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10 mai 2024
DU BEAU MONDE A PRAIA, LA PRESIDENCE DE LA CAF EN LIGNE DE MIRE
S’estimant très heureux de voir autant de monde prendre part aux assises de l’UFOA A, son directeur exécutif, le Capverdien Gerson De Melo, estime que cela montre que le développement de la zone est au centre des préoccupations des acteurs du football.
Huit des neufs présidents de fédérations membres de la zone A de l’Union des fédérations ouest-africaines de football (UFOA) sont arrivés vendredi à Praia, la capitale capverdienne, où ils vont assister à l’assemblée générale de cette instance, vendredi et samedi.
Plusieurs membres des Fédérations nationales des pays concernés séjournent également dans la capitale capverdienne, de même que le chargé de développement de la Fifa, Véron Mosengo-Omba, accompagné d’une délégation du bureau de l’instance dirigeante du football mondial à Dakar. Sont également présents à Praia, le Sénégalais Augustin Senghor et son homologue mauritanien Ahmed Yahya, tous deux candidats à la présidence de la Confédération africaine de football dont ils sont membres du comité exécutif. Une bonne quinzaine de journalistes sénégalais ont fait le déplacement, en même temps que des officiels de la Fédération sénégalaise de football (FSF), parmi lesquels son secrétaire général Victor Ciss et les vice-présidents Saer Seck, Amadou Kane et Mame Adama Ndour.
Le président de la FSF Augustin Senghor, dont la candidature a été validée par la commission gouvernance de la CAF, animera une conférence de presse ce samedi dans la capitale capverdienne. Les candidatures du président de la Fédération mauritanienne de football, Ahmed Yahya, et celle du président des Mamelodi Sundowns, Patrice Motsepe, ont été jugées acceptables par la commission gouvernance, mais elles "nécessitent une vérification supplémentaire", selon cette instance. Me Augustin Senghor, Ahmed Yahya et Patrice Motsepe ont récemment séjourné à Yaoundé (Cameroun), où se tenait le comité exécutif de la CAF, le 15 janvier dernier. Le président de la Fédération mauritanienne de football est accompagné de certains de ses proches collaborateurs dont son secrétaire général Ahmedou Mboirick.
S’estimant très heureux de voir autant de monde prendre part aux assises de l’UFOA A, son directeur exécutif, le Capverdien Gerson De Melo, estime que cela montre que le développement de la zone est au centre des préoccupations des acteurs du football. "Ça fait plaisir de voir autant monde, cela veut dire que les affaires du développement qui va amorcer un renouveau intéresse tout le monde", a dit le responsable capverdien. Il s’est toutefois refusé de commenter la dimension politique de cette rencontre, liée à la perspective des élections générales de la CAF prévues le 12 mars prochain à Rabat (Maroc).
Le président par intérim de la CAF, le Congolais Constant Omari, attendu à cette rencontre, ne fera pas finalement le déplacement de Praia.
L’association des médecins urgentistes met en garde face à l’augmentation des cas graves et des décès, et indique que le virus « se propage à vive allure dans les régions de Dakar, Thiès, Diourbel, Saint-Louis et Kaolack »
L’association des médecins urgentistes met en garde face à l’augmentation des cas graves et des décès, et indique que le virus « se propage à vive allure dans les régions de Dakar, Thiès, Diourbel, Saint-Louis et Kaolack ». L’organisation appelle à redoubler de vigilance dans le respect des mesures barrières, et souligne « l’épuisement » des personnels soignants affectés dans les centres de traitement.
Sur le pont depuis l’apparition du virus au Sénégal, docteur Khady Fall, médecin anesthésiste réanimateur à l’hôpital Dalal Jamm de Guédiawaye, le reconnaît : elle fatigue.
« On est vraiment épuisés. On a commencé depuis le mois de mars et, jusque-là, il n'y a pas eu de repos, il n'y a pas eu de répit. Mais c'est obligatoire de tenir, en fait, devant la menace de morts ou de détresse respiratoire », déplore-t-elle.
Dans la région de Matam, au nord-est du pays, le centre de traitement (CTE) d’Ourossogui accueille les cas graves et dispose de cinq lits de réanimation. Les services sont sous pression. « C'est très difficile, notamment avec un effectif minime », constate l’un des responsables, le docteur Ndiaye Diop. Le personnel tourne dans les différents services hospitaliers, explique-t-il, « aujourd'hui aux urgences, demain au CTE », car « il n'y a pas que le Covid, les autres urgences sont là et il faut les gérer ».
WAÏYYENDI M'A TUER*, UN PREMIER ROMAN ONIRIQUE ET ENLEVE D'OUSSEYNOU NAR GUEYE
Le roman dont la version digitale a été lancée jeudi, dresse le tableau, tour à tour transparent et translucide, du voyage au bout de la folie, dans un combat judiciaire et justicier contre plus fortes parties que lui, du personnage Karbala
Ce jeudi 21 janvier 2021 a eu lieu dans les locaux du Groupe IAM à Mermoz, le lancement du roman, "Waïyyendi m'a tuer*", écrit par Ousseynou Nar Gueye, auteur, éditorialiste, et par ailleurs fondateur-éditeur de Tract.sn.
Il s'agissait de la sortie de la version digitale e-book du roman, celle de la version papier interviendra en février prochain.
Le roman est co-édité par la librairie numérique "YouScribe proposé par Orange" (France) et par les Éditions Presqu'île Lettrée (Sénégal).
Véronique Petetin, docteur es lettres enseignant au Groupe IAM, maîtresse de cérémonie chargée d'asticoter le romancier au premier chef a déclaré que "le livre est drôle, profond, traitant de la parole et des paroles, de la folie et du fou, de tout dire ou pas, et surtout, surtout, il est un régal : de la langue, des mots, des jeux entre eux, du sous texte et des figures de style entre wolof et français ! il y a du rap et des punchlines dans ces lignes..."
Moustapha Guirassy, PDG de l'IAM où Ousseynou Nar Gueye a travaillé pendant cinq ans jusqu'en décembre 2017, a déclaré à propos du thème du roman : "il faut errer pour aboutir".
