LA GUERRE DES VACCINS
Ils sont nombreux les laboratoires qui se sont lancés dans une course avec un objectif de découvrir un vaccin efficace contre la Covid-19, chacun y allant dans sa piste de recherche.
La covid-19 qui est apparue à Wuhan en Chine en décembre 2019 continue de faire des ravages dans le monde entier avec son lot de morts au quotidien. D’où cette course au vaccin. De la Chine en passant par les Etats-Unis, la Russie, pour ne citer que ces pays-là, des laboratoires, sur le pied de guerre, ont mis au point un vaccin. Mais, derrière cet état de fait, il y’ a aussi des enjeux géopolitiques et une bataille de chiffres. Chaque laboratoire revendique son taux d’efficacité. Un casse-tête que l’on retrouve jusque dans la conservation du vaccin. Chaque firme y va avec sa propre température, donnant du tournis au pays sous-développés où les populations ne savent plus à quel vaccin se fier.
Ils sont nombreux les laboratoires qui se sont lancés dans une course avec un objectif de découvrir un vaccin efficace, chacun y allant dans sa piste de recherche. C’est ainsi que des vaccins développés selon des techniques différentes et avec des degrés d’efficacité et de coûts différents sont mis sur le marché pour contrôler la covid-19 bien que l’OMS avait annoncé en mai dernier que le vaccin contre le covid-19 devrait être un « bien public mondial » disponible partout et à faible coût.
SINOPHARM, PFIZER/BIONTECH, MODERNA, ASTRAZENECA, L’EFFICACITEEN JEU
«Le vaccin chinois de Sinopharm est efficace à 79,34 %», avait indiqué dans un communiqué l’Institut des produits biologiques de Pékin, la filiale du groupe pharmaceutique qui est chargée de sa conception. Toutefois, ce chiffre de 79,34% est nférieur à celui du vaccin américano-allemand Pfizer/BioNTech (95%) et à celui de la société de biotechnologie américaine Moderna (94,1%). Quant au britannique, AstraZeneca, il revendique un taux d’efficacité de 70% mais qui pourrait atteindre 100% avec deux doses. Pour la fabrication du vaccin de Sinopharm, le « virus est utilisé comme élément principal pour fabriquer les anticorps et entrainer une immunité protectrice et le virus passe par plusieurs méthodes chimiques pour être tué, il est donc inactif», informe-t-on. Ce qui est différent du vaccin Pfizer et dont la technologie basée sur l’ARN-messager. « Les vaccins Moderna et Pfizer sont des vaccins à ARNm : ce qui signifie qu’une partie du code génétique du coronavirus est injectée dans le corps, déclenchant la fabrication de protéines virales par l’organisme, mais pas le virus entier, ce qui suffit à mobiliser le système immunitaire pour attaquer ». Le vaccin Pfizer doit être conservé à -70 degrés et celui de Moderna à -20 degrés et le stockage et la conservation du vaccin de Sinopharm entre 2 et 8 degrés. Ce qui revient à dire que le «vaccins Sinovac et Oxford-AstraZeneca sont beaucoup plus utiles pour les pays en développement qui ne sont pas en mesure de stocker de grandes quantités de vaccin à des températures aussi basses ».
AU-DELA D’UN VACCIN, DES ENJEUX GEOPOLITIQUES!
Une dimension géopolitique existe bel et bien dans la course au vaccin contre le coronavirus. Selon certains spécialistes, l’annonce du vaccin russe Spoutnik V par le président Poutine en août dernier visait à « replacer la Russie dans la bataille scientifique et politique autour du coronavirus qui se joue surtout entre les États-Unis et la Chine ». Toutefois, pour d’autres, « la visibilité médiatique a été donnée principalement aux vaccins issus de la recherche des pays du Nord (États-Unis ou certains pays d’Europe) qui ont été les premiers à annoncer des résultats ».
EN ATTENDANT LECOVAX, LE SENEGAL EN DISCUSSION AVEC LES CHINOIS
Le Sénégal n’a pas encore choisi son vaccin mais le ministre de la Santé et de l’Action Sociale, Abdoulaye Diouf Sarr a annoncé que le Sénégal est en discussion avec les autorités chinoises pour l’acquisition des vaccins de Sinopharm même si dans un premier temps, il attend les vaccins de Covax (initiative mondiale visant à assurer l’accès rapide et équitable de tous les pays aux vaccins contre la COVID-19). Le Sénégal prévoit donc de commander 200 mille doses de vaccins auprès du laboratoire pharmaceutique chinois Sinopharm. Un vaccin qui rencontre un franc succès en Afrique. Plusieurs pays comme le Maroc, l’Egypte comptent l’utiliser. Sinopharm a aussi assuré que son vaccin est efficace contre les nouvelles souches du virus. Il faut aussi dire que plusieurs autres vaccins contre la covid-19 sont en phase d’essais cliniques.