KHALIFA TROUVÉ SUR SON TERRAIN
Projet gouvernemental d'embellissement de Dakar

Dans le cadre du projet «villes vertes pour l’emploi» qu’il a initié, le ministère du Renouveau urbain, de l’Habitat et du Cadre de vie envisage d’embellir la place de l’indépendance. Le ministre Diène Farba Sarr indique qu’il ne veut pas que Dakar soit seulement en «bêton», faisant allusion au pavage de la capitale lancé par la mairie de Dakar. Ce qui risque de réveiller les démons de la division entre le maire socialiste et l’Etat.
Dans le cadre du projet des «villes vertes pour l’emploi», le gouvernement a décidé de déployer d’importants moyens pour embellir les différentes artères de la capitale et de lui offrir un visage à l’instar des villes européennes. Un projet va nécessiter 1,5 milliard Fcfa en 2016. Hier, lors du vote du budget du ministère du Renouveau urbain, de l’Habitat et du Cadre de vie, Diène Farba Sarr a énuméré les différentes artères qui vont bénéficier de ce programme. La Place de l’Indépendance occupe une place importante et son embellissement tient à coeur le patron du Renouveau urbain qui ne «veut pas que Dakar soit seulement une ville construite de bêton», martèle-t-il, faisant allusion au projet de pavage de la ville initié par le maire de Dakar Khalifa Ababacar Sall.
A l’en croire, le visage que présente cette place mythique de la capitale est hideux. «Un espace au coeur de la capitale doit présenter une vue beaucoup plus attrayante», déclare Diène Farba Sarr qui jette ainsi un pavé dans la mare du maire socialiste de la capitale. Et il faut dire que le démarrage de ces travaux risquent encore de réveiller l’adversité politique entre les tenants du pouvoir et les autorités municipales de Dakar.
En attendant, le démarrage des travaux prévu pour cette semaine a été annulé à cause des fêtes de fin d’année. Devant les députés, Diène Farba Sarr a indiqué que ce projet n’obéit pas à considérations politiques. En attestent les travaux lancés dans la commune de Sacré- Coeur Mermoz dirigé par un maire socialiste. «Nous travaillons en parfaite intelligence avec les maires», clame-t-il, avant de se désoler de la perception de certains maires qui voient partout la politique. «Nous ne concurrençons personne, nous travaillons pour changer le visage de Dakar», évacue-t-il. Outre la Place de l’Indépendance, informe le ministre du Renouveau urbain, des travaux d’envergure seront effectués à la Place de la Nation communément appelée Place de l’Obélisque. Cet endroit va radicalement changer de visage à l’image de l’Arc de Triomphe ou de la Tour Eiffel avec toutes les commodités.
La banlieue va également bénéficier du projet «Villes vertes pour l’emploi ». Ici, ce sont les allées Serigne Saliou de la Cité Lobat Fall qui seront rénovées. «A la Vdn, les travaux de désherbage ont déjà démarré. A la Patte d’Oie, les travaux sont en cours avec le soutien financier d’un promoteur d’Edk à hauteur de 27 millions pour accompagner le projet. Cet espace sera doté de wifi, d’un marché, d’un parking et de grilles en fer comme on en voit au Luxembourg», explique le ministre avant d’ajouter : «il faut avoir des ambitions, ce n’est pas parce que c’est l’Afrique qu’on ne doit rien faire». Ce projet s’étend également dans les autres régions du pays. Et le changement, dit le ministre, est déjà visible à Kaolack et à Saint Louis, notamment à la gouvernance, dans les esplanades des Mosquées etc.
ET LES CHARRETTES, LES ORDURES ET LES MENDIANTS
Si le projet «Villes vertes pour l’emploi » cherche à doter la capitale d’un décor pittoresque, la circulation des charrettes en plein coeur de Dakar risque de constituer un tableau sombre aux côtés des ordures et des mendiants au niveau de toutes les intersections. Et le ministre du Renouveau urbain s’est beaucoup offusqué contre la circulation des charrettes en plein centre- ville. «Je ne suis pas d’accord sur la circulation des charrettes. Quand je marche dans Dakar, j’ai le coeur meurtri en voyant ces charrettes, c’est anormal», fulmine Diène Farba Sarr qui estime qu’on ne peut maitriser un animal comme le cheval qui peut être à l’origine de graves accidents. Pour lutter contre ce phénomène, M. Sarr sollicite le soutien des maires et celui du ministère de l’Intérieur étant donné que son département est dépourvu de fourrière.