Concluant, Véronique Petetin qui anime par ailleurs la café littéraire mensuel de l'IAM, Littér'ataya, dont le prochain aura lieu le 29 janvier, a estimé que cette session de questions-réponses avec l'auteur Ousseynou Nar Gueye a été "un moment fort agréable, pour un livre plein de saveur... "Waïyyendi m' a tuer*", saveur linguistique, qui mêle langues wolof et française, poétique qui manie les chiasmes, métaphores, accumulations renversements, anagrammes et autres anaphores, politique, où quelques personnages sont fort reconnaissables mais portent bien leurs noms fictifs ; musicale, car nous sommes au pays du champ des chants à rythme ternaire, mais avec punchline et rythme codique et il faut le dire philosophiquement ! Dire ou ne pas dire, telle est la question ! Briser le masla ? Mais avec quels risques et dans quelle langue ? Être fou ou jouer la folie ? Que de questions sans réponses autres que l'écriture."
Les pays où "Youscribe proposé par Orange" est accessible sont le Sénégal, la France, la Côte d'Ivoire, le Cameroun, la Burkina Faso, la Tunisie et le Maroc.
Dans ‘‘Waïyyendi m’a tuer*’’, Karbala est le bras droit de Waïyyendi, star du ‘‘champ des chants à rythme ternaire’’ du pays de Nittie, sur le continent dénommé la Négritie, musique que seuls ses habitants savent apprécier et danser, en raison de son caractère syncopé, qui agit comme un exorcisme sur eux et leurs angoisses existentielles. Karbala s’oppose vite à deux co-sociétaires de son patron au sein d’une association sur la question de la stratégie pour la loi sur la rétribution indirecte des chants, puis à son propre patron quand celui-ci prend le parti des sociétaires en question. Dès lors, Karbala réclame le paiement d’une ‘‘hache d’argent’’ à Waïyyendi, et de diverses prestations aux deux autres co-sociétaires, Baaboune Kathé et Akiboul. Dans un retournement de situation, il s‘ensuit un procès intenté par les trois contre Karbala. Ce dernier gagne le procès. Et il se met à harceler les trois protagonistes pour être payé. Des fans fortunés de Waïyyendi paient des sbires, actionnés par l’homme d’affaires Badoulaye, pour faire taire définitivement Karbala et le tuer. C’est l’histoire de cette chasse à l’homme à laquelle Karbala échappe. En se faisant passer pour fou…
Karbala tient donc aussi du anti-héros, car ses manques affectifs, son mode de vie hédoniste et ses proclamations de primauté de sa vérité, ne sont pas toujours à son avantage. Le roman aborde également les thèmes de l’amour, de l’amitié, de la politique et des luttes pour le pouvoir temporel. L’amitié est ici traitée comme une valeur suprême qui une fois trahie peut donner lieu à toutes les révoltes des concernés. L’amour est exposé comme un moteur essentiel à l’activité sociale et professionnelle, dont il est l’aiguillon. La description de personnages inspirés de personnalités politiques contemporaines donne lieu à une analyse de la société dans laquelle vivent les protagonistes du roman, société qui n’en ressort pas grandie mais pour laquelle malgré tout, on sera tenté de garder de la tendresse, pour ses travers, pesanteurs et tabous, finalement risibles et attachants.
Ce premier roman de 132 pages dresse le tableau, tour à tour transparent et translucide à en être aveuglant, du voyage au bout de la folie, dans un combat judiciaire et justicier contre plus fortes parties que lui, de Karbala, surnommé El Phénoméno par son patron. Combat qui tourne à la lutte à mort, pour restaurer son honneur, au péril de sa raison. Dans une écriture aux scansions parfois hypnotiques, ‘‘Waïyyendi m’a tuer*’’ fait la part belle à l’onirisme, dans un style gourmand de mots et de créations métaphoriques inspirées du wolof ; avec un goût prononcé pour le troussage de la langue française.
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TERRES À POLÉMIQUES
Un scandale foncier sur fond d'exploitation du sol au profit de capitaux étrangers nichés dans des paradis fiscaux. Les faits révèlent comment une superficie deux fois plus grande que Dakar a servi des intérêts occultes - VERSION FRANÇAISE
Enquête inédite qui révèle les dessous de ce qu'on peut qualifier du plus grand scandale foncier au Sénégal. Les faits se déroulent sur fond d'accaparement des terres du monde rural et des dégâts incompensables sur l'environnement, et surtout l'exploitation du sol qui échappe à la Nation au profit de capitaux étrangers nichés dans des paradis fiscaux.
D'abord par l'ampleur des surfaces en jeu :
20 000 ha de terres ! C'est deux fois et 1/2 la taille de la ville de Dakar, affectés, puis désaffectés puis réaffectés par des décrets présidentiels impliquant deux chefs d'état : Abdoulaye Wade et Macky Sall.
Ensuite par l'écart entre les ambitions affichées par les promoteurs du projet initial Senhuile Senethanol et les maigres réalisations concrètes sur le terrain. La seule chose qui a avancé sur le terrain, c'est la spéculation sur le foncier, au point qu'aujourd'hui ces terres se retrouvent entre les mains de sulfureux hommes d'affaires et de sociétés immatriculées dans des paradis fiscaux.
L'enquête portant la signature du journaliste Abdoulaye Cissé, qui officie à GFM comme grand reporter/éditorialiste.permet de lever le voile sur ce lièvre. Il avait notamment signé il y a quelques mois, un documentaire intitulé "Enquête vérité sur le transfert des gazelles Oryx dans la propriété privée du ministre de l'environnement Abdou Karim Sall à Bambilor".
Ce second document du même genre, positionne le label "TUND WI" comme une valeur sûre du documentaire d'investigation journalistique.
Par Alioune Badara BÈYE
NGAIDO ETAIT UN POETE DU CINEMA AFRICAIN
La mort l’a arraché très tôt à notre affection alors qu’il avait pourtant plusieurs projets à réaliser
La mort, cette force fugace et imprévisible qui n’a pas toujours besoin de courage pour vaincre, vient de nous arracher un être cher avec qui nous avons partagé de grands moments.
J’ai connu Ngaïdo Ba dans les années 1980 dans le cercle culturel notamment avec le doyen Ousmane Sembène.
Mais nos relations se sont renforcées dans le cadre du Festival Mondial des Arts Nègres (Fesman III) dont il était le porte-parole chargé de la communication.
A ce titre, nous avons sillonné le monde (USA, Brésil, Mali, Maroc, Ethiopie, Ghana, Algérie, France et tant d’autres pays). Ngaïdo avait un amour viscéral pour la culture, particulièrement le cinéma africain.
