VIDEOLE SÉNÉGAL ÉPINGLÉ PAR AMNESTY INTERNATIONAL
Le rapport 2024 de l'ONG souligne que malgré quelques progrès, des citoyens continuent d'être arrêtés pour avoir simplement exercé leur liberté d'expression, révélant les limites d'une démocratie sous surveillance

Le rapport annuel d'Amnesty International dresse un bilan préoccupant de la situation des droits humains au Sénégal en 2024. L'ONG pointe particulièrement du doigt les violences survenues lors des manifestations de février contre le report de l'élection présidentielle.
L'organisation dénonce vivement la loi d'amnistie adoptée par le gouvernement de l'ancien président Macky Sall, qui accorde une "impunité totale" pour les violations des droits humains commises entre mars 2021 et mars 2024. Durant cette période, Amnesty a documenté la mort de 65 personnes, majoritairement aux mains des forces de défense et de sécurité.
Si certaines pratiques répressives ont diminué concernant la liberté d'expression, des arrestations continuent d'être effectuées pour des motifs contestables. Le rapport critique également le code de la famille sénégalais qui maintient l'autorité paternelle et conjugale exclusivement aux hommes, privant ainsi les femmes de droits sur leur foyer et leurs enfants.
Amnesty alerte par ailleurs sur le drame de la migration irrégulière, avec plus de 900 personnes parties des côtes sénégalaises ayant péri en mer en 2024. L'ONG salue toutefois les efforts du nouveau gouvernement pour préserver les droits des communautés dans les zones d'exploitation minière.