POURQUOI EJO ?
EXCLUSIF SENEPLUS - EJO est la maison d’édition qui a publié Bàmmeelu Kocc Barma - L’ambition à la fois nationale-panafricaniste et universaliste est ici

EJO est la maison d’édition qui a récemment publié Bàmmeelu Kocc Barma. Ce deuxième roman en wolof de Boubacar Boris Diop est aussi le premier ‘bébé’ d’un éditeur qui vient donc lui-même de naître. Mais que signifie ce mot énigmatique, du moins pour des oreilles sénégalaises ? Les internautes trouveront la définition et le sens que nous y attachons dans ejowolofbooks.com, le site que nous venons de lancer, en tant qu’initiateurs de ce projet. Voici ce qu’on peut y lire :
« EJO est un mot kinyarwanda qui a la particularité de signifier à la fois hier et demain. Nous l’avons trouvé d’autant plus fascinant que notre choix de publier dans les langues africaines est en droite ligne des enseignements de notre maître à penser Cheikh Anta Diop… ». Tout est dit : l’option exclusive pour les langues nationales ; l’axe du panafricanisme ; le maître : Cheikh Anta Diop pour qui l’Afrique se doit de mieux connaître son véritable passé, en être légitimement fier, afin de mieux faire face aux défis du futur.
L’équipe d’EJO est composée de Boubacar Boris Diop, Ndèye Codou Fall, Ousseynou Bèye, Olivia Mame Diarra Guèye et Thierno Guèye. Les deux derniers nommés, établis au Canada, nous représentent en Amérique du Nord.
Ouvert au public le 8 juillet 2018, ejowolofbooks.com sert de support communicationnel à la maison d’édition, tout en se voulant un carrefour d’idées, le lieu de rencontre d’intellectuels du monde entier, singulièrement de ceux que préoccupe le sort du continent africain.
Outre le fait de se consacrer essentiellement à la littérature et exclusivement à celle écrite dans les langues africaines, le site présente la particularité de se décliner en trois versions : en wolof, en français et en anglais.
L’ambition à la fois nationale-panafricaniste et universaliste est ici, sans complexe, proclamée haut et fort. « S’enraciner, avant de s’ouvrir », aurait chanté Senghor. Voilà pourquoi notre vœu le plus cher est que le Blog d’EJO soit le rendez-vous des débatteurs, le lieu où tous les visiteurs pourront s’exprimer sur les grandes questions de la littérature universelle, en particulier sur les sujets liés à l’Histoire (‘Hier’) et au Devenir (‘Demain’) de l’Afrique. Notre plateforme respectera évidemment la liberté d’expression de tous et de chacun, préalable à un authentique débat contradictoire.
Au plan esthétique, nous avons fait le pari dès la page d’accueil de l’harmonie des couleurs et d’une africanité stylée, mais restons ouverts à toutes les suggestions qui nous permettraient d’améliorer la présentation du site. Les avis des uns et des autres nous seront aussi nécessaires que le levain à la farine pour fabriquer le pain. Certains ont déjà été à nos côtés pour tenir le ‘bébé’ par les épaules et l’aider à se frayer un chemin vers la lumière du jour. Nous leur en sommes reconnaissants.
Mais l’édition ne saurait être en reste. Notre jeune maison s’apprête à publier dès septembre Puukare, recueil de poèmes en wolof de Thierno Seydou Sall qui sera suivi en novembre de Guddig Mbooyo, roman policier de Lamine Mbaye. Ces deux livres font, du reste, l’objet d’une brève présentation ; mais nous avons aussi tenu à offrir à nos visiteurs les versions numérique et audio complètes de Doomi Golo. Il est donc loisible à tout un chacun de lire, écouter et/ou télécharger sans bourse délier cet enregistrement réalisé avec brio par Ebookafrica du cinéaste Joe Gaï Ramaka.
Nous appelons de tous nos vœux les observations et critiques des internautes, car nous savons bien la vanité, à tous les sens du terme, d’un cheminement solitaire.
De fait, nous croyons bien mesurer, en toute lucidité et modestie, les formidables enjeux culturels et politiques de notre initiative. Mais les grands défis que nous voyons se profiler à l’horizon, loin de nous faire vaciller, décuplent au contraire notre résolution à apporter notre pierre à l’édification du projet panafricain.