Notre rencontre avec l’écrivain martiniquais Aimé Césaire en Martinique fut, dans ce cadre, un des grands moments d’exaltation de la culture africaine.
Il me permit aussi de rencontrer les grands cinéastes du monde, les Français Salvi Guide, Bernard Giraudoux, mais aussi d’autres grands intellectuels comme Euzhan Palcy, Raoul Peck, etc…
Ngaïdo était un grand défenseur du cinéma sénégalais et africain.
Il a joué un rôle déterminant dans la crédibilité du Fespaco et du FOPICA.
Panafricaniste convaincu, Ngaïdo était l’initiateur de la création du comité International des intellectuels d’Afrique pour le retour du Maroc dans l’Union Africaine.
Il avait joué un rôle déterminant avec son ami Mohamed Khabachi, directeur de Maghreb Arabe presse (Conseiller du Roi) pour que je fusse porté à la tête de ce comité de 80 personnalités africaines.
Il avait organisé cette mission, qui s’était déroulée dans d’excellentes conditions, avec le soutien de l’ancien ministre Cheikh Tidiane Gadio. Ngaïdo était un intellectuel du cinéma car bien formé à l’INA (Institut National de l’Audiovisuel) de Paris et il était excellent dans la pratique comme dans la théorie du cinéma.
Sur le plan humain, il a toujours prêté une attention particulière à ma famille et tout ce qui la touchait le concernait. Il faisait d’ailleurs partie des parrains de ma fille à l’occasion de son mariage.
En 1995, il fut le conseiller du groupe de Rap de mon fils Tonton Mac « Sunu Flavor » à l’occasion de l’anniversaire que ce « posse » avait célébré à Sorano.
Grand admirateur de mon oncle Chérif Ousseynou Laye, il m’accompagnait souvent à Yoff pour rendre hommage au vénéré homme. Chérif disait de lui ceci : « je l’aime pour son élégance, sa compétence et la maîtrise des préoccupations culturelles de notre pays ».
Avec mon ami Mamadou Oumar Ndiaye, on formait un trio que seule la mort pourrait séparer.
Tous les vendredis, sauf cas de force majeure, nous nous retrouvions au restaurant « Le Saint Louis » pour déjeuner et discuter des affaires de la cité. Sur le plan politique, bien que de formation gauchiste, il était toujours aux côtés du Parti Socialiste de Abdou Diouf et de Ousmane Tanor Dieng.
Ces dernières années, il s’est engagea totalement aux côtés du Président Macky SALL qu’il défendit contre vents et marées surtout dans ses chroniques dans « Le Témoin » de notre ami Mamadou Oumar Ndiaye.
Sa loyauté envers le Président était totale et même s’il lui arrivait de critiquer certains partisans du Président, il le faisait avec sincérité et élégance.
Ngaïdo aimait la culture d’une manière même viscérale, car tous les secteurs l’intéressaient.
Membre du Conseil Economique, Social et environnemental, il présidait la Commission ‘’Culture, Tourisme, Sport, Artisanat’’ avec une compétence extraordinaire et une passion sans limites.
Le cinéma sénégalais et africain doit énormément à Ngaïdo Ba qui, par sa culture plurielle, son humanisme et son sens des bonnes relations, reste le poète majeur du cinéma sénégalais. La mort l’a arraché très tôt à notre affection alors qu’il avait pourtant plusieurs projets à réaliser. Le premier, c’était de porter à l’écran ma pièce Maba, Almamy du Rip » dont il avait rédigé le scénario d’une main de maître de laquelle transparaissait toute l’expertise technique d’un grand professionnel du 7ème art. le deuxième projet, c’était tout simplement un livre qui devait lui être consacré par les « Editions Maguilen » que j’ai fondées. Un livre dans lequel il devait raconter sa fabuleuse vie et parles innombrables événements qu’il a vécus ou auxquels il a assisté. Dieu en a décidé autrement, hélas…
Que la terre de Yoff qu’il a tant aimée lui soit légère et que le Tout Puissant Allah, l’Eternel, le Compatissant lui réserve une place de choix dans l’empire des hommes lumières.
QUAND LES HOMMES OPTENT POUR LE MARIAGE INTERESSÉ
Autres temps, autres mœurs. Il fut une époque où le fait pour un homme de se lier à une femme financièrement plus assise était considéré comme avilissant
Qui l’eut cru ? Autres temps, autres mœurs. En effet, il fut une époque où le fait pour un homme se lier à une femme financièrement plus assise était considéré comme avilissant. La fille ou la femme qui cherchait à avoir une liaison avec un homme nanti était également taxée de matérialiste. Aujourd’hui, ce sont les hommes qui se bousculent et crient partout qu’ils n’épouseront pas des « cas sociaux ». Autrement dit, des filles ou femmes qui attendent tout de l’homme et qu’il faudra prendre en charge ainsi que leurs familles…
Beaucoup de femmes ont renoncé à une carrière professionnelle parce que leur mari refusait catégoriquement que son épouse gagne plus que lui. Des vies ont été ainsi chahutées. Certains hommes, pour montrer leur toute-puissance, n’hésitaient pas à prendre une deuxième épouse plus malléable et soumise. D’autres femmes ont dû ainsi mettre un terme à leur emploi pour être femme au foyer . Leur crainte était de voir leur mariage se briser. Bref, rares sont les hommes qui pouvaient souffrir de voir leur épouse se trouver à un palier social ou financier supérieur à celui où eux-mêmes stagnent. D’ailleurs, la plupart des hommes jugeaient avilissant de se faire entretenir par une femme. Aujourd’hui, la donne a carrément changé avec l’évolution de la société sénégalaise et des mentalités. Ce n’est plus une honte de voir son épouse à un palier supérieur. C’est même devenu valorisant pour certains. Une manière de dire que les hommes sont devenus matérialistes comme les femmes. En tout cas, beaucoup parmi ces dernières le pensent pendant que d’autres s’en accommodent pour ne pas mourir vieilles filles. Elles s’investissent même plus dans le mariage que leurs rivales qui dépendent entièrement de leurs époux. Bel homme, I. Massaly savoure sa nouvelle vie. Son chemin a croisé celui d’une dame qui vit aux Usa et qui, sans être belle, possède cependant ce charme caractéristique aux sénégalaises. L’art du « Jongge ». D’ailleurs son mari ne parle plus que d’elle, oubliant qu’il a une première épouse chez lui. Alors que sa « awo » vit en location dans un quartier de banlieue, la deuxième, elle, habite dans dans sa propre maison. Quand elle est au Sénégal, I. Massaly dit retrouver une nouvelle jeunesse. « C’est la quiétude, contrairement à chez l’autre avec d’incessantes demandes et des querelles à n’en plus finir », dit -il. Autant dire qu’il est bien entretenu par la deuxième, plus nantie et qu’il a rencontrée via le réseau social Facebook. Après quatre mois d’échanges virtuels, le mariage a été célébré quand la dame a débarqué à Dakar. Depuis deux ans, à chaque fois qu’elle revient au pays, notre homme une nouvelle lune de miel.
