DAVID BURKINABÈ CONTRE GOLIATH LE DRONE FRANÇAIS
Un drone abattu par un lance-pierre dans une ville burkinabè ? Ainsi naissent les légendes : l’appareil serait français et le sniper un manifestant d’une quinzaine d’années…
Dans un Burkina Faso devenu labyrinthe pour un convoi militaire français balloté entre Kaya et Ouagadougou, en passant par Laongo, le feuilleton offert, depuis la fin de semaine dernière, a tout d’un running-gag burlesque. Devant ce chassé-croisé entre militaires français figés, manifestants inflexibles et forces de l’ordre locales gênées aux entournures, un observateur extérieur aurait été bien incapable de comprendre tout à fait le comportement de chacune des trois parties.
Ce qui ajoute sans doute à l’enjaillement offert aux jihadistes qui récoltent les fruits des germes de chaos semés depuis des années. Surtout – climax ! –, lorsque deux camions appartenant à l’armée burkinabè auraient été pris à partie, par erreur, alors qu’ils devaient ravitailler des soldats engagés au Nord contre le terrorisme. L’opinion nationale venait, justement, de dénoncer le manque de nourriture des troupes au front…
Symbolique et exaltation
Au milieu de cette pagaille irrationnelle, advient soudain un instant de grâce que les meilleurs storytellers n’auraient jamais osé planifier. Au troisième jour du blocus imposé, dans la ville de Kaya, par des pourfendeurs de la présence militaire française au Faso, un enfant abat un drone avec un lance-pierre…