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2 mai 2025
LA VISITE DE BASSIROU DIOMAYE FAYE EN TURQUIE ET LE CHOIX DE LA SOCIETE SINOHYDRO AU MENU DES QUOTIDIENS
La livraison samedi traite de la visite du président de la République Bassirou Diomaye Faye Turquie, de la polémique consécutive sur le choix de la société chinoise Sinohydro en vue de la construction de la ‘’première autoroute de l'eau dans le pays
Dakar, 2 nov (APS) – La livraison samedi de la presse quotidienne traite de la visite du président de la République Bassirou Diomaye Faye Turquie, de la polémique consécutive sur le choix de la société chinoise Sinohydro en vue de la construction de la ‘’première autoroute de l’eau’’ dans le pays.
Le chef de l’Etat sénégalais a entamé, jeudi, une visite officielle de deux jours en Turquie, à l’invitation de son homologue, Recep Tayyip Erdoğan.
‘’Des relations au beau fixe’’, affiche à sa Une Le Soleil, informant que ‘’la visite officielle du président Bassirou Diomaye Faye à Ankara s’est conclue par la signature de quatre accords de partenariat et la mise en place d’un Conseil stratégique de haut niveau’’.
Mieux encore, relève le quotidien national, ‘’les deux pays veulent porter leurs volumes d’échanges commerciaux à 1 milliard de dollars’’. ‘’La Turquie [est] prête à contribuer à la +Vision Sénégal 2050+ par des projets d’infrastructures, de digitalisation et de développement durable’’.
Au deuxième jour de sa visite officielle en Turquie, le président Bassirou Diomaye Faye a participé à l’ouverture vendredi à Istanbul du Forum d’investissement Turquie-Sénégal dont l’objectif est de renforcer les liens économiques entre les deux pays, a-t-on appris de source officielle.
Le chef de l’Etat sénégalais a notamment procédé à l’ouverture de la rencontre en compagnie du vice-président de la République de Turquie, Cevet Yilmaz, a indiqué la présidence sénégalaise.
Dans un message publié sur le réseau social X, elle assure que le forum vise à renforcer les relations bilatérales et à encourager les investissements dans les secteurs clés comme l’agro-industrie et l’énergie.
Sur cette visite officielle du chef de l’Etat en Turquie, le journal L’Info nous apprend que ‘’ le président Bassirou Diomaye Faye tend la main aux entreprises turques et la perche au privé national’’.
Ce qui fait dire au quotidien Rewmi à sa Une que ‘’Bassirou Diomaye Faye [est] le défenseur du secteur privé sénégalais’’. Selon la publication, ‘’l’agro-industrie, l’énergie et l’industrie manufacturière [étaient] au cœur de son plaidoyer’’ lors de son intervention au Forum d’investissement Turquie-Sénégal.
Le Quotidien renchérit que le président ‘’Diomaye vend les opportunités du Sénégal’’, tandis que le journal 24hChrono titre ‘’ Bassirou Diomaye Faye dévoile ses priorités’’.
Les quotidiens se sont intéressés à la signature jeudi d’une convention de partenariat entre Fonds souverain d’investissements stratégiques (FONSIS) du Sénégal et la société chinoise Sinohydro en vue de la construction de la ‘’première autoroute de l’eau’’ dans le pays, pour faciliter l’accès des populations de Touba (centre), Dakar, Mbour et Thiès (ouest) à ‘’une eau potable’’ vendue à ‘’des coûts abordables’’.
Sinohydro, spécialisée dans la construction des barrages, est chargée, en vertu du contrat, de mettre en œuvre un projet de ‘’grand transfert d’eau’’, du lac de Guiers (nord) vers le triangle Mbour-Dakar-Thiès, qui concentre une grande partie de la population du pays.
Le financement du projet sera assuré par le FONSIS, et l’ouvrage réalisé d’ici à 2028, selon la Société nationale des eaux du Sénégal (SONES).
Concernant le lancement de la première phase des Grands projets de l’eau (CTE), L’AS affiche à sa Une ‘’Polémique sur le choix de Sinohydro’’.
Birahim Seck, le Coordonnateur du Forum civil, Birahim Seck déclare dans des propos rapporté par le journal que ‘’ceci ressemble plus à une opération de camouflage de procédure’’. ‘’Le choix de Sinohydro est basé sur l’expertise et non sur des raccourcis ou des grés à grés imaginaires’’, réplique à son tour le ministère de l’Hydraulique dans la même publication.
