AU NOM DU PEUPLE !
Il y a deux Coumba Ndew, au moins…Celle qui adore la politique, et celle qui a horreur de la polémique ; celle qui adore les grands débats politiques, et celle qui a horreur de la petite réplique à deux-trois sous
Il y a deux Coumba Ndew, au moins…Celle qui adore la politique, et celle qui a horreur de la polémique ; celle qui adore les grands débats politiques, et celle qui a horreur de la petite réplique à deux-trois sous. Les gros bras qui se tapent dessus, en se cachant plus ou moins derrière les règles tacites d’une campagne électorale où tous les coups seraient permis, même en dessous de la ceinture ? C’est du cirque au rabais : les bêtes de cirque ont plus d’élégance! L’odeur de la poudre ou de la chair à canon ? Ça lui donne la nausée. Le bruit des machettes, des coupe-coupe ou des couteaux ? Chut !!! Mademoiselle a les oreilles sensibles !
Alors, messieurs-dames, n’allez donc pas lui rappeler qu’il y en a encore pour une dizaine de jours…Entre les meetings de «boppu koñ» (coin de rue), les ronflants temps d’antenne, ces noms de listes imprononçables, lorsqu’ils ne se ressemblent tout simplement pas, les soporifiques discours et les candidats recyclés, entre les anciens-nouveaux, les vieux de la vieille, et les jeunes premiers…Sans parler de ces 47 listes qui donneraient le vertige au plus expérimenté des parachutistes, de ces alliances de circonstance, de ces unions contre-nature ou contre «le plus fort». Seriez-vous capable de toutes les citer ? Coumba Ndew attend…Un, deux, trois…C’est le défi de la semaine…
Ah ! Tiens ! Pendant que vous comptez ou pendant que vous vous arrachez les cheveux, c’est selon, n’oubliez surtout pas que des Coumba Ndew mitigées, fractionnées, il y en a à la pelle, au féminin, comme au masculin : les désabusés, les déprimés, les indécis, ceux qui meurent d’ennui ou qui se cherchent pendant cette drôle de campagne…
Pitié ! Ne venez surtout pas nous dire que la campagne se poursuit, qu’il va encore falloir tenir une dizaine de jours et donc apprendre à décompter (11-10-9...). Les programme-radio et télé ? Chamboulés, évidemment ! («Polotik polotik rekk !») Le mot de la campagne ? Vous avez le choix : coalition, caravane, démonstration de force, mobilisation, provocation…attaque. Nervis ? Certainement…Quand on vous dit par exemple que les «éléments de sécurité» qui accompagnaient «le ministre» Oumar Guèye à Rufisque, mais dans son costume de «tête de liste départementale» de Benno Book Yaakar, étaient «armés jusqu’aux dents», matraque en fer, coupe-coupe, décharge électrique, ou pistolet à la main (faites votre choix), il y a de quoi avoir peur…Idem pour toutes ces affiches défigurées, qui vous transforment le plus passe-partout des candidats en homme invisible.
Mais bon…La campagne doit bien valoir quelques entorses à la routine, que nous changions nos petites habitudes, que nos ministres délaissent donc leurs bureaux pour se transformer en conducteurs de caravanes, que la rue se «politise», que la sono nous balance ses décibels non règlementaires (Coumba Ndew vous disait qu’elle a les oreilles sensibles), de «Macky amna ndam» (Doudou Ndiaye Mbengue) à «Gorgui doliniou» (Pape et Cheikh), en passant par le «Senegal rekk» de Youssou Ndour.
Une campagne pour quoi d’ailleurs ? Pour élire nos députés, les élus du peuple, ces messieurs-dames qui siègeront à l’Assemblée nationale. Mais encore faudrait-il retirer de nos esprits cette image (caricaturale ?) d’un député «mauvais élève», somnolent, tout juste bon à taper des mains, à rouler en jolie voiture, et à s’en mettre plein les poches. Au nom du peuple !