LES SENEGALAIS EN ATTENTE DE SAVOIR COMMENT ILS SERONT VACCINES
La stratégie nationale de vaccination contre la Covid-19 est validée par le chef de l’état
Comment les Sénégalais seront-ils vaccinés ? La question taraude les esprits de nos compatriotes surtout qu’il est annoncé une lourde facture de 1597 milliards de francs selon le directeur de la Prévention, Dr. Mamadou Ndiaye. En attendant, hier en conseil des ministres, le président de la République a défini une nouvelle feuille de route du système médical national. Le point nodal sera la décentralisation effective et rapide du Samu national dans tout le pays…
On devrait connaître bientôt les contours de la stratégie nationale de vaccination. Le ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr, qui a déposé son rapport hier sur la table du Conseil des ministres a obtenu la validation du document par le président de la République. Le ministre promet une communication officielle sur le document dans les heures ou jours à venir. Cependant, lors d’une rencontre organisée avec le Clergé ce mardi au Foyer de Charité du Cap des Biches, Abdoulaye Diouf Sarr a révélé certains contours de la Stratégie nationale de vaccination contre le Covid-19. « Le Sénégal est sur deux tableaux.
La première est l’initiative Covax. Nous sommes en alliance avec beaucoup de pays pour nous préparer effectivement à acquérir le vaccin dans ce cadre… Nous allons bientôt mettre en place une convention pour que cette intégration soit affichée… Le chef de l’État Macky Sall nous a dit de manière ferme qu’en plus de l’initiative Covax, il faut aussi utiliser en perspective une stratégie nationale. Il avait demandé de lui déposer très rapidement une stratégie nationale de vaccination … » Cette stratégie est déjà bouclée et a été présentée ce 13 janvier en Conseil des ministres. En outre, plus de 200 000 doses de vaccin sont en train d’être négociés avec le laboratoire chinois Sinopharm. Plus de 20 % de la population sénégalaise sera ciblée dans une première phase. Le personnel de santé, les personnes âgées et celles qui présentent des comorbidités seront privilégiés… Toutefois, le vaccin coûtera beaucoup d’argent pas forcément à la portée du Sénégal. Et pour en donner un aperçu assez clair, Dr Mamadou Ndiaye, directeur de la Prévention au ministère de la Santé, a livré quelques chiffres hier matin sur Iradio.
Joint par Seneweb pour plus de précisions, le spécialiste a livré quelques détails en plus. Le vaccin de Pfizer par exemple, dit-il, il coûte environ 20 dollars, celui de Moderna, 37 dollars. L’AstraZeneca produit en Europe est le moins cher actuellement avec 4 dollars. Le vaccin chinois de Sinopharm vaut 72 dollars et celui de la Russie Spoutnik revient à 5 dollars. Ainsi, pour vacciner les personnes vulnérables qui représentent 20 % de sa population, le Sénégal va débourser 19 milliards, s’il opte pour le vaccin le moins cher, contre 377 milliards pour le produit le plus coûteux. « Pour vacciner toute la population par contre, il faut 1697 milliards, si on prend le vaccin le plus cher. Si on prend le moins cher, c’est 88 milliards. Vous voyez que c’est des milliards pour avoir le vaccin. Maisla santé n’a pas de prix », estime Mamadou Ndiaye.
A l’en croire, toutefois, il ne s’agit pas là de chiffres définitifs, mais d’estimations obtenues après simulations. Il ajoute également que quand on parle de vaccin, il ne s’agit pas uniquement du liquide. Il faut aussi prendre en compte l’aiguille, la seringue, la boîte de sécurité… Sans compter la conservation à moins 80 degrés pour certains types de vaccins ! Une logistique lourde et sophistiquée qui coûte les yeux de la tête…
Décentralisation effective et rapide du Samu national dans tout le pays
Décentraliser le Samu, réguler les marchés, réadapter le fonctionnement des structures sanitaires, améliorer la prise en charge à domicile, contrôle des frontières tout en surveillant le virus: telssont les cinq points essentiels sur lesquelsle chef de l’Etat a invité les ministres sectoriels à travailler tout en leur demandant de mieux adapter les activités économiques et sociales à la situation de l’heure. Ce sont les mesures pris hier en Conseil des ministres pour freiner la propagation rapide du virus en attendant l’arrivée, d’ici fin janvier, des premières doses de vaccin. Le chef de l’Etat, en Conseil des ministres tenu hier, a demandé au ministre de la Santé et de l’Action sociale à faire de sorte que le Samu soit actif dans les 14 régions du pays. Il a instruit le ministre Abdoulaye Diouf Sarr à « poursuivre la décentralisation effective et rapide du Samu national au niveau des régions ». Non sans souligner que « les moyens logistiques et les ressources humaines et financières de cette structure névralgique, doivent être renforcés ». Ce, « sans délai », a insisté le chef de l’Etat. Macky Sall a aussi mis l’accent sur la gravité de la situation avec l’augmentation des cas de coronavirus ainsi que la sévérité et la gravité de la maladie. Une situation qui l’a amené à décréter, le 06 janvier dernier, l’état d’urgence assorti d’un couvre-feu dans les deux régions les plus touchées à savoir Dakar et Thiès.
A elles seules, elles concentrent 90 % de la totalité des cas positifs enregistrés dans le pays. Mais en réalité, c’est tout le pays qui est désormais touché. Ainsi, hier, les services sanitaires ont fait état de 38 patients en réanimation et 9 décès. Justement les décès inquiètent qui tournent autour d’une moyenne de 10 par jour. Une situation qui s’expliquerait par le nombre important de patients en réanimation car la plupart des malades arrivent trop tard dans les hôpitaux, souvent dans un état comateux…