L’Info rend compte de cette ‘’passe d’armes entre la tutelle et Birahim Seck’’ sur la signature du marché du projet Grand transfert d’eau, en citant leurs propos à sa Une.
Pendant ce temps, Rewmi quotidien écrit que ‘’Birahim Seck accule Cheikh Tidiane Dièye’’, alors que Enquête évoque un ‘’débat sur la transparence du projet’’.
Par Bachir FOFANA
MILLE MILLIARDS DE BOBARDS DE LA BANQUE DU MENSONGE
Au Sénégal, un homme politique s’est permis de regarder ses concitoyens droit dans les yeux pour leur annoncer que «sur un des comptes d’un ex-dignitaire du régime sortant, (on y a) trouvé 1000 milliards de francs Cfa».
Le capitaine Haddock, le fidèle compagnon de Tintin, jurait souvent par «mille milliards de mille sabords». Cette expression provient du domaine maritime. En effet, entre les XVIIe et XIXe siècles, les navires de guerre étaient pourvus de sabords, c’est-à-dire d’ouvertures carrées ou rectangulaires situées sur les flancs, fermées par des volets et par lesquelles passent les tubes des canons. Les navires de guerre pouvaient alors aligner plusieurs rangées de canons. Lors des combats en mer, des dizaines de vaisseaux s’affrontaient en ligne de bataille, présentant à l’ennemi leurs flancs. Ouvrant leurs sabords, un déluge de feu s’abattait alors sur les vaisseaux adverses.
Bien des siècles plus tard, au Sénégal, un homme politique s’est permis de regarder ses concitoyens droit dans les yeux pour leur annoncer que «sur un des comptes d’un ex-dignitaire du régime sortant, (on y a) trouvé 1000 milliards de francs Cfa». Face à la stupéfaction généralisée, El Malick Ndiaye et Aminata Touré montent au créneau pour assurer le service après-vente. Quand les spécialistes (Abdoul Mbaye y compris qui a quand même travaillé pour la Bceao et a dirigé une bonne demi-douzaine de banques dans ce pays) ont démontré l’absurdité d’une telle déclaration, le ministre des Transports fait le charretier qui discute aéronautique avec l’ingénieur. Et c’est pour faire ce que savent faire les populistes et démagos, utiliser des raccourcis faciles : «Les 1000 milliards existent. Si vous votez pour nous, nous irons les chercher.»
Chez Sonko, un carré est un cercle
Si El Malick est habitué à faire l’essuie-glace après son leader, Aminata Touré par contre, en se voulant plus royaliste que le roi, s’est enfoncée toute seule. «A ceux qui demandent si 1000 milliards peuvent être dans un compte bancaire dans les paradis fiscaux, bien sûr il suffit d’y mettre 83 milliards par an pendant les 12 ans de Macky Sall. Si on prend 3 milliards par an sur les 35 ministres et plus du régime, ce sont 105 milliards par an dans chaque ministère. Et les 12 ans, ce sont plus de 1200 milliards. 1000 milliards dans un compte pour ces paradis fiscaux, ça n’a rien d’extraordinaire.» Pour un pilier du régime sortant jusqu’à sa disgrâce née de sa non-désignation comme présidente de l’Assemblée nationale en 2022, Mimi Touré avoue avoir participé à la spoliation des ressources publiques. En tant qu’actrice principale ou en tant que complice ou spectatrice consentante. N’oublions pas qu’elle a été ministre de la Justice pendant 16 mois, Première ministre pendant 10 mois, présidente du Conseil économique pendant 17 mois, Envoyée spéciale du président de la République entre 2015 et 2019. Mais comme Ousmane Sonko raconte des bobards…
En effet, Ousmane Sonko a un sérieux problème avec la vérité. Un de mes amis dit souvent que «ay wakham diaroul door sa doom», pendant qu’un autre aime dire que «ay wakham dou noor bay nawett». C’est le parfait disciple de Goebbels qui nous disait : «Plus le mensonge est gros, mieux il passe.» L’idéologue nazi nous a en effet dit qu’«à force de répétitions, et à l’aide d’une bonne connaissance du psychisme des personnes concernées, il devrait être tout à fait possible de prouver qu’un carré est en fait un cercle. Car après tout, que sont «cercle» et «carré» ? De simples mots. Et les mots peuvent êtres façonnés jusqu’à rendre méconnaissables les idées qu’ils véhiculent». Oui, chez Sonko effectivement, un carré est un cercle.
