CANCERS DE L’ENFANT, 800 À 1 200 NOUVEAUX CAS ATTENDUS CHAQUE ANNÉE AU SÉNÉGAL
Les cancers pédiatriques sont devenus un fléau mondial qui n’épargne pas notre pays.

Considéré comme un problème de santé publique, le cancer pédiatrique fait des ravages au Sénégal où 800 à 1 200 nouveaux cas sont enregistrés chaque année. Ces données ont été fournies par le directeur de la Lutte contre la maladie, hier lors de la journée mondiale de lutte contre les cancers de l’enfant.
Les cancers pédiatriques sont devenus un fléau mondial qui n’épargne pas notre pays. Selon le directeur de la Lutte contre la maladie, Dr Babacar Guèye, qui présidait hier la journée mondiale de lutte contre les cancers de l’enfant, le Sénégal enregistre chaque année 800 à 1.200 nouveaux cas de cancer de l’enfant. Malheureusement, il n’y a que 200 qui sont répertoriées. «Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (Oms), 400.000 cas de cancers sont diagnostiqués chaque année chez les enfants. Les cancers de l’enfant, même s’ils représentent 1 à 2% des cancers, demeurent un réel problème de santé publique. De 2000 à 2021, l’Unité d’Oncologie Pédiatrique (Uop) de Dakar a pris en charge 2.877 enfants», révèle Dr Guèye. Toutefois, il ajoute que les résultats satisfaisants obtenus avec des taux de survie estimés à environ 50% témoignent de la qualité de prise en charge au sein de l’unité.
A l’en croire, depuis l’adhésion du Sénégal au groupe franco-africain d’oncologie pédiatrique (Gfaop) en 2000, les enfants atteint de cancer ont eu un accès plus facile au diagnostic et au traitement. «En plus de cela, il y a la subvention de l’Etat à hauteur de 60% de la chimiothérapie et la disponibilité de la morphine sirop pour soulager la douleur», se réjouit Dr Babacar Guèye. Les cancers de l’enfant n’étant généralement pas évitables, souligne-t-il, le meilleur moyen d’en améliorer la survie globale est de s’orienter vers un diagnostic précoce suivi d’un traitement efficace. Cependant, des difficultés sont notées pour une meilleure prise en charge. Ces difficultés sont liées notamment au manque de ressources humaines, au défaut de formation, à l’absence de motivation pour maintenir le personnel sanitaire, à l’absence d’équipements adéquats, à l’absence d’une unité de soins palliatifs, au défaut d’infrastructures et à la rupture fréquente des réactifs. «Tous les médicaments ne sont pas disponibles au Sénégal ; il y a le problème de la morphine, la pauvreté des populations, le manque de sensibilisation sur les cancers de l’enfant», dit-il.
Dans l’optique d’améliorer la survie globale, renseigne le directeur de la Lutte contre la maladie, le ministère de la Santé collabore avec l’Oms pour la mise en œuvre de l’initiative mondiale contre le cancer de l’enfant. «Malgré tous ces efforts, les défis demeurent. C’est dans ce cadre qu’un centre d’oncologie pédiatrique est en cours de construction à Mbour. Et il est prévu la mise en place d’un Réseau National de Soins en Oncologie Pédiatrique du Sénégal (Renops) dont le but est de garantir l’équité, la qualité et l’accessibilité des soins».
On estime à environ 40% la proportion des enfants atteints d’un cancer en Afrique subsaharienne qui accèdent à un diagnostic. «De plus, dans les unités d’oncologie pédiatrique existantes en Afrique subsaharienne francophone, au moins 30% des enfants arrivent dans un état ne permettant pas de leur délivrer un traitement à visée curative. Le taux de guérison reste inférieur à 20% dans la population hospitalisée. Et il est beaucoup plus faible en considérant les cas estimés dans la population générale», se désole-t-il. A souligner que le cancer pédiatrique le plus fréquent est la leucémie.