L’enfer sur terre pour Fary F.
La dame Fary F, elle, a vu sa vie transformée en enfer. C’est dans une chambre qu’elle a vécu durant 13 ans avec son mari. Trois enfants sont nés de ce mariage qui a traversé beaucoup de turbulences. Durant treize ans dans la promiscuité, Fary F. a tout supporté. « J’aimais mon mari », se justifie- t-elle. Et un beau jour, tout s’est écroulé quand cet époux qu’elle adorait a pris une deuxième femme. « Au début , je ne comprenais pas comment il a pu oser faire ça alors que l’on vit en location dans une seule chambre », dit-elle. Ce n’est que plus tard, avec le changement vestimentaire de son époux, qu’elle a su que sa coépouse était une riche dame qui vivait à l’extérieur. « Elle l’a pris en charge en soldant toutes ses dettes. Certes, nous avons quitté la chambre pour un petit appartement mais c’est à peine si j’existe quand ma coépouse est au Sénégal ». Son mari s’est complétement éloigné d’elle. De sorte qu’ il arrive des moments où elle ne peut contenir sa rage face à la traitrise de celui-ci. « Ma belle-famille et tous les amis de mon mari se sont rangés derrière la « niarel » qui les gâte. Je ne veux pas demander le divorce à cause de mes enfants et des préjugés des gens qui diront que ‘’djiguén mo ko dawlo’’ (Ndlr, c’est à cause d’une coépouse qu’elle a fui le domicile conjugal », dit-elle. Mbène Faye, la quarantaine, pense que les hommes n’ont maintenant plus de dignité et n’ont aucun respect pour la femme. « Ces hommes qui se vantent de ne pas épouser des « cas sociaux » sont dépourvus de dignité et sont plus misérables que les femmes moins nanties qu’ils fuient », estime notre interlocutrice qui rappelle que l’islam fait obligation à l’homme d’entretenir son épouse, de la nourrir, la vêtir, la loger et l’habiller. Ce quel que soit le statut social de celle-ci.
« ñaari loxo moy takk toubey, te moy takk sër »
Mamadou, la trentaine, célibataire, pense qu’aussi bien l’homme que la femme doit participer aux frais et dépenses dans la maison. Ceci, dit-il, au bonheur de tout le monde. « Je ne me suis pas encore marié, mais je n’épouserai jamais une femme qui n’est pas indépendante financièrement. C’est inacceptable d’être avec une femme qui travaille et qui consacre son salaire à ses dépenses personnelles et celles de sa famille. Et l’homme avec qui elle vit, alors, ça veut dire que celui-ci n’a pas d’importance à ses yeux ? », demande-t-il. Selon lui, cette façon de procéder relève de l’égoïsme. « ñaari loxo moy tak toubey te moy takk sër » (Aussi bien le pantalon que le pagne se nouent avec les deux mains). Aujourd’hui, la tendance est de marier une femme qui participer aux dépenses et qui sait se prendre en charge au minimum. C’est ce qui pourrait faire évoluer les mentalités », dit-il, lapidaire. Malick S. opte également pour le partage des frais au sein du ménage. « C’est inadmissible de laisser à l’homme seul les charges de la maison avec les difficultés de la vie », soutient-il tout avouant qu’il ne se liera pas à une femme qu’il prendra entièrement en charge. Gérant d’une boutique , Lamine voit maintenant la vie en rose depuis qu’une femme cadre l’a presque forcé à la marier. « Je ne me suis pas séparé de ma première épouse. J’entretiens d’excellentes relations avec elle ainsi qu’avec la deuxième. La nouveauté, c’est qu’avec cette dernière, en plus de vivre sous son toit, elle ne me demande presque rien. Je ne fais qu’assurer », dit-il en nous faisant un clin d’œil sans entrer dans les détails. Après deux mariages qui se sont soldés par autant de divorces, Ch K reconnaît lui aussi qu’il ne se remariera plus avec une femme qui attendra tout de lui. « Mes précédents mariages ont été un enfer. En plus de prendre en charge mes épouses, je devais également m’occuper de mes gendres. Je n’en pouvais plus. Si avec mon premier mariage, j’ai pu tenir durant trois ans, avec le second , j’ai carrément disjoncté. Je n’en pouvais plus après six mois. Et c’est fini, je n’épouserai plus une femme qui dépendra entièrement de moi », jure-t-il. Autres temps… En tout cas, de plus en plus, les hommes ne rechignent plus à se marier avec plus stables financièrement qu’eux. Et ils fuient comme la peste les cas dits « sociaux ». Mais attention, les femmes attendent plus d’eux. Autrement dit, il faut bien jouer son rôle de mari. Vous avez besoin d’un dessin ?
SELLY BA, SOCIOLOGUE : « Le matériel et l’argent sont aujourd’hui des choses extrêmement importantes dans les relations… »
De l’avis de la sociologue Mme Selly Ba, « nous sommes dans une société matérialiste et ça se confirme ». A l’en croire, l’exemple des jeunes qui prennent les pirogues pour combattre la pauvreté montre amplement que nous sommes dans une société matérialiste parce que ces jeunes subissent une pression dans la société. « On leur fait comprendre que si vous n’avez pas le pouvoir économique et le pouvoir de décision, vous n’êtes pas associés à la prise de décision et vous êtes complètement marginalisés et écartés. Le matériel a aujourd’hui un accent extrêmement important dans les relations et cela a un impact sur les mariages » estime la sociologue. Selon Mme Selly Ba, plusieurs facteurs justifient les nombreux cas de divorces dans notre société. Mais l’un des facteurs phares, c’est le matérialisme. Dans une relation, il y a des calculs du côté des femmes comme du côté des hommes. « Des deux côtés, l’aspect matériel occupe une place centrale parce qu’on vit de plus en plus dans une société de consommation où les besoins ne cessent de s’accroître. Du coup, on doit dépenser plus parce que les besoins ont augmenté. Et un salaire ne suffit plus à gérer les besoins. Donc, les hommes vont essayer de chercher des femmes qui travaillent. Si, dans un ménage, la femme travaille, ça aide énormément le couple à joindre les deux bouts. Ce qui est regrettable, c’est que cet aspect matériel fragilise davantage le couple, car si les deux conjoints n’ont plus d’argent pour se satisfaire, tout s’effondre comme un château de cartes », fait savoir la sociologue
«CE QUI FAISAIT LA FORCE DU SUPER DIAMONO… »
Certains le considèrent comme le surdoué de la musique sénégalaise. Mamadou Lamine Maiga, chanteur à la voix d’or qui a fait les beaux jours du Super Diamono et du Lemzo Diamono, aspire à retrouver le devant de la scène.
