LA DEFENSE SATISFAITE PROMET DE DEMONTER L'ACCUSATION
LIBERTE PROVISOIRE POUR TOUSSAINT MANGA ET CIE

Ils seront finalement jugés le 28 janvier prochain. Mais en attendant, après 10 mois détention, ils recouvrent la liberté. Toussaint Manga, patron de l’Ujtl, et ses 7 co-prévenus qui étaient à la barre du tribunal de Dakar, hier, ont, en effet, bénéficié d’une liberté provisoire. Ce dont se sont réjouis leurs avocats.
Ouf de soulagement pour Toussaint Manga, du nom du responsable de l'Union des jeunesses travaillistes libérales (Ujtl), et ses 7 autres co-prévenus, en détention préventive depuis mars 2015 pour rassemblement illicite et destruction de biens appartenant à l'Etat. Ils ont recouvert la liberté, hier, après 10 mois passés en prison.
En effet, le juge du tribunal correctionnel de Dakar a décidé de leur accorder la liberté provisoire, après avoir renvoyé le procès qui était prévu ce jeudi au 28 janvier prochain. Cela, sur demande des avocats des prévenus et avec l'accord du parquet pour qui, il n'y a plus de risque de trouble à l'ordre public. Aussi, poursuit le Procureur : «Ils ont été en détention pendant très longtemps».
Une décision du juge que les conseils des prévenus n'ont pas manqué de saluer. «Aujourd’hui, nous avons la joie d’annoncer à l’ensemble des prévenus que le tribunal correctionnel de Dakar a décidé, après débat contradictoire, de tous les mettre en liberté provisoire», s'est d'emblée réjoui Me Moustapha Dieng, un des avocats des prévenus à sa sortie de la salle d'audience
Visiblement très content de cette libération de ses clients, il a ajouté : «La défense est entièrement satisfaite de cette décision, même le parquet ne s’est pas opposé à cette demande de liberté provisoire. Aujourd’hui encore, nous avons plus confiance dans la conduite de l’instance. C’est véritablement une solution heureuse, parce que ces personnes, qui sont des pères de famille, qui ont une stabilité professionnelle, qui n’ont jamais eu de problème auparavant avec la justice, étaient gardées en détention pendant près de 10 mois».
Toutefois, a déploré l'avocat, la détention a été trop longue. Aussi a-t-il promis des arguments solides pour démonter l'accusation. «Je pense que dans une affaire de cette nature, 10 mois de détention me semblent anormalement long. C’est la raison pour laquelle la défense, par ma voix, exprime sa joie. Si l’affaire est retenue par le tribunal le 28 prochain, nous essayerons, avec la force de nos arguments de droit et dans le plus grand respect dû à la justice et aux institutions, de démontrer très clairement et très certainement que les faits pour lesquels ces gens-là ont été placés en détention n’existent que dans l’imagination de ceux qui les avaient mis dans cette situation».
A noter que le procès a été renvoyé en raison de l'absence de témoins et de l'un des prévenus. Pour rappel, Toussaint Manga et ses co prévenus, dont Serigne Abo Mbacké, Moussa Mané, Abdourahmane Ly, Fatou Ndao, entre autres, ont été placés sous mandat de dépôt pour rassemblement illicite et dégradation d’un véhicule qui appartiendrait à l’Etat à la veille du délibéré de la Cour de répression pour l'enrichissement illicite (Crie), dans l'affaire Karim Wade. Et parmi les 9 personnes qui ont été arrêtées, un seul a bénéficié d'un non-lieu de la part du Doyen des juges. Toussaint Manga a quitté la prison du Cap Manuel hier à 22 heures.