DE QUOI A-T-IL PEUR, MONSIEUR ISMAÏLA MADIOR FALL ?
Les révélations et confessions dans Face à MNF sur la 7Tv attestent de son affolement, tout en le contredisant. Faisant dans l’intimidation, son regard hagard et ses gestes désordonnés trahissaient un sentiment d’anxiété et d’autopunition

Le dimanche 31 janvier 2021, dans l’émission Opinion sur Walf Tv, Monsieur Ismaïla Madior Fall, ancien ministre de la Justice, à une question du journaliste sur le sobriquet de «tailleur constitutionnel» qu’on lui collait à la peau, répondait ceci : «J’accepte volontiers cette appellation, je l’assume. Mais je dis souvent, un tailleur de haute couture.»
Cette réponse donnée dans un contexte d’incertitudes politiques témoignait de la condescendance et de la prétention d’un homme au summum de sa puissance, bras armé d’un autocrate doublé de despote et d’un régime oppresseur mais agonisant.
Naguère constitutionnaliste apprécié et admiré, l’homme s’est depuis métamorphosé en défenseur de causes juridiques déphasées et dépassées, exacerbant sur sa personne les frustrations et les rancœurs des Sénégalais, payant ainsi son engagement politique aux côtés de Macky Sall.
Aujourd’hui, monsieur Ismaïla Madior Fall fait l’objet d’une procédure de mise en accusation par l’Assemblée nationale dans une affaire présumée de corruption. Un témoignage d’un de ses anciens plus proches collaborateurs le place au centre d’une gérance douteuse et nébuleuse de fonds publics. L’exemple d’un modèle intellectuel, être dans l’obligation de se présenter devant la Haute cour de Justice assombrit une trajectoire intellectuelle et scientifique exemplaire.
Les révélations et confessions dans Face à MNF sur la 7Tv attestent de son affolement, tout en le contredisant. En effet, revendiquant sa stature d’homme d’Etat, il devait faire preuve de tempérance et de retenue dans ses déclarations. Il a manqué de courtoisie et de tenue en accusant l’actuel ministre de la Justice. Faisant dans l’intimidation, son regard hagard et ses gestes désordonnés trahissaient un sentiment d’anxiété et d’autopunition.
S’il n’avait rien à se reprocher, comme il l’a affirmé avec force et prenant à témoin sa successeuse dans le même département ministériel, il devrait faire preuve de sérénité, répondre et montrer ses preuves étayées par des arguments et justificatifs solides.
Et enfin, rappeler à M. Fall qu’un homme d’Etat, en tout temps et en tout lieu, doit faire preuve de courage, de prise de hauteur par rapport aux événements, et éviter verbiages inutiles.