Certains le considèrent comme le surdoué de la musique sénégalaise. Mamadou Lamine Maiga, chanteur à la voix d’or qui a fait les beaux jours du Super Diamono et du Lemzo Diamono, aspire à retrouver le devant de la scène. Dix ans après la sortie de son album confession, « Retour vers l’enfer », il revient avec l’opus, « Expérience ». Le Témoin l’a rencontré.
Maiga, vous arrive- t-il de regarder dans le rétroviseur ? Des regrets ?
Dans la vie, il y a forcément des regrets. Cependant, il y a un genre de regrets qui est plutôt bénéfique et te sert de levier pour mieux réajuster ton présent. Dans ce cas, il convient juste de rendre Grace à Dieu. J’aurais vraiment souhaité que mes parents assistent à cette autre partie de ma vie. Mais telle est la volonté de Dieu. Honnêtement, ces regrets, après une longue introspection, sont juste devenus des sources de bienfaits et je n’ai rien à regretter car cela m’a servi.
Qu’est-ce qui vous a manqué durant cette période assez sombre…
C’est pratiquent le prolongement de la question précédente. Car, entre les regrets et les moments sombres, il fallait se surpasser pour pouvoir tourner la page. Et comme on dit, charité ordonnée commence par soi et rien ne vaut la compagnie et le soutien des membres de ta famille. Grace à Dieu, ma famille a été toujours à mes côtés. Je ne pourrai occulter le soutien de tous les instants de mon épouse Lindsay. Il y a aussi de très proches amis qui ont toujours été à mes côtés au cours de ces moments sombres. Vraiment, je ne pourrai jamais les remercier assez. Car si une personne traverse ces moments sombres sans avoir des gens à ses côtés, cela devient terrible et inquiétant à la fois.
Personne n’avait essayé de vous guider pour vous faire prendre conscience de votre talent ?
Pour s’en sortir, il faut juste procéder à une sérieuse introspection et repartir sur de nouvelles bases. Car pour certaines personnes, quelles que soient les difficultés, leurs comportements de tous les jours et leur nature vont toujours leur permettre de s’en tirer garce à Dieu.
Quel a été l’environnement du Super Diamono ?
La force du Super Diamono résidait essentiellement dans ce semblant de désordre qui y régnait. Chaque membre était une référence et un leader. C’était un bien commun qui nous appartenait à nous tous. C’est cette sorte d’indiscipline-là qui faisait réellement notre force. L’autre jour, Fou Malade rappelait que c’est ce qui l’attirait chez nous. Nous étions vus comme des rebelles, et cela attirait la frange jeune de la population. Notre secret réside dans le fait que nous étions imprévisibles au niveau de la création musicale. Nous étions avant-gardistes et nous surfions sur tous les genres sans perdre notre identité. Je parle dans le cadre de l’expression de nos feelings et nos sensations au niveau de la composition musicale. Grace à Dieu, cela a payé et contribué à nous faire connaitre. Avec cette singularité, nous avons réussi à faire le tour du monde à plusieurs reprises Et partout où nous jouions, aussi bien au Sénégal qu’à l’étranger, le succès était toujours au rendez-vous. Au Super Diamono, tout le monde était star. Ce qui est très difficile, mais nous l’avions parfaitement réussi. Malheureusement, cet état d’esprit n’existe plus puisque chacun aspire à tout accaparer au sein du groupe.
De qui vous avez hérité cette belle voix qui faisait l’unanimité ?
Honnêtement, cela découle de la volonté divine. C’est un merveilleux cadeau du ciel. Je ne suis pas issu d’une famille de griots. Encore une fois, c’est juste un don de Dieu et je Lui en suis vraiment reconnaissant. Cependant, il a fallu bien apprendre son métier et abattre un énorme travail pour en arriver-là. Car si tu disposes d’une belle voix sans pour autant pouvoir bien chanter, cela ne sert à rien du tout. Donc il faut travailler pour tirer le meilleur profit de sa belle voix et c’est ce que j’ai réussi à faire Alhamdoulilah.
Vous avez essayé de revenir au-devant de la scène, il y a dix ans, sans succès. Qu’est ce qui n’avait pas marché ?
Effectivement cet album n’avait pas bien marché. En venant au Sénégal, tu es dans l’obligation de faire confiance à des gens. Je parle du management car tu confies des responsabilités à certains. Et malheureusement, ils ne se déploient pas sérieusement comme cela se doit. Cela avait vraiment fait capoter le travail et m’avait considérablement irrité. J’avais investi énormément d’argent dans cet album dans le seul but de marquer mon retour. Mais je me suis rendu compte que j’avais mal choisi mes collaborateurs. Les choses ont beaucoup changé et les gens mettent surtout l’accent sur l’aspect pécuniaire. Ce qui fait qu’ils ne s’investissent pas à fond et se contentent juste de toucher leur argent. C’est vraiment dommage que les choses se soient ainsi passées car on aurait pu faire énormément de trucs. Cependant, je me suis dit que ce n’est pas grave car l’essentiel était de marquer le retour. Pour éviter les mêmes travers, je me suis entièrement occupé de tous ces aspects pour ce nouvel album. Car, comme on dit, on n’est jamais mieux servi que par soi-même. C’est pour cette raison que nous avons réussi ce magnifique travail et In chAllah, il y aura un suivi pour cette fois ci.
Pensez- vous avoir votre place dans ce creuset de talents avec les Pape Diouf et Wally Seck ?
