LA RECETTE DE THIERNO ALASSANE SALL CONTRE L'INSÉCURITÉ
Le président de la République des valeurs est convaincu qu’il faut une réponse politique à cette problématique
De l’avis de Thierno Alassane Sall, la corruption au Sénégal devient de plus en plus préoccupante. Une délinquance de masse née de la corruption généralisée et du néo-patrimonialisme. Le président de la République des valeurs est convaincu qu’il faut une réponse politique à cette problématique.
L’insécurité au Sénégal gagne une proportion inquiétante avec son lot de victimes. Des agressions aux enlèvements suivis de meurtres, sans oublier la liste interminable de viols, on peut dire que l’insécurité est la chose la plus partagée au Sénégal, parce que présente sur l’ensemble du territoire national.
Une insécurité qui, de l’avis de Thierno Alassane Sall, angoisse les citoyens qui sont excédés par les agressions récurrentes et les atteintes à leurs biens. Cependant, le président de la République des valeurs semble formel quant aux causes de cette insécurité.
En effet, il renseigne : «C’est la corruption généralisée et le néo-patrimonialisme qui sont à l’origine de cette délinquance de masse». Sans compter le chômage endémique de la jeunesse qui, soutient-il, favorise la criminalité. D’ailleurs c’est pour apporter une réponse favorable à cette question de l’emploi des jeunes que le chef de l’Etat a lancé l’initiative «XËYUNDAWÑI » qui ambitionne de mettre 45O milliards de dollars à la disposition de la jeunesse.
Conscient que 75% de la population est jeune, le président Macky Sall a affecté des allocations budgétaires à hauteur de 450 milliards de francs CFA, sur trois ans, en réponse aux besoins des jeunes en termes de formation, d’emploi, de financement de projets et de soutien à l’entrepreneuriat et au secteur informel. «Ces ressources serviront à financer le Programme d’urgence pour l’emploi et l’insertion socio- économique des jeunes, XËYU NDAW ÑI, qui a été mis en place lors du conseil présidentiel du 22 avril dernier où le chef de l’Etat avait fait part de sa volonté de mettre à exécution de grands projets pourvoyeurs d’emplois.
Comme le port de Ndayane, avec un financement de plus de 840 millions de dollars (environ 452 milliards FCFA) qui, in fine, va devenir le plus grand port d’Afrique de l’Ouest avec 14 500 emplois directs annoncés, et aussi le projet des Zones économiques spéciales (ZES) qui engendreront 8 000 emplois.
«IL FAUT REPARER LES ORGANES DE L’ETAT»
Mais cette politique de l’Etat pour lutter contre le chômage et l’insécurité semble insuffisante, de l’avis de l’ancien ministre des Infrastructures et des Transports terrestres et duDésenclavement. Thierno Alassane Sall estime qu’il faut une bonne réponse politique à cette problématique. A l’en croire, pour réduire à néant l’insécurité dans nos villes, il faut d’abord s’attaquer à la répartition des ressources communes. Pour ensuite «réparer les organes de l’Etat et de la nation, profondément abîmés par des logiques clientélistes et le népotisme».
Seul gage pour une justice, une démocratie pérenne et une construction républicaine, estime Thierno Alassane Sall. Par ailleurs, il est d’avis que les Sénégalais doivent être beaucoup plus vigilants quant aux questions identitaires. «Nous devons rester vigilants face aux crispations identitaires. Ce sont nos concitoyens les plus démunis qui habitent ces nouveaux ghettos. Par conséquent, il faut refuser d’épingler et de stigmatiser les étrangers, car cela peut nourrir des préjugés et un discours de haine », avertit-il.