Durant des années en effet, le leader de Pastef s’est construit une réputation basée sur la stratégie du mensonge et de la manipulation au moyen de discours populistes, d’accusations infondées, de déclarations grotesques et non factuelles, et de promesses souvent déconnectées des réalités du pouvoir. Désormais aux affaires, ses déclarations d’hier, qui ont parsemé sa carrière d’opposant, le rattrapent maintenant. Des perles, il nous en a beaucoup servi. N’avait-il pas dit en 2016 que des «pipelines ont (déjà) été installés» pour pomper notre pétrole et notre gaz qui étaient en phase d’exploration, à l’insu des Sénégalais ? C’est seulement en 2024 que le Sénégal verra le premier baril de pétrole sortir de ses eaux profondes. Sur l’affaire des 94 milliards, le 19 janvier 2019 à la Place de l’Obélisque, le même Sonko affirmera que «Mamour Diallo et ses complices se sont partagé 46 milliards», qu’il connaît la banque qui a réceptionné les fonds, ainsi que le numéro du compte. «Si le procureur ne veut pas instruire ce dossier, nous allons, avec la Société civile, mettre en place un jury populaire», avait-il ajouté. Nous sommes en 2024, pas de traces de cette somme, pas de jury populaire. Ne nous avait-il pas dit ici qu’en cas d’attaques d’une maison des gens au pouvoir (il était bien sûr dans l’opposition), on trouverait chez eux «des milliards dans leurs coffres».
Chaque jour, il faut s’attendre à un nouveau canular
Et que dire du détournement des 29 milliards du Prodac, pour lesquels il a été condamné à payer 200 millions de dommages et intérêts pour diffamation ? Il nous a dit que ce rapport est sur sa table, mais jusqu’à présent aucune poursuite. Mame Mbaye Niang est, en effet, l’une des nombreuses figures du pouvoir sortant que Sonko, durant ses monologues, n’a jamais cessé de pointer du doigt, les accusant de toutes sortes de malversations, jurant de les traduire en Justice une fois au pouvoir. Pourtant, depuis mars 2024, aucune enquête sérieuse, ni poursuite judiciaire, n’a été engagée sur la base de ses accusations tapageuses et manifestement fausses. Les grandes promesses de traquer les supposés détournements restent donc lettre morte, laissant planer le doute sur la véracité des accusations passées et sur la probité morale de celui qui les profère. Il a la primeur sans doute d’avoir les dossiers en main, mais il est préférable de les publier puis de les commenter, et tout le monde pourra prendre au préalable information dans lesdits rapports. Mais venir faire de la délation à longueur de journée sur des rapports non publics, c’est bien pire que faire du populisme.
D’ici à la fin de la campagne électorale, chaque jour, il faut s’attendre à un nouveau canular, au moment où les citoyens espèrent qu’on leur présente des projets et programmes à même d’améliorer leurs conditions de vie. Même si beaucoup sont dans le déni, aujourd’hui, les Sénégalais savent que ce pouvoir est incapable et ne saurait assurer 5 années de gouvernance basées sur la ruse, la fourberie, la manipulation. Ils n’ont ni projet ni programme.
Ousmane Sonko est d’une constance déconcertante dans la contrevérité. Ne pas le critiquer est un droit, l’aimer aussi. Mais en vouloir à ceux qui le critiquent malgré tout ce qu’il a fait et dit, malgré les grosses contrevérités qu’il dit, c’est fermer les yeux sur l’évidence et être inapte à la délibération qui fait l’essence de la société ouverte. On n’a pas besoin de rappeler qu’il ne doit son salut politique qu’à la délation, à la diffamation, à la manipulation et à la violence que cela a suscitée. S’étonner de voir des gens libres de naissance et de citoyenneté le critiquer, c’est avouer soimême qu’on ne mérite aucune considération. Il a critiqué tout le monde, y compris ses alliés actuels, qu’il débauche à tour de bras, après avoir vomi la transhumance. Il en a même beaucoup insulté. Les gens qui hier critiquaient les autorités et qui continuent à le faire ne sont pas des rapaces, des charognards de l’histoire, ils disent ce qu’ils pensent des hommes qui les gouvernent. Et ça, ce n’est pas seulement un droit, c’est un devoir.
