avec à la clé, des populations civiles laissées à la merci des bandes armées.
Les Armées sénégalaises ont démarré les opérations de sécurisation dans le Sud du pays depuis le mardi 26 janvier 2021. Selon un communiqué en date du 28 janvier 2021, signé par le colonel Matar Diop, Directeur de l’information et des relations publiques des Armées (DIRPA), «cette initiative répond à un triple objectif : d’abord, neutraliser les éléments armés qui ont pris refuge dans cette zone pour perpétrer des exactions contre les populations, les empêchant ainsi de vaquer librement à leurs activités socioéconomiques. Ces bandes armées n’hésitent pas à ôter la vie de paisibles citoyens», lit-on dans le deuxième chapitre de ce communiqué.
Toujours sous la plume du colonel Matar Diop, directeur de la DIRPA, «ensuite, poursuivre l’accompagnement sécuritaire du retour des populations longtemps déplacées à Ziguinchor, en particulier celles de villages situés dans la commune rurale de Boutoupa Camaracounda qui ont retrouvé leurs terroirs depuis le mois de juillet 2020». Et le communiqué de conclure sur le troisième objectif qui consiste, selon la DIRPA, à «lutter contre les activités illicites de ces bandes armées qui entretiennent une économie criminelle, notamment la culture et le trafic de chanvre indien, la coupe illégale de bois et la contrebande de marchandises».
LES COMBATS A L’ARME LOURDE TOUJOURS EN COURS
Les Forces Armées sénégalaises déploient présentement des moyens lourds de frappe contre les bandes armées nichées en zone de frontière avec la Guinée-Bissau, lesquelles bandes sont supposées appartenir au Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC). La mobilité d’une armada de logistique roulante des Armées ne passe pas inaperçue sur la route nationale N°6 (route du Sud) qui traverse la zone du Balantacounda, dans le département de Goudomp.
Dans les communes de Adéane, Kaour et les villages de Mangacounda, Barkabanane, Singhère et la commune de Goudomp, le mouvement des hommes de troupe attirent l’attention de plus d’un. Des tirs de mortiers et autres armes lourdes sont envoyés à partir de ces localités, jusqu’hier jeudi en début de soirée. Mais, très curieusement, point de panique chez les populations qui, en revanche, y voient un salut via la présence de l’Armée qui vient les tirer d’affaire. «Nous sommes rassurés en voyant ces hommes de l’Armée sénégalaise car nous avons longtemps souffert des actes de violence et de délinquance de ces bandes armées.
Vols à main armée, vol de bétail, trafic de bois et de chanvre indien ; vraiment c’en était de trop et presque trop tard aussi pour l’Armée eu égard aux exactions commises sur les citoyens», dixit un habitant de Kaour ayant requis l’anonymat. Sur le terrain, les Armées interviennent sur plusieurs fronts à savoir au sol, dans l’air et avec leurs unités marines dans les cours d’eau, pour barrer la route à tout mouvement éventuel de rebelles dans le secteur, confirme un notable de Mangacounda, le dernier village qui sépare la région de Sédhiou de celle de Ziguinchor.
LA CHUTE DES BASES REBELLES DE «LA 2», «LA9 » ET DE L’ETAT-MAJOR DE SIKOUN
Suite aux âpres combats qui ont opposé, ces derniers jours, Forces Armées sénégalaises aux combattants du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC), les sanctuaires rebelles dénommés «La 2», «La 9» commandés par Ibrahima Compass Diatta et celui de Sikoun sont tombés entre les mains des Armées avant-hier, mercredi 3 février 2021. Il importe de relever que le MFDC a hérité de cette base de Sikoun qui était un bastion des Forces indépendantistes bissau-guinéennes et du Cap-Vert, regroupées au sein du PAIGC, durant la guerre de libération en Guinée-Bissau. C’était le Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du CapVert (en portugais : Partido Africano para a Independência da Guinée e Cabo Verde, abrégé en PAIGC), un parti politique fondé, en 1956, par des militants indépendantistes, autour d'Amílcar Cabral, dans le but de réaliser l'indépendance du Cap-Vert et de la Guinée-Bissau. Cette zone était pourtant redevenue calme, depuis le démantèlement du camp de Salif Sadio à Baraka Mandioka, en 2006, avant d’abriter à nouveau les factions rebelles à la faveur de l’accalmie constatée sur le terrain depuis six (06) ans.
