"MACKY EST MON FRÈRE"
Djibo Leïty Kâ, président de la Commission Nationale du Dialogue des Territoires
Porté, il y a quelques mois, à la tête de la commission nationale du dialogue des territoires (cndt), Djibo Leity Ka s’est retranché, avec son équipe, dans la station balnéaire de saly, pour dégager un plan stratégique de sa structure. n’empêche, il s’est prononcé sur toutes les questions brulantes de l’heure
Vous êtes à Saly depuis 2 jours dans le cadre d’un atelier de planification stratégique de la Cndt. Quelle importance revêt cette rencontre ?
Nous sommes là pour travailler et aider les collectivités locales du Sénégal à constituer des pôles territoires.
Quelles sont les recommandations qui ont été faites à l’issue de ces deux jours de travaux?
Cinq recommandations ont été faites. Il faut réfléchir sur le contenu du statut et la mission du pôle territoire. Cependant, il faut définir d’abord ce qui veut dire pôle territoire. Deuxièmement, il faut réfléchir pour travailler sur un cadre juridique et réglementaire, sur un cadre communautaire de l’ensemble des communes et des financements pour s’entre aider. Troisièmement, on doit aller vers la réalisation du cadastre rural qui n’existe pas au Sénégal depuis des années pour étudier avec précision les limites des territoires. Quatrièmement, il faut déterminer clairement la répartition des compétences transférées dans les collectivités locales afin de promouvoir l’aide financière et l’équité territoriale. Voilà les 5 recommandations qui ont été faites à l’issue de ces deux jours de réflexion. Nous allons faire des propositions au gouvernement du Sénégal.
Combien de cas liés à la délimitation opposant des communes frontalières avez-vous constatés ?
C’est une question sensible qu’il faut évoquer dans la discrétion, lentement mais sûrement.
Et sur le cas de l’information territoriale
(Il coupe) J’ai d’ores et déjà commis un cabinet pour faire une étude sur cette question fondamentale qui n’est pas bien connue. Le Pse doit être décliné au niveau local pour permettre à chaque personne de savoir que ce programme est chez soi.
Peut-on s’attendre à un changement sur l’application de la politique de l’information territoriale?
Il y aura un changement radical au sein des communes. A l’époque, il y avait ce qu’on appelait l’Entente Cadakar qui permettait aux villes de Dakar, Pikine, Guediawaye et Rufisque de gérer les ordures. A l’époque c’était 10 milliards, mais maintenant, c’est 26 milliards.
La question des recettes fiscales est fréquemment soulevée par les élus locaux. Avezvous une solution à ce problème?
Au sein de la Cndt, nous n’avons aucune décision à prendre, nous ne faisons que proposer. Et nous allons faire des propositions qui, cependant, sont secrètes. C’est vrai qu’il y a des entreprises qui ne paient pas des impôts aux communes, mais qui paient à l’Etat central. Elles (entreprises) considèrent que c’est l’Etat central qui construit les écoles, les centres de santé etc... C’est un problème qu’il faut régler, mais de façon sereine.
Une question d’actualité. La presse a parlé d’un projet de camp de terroristes qui a été déjoué au Sénégal. c’est une information qui fait froid au dos?
Ce qui dérangeant avec ce fléau maintenant, c’est que les terroristes sont interconnectés comme dans les réseaux sociaux. Dans ces cas de figure, c’est l’homme qui veille sur sa propre sécurité. Et chaque fois qu’il suspecte quelqu’un, il faut qu’il en informe la police ou la gendarmerie sans aucune hésitation. Je pense que nos autorités ont tout mis en oeuvre pour que le Sénégal soit à l’abri des actes terroristes. Nous sommes entourés par des Etats très faibles : le Mali qui a déjà subi l’assaut des terroristes, la Guinée-Conakry qui est très faible, le Nigeria et le Tchad. Même les plus grandes puissances ne sont pas à l’abri d’attaque.
Vous avez accompagné les différents régimes, de Senghor à Macky SALLl en passant par Diouf et Wade. on dirait que Djibo aime le pouvoir ?
Machallah ! Cela prouve que c’est le Sénégal qui m’intéresse. Ce n’est pas de ma faute. Senghor était mon grand-père et j’ai continué dans le régime socialiste à servir le Sénégal avec Diouf. De même que j’ai travaillé sous le régime de Wade. Macky est mon frère. Quelle note donneriez-vous au régime de Sall comparé aux régimes précédents? Je ne peux pas les comparer. C’est très tôt d’ailleurs pour faire une comparaison. Mais Macky Sall est en train de faire un bon travail. Dans le monde rural, c’est une véritable révolution avec le Pudc. En termes de routes et de forages, je n’ai jamais vu de telles réalisations. Vraiment le Sénégal a changé de visage.