Mais au fond, le problème est-ce Pastef et Sonko ? Ou est-ce l’électeur sénégalais ? Si ce dernier choisit encore de supporter Pastef malgré leurs mensonges flagrants, reniements sur toute la ligne, alors on pourrait s’interroger : sommes-nous un pays de vicieux ? La banque du mensonge de Pastef n’a jamais cessé de fonctionner car son objectif final est la «banalisation du mal» dont nous prévenait Hannah Arendt. «Ce mensonge constant n’a pas pour but de faire croire au peuple un mensonge, mais de s’assurer que plus personne ne croit en rien. Un peuple qui ne peut plus distinguer la vérité du mensonge ne peut pas distinguer le bien du mal. Et un tel peuple, privé de pouvoir de penser et de juger, est, sans le savoir, et sans le vouloir, complètement soumis à la règle de mensonge. Avec un tel peuple, tu peux faire ce que tu veux.»
Ps : Cette semaine de campagne s’est ouverte par une déclaration du président de la République qui sonne comme la fin de la récréation dans son parti. Cette sortie de Bassirou Diomaye Faye, notamment sur la nomination de Samba Ndiaye comme Pca, a eu le mérite de nous démontrer que chez Pastef, nous sommes passés du «don de soi pour la Patrie» à «le parti est au-dessus de la Patrie» et d’un président de la République à l’autorité très contestée. En effet, comment comprendre la discourtoisie avec laquelle ce pouvoir discrétionnaire du chef de l’Etat a été violemment attaqué par des personnes qui ont elles-mêmes bénéficié de la même mansuétude. Et la réponse du Président n’est pas emprunte de fermeté.
DES MILLIARDS POURRAIENT ETRE MIS A DISPOSITION PAR LE BIAIS DES DROITS DE TIRAGE SPECIAUX
Lors du sommet des Nations unies sur le climat en 2021, le Premier ministre de la Barbade, Mia Mottley, avait appelé à une utilisation plus importante et plus efficace des droits de tirage spéciaux (DTS), l'avoir de réserve du Fonds monétaire international (FMI).
L e droit de tirage spécial est un actif de réserve international créé par le FMI. Il ne s'agit pas d'une monnaie : sa valeur est basée sur un panier de cinq monnaies, dont la plus importante est le dollar américain, suivi de l'euro. Il s'agit d'une créance potentielle sur les monnaies librement utilisables des membres du FMI. Les droits de tirage spéciaux peuvent fournir des liquidités à un pays.
Les pays peuvent utiliser leurs droits de tirage spéciaux pour rembourser les prêts du FMI ou les échanger contre des devises étrangères.
L'appel de Mme Mottley serait directement bénéfique pour les pays africains. Elle est en effet la toute nouvelle présidente de Climate Vulnerable Forum et du Groupe des 20 ministres des Finances vulnérables (V20). Ce forum qui représente 68 pays vulnérables au climat parmi ceux qui ont le plus grand besoin de liquidités, dont 32 pays africains.
En août 2021, alors que le choc de la pandémie COVID19 frappait leurs économies, les pays africains ont reçu une bouée de sauvetage de 33 milliards de dollars de droits de tirage spéciaux. Cette somme représente plus que la totalité du financement climatique que l'Afrique reçoit chaque année et plus de la moitié de l'ensemble de l'aide publique au développement annuelle accordée à l'Afrique. Ces 33 milliards de dollars n'ont pas alourdi le fardeau de la dette des pays africains, n'ont pas été assortis de conditions et n'ont pas coûté un centime aux donateurs.
Les membres du FMI peuvent voter pour créer de nouvelles émissions de droits de tirage spéciaux. Ces droits sont ensuite distribués aux pays au prorata de leurs quotes-parts, au FMI. Les quote-parts sont libellées en droits de tirage spéciaux, l'unité de compte du FMI.
Les quotes-parts sont les éléments constitutifs de la structure financière et de gouvernance du FMI. La quote-part d'un pays membre individuel reflète largement sa position relative dans l'économie mondiale. Par conséquent, les pays les plus pauvres et les plus vulnérables sont ceux qui reçoivent le moins de quotes-parts et de droits de vote.
