CISSÉ LÔ RECADRE FARBA NGOM ET ADOUBE IDY
Le premier vie-président de l'Assemblée nationale semble tourner le dos à ses camarades de la mouvance présidentielle
Moustapha Cissé Lô semble tourner le dos à ses camarades de la mouvance présidentielle au profit de Idrissa Seck. En tout cas ses sorties successives ne disent pas le contraire. Les deux dernières en date, montrent un Moustapha Cissé Lô qui brocarde Farba Ngom et un autre qui tente de nouer une amitié avec le leader du parti Rewmi, un des adversaires les plus en vue de Macky Sall en 2019.
Les relations entre Moustapha Cissé Lô, membre de l’Alliance pour la République (APR), avec certains de ses camarades ne sont plus au bon fixe. Connu pour ses sorties fracassantes, El-Pistolero se positionne ces derniers temps en électron libre dans la mouvance présidentielle. En effet, en lieu et place d’orienter ses critiques vers l’opposition, il s’en prend à son propre camp. Après les transhumants qu’il avait traités de tous les noms d’oiseaux, c’est Farba Ngom qu’il remet à sa place. En se comportant ainsi, Moustapha Cissé Lô semble chercher son rapprochement avec Idrissa Seck en invoquant leur appartenance à une même confrérie et au même guide religieux.
Ses déclarations dans l’émission Quartier général de la TFM est à l’origine de ses heurts avec le député Farba Ngom qui lui avait répondu dés le lendemain. Une réplique qui déplait au député et président du parlement de la Cedeao qui a choisi de le recadrer sans prendre du temps. «Qu’il me f… la paix. Il doit apporter des explications sur sa fortune qu’on remet en question. On lui reproche d’avoir des milliards sans détenir des entreprises pouvant lui rapporter toute cette fortune. En 2009, lors des élections locales, il avait vendu sa voiture de marque Mercédès pour battre campagne. Être milliardaire entre cette date et aujourd’hui, parait impossible. Qu’il justifie son travail de courtier. Qu’il dise où il a pu avoir un marché de courtage rapportant une valeur d’un milliard», a servi Moustapha Cissé Lô comme réponse à Farba Ngom dans une vidéo qui circule dans les réseaux sociaux. Puis El Pistolero de fulminer : «Je ne suis pas son égal. Ses déclarations sont fausses. Il n’a pas dit la vérité. J’ai demandé à l’Assemblée nationale mon argent. Finalement on m’a appelé en négociations qui a abouti à un dédommagement».
Selon Cissé Lô, Farba Ngom ne fait que des magouilles pour s’enrichir. Ce qui le conduit à le mettre en garde. «Il est en train de mener des magouilles que personne ne dénonce pour s’enrichir. Il n’a qu’à aller étaler son impolitesse ailleurs. On n’a pas la même histoire. S’il persiste, je vais faire d’autres révélations qui le feront définitivement taire», conclut-il.
A l’endroit d’Idrissa Seck, c’est un autre Moustapha Cissé Lô qui se fait entendre. Non seulement, il a décidé de ne plus le critiquer mais il dit apprécier son comportement. En prenant une telle décision, il semble vouloir nouer une relation amicale avec le leader de Rewmi avec qui il avait des rapports heurtés. «Désormais, Idrissa Seck et moi sommes de la même confrérie. Nous sommes des frères. Il a choisi mon marabout comme son guide religieux. Je prends l’opinion à témoin. Tant qu’il est disciple de Serigne Moussa Nawel, je ne vais plus le critiquer. Je ne vais plus lui adresser des paroles violentes. Ce, par respect à Serigne Moussa Nawel qui a une considération envers ma personne. Je me garde de critiquer un membre de ses disciples alors que Idrissa Seck en fait partie», avance Moustapha Cissé Lô en des termes courtois. Selon lui, Idrissa Seck a le droit de venir à Touba. Il est un homme intelligent. Il a fait montre de son attachement à la confrérie mouride. «Je le remercie sur ses propos qui font savoir qu’il veut être un bon musulman et fervent talibé de Cheikh Ahmadou Bamba. La vertu d’un homme doit rimer avec ses actes. On ne peut pas le condamner parce qu’il prie, effectue le pèlerinage, etc», soutient-il.
Et Moustapha Cissé Lô de révéler que c’est Moustapha Bassirou qui avait confié son nouveau ami (Idrissa Seck) à Serigne Moussa Nawel, en sa présence. Et que, c’est lui-même qui avais conseillé à ce dernier de le faire. «C’est la première fois que je fais cette révélation en public. Mais il reste un adversaire politique. Quand il s’agit d’aller sur le terrain politique, il n’y aura pas de sentiments entre nous. Tous les moyens sont possibles pour l’éliminer afin de permettre à mon leader de passer. Après le deuxième mandat de Macky Sall, ce sera à mon tour de l’affronter parce que je serai candidat en 2024», promet-il.