CLIMAT, QUAND LE SÉNÉGAL ET LE GHANA DÉCULPABILISENT LA SUISSE
Par le biais de projets de protection de l’environnement sur leur territoire, le Ghana et le Sénégal vont contribuer à compenser les émissions de CO2 de la Confédération helvétique

On connaissait la technique du « frère du Sud, je récupère quelques unes de tes matières premières à potentiel énergétique, je teste chez toi les procédures polluantes, je produis et consomme chez moi les joules et les watts et éventuellement, je te renvoie quelques déchets ». Depuis la prise de conscience, activiste et politicienne, du réchauffement climatique et du droit des peuples à ne pas inhaler la pollution des autres, le Sud peut aider le Nord, de façon inédite, à se déresponsabiliser d’une émission de gaz à effets de serre difficile à réduire drastiquement.
Même « portraitisée » sous la forme de montagnes suroxygénées censément pourvoyeuses d’air pur, la Suisse enclavée et industrialisée aura du mal à respecter son engagement de réduire de 50% ses émissions de gaz à effet de serre avant 2030, promesse faite dans le cadre de l’Accord de Paris sur le climat. C’est là, au milieu de cette grande foire du droit à polluer qu’entrent en jeu les pays moins industrialisés…
Accord compensatoire
Le 20 octobre dernier, la Suisse signait, avec le Pérou, un accord compensatoire présenté comme le « premier accord de ce genre au niveau mondial ». Le pollueur invétéré demande à ce que son émission de CO2 en partie incompressible soit jugée au regard de la baisse d’émissions de gaz à effet de serre qu’il aura permis dans d’autres pays. Une sorte d’autorisation à polluer obtenue chez les meilleurs élèves de la vertu énergétique.