Les droits de tirage spéciaux ne peuvent pas résoudre tous les problèmes économiques de l'Afrique. De plus, leur nature très technique fait qu'ils ne sont pas toujours bien compris. Mais à un moment où les pays africains sont confrontés à des problèmes chroniques de liquidités - la plupart des pays de la région dépensent plus pour le service de la dette que pour la santé, l'éducation ou le changement climatique - notre nouvelle recherche montre que les droits de tirage spéciaux peuvent jouer un rôle important dans l'établissement de la stabilité financière et dans la réalisation d'investissements pour le développement.
La stabilité financière comprend la stabilité macroéconomique (faible inflation, balance des paiements saine, réserves de change suffisantes), un système financier solide et la résistance aux chocs.
Les dirigeants africains s'apprêtent à entrer dans une année cruciale : en novembre, le premier sommet du Groupe des 20 (G20) se réunira (l'Union africaine y participera pour la première fois en tant que membre). Puis, en décembre, l'Afrique du Sud assumera la présidence du G20. Alors que les dirigeants africains plaident pour des réformes de l'architecture financière internationale, l'optimisation du potentiel des droits de tirage spéciaux devrait être un élément central de leur programme.
LE PROBLEME
Les finances des pays africains traversent une période difficile. La dette extérieure de l'Afrique subsaharienne a triplé depuis 2008. L'État moyen consacre désormais 12 % de ses recettes au service de la dette extérieure. La pandémie de COVID-19, la guerre de la Russie en Ukraine, la hausse des taux d'intérêt et des prix des produits de base, comme les denrées alimentaires et les engrais, ont contribué à cette tendance.
Les mécanismes de restructuration de la dette se sont également révélés inadéquats. Des pays comme la Zambie et le Ghana ont été pris dans des processus de restructurations interminables. La faiblesse des capacités institutionnelles et la mauvaise gouvernance empêchent également une utilisation efficace des ressources publiques.
Dans le même temps, les économies africaines doivent accroître les investissements pour faire favoriser le développement, soutenir une population jeune et croissante, développer la résilience climatique et saisir l'opportunité offerte par la transition énergétique.
Pour mobiliser les ressources nécessaires à une transition énergétique juste et à la réalisation des Objectifs de développement durable de l'ONU à l'horizon 2030, les investissements dans le climat et le développement devront augmenter d'environ 24 % du PIB (la moyenne pour l'Afrique en 2022) à 37 %.
Les droits de tirage spéciaux se sont avérés un outil important pour relever ces défis. Des recherches menées par le FMI et d'autres organismes montrent que les pays africains ont largement bénéficié des droits de tirage spéciaux qu'ils ont reçus en 2021 pour stabiliser leurs économies. Et cela s'est fait sans aggraver le fardeau de la dette ni coûter beaucoup d'argent aux économies avancées, notamment parce qu'elles ont réduit l'aide au développement.
Cependant, les économies avancées exercent un contrôle important sur la disponibilité des droits de tirage spéciaux. Le système des quotes-parts du FMI détermine à la fois les droits de vote et leur répartition. Les économies avancées contrôlent la plupart de ces quotes-parts du FMI. Les économies avancées ont pris la bonne décision en 2021 et en 2009 d'émettre de nouveaux droits de tirage spéciaux et il est de nouveau temps de le refaire.
LA SOLUTION
Les dirigeants africains et d'autres pays du Sud doivent plaider vigoureusement en faveur d'une nouvelle émission de droits de tirage spéciaux lors des réunions du FMI et de la Banque mondiale à Washington.
En plus d'une nouvelle émission de droits de tirage spéciaux, les économies avancées doivent encore être poussées à réorienter les centaines de milliards de droits de tirage spéciaux qui dorment dans leurs bilans vers des objectifs productifs.
L’allocation en 2021 des droits de tirage spéciaux s'est élevée à 650 milliards de dollars au total. Mais seuls 33 milliards de dollars sont allés aux pays africains en raison de la répartition inégale des quotes-parts du FMI. Pendant ce temps, les économies avancées dotées de devises puissantes et n'ayant pas besoin de droits de tirage spéciaux ont reçu la part du lion. La Banque africaine de développement a été le fer de lance d'une telle proposition aux côtés de la Banque interaméricaine de développement. Dans le cadre de ce plan, les pays dont les droits de tirage spéciaux ne sont pas utilisés pourraient les réacheminer vers la Banque africaine de développement sous forme de capital hybride, ce qui permettrait à la banque de prêter environ 4 dollars pour chaque dollar de droits de tirage spéciaux qu'elle reçoit.
