MACKY SOLDE LES COMPTES
Pas moins de 20 à 50 dossiers brûlants sur le foncier sont déposés quotidiennement sur la table du chef de l’Etat. La révélation est du président de la République lui-même qui semble dire que le foncier est devenu une épine dans le pied du pouvoir.
Venu présider la première édition de la Journée nationale de la Décentralisation organisée à Diamniadio, hier, jeudi 22 octobre, le président de la République a exprimé toute son amertume contre la gestion scandaleuse du foncier, source de conflit, tout comme la délivrance de permis de construire par les élus locaux. Tout en estimant à environ 50 dossiers brûlants sur le foncier reçus au quotidien, Mack Sall dira qu’il est temps de stopper les abus sur le domaine national, tout en relevant la nécessité de prendre des mesures très fermes.
Pas moins de 20 à 50 dossiers brûlants sur le foncier sont déposés quotidiennement sur la table du chef de l’Etat. La révélation est du président de la République lui-même qui semble dire que le foncier est devenu une épine dans le pied du pouvoir. En effet, venu présider la première édition de la Journée nationale de la décentralisation hier, jeudi 22 octobre, au Centre international de conférence Abdou Diouf de Diamniadio, Macky Sall a étalé tout son agacement concernant la récurrence des conflits touchant le domaine foncier, et impliquant des maires. Aux élus locaux venus très nombreux prendre part à cette rencontre sur la décentralisation, le chef de l’Etat a fait comprendre que le domaine national qui leur a été confié n’est pas destiné à être distribué au premier venu, désapprouvant ainsi les nombreuses délibérations d’affectation de terres à des multinationaux. Pour lui, il est question de savoir concilier la tradition et la modernité, tout comme les besoins locaux et avec ceux nationaux.
Revenant sur la délivrance des permis de construire, le président a fait savoir que c’est aussi un défi à relever, dans la mesure où les permis de construire dans les zones non aedificandi causent énormément de problèmes à l’Etat. Cela, dans la mesure où dès qu’il y a inondation, la faute est rejetée sur le pouvoir, accusé le plus souvent de n’avoir pas procédé à l’assainissement adéquat.
Concernant ce point, il a reconnu que cela n’est pas seulement de la responsabilité des maires, mais aussi celle des services administratifs locaux. Sur le même registre, il a invité les élus locaux à éviter de faire des délibérations sur des lieux où sont projetés de grands projets de l’Etat, soulignant au passage les fortes sommes décaissées par l’Etat pour le dédommagement des impactés du TER. Sur ce point d’ailleurs, il a informé avoir refusé de dédommager tous ceux qui ont cherché des titres fonciers sur ledit tracé, ultérieurement au projet du TER. Il a, par conséquent, fait savoir qu’il n’est pas question que l’Etat laisse faire et qu’il était temps de freiner les abus sur le domaine national.
Mieux, il exprimera toute sa détermination à mettre fin à «cette spéculation foncière». Il a invité, dans le cadre de la lutte contre les inondations, l’administration territoriale, en relation avec les élus, à prendre des mesures très fermes pour que les voies d’eau soient libérées
MACKY SALL AUX MAIRES REBELLES CONTRE L’ETAT : «Maintenir l’autorité de l’Etat, l’intégrité territoriale et la cohésion nationale n’est pas négociable»
Que les maires rebelles contre le pouvoir en place se le tiennent pour dit ! Le régime de Macky Sall ne transigera pas sur certaines de ses prérogatives, en dépit de la territorialisation intégrale acquise avec l’Acte III de la décentralisation. La mise au point a été faite aux élus hier, jeudi, lors de la cérémonie de la Journée nationale de la Décentralisation.
En effet, le chef de l’Etat, qui a estimé que la décentralisation n’a de sens et de portée réelle que si elle apporte une valeur ajoutée à l’exécution diligente et efficace des politiques publiques, a rappelé aux élus qu’ils sont des démembrements de l’Etat. «La décentralisation doit véritablement corriger les limites de l’Etat jacobin décentralisateur et veiller en même temps au maintien de l’autorité étatique, de l’intégrité territoriale et de la cohésion nationale. Il est important à ce niveau de rappeler que les collectivités territoriales sont des démembrements de l’Etat. Ce n’est pas parce qu’un maire a une couleur rouge, verte ou orange que la collectivité a la même couleur», a-t-il précisé. Par conséquent, le président Sall a fait comprendre qu’il est intraitable concernant l’autorité de l’Etat Jacobin, même s’il admet qu’il a été donné aux collectivités territoriales davantage de compétences. «Il faut que ce soit clair dans les têtes des élus. Vous êtes des démembrements de l’Etat dans vos collectivités respectives.
Décentraliser, oui ; donner davantage de compétences et de ressources financiers, je suis tout à fait d’accord. Mais, maintenir l’autorité de l’Etat n’est pas négociable. Maintenir l’intégrité territoriale et la cohésion nationale n’est pas négociable», recadre-il. Le chef de l’Etat a fait remarquer que l’adversité politique ne doit pas transgresser le rôle fondamental des collectivités territoriales qui sont en réalité des démembrements de l’Etat.