LE VARIANT DELTA TOUJOURS TENACE
Les autorités sanitaires en charge de la gestion du coronavirus font état d’enfants touchés par la maladie, le Pr Ousmane Ndiaye, Chef de service pédiatrie à Albert Royer, a apporté des éléments de réponses

Depuis quelques jours, les autorités sanitaires en charge de la gestion du coronavirus font état d’enfants touchés par la maladie. Une situation qui n’est pas courante car, lors de la première vagie, un cas avait été notifié par le ministre, rien pour la deuxième vague. Pour le point de presse quotidien consacré à la Covid hier, lundi, le Pr Ousmane Ndiaye, Chef de service pédiatrie à Albert Royer, a apporté des éléments de réponses au moment où Dr Marie Khémesse Ngom Ndiaye, directeur général de la santé publique renseigne sur la propagation du variant Delta, alors que le Service d’hygiène donne les recettes pour bien désinfecter les maisons et les objets à moindre coût.
PR OUSMANE NDIAYE, CHEF DE SERVICE PEDIATRIE A ALBERT ROYER : 15 enfants atteints
Pour le professeur Ndiaye, actuellement, force est de constater qu’il y a une augmentation très importante des cas pédiatriques atteints de Covid. « Il y’a une augmentation des cas graves au niveau pédiatrique certainement due à l’agressivité de cette troisième vague avec le virus mutant Delta. Il faut dire qu’à ce jour, nous avons recensé au niveau d’Albert Royer 15 cas qui ont été hospitalisés pour des signes de gravité» a-t-il renseigné.
Et de poursuivre : « nous avons tenu à les hospitaliser compte tenu de la situation épidémiologique, les Centres de traitements épidémiqes Ctes sont très débordés. Il y a aussi une spécificité qu’il faut prendre en compte car la prise en charge des cas sévères pédiatriques a des particularités ».
Pour le professeur Ndiaye, parmi ces 15 cas, il y a 4 décès au sein de l’hôpital d’enfants Albert Royer. « Les deux premiers étaient des drépanocytaires et les deux autres n’avaient pas de comorbidités mais qui sont très jeunes parce que nous avons recensé un patient de 8 mois, cela veut dire qu’il a été contaminé par son environnement » a-t-il renseigné.
Et d’ajouter : «chez les enfants, il est important de mettre en place des stratégies au niveau des communautés et des familles puisque la vaccination est l’une des principales armes qui va permettre d’endiguer cette épidémie, toutefois jusqu'à ce jour, nous n’avons pas encore de vaccins pour les moins de 18 ans. De ce fait, il faudra renforcer les mesures barrières et elles concernent non seulement les enfants mais aussi les familles, le personnel médical qui peut transmettre le virus aux enfants ». L’autre élément est que si la population est très bien vaccinée, il y a moins de contaminations des enfants.
Pour rappel, l’hôpital d’enfants Albert Royer a aménagé un secteur de prise en charge adapté aux enfants en les isolant et en y mettant les moyens.
LE VARIANT DELTA TOUJOURS ACTIF
Dr Marie Khémesse Ngom Ndiaye, directrice générale de la santé publique a renseigné que les laboratoires leur signalent que sur 100 tests, les 60% sont issus du variant Delta pour l’institut Pasteur et 70% pour l’Iressef. Une révélation qui l’amène à dire : «celui qui a le variant Delta peut contaminer 6 à 10 personnes. Donc, nous pouvons comprendre pourquoi la transmission est rapide. Nous lançons un appel aux localités qui ont un taux de vaccination faible d’aller se faire vacciner et cela va permettre de diminuer les cas graves qui sont souvent sources de décès».
LES BONNES PRATIQUES DE DESINFECTION
Pour Maodo Malick Diop, médecin-Colonel chef du Service national de l’Hygiène, « il suffit d’avoir une part d’eau de javel et vous mettez 4 part d’eau. En le faisant, vous avez une solution de 0,5% qui désinfecte tous les objets touchés ».
Concernant la prévention et la désinfection dont son département à la charge, le médecin colonel a renseigné : « le lavage des mains est une pratique très courante dans notre société. L’hygiène des mains constitue la mesure individuelle la plus efficace pour la prévention et le contrôle des infections parce que les mains sont contaminées partout. En nous lavant fréquemment les mains, nous pourrons continuer à réduire la transmission du virus. Il y a aussi la désinfection dans les domiciles. Parce que les malades qui sont dans ces lieux touchent pas mal d’objets. Ces objets une fois touchés peuvent constituer des sources de transmission du virus. Il faut alors désinfecter les maisons à l’eau et au javel ».