Le FMI a approuvé l'utilisation des droits de tirage spéciaux comme capital hybride pour les banques multilatérales de développement en mai. Mais il a fixé une limite excessivement basse de 15 milliards de droits de tirage spéciaux pour l'ensemble des banques multilatérales de développement. Malgré cela, les économies avancées ont été lentes à réorienter les droits de tirage spéciaux. Les quelque 100 milliards de dollars qui ont été réacheminés - principalement vers les fonds fiduciaires du FMI - sont significatifs.
Mais cela reste en deçà de ce qui aurait dû être réacheminé. À long terme, des réformes de la gouvernance du FMI sont nécessaires pour éviter que la distribution inefficace des droits de tirage spéciaux ne se reproduise.
Alors que les pays africains s'efforcent à juste titre de modifier les lacunes de l'architecture financière internationale, les nouvelles émissions de droits de tirage spéciaux devraient être au centre d'une telle stratégie. L'émission de droits de tirage spéciaux du FMI en 2021 a montré l'ampleur et l'importance de cet outil. La réorientation des droits de tirage spéciaux a eu des effets positifs en allégeant le fardeau de la dette et en libérant des financements pour se remettre de la pandémie de COVID-19.
À l'approche de 2030, alors que la fenêtre d'action pour le climat se rétrécit, les dirigeants mondiaux devraient utiliser tous les outils à leur disposition, y compris les droits de tirage spéciaux, pour construire un avenir plus résilient.
THECONVERSATION.COM
AMADOU HOTT CANDIDAT À LA PRÉSIDENCE DE LA BAD
L’ancien ministre sénégalais de l’Économie, du Plan et de la Coopération, éminent stratège en matière de gestion de la dette, est candidat à la présidence de la Banque Africaine de Développement
L’ancien ministre sénégalais de l’Économie, du Plan et de la Coopération, M. Amadou Hott, éminent stratège en matière de gestion de la dette, est candidat à la présidence de la Banque Africaine de Développement (BAD). Le 29 mai 2025, l’Assemblée annuelle du Conseil des gouverneurs élira le successeur de M. Akinwumi A. Adesina, actuel président nigérian de l’institution.
Titulaire d’un MBA en finance de la Stern School of Business de l’Université de New York, M. Hott possède un parcours professionnel d’une grande distinction. Il débute sa carrière dans le secteur de la banque et l’investissement internationale, travaillant notamment à la Société Générale à New York, puis à BNP Paribas et ABN AMRO à Londres, où il se spécialise dans le financement structuré et les fusions-acquisitions pour l’Afrique. En 2006, il rejoint Millennium Finance Corporation à Dubaï avant d’assumer, en 2008, la direction de UBA Capital à Lagos, filiale d’investissement du groupe UBA.
En novembre 2016, M. Hott intègre la BAD en tant que vice-président chargé de l’Électricité, de l’Énergie, de la Croissance Verte et du Changement Climatique, où il soutient des programmes visant à promouvoir les énergies renouvelables en Afrique. Il quitte ce poste en avril 2019 pour devenir ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération du Sénégal, sous le magistère de M. Macky Sall. Dans ce rôle, il se consacre aux projets d’infrastructure, recourant substantiellement aux emprunts internationaux pour financer des initiatives nationales. Cette stratégie permet au Sénégal de lancer des projets de grande envergure, tout en augmentant la dette publique, ce qui suscite des inquiétudes quant à la stabilité budgétaire à long terme du pays.
Depuis décembre 2022, M. Hott exerce les fonctions d’Envoyé spécial du président de la BAD pour l’Alliance pour l’Infrastructure Verte en Afrique, initiative visant à soutenir des projets d’infrastructures durables. Sa candidature à la présidence de la BAD bénéficie du « soutien du nouveau président sénégalais, M. Bassirou Diomaye Faye, qui met en avant son expertise en financement et ses relations internationales », renseignent des sources. Nous lui adressons nos vœux les plus sincères de succès.