(Rires) Mais écoutez, ces artistes-là sont mes jeunes frères. Très sincèrement, je prie pour eux afin qu’ils atteignent leurs objectifs. Je crois que j’évolue à un autre niveau. Maïga est un cas particulier car j’ai démarré avec les sommités et les icones de notre musique. D’ailleurs, ils sont toujours en activité. Je fais partie de cette génération de pionniers. Pape Diouf est plus âgé que Wally et c’est juste la musique qui les a mis devant, mais ils ne sont pas de la même génération. Sincèrement, ils sont tous les deux en train d’abattre un énorme travail et c’est tant mieux pour eux et pour notre musique. Puisse Dieu les aider à poursuivre dans cette voie et à poursuivre sur cette belle lancée. Je n’ai vraiment rien à voir avec mes petits frères. Wally est un neveu pour moi. Ils sont très doués. Pape Diouf dispose d’un talent indéniable, car il a été formé à la bonne école du Lemzo Diamono. Je l’ai côtoyé et on a cheminé ensemble. Donc c’est un très grand musicien. Il en est de même pour Wally qui est venu imposer son style et il chante bien. Il y a aussi le fait que son père est un très grand artiste. Mais en parlant de niveau, très honnêtement, ils sont juste mes petits frères et neveux.
La question reste entière…
J’ai toujours ma place dans le milieu musical sénégalais et c‘est une évidence... Je suis incontournable dans le milieu musical sénégalais. J’ai mon nom qui figure déjà en bonne place dans notre Panthéon musical et c’est un fait connu et reconnu par tout le monde... Il faut marquer son territoire et imposer son style de sorte que même si tu es hors du Sénégal, personne ne pourra prendre ta place. Je crois très honnêtement que je fais partie de ces rares privilégiés et ma place est indiscutable.
Quelle est votre position dans le débat concernant la (Société sénégalaise du droit d’auteur et droits voisins (Sodav) ?
Je ne maitrise pas très bien le mode de fonctionnement de la Sodav. Je connais mieux le BSDA et je dois essayer de mieux cerner les rouages de la SODAV. Ils viennent de démarrer et je n’ai pas grand-chose à dire pour l’instant. Il fut un temps où, au Bureau sénégalais du Droit d’Auteur (BSDA), les choses marchaient très bien. Les artistes étaient très bien payés et à temps….Les artistes ont besoin de ces structures… Déjà, qu’au Sénégal, les gens n’achètent plus de CD et les pirates continuent de sévir sans crainte. Tu as beau investir des millions dans un produit, dès sa sortie, les pirates s’en emparent au nez et à la barbe de tout le monde. Ce qui a forcément une incidence sur les droits des artistes. Mais je dois reconnaitre que j’étais vraiment habitué au nom du BSDA. Je prie pour que la Sodav puisse réussir sa mission au grand bonheur de tous les artistes.
Qu’est ce qui manque à la musique sénégalaise ?
A chaque fois que je viens au Sénégal, cette question revient toujours. Mais je peux constater que les gens continuent d’évoluer dans la facilité. Les jeunes n’écoutent pas trop souvent les anciens. Au contraire, ils usent et abusent des commodités des nouvelles technologies. Et cela les entraine forcément vers un mur sans issue. Ce qui fait qu’ils se perdent. Il leur arrive de faire cinquante morceaux en une seule journée grâce à la technologie. Il faut reconnaitre que ce n’est pas du travail sérieux. C’est la machine qui produit à leur place. C’est une manière d’occulter le travail des anciens et cela n’est pas possible. La musique requiert énormément de travail et beaucoup d’efforts. Les instruments comme la guitare, les claviers, les percussions font partie de l’arsenal et c’est pour cela que l’on parle de prestations scéniques de qualité. Il ne suffit pas de prendre sa petite machine, de s’enfermer dans une chambrette pour proposer au gens du n’importe quoi. J’ai constaté que tout le monde reconnait que la musique est malade au Sénégal. Ce qui est vrai ! On trouve du n’importe quoi. Je me suis dit qu’en sortant l’album, « Expérience », que cela va ouvrir leurs yeux et les inciter à arrêter cette mascarade et revenir à l’orthodoxie. Il est temps d’effectuer un retour salutaire en zone. Ceci, en privilégiant le travail de recherche. La matière première existe bel et bien. C’est pour cela que j’ai choisi le titre, « Expérience ». C’est une façon de m’adresser au plus grand nombre. Il se pourrait qu’avec l’aide de Dieu, le message passe. ..
Comment avez-vous conçu ce nouveau produit ?
J’ai pris le temps de murir et de peaufiner cet album. Il a fallu mobiliser énormément de moyens grâce au soutien de mon ami Lat Diop de la LONASE. Je suis vraiment revenu pour indiquer la bonne voie aux jeunes. C’est un travail colossal qui a pris trop de temps. On s’est vraiment tué à la tâche. Il reste énormément de choses à faire pour une bonne promotion de cet album et nous allons tout faire pour l’imposer… Je lance un appel aux Sénégalais. Il faut qu’ils prennent conscience que la pandémie de la Covid- 19 existe bien et il faut tout faire pour l’abattre définitivement. ..
LA DIFFUSION DE FAUSSES NOUVELLES SOUS LA LOUPE DE TROIS AVOCATS
Vu par d'aucuns comme un vestige de l’antiquité servant le pouvoir à embastiller ses détracteurs, la loi qui vaut à Boubacar Sèye d'être arrêté, est de plus en plus décriée. Faut-il la supprimer ou la maintenir ? Réponse avec trois practiciens du droit
Samba DIAMANKA et Ousmane Thior |
Publication 22/01/2021
Depuis quelques années, la diffusion de « fausses nouvelles » est devenue récurrente dans le monde surtout avec l’avènement des réseaux sociaux. Au Sénégal, on a noté l’arrestation de plusieurs personnes (activistes, personnalités publiques et même citoyens lambda) sous cette incrimination. La dernière arrestation en date est celle du président de « Horizon sans frontières » Boubacar Sèye, emprisonné pour diffusion de fausses nouvelles. Interrogés par Le Témoin, des avocats se prononcent sur la pertinence de cette loi qui, à leurs yeux, est un vestige de l’antiquité et doit donc disparaitre. Une loi qui est devenue « otage » des différents régimes qui l’ont utilisée pour embastiller leurs opposants ou les personnes qui gênaient le système. Cet avis est développé par Mes Assane Dioma Ndiaye et Emmanuel Padonou, tandis que Me Boubacar Dramé, ramant à contre-courant de ses deux confrères, exige le maintien d’une telle loi pour épargner les citoyens de dénigrements.
