LES COULISSES DE L'ENQUÊTE DE CE MERCREDI 30 DÉCEMBRE

BURKINA FASO
C'est fait. Roch Marc Christian Kaboré a été investi hier président du Faso dans un Palais des Sports qui a refusé du monde. "Je jure devant le peuple burkinabè, sur mon honneur, de préserver, de respecter, de faire respecter, et de défendre la Constitution et les lois, de tout mettre en œuvre pour garantir la justice à tous les habitants du Burkina Faso". Par ce serment, le candidat du Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP) devient ainsi le 9e président du Burkina Faso, depuis son indépendance. Dans son premier discours en tant que chef de l'Etat, Kaboré a déclaré que "la victoire du 29 novembre 2015, n'est pas seulement la victoire d'un candidat ou d'un parti mais celle de tout un peuple insurgé"et s'est engagé à instaurer un dialogue social fécond avec tous les Burkinabé ", pour briser les chaines de la misère et construire une nation forte, digne et respectée". Plusieurs chefs d'Etat ont assisté à cette cérémonie de prestation de serment. Parmi eux, le président Macky Sall, qui est venu à Ouagadougou avec une forte délégation composée du ministre des Affaires étrangères Mankeur Ndiaye, du ministre d'Etat Mbaye Ndiaye, du ministre conseiller Youssou Ndour ainsi que des alliés Ousmane Tanor Dieng et Landing Savane.
BURKINA FASO (SUITE)
Le chef de l'Etat sénégalais, par ailleurs président en exercice de la Cedeao, n'a pas manqué de souligner que l'investiture de Roch Marc Christian Kaboré constitue une victoire de la démocratie. "Un sentiment de grande satisfaction et de fierté m'anime. C'est une grande avancée pour la démocratie. Un jour nouveau s'est levé pour le Burkina. Cette transition réussie sonne le glas des coups d'Etat en Afrique", a soutenu Macky Sall. La gauche sénégalaise était aussi bien représentée. Car, outre le leader de Aj/Pads Authentique Landing Savané qui a voyagé avec le président Sall, Mamadou Ndoye de la Ligue démocratique ainsi que son ami et ancien secrétaire dudit parti Abdoulaye Bathily étaient aussi, hier, aux premières loges au Palais des Sports de Ouaga 2000. D'ailleurs, Roch Marc Christian Kaboré, dans son discours d'investiture, à remercier tous ses amis des partis socialistes et progressistes d'Afrique et du monde. Economiste de formation, ancien Premier ministre et bras droit de Blaise Compaoré, et âgé de 58 ans, le leader du MPP a été élu, il y a un mois, avec 53,46 % des voix, pour un mandat de cinq ans renouvelable une fois.
JUGE YAKHAM LÈYE
Le deuxième cabinet d'instruction n'est plus vacant. Le juge Yakham Lèye a pris officiellement fonction hier, à l'issue d'une passation de service entre lui et le juge Samba Sall, nommé en octobre dernier doyen des juges en remplacement de Mahawa Sémou Diouf. Depuis que le nouveau doyen des juges a pris fonction, le 5 novembre passé, le deuxième cabinet d'instruction était resté vacant. Yakham Lèye aura désormais en charge les dossiers Thione Seck, la libérale Aminata Thiam dite Amina Nguirane et Bathie Séras, le dossier du promoteur Aziz Ndiaye inculpé dans une affaire de recel de riz volé avec son père et son frère...
TAUX DE CROISSANCE
Le gouvernement va revoir en hausse son taux de croissance pour l'année 2015. Alors que les prévisions étaient de l'ordre de 5,4%, les estimations vont être dépassées de loin. Pour Pierre Ndiaye, ce qui est sûr, c'est que le Sénégal va atteindre cette année au moins une croissance de 6%". Le ministre Amadou Ba est plus précis, la croissance "devrait se situer au moins à 6,4% au terme de cette année 2015, soit bien au-dessus de la moyenne de 3,2 enregistrée sur la période 2006-2011". La croissance de cette année est surtout portée, d'après le ministre de l'Economie, par les performances notées dans le secteur de l'agriculture et le "dynamisme du secteur secondaire". Le président de la Confédération des employeurs du Sénégal, un peu taquin, estime que "c'est une croissance pluvieuse". Et Mansour Kama de se demander : "qu'est-ce qu'il nous faut, s'il ne pleut pas l'année prochaine ?".
AMADOU MOCTAR MBOW
Président des Assises nationales, Abdou Moctar M'bow s'est prononcé hier, sur l'affaire Lamine Diack à travers les ondes de RFM. "Diack a donné 10 mille Euros, soit 6,5 millions de FCFA. C'est Madame Penda M'bow qui a reçu cet argent", a reconnu M Mbow. Qui s'est empressé d'ajouter : "Lamine Diack a contribué au financement des Assises nationales, mais il l'a fait en 2008. Nous avions décidé que les Assises soient financées par les Sénégalais. Nous ne voulions d'argent d'aucun pays, d'aucune organisation. Nous avions dit que ce sont les Sénégalais qui devaient financer la manifestation. Sans quoi les Assises n'auraient pas lieu. C'est dans ce cadre que Lamine Diack a donné les 10 mille Euros. Donc, il n'y a aucun lien entre les Assises et cet argent des Russes dont on parle aujourd'hui. En 2008, cette affaire n'existait pas"
RSF
L'année 2015 a été macabre pour les journalistes, d'après un rapport de Reporters sans frontières (RSF) qui fait état de 110 journalistes morts dans le monde dont 77 dans le cadre de leur profession. Selon RSF, l'Irak et la Syrie viennent en tête avec chacun 9 journalistes tués. Ils sont suivis par la France avec 8 professionnels de l'information morts parmi les 12 victimes de l'attaque contre Charlie Hebdo en janvier 2015. Arrivent ensuite, les pays comme le Yémen, le Soudan du Sud, l'Inde, le Mexique et les Philippines. Le rapport note que 27 journalistes-citoyens (blogueurs) et 7 collaborateurs de médias ont également été assassinés. L'organisation a aussi évoqué l'assassinat en Somalie du journaliste de la Télévision nationale Hindiyo Haji Mohamed, tué après un attentat à la voiture piégée mené par les Shebab, en décembre à Mogadiscio.
RSF (SUITE)
En 2015, 153 journalistes ont été incarcérés, sans compter les autres 161 journalistes-citoyens et 14 collaborateurs de médias. Et d'après RSF, la Chine demeure actuellement, la première prison du monde pour les journalistes, suivi de près par l'Egypte avec 22 professionnels des médias derrière les barreaux. Pour les disparitions, 8 cas sont dénombrés à côté des autres cas enregistrés dans les zones de conflits. Le rapport fait remarquer que dans les pays comme la Libye, il y a des difficultés pour obtenir des informations fiables sur les disparitions. Depuis 2005, au moins, 787 journalistes ont été tués à cause de leur profession. C'est pourquoi le secrétaire général de RSF, Christophe Deloire, parle de "l'urgence de mettre en place un mécanisme concret pour l'application du droit international sur la protection des journalistes".