Voici l'intégralité du discours d'Ousmane Sonko à Ziguinchor
L’INTER-COALITION TAKKU WALLU-SAM SA KADDU MISE SUR LE TRAVAIL DE TERRAIN ET LA PROXIMITE
L’inter-coalition ‘’Takku WalluSam sa Kaddu” (opposition), privilégie le travail de terrain et les visites de proximité pour ‘’remporter les élections législatives dans le département de Dagana prévues le 17 novembre prochain, a déclaré Amadou Mame Diop
L’inter-coalition ‘’Takku WalluSam sa Kaddu” (opposition), privilégie le travail de terrain et les visites de proximité pour ‘’remporter les élections législatives dans le département de Dagana prévues le 17 novembre prochain, a fait savoir Amadou Mame Diop, un de ses candidats.
”Nous devons tous rester plus que jamais debout et se mobiliser pour reconquérir le terrain en multipliant les visites de proximité pour remporter les élections législatives, comme on a l’habitude de le faire dans ce département’’, a déclaré le candidat investi sur la liste nationale Amadou Mame Diop lors d’un meeting organisé à Richard-Toll.
Selon lui, les jeunes ont été tous trahis, accusant les nouvelles autorités de ne ‘’faire que du populisme’’ depuis sept mois, laissant ainsi le pays dans des souffrances d’une gravité extrême. Amadou Mame Diop invite les jeunes à rectifier, les erreurs commises lors de la présidentielle du 24 mars dernier en ‘’votant massivement pour l’inter-coalition ”Takku Wallu- Samm sa Kaddu” afin de relancer le programme que l’ancien régime avait déjà entamé’’
L’inter-coalition appelle le peuple à ‘’ne pas renouveler leur confiance au régime en place pour ne pas plonger de nouveau le pays dans des situations chaotiques’’.
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AMADOU BA PROPOSE A SONKO «DES TRAVAUX PRATIQUES » EN LIEU ET PLACE D’UN DEBAT
La tête de liste de Jamm ak Njarin Amadou Ba, a réagi à l'appel au débat public réitéré, quelques heures auparavant, par Ousmane Sonko. L’ancien Premier Ministre qui était en campagne pour les élections législatives du 17 novembre à Goudiry
La tête de liste de Jamm ak Njarin Amadou Ba, a réagi à l'appel au débat public réitéré, quelques heures auparavant, par Ousmane Sonko. L’ancien Premier Ministre qui était en campagne pour les élections législatives du 17 novembre à Goudiry avant-hier, jeudi, souhaite que ce soit «plutôt des travaux pratiques ».
« Au cours de cette campagne, on passe au peigne fin les réalisations, les budgets investis. Ce qui reste à être fait, c’est évaluer chacun de son côté les politiques envisagées dans le cadre du développement de nos territoires », soutient-il.
Amadou Ba a évoqué un débat de «proximité » qui aura le mérite d’éclairer l’opinion sur la connaissance mais surtout sur la maîtrise des initiatives pouvant précipiter l’essor du Sénégal. Par ailleurs, il a invité les acteurs politiques à rompre avec "les propos qui peuvent saper l’unité de la nation et les scènes de violence, qu’elles soient verbales ou physiques".
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ROUVRIR UNE NOUVELLE PAGE POUR LA PAIX ET ABROGER LA LOI D’AMNISTIE…
Première tête de liste nationale à entrer à Ziguinchor, Thierno Alassane Sall, le leader de la coalition « Sénégal Kesse » a lancé sa campagne dans le sud par une caravane qui a sillonné certaines artères de la ville de Ziguinchor.
Première tête de liste nationale à entrer à Ziguinchor, Thierno Alassane Sall, le leader de la coalition « Sénégal Kesse » a lancé sa campagne dans le sud par une caravane qui a sillonné certaines artères de la ville de Ziguinchor.
La tête de liste qui a rendu visite aux commerçants du marché Boucotte a profité de cette étape pour s’adresser aux populations. « Faire de la Casamance, une si belle région qui a tant souffert et qui espère une renaissance avec le nouveau régime, un paradis sur terre … », dira le leader de cette coalition qui estime que cette région a été convulsée par la guerre avant de s’interroger sur les raisons profondes qui ont amené le conflit. « Ce conflit semble être en latence mais nous n’avons jamais interrogé jusqu’ ici les raison profondes et essayer d’ouvrir une nouvelle page à travers une politique de réconciliation nationale, de débats ouverts sur les raisons profondes qui ont amené des Sénégalais à prendre les armes contre d’autres Sénégalais pendant près de trois décennies. Il est important de faire ce travail de reconstruction de déminage … », a martelé celui que l’on surnomme TAS.
