LES MENAGES TIENNENT LE BON BOUT
Selon Mme Thiané Guèye de la Direction de la planification, de la recherche et des statistiques, (Dprs), il y a lieu de réfléchir encore sur comment booster l'investissement dans le secteur de la santé

Selon la Direction de la planification, de la recherche et des statistiques, (Dprs), les dépenses totales tournaient en 2022 autour de plus de 886 milliards et en 2023 à 931 milliards. Ce qui montre, selon elle, une répartition de la part des dépenses courantes dans les dépenses totales de santé qui tournent autour de 81% pour 2022, plus de 96% en 2023. Selon Mme Thiané Guèye, la directrice de cette institution, il y a lieu de réfléchir encore sur comment booster l'investissement dans le secteur de la santé.
Parlant de la répartition des dépenses de santé par source de financement, elle a fait ressortir que ce sont les ménages qui sont à la tête des dépenses. Des propos tenus hier, jeudi 10 avril, lors de l’atelier de validation du rapport des comptes de la santé 2022-2023 avec le comité de pilotage. Selon les experts qui ont travaillé sur cet outil, les comptes mesurent les flux financiers dans le secteur de la santé d'un pays pendant une année. Ce qui fait que le document présenté représente l’élaboration de deux exercices dont celui de 2022 et de 2023.
Après 15 mois de collecte des données, de vérification, le ministère de la Santé et de l’action sociale est passé à la validation du rapport des comptes pour les années 2022 et 2023. Pour la Directrice de la planification, de la recherche et de statistique, Thiané Gueye, avec un budget total de 134 077 169 francs, l'État du Sénégal n'a participé pour le rapport qu’à hauteur de 45 millions. D'où l'importance de revoir, selon elle, la participation de l'État. « Nous ne pouvons pas toujours dépendre des partenaires financiers pour élaborer un document aussi important. C’est une question de souveraineté nationale. Nous avons pris l'engagement avec l’Organisation mondiale de la santé (Oms) pour produire les comptes pour les deux ans. Nous devons donc avoir les moyens pour pouvoir le faire», a-t-elle plaidé devant le secrétaire général du Msas. Et d’ajouter: «cette ligne budgétaire est sous-dotée. En 2005, la ligne avait 200 millions, mais d'une année à une autre, on a senti une baisse, une réduction jusqu'à 45 millions».
Revenant dans la collecte pour la production de cet outil, la Dprs a évoqué une insuffisance dans l'archivage ainsi qu’un défaut d'harmonisation des outils, surtout au niveau des établissements publics de santé. « Nous avons constaté qu'il y a eu une insuffisance dans la désintégration des agrégations des données financières dans certaines structures de santé. Nous avons aussi senti une réticence et une faible implication du secteur privé sanitaire », a-t-elle évoqué. Et d’ajouter : « c'est grâce à l'article de l'Ansd qui produit chaque année les états financiers des structures privées de santé, qu'on a pu compléter notre étude. Mais quand même, ce serait bien que les structures privées répondent à la collecte qui nous permet vraiment d'être exhaustives».
DES DÉPENSES COURANTES
Selon la Dprs, en 2022, les dépenses totales tournaient autour de 886 milliards, 19 millions. Et en 2023, 931 milliards. Ce qui montre selon elle, une répartition de la part des dépenses courantes dans les dépenses totales de santé qui tournent autour de 81% pour 2022, plus de 96% en 2023. Selon Mme Thiané, il y a lieu de réfléchir encore sur comment booster l'investissement dans le secteur de la santé.
Parlant de la répartition des dépenses de santé par source de financement, elle a fait ressortir que ce sont les ménages qui sont à la tête des dépenses avec 41% en 2022, 43% en 2023, suivi des partenaires, 22% en 2022 et 23,2% en 2023 et l'État en troisième position avec 19,8% en 2022 et 21,3% en 2023. Les entreprises sont à 11,5% en 2022 et 6,8% en 2023. Les Ong 2,4% en 2022 et 2,5% en 2023. Les producteurs territoriaux sont à 2,2% en 2022 et 3,2% en 2023.
« Avec les dépenses courantes, c'est toujours les ménages qui sont en tête. Ils ne font pas d'investissement, mais ils participent au fonctionnement des structures. Ils sont toujours à 49,9%, presque 50%. L'administration suit avec 22%, avec les dépenses courantes. Les partenaires techniques financiers sont à 17,4% en 2023, les entreprises à 7,9% en 2023, et les ONG à 2,7%.
L’étude a aussi révélé pour ce qui concerne le paiement direct une diminution d'une année à une autre. « Nous avons constaté qu'en 2022, c'était à 47%, en 2023, 44%. Raison pour laquelle nous devons vraiment développer des stratégies pour l'assurance maladie, des stratégies pour la protection sociale, pour nous permettre de plus en plus de diminuer ce taux de participation pour cette couche».
LA GESTION DES STRUCTURES DE SANTÉ
Dans la gestion des établissements de santé, le document révèle que ce sont des officines qui sont actives. « Toutes les dépenses sont orientées vers l'achat des médicaments. Et cet achat que ce soit des médicaments en vente libre ou sur ordonnance, se fait le plus souvent chez ces officines qui gagnent la plus grande part par rapport aux prestataires, suivi des hôpitaux, des prestataires de soins ambulatoires comme les postes de santé et les centres de santé. Nous avons les prestataires de l'administratif du financement du système de soins. Nous avons aussi les prestataires de soins préventifs qui en font partie », a-t-elle déclaré. Et d’ajouter : « ce qui va vraiment être un déphasage avec la politique du gouvernement qui demande à mettre en avant les politiques de prévention au lieu de mettre des procédures de soins préventifs ». Toujours dans les dépenses au niveau des structures de santé, après les médicaments, le document évoque la rémunération du personnel, les paiements, les indemnités et les services non-sanitaires.