La liberté d’expression est encadrée au Sénégal. C’est le moins que l’on puisse dire au vu de ce que l’on voit depuis des décennies. L’Etat, pour briser certaines personnes coupables le plus souvent de dénoncer ses agissements, n’hésite pas à brandir cette loi liberticide pour les jeter en prison. Nous avons interpelé certains avocats pour qu’ils nous disent ce qu’ils pensent de cette loi controversée…
Me Assane Dioma Ndiaye : « Dans une démocratie moderne, aussi bien pour les journalistes que pour les particuliers, on ne doit pas poursuivre les gens pour ce genre d’infraction »
« Cette loi fait partie de l’arsenal des pouvoirs politiques pour attenter à la vie de certaines personnes identifiées comme étant soit des membres de l’opposition, soit d’être des empêcheurs de tourner en rond. Quand on vous colle ce genre d’infraction, c’est comme si vous étiez dans un processus de trouble à l’ordre public. C’est-à-dire que vous diffusez des informations de nature à porter atteinte à la sûreté de l’Etat, à la sécurité et souvent ce sont des infractions qu’on utilise à priori. Mais en réalité, la diffusion de fausses nouvelles doit être une infraction qui se révèle à postériori, parce que à priori, celui qui donne une nouvelle, on ne sait pas s’il a des éléments de preuves ou pas », a expliqué l’avocat à la Cour, Me Assane Dioma Ndiaye. « Donc, le poursuivre pour diffusion de fausses nouvelles, c’est supposer qu’il invente ce qu’il dit ou, en tout cas, qu’il fomente des choses qui n’existent pas, qui n’existent que dans son esprit, dans une intention de nuire. Or, on doit pouvoir accorder à la personne une présomption de bonne foi. C’est pourquoi, quand une personne donne des informations, c’est une fuite en avant que de l’accuser de diffusion de fausses nouvelles. On doit pouvoir l’écouter, l’entendre, lui demander les preuves qu’il a en sa possession. Et s’il se révèle a posteriori qu’il n’a pas des preuves, ou en tout cas que les informations qu’il donne ne sont pas avérées, c’est à ce moment-là seulement qu’on pourra dire qu’il y a diffusion de fausses nouvelles. Encore que la personne peut se tromper. Et là, on n’est pas dans le cadre de la diffusion de fausses nouvelles. Quelqu’un peut se tromper de bonne foi » explique le président de la Ligue sénégalaise des droits de l’Homme (Lsdh).
Selon Me Assane Dioma Ndiaye, cette loi est un genre d’infraction comme celles d’offense au Chef de l’Etat, diffusion de fausses nouvelles, atteinte à la sûreté de l’Etat qui sont des infractions purement politiques puisque aucun citoyen ne peut porter plainte contre son prochain pour diffusion de fausses informations. Souvent, ces plaintes proviennent uniquement de l’Etat par le biais de son représentant, le procureur de la République. « Je crois que dans une démocratie moderne, aussi bien pour les journalistes que pour les particuliers, on ne doit pas poursuivre pour ce genre d’infractions. Pour les particuliers, la procédure de diffamation est là pour régler ce genre de problème. Mais l’Etat utilise toujours cette procédure qui, de mon point de vue, est attentatoire à la présomption d’innocence parce qu’elle expose a priori la personne à une infraction qui n’est pas encore avérée », a souligné le président de la Ligue sénégalaise des droits humains.
Par ailleurs, il estime que dans un pays démocratique, on ne doit pas emprisonner des citoyens pour de pareilles infractions. Il déplore l’utilisation de la machine judiciaire par les politiciens pour embastiller des gens. « Quand le parquet requiert le mandat de dépôt, il motive sa décision de réquisition de mandat de dépôt, mais le juge a les mains liées. Imaginez un juge du fond qui est supposé indépendant, le juge d’instruction, il est à la fois un juge d’instruction et un juge du fond, mais on vous dit que vous n’avez aucun pouvoir d’appréciation, ça c’est une insulte même à l’indépendance du juge. Donc, c’est le genre d’infractions qu’on a aménagé et qui sont des vestiges de l’antiquité. C’est-à-dire de la-préhistoire, la période anté- démocratique et qui survit malheureusement dans des pays comme les nôtres qui ne veulent pas s’émanciper d’une certaine forme de gouvernance. Et je pense qu’il est temps qu’on élague ce genre d’infractions de notre corpus juridique, législatif et qu’on permette aux citoyens d’avoir des droits intangibles. Qu’on protège les citoyens et que les droits de la défense soit garantis dans les pays comme le nôtre », estime en conclusion Me Assane Dioma Ndiaye.
« Cette loi ne devrait pas être maintenue dans les dispositifs législatifs du Sénégal », Me Emmanuel Padonou, avocat à la cour
C’est dans la même direction qu’abonde son confrère, Me Emmanuel Padonou. Il rappelle d’abord que la loi sur la diffusion de fausses nouvelles n’est pas tombée en désuétude parce tous les régimes qui sont passés en ont fait usage à un moment ou un autre. « Une loi qui est tombée en désuétude est une loi que plus personne n’applique. Or, cette loi a fait beaucoup de dossiers ces derniers temps qui ont défrayé la chronique et qui montrent qu’elle n’est pas tombée en désuétude », soutient l’avocat. Me Padonou estime que le monde a évolué avec les nouvelles technologies jusqu’à un point tel qu’il est devenu urgent de repenser une telle loi. « Nous sommes à une période où les nouvelles technologies de l’information et de la communication sont telles que la liberté d’expression est très développée dans beaucoup de pays. Aujourd’hui, la tendance un peu partout est à la liberté d’expression notamment sur les réseaux sociaux. Je pense qu’une démocratie moderne doit s’accommoder de ces nouveaux types de médias qui participent un peu de la transparence de la gestion des affaires publiques et de l’évolution des droits et libertés de tout un chacun », plaide Me Padonou.
