LE PDS VEUT UN NON FERME ET HISTORIQUE
Scrutin du 20 mars

Le Comité directeur du Parti démocratique sénégalais (Pds), qui considère que 2017 est la date limite du mandat actuel du Président Macky Sall, appelle tous les citoyens à se mobiliser «massivement» le 20 mars 2016 pour opposer un «Non» «ferme» et «historique» au référendum du chef de l’Etat. Ils considèrent que «c’est une simple escroquerie politicienne».
En Comité directeur hier, El Hadji Amadou Sall et ses camarades du Parti démocratique sénégalais (Pds) ont indiqué que 2017 est la date du mandat actuel du Président Macky Sall qui, estiment-ils, devrait quitter le pouvoir si le peuple souverain rejette son référendum en votant «Non». Par la voix de Me Sall, porte-parole du jour, le Pds appelle tous les citoyens à se mobiliser «massivement» le 20 mars 2016 pour opposer un «Non» ferme et historique au référendum de Macky Sall.
«Il se révèle n’être qu’une simple escroquerie politicienne. Et le Pds demande aux électeurs de protéger leur vote contre toutes les tentatives de détournement de leur suffrage par le bourrage des urnes, la fraude, l’achat de conscience et l’intimidation», a lancé El Hadji Amadou Sall, avant de préciser que le Comité directeur de leur formation politique milite pour la mise en œuvre d’un large Front du «Non» afin, explique-t-il, de sanctionner un président de la République qui a trahi ses mandants en reniant sa parole et ses engagements.
Par ailleurs, Me El Hadji Amadou Sall a «vivement dénoncé l’opacité» de la démarche et la précipitation dans la mise en œuvre du projet de référendum. A ses yeux, ledit projet cache une manœuvre «machiavélique» pour rester au pouvoir en évitant la sanction populaire qui, selon lui, se profile à l’horizon 2017.
«Le peuple sénégalais s’est réuni unanimement pour apporter sa réponse au reniement par le chef de l’Etat de son engagement devant le peuple et la communauté internationale, et sa tentative de remettre en cause les acquis démocratiques de notre peuple, de jeter les bases de dislocation de notre Nation afin de dérouler son projet macabre de faire du Sénégal une dynastie», s’est félicité l’avocat.
Et, en marge du Comité directeur, Babacar Gaye, porte-parole du Pds, a renseigné que Malick Gackou, leader du Grand parti, a décidé de rejoindre le camp du «Non». «Donc, il va s’impliquer pour la réussite de ce choix du peuple. C’est pourquoi, dès qu’il a été informé de cette décision, le Secrétaire général national, Me Abdoulaye Wade, l’a appelé pour le féliciter et l’encourager pour son choix», a rapporté M. Gaye.
LANCEMENT DE LA PLATEFORME DU FRONT DU «NON» «NIANI BAÑ NA»
Un Non très civil
La Constitution sénégalaise est-elle écrite dans la langue des dieux ? En tout cas, la confusion qu’elle soulève porte à le croire. L’interprétation des textes de la Constitution varie en fonction des constitutionnalistes. C’est pour cela que la société civile, à travers la plateforme du front du «Non», invite l’ensemble des Sénégalais à voter «Non» au référendum du 20 mars prochain.
Les membres du front estiment qu’il est important que les Sénégalais comprennent l’enjeu du référendum. «On nous a proposé une constitution qui ne reflète en rien les aspirations du peuple sénégalais. Et nous voulons une constitution réellement républicaine, qui cristallise toutes les aspirations de notre peuple au changement.»
Les membres du front encouragent les partis politiques à sensibiliser leurs militants pour qu’ils votent «Non». «Nous espérons qu’il y aura encore plus de Sénégalais indignés et meurtris par le reniement du président de la République par rapport à l’engagement qu’il avait pris.» Si le «Oui» l’emporte, ils assurent que le Président aura la possibilité de faire trois mandats. Pour Aboubacry Mbodj «le mandat en cours ne sera pas comptabilisé. A partir de 2019, on considèrera qu’il commencera un mandat de cinq ans qui ira jusqu’en 2014 et il aura la possibilité de prétendre à un troisième mandat. Pour des raisons simples, c’est ce qu’on a vécu avec Abdoulaye Wade».
Pour sa part, Fadel Barro met l’accent sur l’article 26 de la constitution et soupçonne le Président de vouloir supprimer les dispositions qui permettent l’organisation d’un second tour lors des élections présidentielles de 2019. Il s’interroge sur le fait que l’article 26 n’évoque pas l’organisation de second tour. Il ajoute que cela signifierait que tout candidat qui arrive à la tête au premier tour des Présidentielles peut-être Président.
Concernant la collaboration de Y’en a marre avec les partis politiques, Fadel Barro souligne : «Nous avons une position claire nette et précise ; nous allons voter «Non» au référendum. Maintenant, nous avons décidé de nous regrouper autour du front du non niani bañ na pour faire la campagne du «Non».
Les premiers avec lesquels on a échangé sont des gens avec qui on partage la même idéologie.» Dans cette optique, il n’exclu pas la possibilité de travailler dans l’avenir, avec les autres plateformes qui militent pour le «Non». Il clarifie que cette collaboration n’est que temporelle et qu’après le référendum, chacun va continuer sa route.