L’ETAT-MAJOR DE SIKOUN : «NOUS AVONS PERDU DES COMBATS MAIS LA BATAILLE CONTINUE»
Aucun bilan n’est encore disponible ; mais l’on mijote plusieurs morts dans les rangs des indépendantistes casamançais. Toutefois et selon nos sources généralement très bien renseignées, le chef de guerre du nom de Adama Sané, commandant la base de Sikoun, déclare «avoir certes perdu des combats, mais la guerre n’est pas gagnée d’avance, la bataille continue. Nous allons organiser notre retour sur les lieux, pour reprendre nos bases», aurait-il indiqué. Aussi a-t-on reçu un enregistrement sonore, manifestement produit par une voix d’un européen, de deux minutes cinquante secondes (2mn50s) non encore authentifiée et prétendant s’exprimer au nom de la Cellule de communication du maquis du MFDC datant de janvier 2021, qui confirme cette ténacité des rebelles à opposer une éventuelle résistance aux Armées pour le moment maîtres des lieux, proche de la frontière avec la Guinée-Bissau. «Le Sénégal a de nouveau déclenché la guerre en Casamance, après avoir pillé nos terres, nos ressources et nos libertés dans sa guerre économique et politique qu’il mène depuis 1960 contre notre vaillant peuple.
Les combattants unifiés Atika (branche armée) du MFDC assurent au peuple de la Casamance, où qu’il se trouve, leur engagement et leur détermination de protéger et de sécuriser, au prix de leurs vies, chaque casamançais et chaque lopin de terre de toute la Casamance», dit clairement la voix dans l’audio sans authentification certaine.
RENFORCEMENT DE LA PRESENCE DE L’ARMEE BISSAU-GUINEENNE LE LONG DE LA FRONTALIERE POUR EVITER…
De son côté, l’Armée Bissau-guinéenne a renforcé sa présence le long des axes frontaliers pour éviter, dit-on, toutes éventuelles infiltrations dans son territoire susceptibles d’entrainer des troubles dans leur pays. Beaucoup de déplacements de populations civiles ne sont pas constatés car les combats ont lieu, le plus souvent, en zone de forêt comme à Bilasse. Mais, la présence de l’Armée est bien visible dans nombre de localités à partir desquelles ces hommes pilonnent les positions rebelles au sol, guidés par l’avion de reconnaissance qui survole l’espace du Balantacounda et de la région sud.
Dans le même temps, les Forces marines effectuent des patrouilles dans les eaux fluviales qui arrosent toute la façade nord du département de Goudomp, pour contrôler tout mouvement rebelle fuyant ou en partance vers les foyers névralgiques, théâtres de violents affrontements entre les Forces Armées sénégalaises et les indépendantistes casamançais. Dans le communiqué de la DIRPA, les Armées sénégalaises réaffirment leur détermination à remplir sur toute l’étendue du territoire national leur mission régalienne de défense de l’intégrité territoriale et de protection des populations et de leurs biens.
QUE SONT DEVENUES LES NEGOCIATIONS ?
Une nette accalmie est notée sur le terrain ces six dernières années en Casamance. L’espoir d’une paix définitive était alors caressé par une immense majorité des populations civiles, l’espoir de voir parapher un document matérialisant cette paix tant attendue entre l’Etat du Sénégal et le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC). Cette période de ni paix ni guerre a entretenu.
Pour certains observateurs «l’Etat du Sénégal a laissé pourrir la situation au lieu de la mettre à profit pour amener les maquisards à la signature définitive des accords de paix». Par contre et selon certaines sources gouvernementales proches de la présidence de la République du Sénégal, «l’Etat a toujours le contrôle du dossier et discute régulièrement avec les acteurs clés. Les questions de sécurité ne se discutent pas à la place publique», précisent les mêmes sources. Et pourtant, ce ne sont pas que des bons offices qui ont manqué.
Des organisations de la société civile sont sur le terrain de la sensibilisation pour amener les différents acteurs à l’unité interne et à la signature des accords de paix. C’est le cas de la Coordination sous-régionale des organisations de la société civile pour la paix en Casamance (COSCPAC), créditée de 176 organisations membres dont 20 de la Guinée-Bissau et 26 de la Gambie. Cette structure est devenue, à ce jour, l’une des tribunes crédibles de médiation sous régionale pour la paix et la stabilité, avec une feuille de route inclusive et participative.
La Plateforme des femmes pour la paix en Casamance (PFPC) et le Groupe de réflexion pour la paix en Casamance (GRPC) dirigé par l’ancien ministre d’Etat Robert Sagna, jouent également leur partition pour le retour définitif de la paix dans la partie méridionale du Sénégal, en proie à une insurrection indépendantiste depuis 1982, sans doute l’un des plus vieux foyers de rébellion encore actif en Afrique au Sud du Sahara