Dans son programme de législature figure l’abrogation de la loi d’amnistie, révèle le chef de file de « Sénégal kessé » qui explique : « Il y a eu beaucoup de morts ces dernières années notamment avec les évènements douloureux survenus en février 2021 et Mars 2023 et qui ont aussi connu leur lot de morts en Casamance. Nous sommes passés par une loi d’amnistie qui efface ce qui s’est passé mais ne permet pas d’effacer les causes, ni dans la mémoire des populations les douleurs. En atteste l’usage de cocktail molotov pour s’en prendre à des lieux publics ou privés notamment des sièges de partis politiques … C’est pourquoi nous disons que nous allons abroger cette loi d’amnistie», lance la tête de liste de cette coalition qui fustige certains propos racistes qui prolifèrent dans les réseaux sociaux. L’occasion a été aussi saisie pour présenter ses têtes de liste départementales à Ziguinchor.
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OUSMANE SONKO PROMET DE CORRIGER LE RETARD INFRASTRUCTUREL DE SEDHIOU
La longue caravane que dirige le leader du parti PASTEF a drainé une foule compacte dans les rues de Sédhiou avant de tenir un bref meeting au rond-point de la mairie.
La longue caravane que dirige le leader du parti PASTEF a drainé une foule compacte dans les rues de Sédhiou avant de tenir un bref meeting au rond-point de la mairie. Ousmane Sonko a fait le diagnostic de la région avec son cliché de pauvreté ambiante opposé à un paradoxe de disponibilité d’un riche potentiel non valorisé. Il promet de corriger cette ambivalence si les citoyens accordent la majorité écrasante à leur liste au soir du 17 novembre prochain.
C’est au rond-point de la mairie que la caravane du leader du PASTEF a marqué un arrêt d’une trentaine de minutes peu après le crépuscule pour s’adresser à la foule qui l’attendait depuis le milieu de la matinée. Ousmane Sonko a demandé au secrétaire général du parti, Mouhamed Ayib Daffé, de présenter les candidats de Sédhiou que sont lui-même Ayib Dafffé et Holimata Bayo sur la liste départementale et Ndèye Fatou Mané sur la liste nationale.
Du haut de son véhicule, Ousmane Sonko a fait observer que Sédhiou dispose d’un riche potentiel mais sans investissements pour le valoriser : « la région de Sédhiou est catégorisée parmi les trois du Sénégal où sévit la pauvreté. Et pourtant, le potentiel qui existe ici est rare de trouver ailleurs au Sénégal. Sédhiou a tout le potentiel qu’il faut pour se développer et il reste à y faire des investissements pour faire décoller la région », souligne-t-il.
Et le leader du PASTEF de s’étaler sur ce manque d’infrastructures qui assigne Sédhiou et sa région au rang des plus démunies. « Sédhiou est l’une des régions qui a le taux le plus élevé en abris provisoires. Sédhiou souffre d’un retard infrastructurel car Sédhiou a connu un grand retard avant d’être érigée en région. Et pourtant c’est elle qui était la première capitale administrative de la Casamance naturelle. Sédhiou manque de structures de santé, de lycées, des universités, de routes, des ouvrages de franchissement et d’infrastructures de jeunesse ».
Au sujet de l’arrêt des travaux de construction de la boucle du Boudié, Ousmane Sonko a d’abord fustigé la désinformation portée selon lui par l’opposition leur prêtant la volonté délibérée de bloquer le chantier et de préciser ce qui suit : « avec ce chantier, on s’est rendu compte que les études d’impact environnemental n’avaient pas été faites. La Grande Bretagne qui a financé ce projet a exigé que ces études se fassent d’abord. Pire, ils avaient engagé des commissions de quarante-sept milliards à partager entre eux. C’est l’opposition qui entretient ce flou de discours à ce sujet », explique-t-il.
Enfin, le leader du PASTEF a invité les populations de Sédhiou à retirer leurs cartes d’électeur et voter leur liste le 17 novembre prochain pour une majorité écrasante leur permettant d’achever le processus du changement et de conduire sans ambages les affaires du pays.