LE PROCUREUR BRANDIT L’ARTICLE 51 DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE
Arrestation de Oumar Sarr

L’argument de l’immunité parlementaire de Oumar Sarr n’est guère pertinent aux yeux du procureur de la République pour prendre la défense du député Oumar Sarr. Pour Serigne Bassirou Guèye, c’est l’article 51 alinéa 2 de l’Assemblée nationale qui justifie son arrestation.
Le procureur de la République, Serigne Bassirou Guèye, est péremptoire. L’immunité parlementaire de Oumar Sarr ne peut être donnée comme argument pour sa défense, encore moins pour le disculper. Invité de l’édition du journal télévision de 13 heures de la Rts du samedi, le procureur a basé l’arrestation du coordonnateur national du Parti démocratique sénégalais (Pds) sur l’article 51, alinéa 2 de l’Assemblée nationale pour ordonner une enquête contre lui.
Dans ledit article, il est mentionné : « Aucun député ne peut, pendant la durée des sessions, être poursuivi ou arrêté en matière correctionnelle ou criminelle qu’avec l’autorisation de l’assemblée ».
Mais l’article poursuit : « le député pris en flagrant délit en fuite après la commission des faits délictueux, peut être arrêté, poursuivi et emprisonné sans l’autorisation de l’assemblée ». Selon le procureur, seul cet articule a justifié l’arrestation du député maire de Dagana. Or, dans le cas d’Oumar Sarr, l’infraction est flagrante.
Sur le plateau de la Rts, Serigne Bassirou Guèye qualifie les propos de Oumar Sarr « d’assez répréhensibles » à l’encontre du président de la République que la décence lui interdit de prononcer. « Les sénégalais ont mis en place des institutions et ce n’est pas parce qu’on se prévaut d’une immunité, on doit les insulter encore que dans ce cas d’espèce, il n’y a pas immunité qui joue », a précisé Serigne Bassirou Guèye.
Pour lui, l’avocat de Oumar Sarr notamment Me El Hadj Amadou Sall a voulu déplacer le débat, parce que le terrain sur lequel il se situe est un terrain très difficile pour sa défense. L’évocation de la Cour pénale internationale (Cpi) dans cette affaire laisse de marbre le procureur de la République qui se dit être totalement à l’aise sur cette affaire.
« La Cour pénale internationale est compétente pour les crimes de guerre contre l’humanité et pour le crime de génocide…moi je voudrais qu’il (Me Sall) explique aux Sénégalais en quoi l’arrestation de M. Oumar Sarr est un crime de guerre, un crime contre l’humanité ou de génocide ? », s’interroge le procureur, estimant avoir affaire, peut-être, à des artifices de Noël.
Pour lui donc, le problème doit être ramené à des proportions raisonnables. « Les sénégalais ne doivent être pris au piège, le problème le plus important c’est qu’une personne, même s’il bénéficie d’une protection, est-ce qu’il a le droit d’insulter une institution comme le président de la République ; est-ce que parce qu’on est député, on a le droit d’insulter, d’injurier ?», a relevé le procureur.
Pour l’heure, Serigne Bassirou Guèye estime qu’Oumar Sarr est présumé innocent. Mais il précise : « Les infractions pour lesquelles il est poursuivi sont punies pour le faux, usage de faux en écritures privées pour 7 ans, puis la diffusion de fausses nouvelles pour 2 ans ».