Avant de poursuivre : « Maintenant, dans la matière, on me rétorquera que, dans tous les pays du monde, il y a un encadrement de ces droits et libertés. Faut-il maintenir cette loi dans notre arsenal législatif ? Personnellement, je pense que non. Parce que c’est une loi très liberticide. Et comme vous le savez, c’est une loi fourre-tout, on peut y mettre n’importe quoi et n’importe qui peut tomber sous son coup parce que c’est une loi dont le contenu n’est pas clairement précisé, on peut mettre toutes sortes d’agissements à l’intérieur de cette loi -là pour exercer une répression. C’est la raison pour laquelle, moi, personnellement, je dis que c’est une loi qui ne devrait pas être maintenue dans les dispositifs législatifs du Sénégal ». Me Boubacar Dramé, avocat à la Cour : « En l’état actuel de notre démocratie, il est important de maintenir cette loi » Me Boubacar Dramé, avocat à la cour bat en brèche les arguments de ses confrères. « Je ne pense pas que c’est une loi en désuétude, je pense que c’est une infraction qui est au contraire commise actuellement de façon courante. A travers les outils de communication surtout. Et puis, je ne pense pas qu’en l’état actuel de notre démocratie, l’on puisse enlever cette disposition légale. Diffuser de fausses nouvelles à l’encontre d’une personne porte atteinte à l’intégrité morale de la personne », a-t-il soutenu.
A cet effet, Me Boubacar Dramé estime que la démocratie ne peut permettre aux citoyens de dire n’importe quoi. « La démocratie, je ne pense pas que ça repose sur le fait de porter atteinte à l’intégrité morale, peut-être même à l’intégrité physique de la personne. Elle suppose déjà un équilibre, le respect de soi mais le respect également à l’égard d’autrui. Et lorsqu’on est amené a diffuser des informations, elles doivent être recoupées, vérifiées, elles doivent être à la limite vraies avant de pouvoir être diffusées. Surtout lorsque ça concerne une personne physique. C’est une loi d’actualité, à mon avis », a-t-il indiqué. En conclusion, Me Boubacar Dramé soutient que ce genre de loi est importante dans une démocratie pour que les gens ne dépassent pas les limites de leurs libertés.
MONACO DECAISSE 16 MILLIONS D’EUROS POUR KREPIN DIATTA
Désormais, l’international sénégalais va défendre les couleurs de l’AS Monaco
C’est désormais officiel, Krépin Diatta est un joueur de l’AS Monaco. L’international sénégalais a paraphé hier un contrat de 5 ans pour un montant de 16 millions d’euros soit 10,4 milliards Fcfa après avoir effectué la traditionnelle visite médicale.
L’aventure s’arrête entre Krépin Diatta et le Cercle Bruges. Désormais, l’international sénégalais va défendre les couleurs de l’AS Monaco. En effet, le club du Rocher et le FC Bruges sont tombés d’accord pour le transfert du milieu offensif sénégalais de 21 ans, qui régale actuellement en Belgique. En effet, l’ailier sénégalais a signé hier un contrat de 5 ans pour un montant de 16 millions d’euros. Le joueur de 21 ans, qui avait débarqué en Belgique à l’âge de 18 ans après avoir découvert l’Europe en Norvège du côté d’Oslo trois ans plus tôt, s’apprête donc à découvrir la Ligue 1. Un championnat qu’il a toujours souhaité rejoindre et qu’il aurait pu découvrir il y a trois ans si l’OM ne s’était pas fait doubler par le FC Bruges. Ainsi, le club de la Principauté est actuellement en grande forme avec 4 victoires sur les 5 derniers matchs de Ligue 1. En plus des résultats, le club français gagne avec la manière et surtout enfile les buts comme les perles grâce à un Kevin Volland qui marche sur l’eau. Mais, il faut croire que les bons résultats monégasques en Ligue 1 donnent des idées à Paul Mitchell, le directeur de la cellule de recrutement de l’ASM sur le marché des transferts.
PAUL MITCHELL TRAVAILLE SUR LE DOSSIER DE KREPIN DIATTA DEPUIS PLUSIEURS SEMAINES
Après deux premières saisons compliquées en Belgique, l’ancien nommé au Golden Boy 2019 monte en puissance depuis la précédente Can. Aujourd’hui, le natif de Ziguinchor est considéré comme la révélation du championnat belge. Pour cet exercice, il est en pleine confiance et a marqué actuellement à 10 buts et délivré 2 passes décisives en Jupiler League. Un renfort de poids à venir donc pour l’attaque de Monaco et un très joli coup pour Paul Mitchell et la cellule de recrutement de l’ASM qui travaillent sur le dossier depuis plusieurs semaines. Le natif de Ziguinchor, qui est souvent comparé à Sadio Mané, était convoité par de nombreux clubs européens (Dortmund, Lille, Manchester United…) depuis plusieurs mois, très séduits par son style de jeu, sa marge de progression et ses performances.
PAIEMENT ETALE ET MASSE SALARIALE ALLEGEE
L’AS Monaco a négocié un transfert à payer en plusieurs tranches et sur cinq ans avec le Club Bruges. C’est une négociation assez rare. Les clubs vendeurs veulent le plus souvent réduire la durée des paiements, pour avoir du liquide le plus rapidement possible. L’ASM ne devrait donc pas débourser plus de trois millions par an pour se payer Krépin Diatta. A rappeler qu’en 2018, lors des phases de poule de la Ligue des champions au stade Louis II, le milieu offensif sénégalais avait dû laisser ses partenaires après 5 minutes de jeu. Il était sorti sur civière après une blessure aux ischios jambiers qui l’avait éloigné des terrains plusieurs semaines.
ASM: Krépin Diatta «C’est une opportunité de pouvoir progresser»
krépin Diatta évoluera sous les couleurs de l’AS Monaco pour les 5 prochaines saisons. Sur le site du club de la Principauté, le joueur de 21 ans a exprimé sa satisfaction. «Je suis très heureux de m’engager avec l’AS Monaco et d’avoir une opportunité de progresser dans un club reconnu et ambitieux du championnat de France dont tout le monde connaît l’histoire. J’ai hâte de découvrir ce nouvel environnement et de travailler dur avec mes nouveaux coéquipiers pour rendre au club la confiance qu’il m’a accordée», a déclaré Krépin Diatta. Toutefois, le nouveau joueur de l’ASM a adressé sur son compte Instagram un message d’adieux à ses supporters du Club Bruges. «C’est avec un grand cœur que je veux penser à tout le monde au Club Bruges : les supporters, les entraîneurs, les coéquipiers etles dirigeants pour les trois années que nous avons partagé avec des moments difficiles et de bons moments. Je vous souhaite tout le meilleur pour la suite de la saison. Je resterai toujours un fan de plus pour le Club Bruges», a posté le joueur.