LE SUTSAS REPLIQUE ET ANNONCE UNE «JOURNEE MORTE» EN GUISE D'AVERTISSEMENT
MENACE DU MINISTRE DE LA SANTE CONTRE LES AGENTS GREVISTES DE L'HOPITAL DE SAINT-LOUIS
Parce que le ministère de la Santé et de l’Action sociale n’entend pas laisser la situation de blocage perdurer à l’hôpital de Saint-Louis, le Syndicat unitaire des travailleurs de la santé (Sutsas) se dit prêt à lui faire face pour défendre les intérêts de ses membres. Ainsi, Mballo Dia Thiam et compagnie ont-ils averti Awa Marie Coll Seck. «Si le ministre nous défie, nous ferons face», disent-ils.
Le torchon brûle entre le Syndicat unitaire des travailleurs de la santé (Sutsas) et le ministère de la Santé et de l’Action sociale. Et cette fois-ci, il s'agit d'une réplique apportée par ledit syndicat suite à une sortie médiatique d'Awa Marie Coll Seck au cours de laquelle elle a rappelé à l'ordre les agents de santé grévistes de l'hôpital de Saint-Louis qui contestent contre «la violation de la gestion démocratique du personnel». Une invite qui n'est pas du goût de Mballo Dia Thiam et ses camarades du Sutsas, qui préviennent qu'ils feront autant de mouvements d'humeur si cela devient une nécessité.
Face à la presse, hier, le Secrétaire général du Sutsas, en faisait le point sur leur plateforme revendicative, a saisi cette tribune pour annoncer le plan d'actions du syndicat. «Ils feront autant de perturbations, nous ferons autant de perturbations, de luttes et de grèves que nécessaires. Et on va s'inscrire dans la durée, si c'est cela le traitement qui sied», a prévenu le syndicaliste, avant d’ajouter : «le ministre doit assumer ses responsabilités et savoir que son directeur s'est trompé et de bonne foi aussi. Parce que c'est un délit d’initié».
«Si le ministre nous défie, nous ferons face»
Selon Mballo Dia Thiam, aux côtés de l’actuel ministre de la Santé, au temps, ils sont battus sur cette question de la gestion démocratique du personnel. «Parce que les ministres de la Santé d'alors amenaient n'importe qui à la Mecque, donnaient n'importe comment les bourses et subventions. Et nous nous sommes battus avec elle (Awa Marie Coll Seck), dans les mêmes tranchées. Maintenant qu’elle est de l'autre côté, en disant que oui les populations il faut être tranquilles, non je ne suis pas d'accord, je ne peux pas comprendre cela, on ne sait pas si c'est une menace ou pas contre les travailleurs. Mais on pense qu'elle ne nous parle pas».
Le syndicaliste de renchérir : «Elle dit que les populations sont fatiguées, ce n'est pas nous les responsables de cette situation. Celui qui les fatigue, c'est celui-là qui pose des actes qu'il ne devrait pas. Peut-être qu'elle sait, qu'elle a fait une erreur de casting en nommant ce directeur. Alors, elle n'a qu'à l'assumer, car on nous a fourgué du n'importe quoi. Des gens font 7 ans de médecine, 2 ans quelque part et font au Cesag quelques mois, on les bombarde directeur et ils pensent qu'ils peuvent faire n'importe quoi. Alors, si on ne règle pas le problème, qui va le régler ? Personne. Donc, elle n'a qu'à prendre ses responsabilités. Si elle (le ministre) nous défie, nous ferons face».
«Si le gouverneur a pu annuler une marche, pourquoi un directeur d'hôpital n'annulerait pas une note de nomination»
Dépité par la tournure des événements à leur défaveur, notamment avec la révolte des populations, Mballo Dia Thiam dédouane ses camarades. «On nous a mis en mal avec la population de Saint-Louis. Or, c'est nous qui avons choisi ce métier pour aider les populations. Mais aussi ce n'est pas dans n'importe quelles conditions, car on a droit à la protection. On a sursis à la marche, le temps de discuter de la question, et les camarades ont dit qu'étant donné ils ont arrêté leur marche, ils vont travailler. Et depuis lors, ils sont en train de travailler», a-t-il confié.
«La question de l’hôpital de Saint-Louis, on l'a analysé ici. Elle est devenue une question nationale et on va lui imprimer un traitement national. Le 18 mai, on va organiser une journée d'avertissement, une journée morte dans les structures de santé. Et nous allons continuer le combat. Et même avant le 18 mai, les camarades vont mener des campagnes de communication dans les régions pour voir ce qui a assombri le tableau. Mais nous étions dans une dynamique de desserrer l’étau. Et on aurait pu organiser des séries de grèves, mais on ne l’a pas fait», a indiqué le responsable du Sutsas.
D’après lui, «cette journée morte est un signe d'avertissement pour dire à Mme le ministre de la Santé de régler la question. Car, si le gouverneur, patron de la région, a pu annuler une marche, pourquoi un directeur d'hôpital n'annulerait pas une note de nomination qui pose autant de problèmes et qui ne règle absolument rien du tout ? Parce qu'il n'a pas fait le bon choix».