«LE PASS SANITAIRE DEVRAIT ETRE APPLIQUE AUSSI AU SENEGAL»
C'est la conviction du professeur Papa Salif Sow, expert en maladies infectieuses et tropicales. Il est également un référent international en gestion et réponse Covid-19

Pour freiner la propagation de la Covid-19, des Etats comme la France appliquent désormais le pass sanitaire. Malgré tout, des réticences sont toujours notées dans son application. Mais, selon le Pr Pape Salif Sow, ce scepticisme et cette méfiance face aux vaccins, également constatés au Sénégal, ne devraient pas faire reculer les autorités sanitaires dans l’application d’une telle mesure.
Le professeur Papa Salif Sow est un expert en maladies infectieuses et tropicales. Il est également un référent international en gestion et réponse Covid-19. Sa conviction, c’est que le Sénégal doit faire comme la France et appliquer le pass sanitaire.
Dans une note parvenue hier à «L’AS», ce membre de l’Académie Nationale des Sciences et Techniques du Sénégal (ANSTS) a indiqué que dans les pays où il y a un stock suffisant de vaccins pour les populations, le pass sanitaire devient de plus en plus un document obligatoire pour pouvoir participer à certaines manifestations et fréquenter certains lieux publics (restaurants, grands magasins, salles de spectacle, salles de sport, entreprises).
Sur ce, souligne-t-il, ce pass sanitaire est délivré aux personnes qui sont complètement vaccinées. Fort de ce constat, il dit espérer que d’ici quelques mois, les vaccins Covid19 seront disponibles pour tous au Sénégal. A partir de ce moment, souligne-t-il, le pass sanitaire devrait être appliqué aussi dans notre pays pour protéger les populations. «En attendant d’atteindre les 70% de couverture vaccinale, il faudra continuer à bien porter correctement et fréquemment le masque (c’est à dire couvrant la bouche et le nez), limiter les déplacements non essentiels, interdire les rassemblements de masse avec forte promiscuité et enfin se désinfecter fréquemment les mains», a recommandé Pr Sow. Il ajoute qu’on a le droit de ne pas se vacciner, mais pas de mettre en danger la vie des autres personnes.
«PROFITER DES VACANCES CITOYENNES ORGANISEES CHAQUE ANNEE POUR SENSIBILISER LES POPULATIONS»
Toujours dans sa tribune parvenue à la rédaction, Monsieur Sow appelle à une mobilisation communautaire forte et des vacances citoyennes dynamiques en vue d’une appropriation de la vaccination Covid-19 par les populations. A ce jour, informe-t-il, 4,3 milliards de personnes dans le monde ont reçu au moins une dose du vaccin Covid-19. Au Sénégal, précise-t-il, la campagne de vaccination débutée depuis le 23 Février 2021 progresse, avec un total de 1.360.095 personnes vaccinées. «Rappelons que l’objectif visé, est de vacciner au moins 70%de Sénégalais âgés de plus de 18 ans pour atteindre une immunisation collective, c’est à dire une immunité de protection. Des efforts, autant qu’individuels que collectifs sont ainsi nécessaires pour accélérer la cadence de la vaccination et ainsi atteindre le plus grand nombre», souligne l’expert en maladies infectieuses et tropicales.
Mieux, Papa Salif Sowestime que la vaccination de masse réduit la probabilité de survenue de nouveaux variants par mutation du virus. Il plaide pour la formation et l’implication des relais communautaires pour une diffusion des bons messages et appropriation par les communautés. Il n’a pas manqué de proposer à ce que le gouvernement profite des vacances citoyennes organisées pour sensibiliser les populations. Il pense que pour cette année, on devrait retenir le thème de la vaccination Covid 19 pour cet évènement annuel.
Ainsi, souligne-t-il, il s’agira de former les jeunes et d’en faire des vecteurs et diffuseurs de messages d’incitation à la vaccination. De la même manière, indique le Pr Sow, il sera possible de protéger ces jeunes (filles et garçons) par la vaccination et les doter de masques de protection et de solutions hydro-alcooliques afin d’éviter toute contamination durant ces campagnes de sensibilisation sur toute l’étendue du territoire national. «Le ministère en charge de la Jeunesse devrait saisir cette opportunité pour apporter sa contribution et travailler en collaboration avec le ministère de la Sante et de l’Action Sociale», a soutenu le référent international en gestion et réponse Covid-19.
En plus des jeunes, affirme-t-il, les associations de femmes dans les quartiers devraient aussi participer à l’effort de communication et de sensibilisation sur l’importance de la vaccination Covid 19. « La contribution de ces associations féminines bien structurées sera, comme d’habitude, significative pour une appropriation par les populations. À terme, convaincre les populations d’aller se faire vacciner massivement pour freiner la propagation du virus dans nos communautés», a-t-il conclu.