AU G7, DES PRÉSIDENTS AFRICAINS POUR MEUBLER LE DÉCOR ?
Cinq chefs d’État africains ont été invités par Macron au sommet du G7 à Biarritz. Si la presse burkinabèe salue ce si grand nombre, elle dénonce l’hypocrisie des grandes puissances

C’est du jamais-vu : cinq chefs d’État africains ont été invités par le président Macron au sommet du G7 à Biarritz, qui s’achève ce lundi 26 août.
Il s’agit, rapporte L’Observateur Paalga, “d’Al-Sissi d’Égypte, président en exercice de l’Union africaine (UA), de Paul Kagame du Rwanda, qui a dirigé l’organisation continentale en 2018, de Macky Sall du Sénégal, président du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad), de Roch Kaboré du Burkina, président [de la force antiterroriste régionale] G5 Sahel, et de Cyril Ramaphosa de l’Afrique du Sud, l’un des pays émergents du continent”.
Sortir du “club de pays riches”
Alors, “si ce n’est pas la première fois que des dirigeants africains participent à un sommet du G7, c’est la première fois qu’ils sont cinq à y prendre part”, note le quotidien de Ouagadougou, “et qui plus est, ils auront été associés aux travaux préparatoires”.
Les “bonnes intentions françaises”
“Voilà pour les bonnes intentions françaises !” commente le journal burkinabé. “Mais la triste réalité, c’est que l’Afrique, qui participe à environ 5 % du commerce mondial, a de la peine à se faire entendre sur ses problèmes spécifiques relatifs au changement climatique, aux évasions fiscales orchestrées par les multinationales, au chômage, à l’insécurité, etc.”
Le Pays, toujours au Burkina, hausse le ton : “Les riches ne s’intéressent aux pauvres que par acquit de conscience […]. Les cinq présidents africains invités à ce sommet l’ont été juste pour meubler le décor”, dénonce le quotidien ouagalais.
“Diversion et hypocrisie”
"En tout cas, on souhaiterait être démenti par les conclusions auxquelles parviendra cette rencontre en rapport avec les préoccupations de l’Afrique. Ce sont elles qui nous indiqueront si, oui ou non, le G7 est véritablement solidaire de l’Afrique. Tous les discours d’apitoiement qui y seront prononcés, relèvent de la diversion et de l’hypocrisie.”
Le G7 a l’obligation morale et politique de poser des actes concrets et observables pour sauver le Sahel [du terrorisme]. Il doit d’autant plus le faire que les malheurs actuels du Sahel sont une des conséquences du chaos que certains de ses membres ont contribué à installer en Libye [suite à l’intervention militaire occidentale de 2011].”