REPONSE AU PRESIDENT AMERICAIN SUR LE CLIMAT
Le président des Etats-Unis d’Amérique, Donald Trump a décidé, solennellement le 1er juin 2017 de retirer son pays de l’Accord de Paris sur le climat que l’ensemble des dirigeants de notre planète ont unanimement signé en décembre 2015. Il se trouve que les USA et la Chine sont les plus grands pollueurs de notre biosphère. Les savants en matière d’environnement ont expliqué que si l’augmentation de la température de notre atmosphère, par suite des conséquences des gaz à effet de serre, dépasse les deux degrés Celsius, par rapport aux niveaux d’émission préindustriels à la fin de ce siècle, notre biosphère serait en danger surtout pour les générations futures.
De nombreuses espèces animales et végétales ont déjà disparu de notre terre commune. Les glaces des pôles fondent à une vitesse accélérée et en conséquences, les niveaux des mers augmentent et l’érosion côtière s’ensuit. La désertification balaie les forêts dont celle d’Amazonie qui sont les sources de l’oxygène dont nous avons besoin pour respirer.
Le lion, symbole du Sénégal, a pratiquement disparu de notre parc national de Niokolo-Koba. Ces gaz carboniques (CO2) à effet de serre proviennent surtout des fumées des usines, des pots d’échappement des véhicules et des avions. Notre dépendance vis-à-vis du combustible fossile (pétrole) est la cause principale du réchauffement climatique. Les américains en sont tellement conscients que le gasoil est interdit aux véhicules dans certains états où seule l’essence normale moins polluante est autorisée.
Répétons que les deux plus grandes économies du monde celle de la Chine et celle des Usa sont les plus polluantes (40% du total).
S’il est légitime qu’un chef d’Etat se soucie de créer des emplois à ses concitoyens et surtout à trouver des alternatives quand c’est nécessaire, il ne peut le faire au détriment de l’avenir du genre humain. Le président français, Emmanuel Macron, a bien raison de parler de faute grave pour l’avenir de l’humanité, à la suite de la décision américaine.
Au slogan du président américain «Make America great again», le président français répond «Make our planet great again». Le slogan «America first» peut se justifier, quel chef d’Etat ne voudrait pas que son pays soit le premier, mais seulement si le reste de notre village planétaire où nous sommes tous voisins, n’en souffre pas.
En parlant de protectionnisme contre la globalisation, une loi capitaliste veut pourtant que les entrepreneurs s’installent là où leurs produits et services sont réalisés au moindre coût.
Or, l’Amérique est censée être le modèle même du capitalisme. Il est donc normal que General Motors et d’autres entreprises américaines délocalisent des usines au Mexique où la main-d’œuvre est moins chère. On peut aussi souligner que la globalisation favorise l’économie d’échelle, c’est-à-dire la baisse des prix.
Toujours en matière de protectionnisme, quelle que soit sa puissance, le président américain ne peut pas découper l’atmosphère en deux parties, celle des Usa et celle des autres. Les masses d’air suivent les seules lois de la météorologie. Donc, cette pollution, non seulement concerne les américains, mais ils en sont peut-être les premières victimes car, les plus nombreuses usines sont installées chez eux.
Pour des raisons électorales, en passant par le soutien des sénateurs républicains «conditionnés» par les chefs d’entreprises anti-écologistes, M. Trump s’est trompé gravement, alors que de nombreux américains dont l’ancien vice-président Al Gore, et des gouverneurs et maires, soutiennent fortement l’Accord de Paris.
Les gouverneurs de Californie, de Washington et New York ont d’ailleurs formé la «US climate Alliance» pour respecter l’Accord. S’il avait consulté les résultats des laboratoires d’énergies renouvelables de Colorado Springs, le président américain n’aurait peut-être pas pris cette décision.
Il ignore l’Accord cadre de l’ONU sur les changements climatiques de Mai 1992 et la Résolution A/RES/70/1 des Nations-Unies s’intitulant «Transformer notre monde : le programme de développement durable à l’horizon 2030 et surtout son objectif no 13».
L’Accord de Paris reconnait que « les changements climatiques représentent une menace immédiate et potentiellement irréversible pour les sociétés humaines et la planète».
L’Amérique fait partie de notre planète.
L’intégrité de tous nos écosystèmes nous concerne tous et l’irréversibilité devrait nous inquiéter.
L’Europe et la Chine viennent de confirmer leur engagement environnemental à la COP 21 de Paris. Donc, sur 195 Etats, seule l’Amérique est défaillante pour son adoption.
Le président sénégalais Macky Sall vient d’ailleurs de souligner au forum de Bruxelles l’importance de l’Accord de Paris pour le genre humain. Il y a de l’égoïsme à courte vue dans la décision américaine.
NB : Le Général Mamadou Mansour Seck est pilote et pendant plus de 30 ans il n’a effectué aucun décollage sans consulter les services météo qui conditionnent l’établissement du plan de vol.
Il a été ambassadeur à Washington pendant 10 ans et à ce titre, il a visité le centre de Colorado Springs.
COP= Conference of Parties : Conférence des Parties