RÉOUVERTURE DE MÉDIS, UNE NÉCESSITÉ PUBLIQUE
La seule unité fabriquant de la chloroquine au Sénégal est fermée pour difficultés financières
La réouverture de Médis, seule industrie pharmaceutique fabriquant de la chloroquine, entre autres médicaments du genre, devient une nécessité publique. Le Témoin alerte encore…
Dans notre édition du 17 janvier 2020, nous révélions en exclusivité la décision des autorités de Médis Sénégal de fermer leur entreprise. Nous attirions l’attention des autorités sur les menaces que cette fermeture faisait peser sur la santé des populations dans la mesure où Médis Sénégal fabrique et commercialise des médicaments dans plusieurs domaines thérapeutiques : cardiologie, diabète, neuropsychiatrie, oncologie, douleur, allergies, gastrologie etc. Parmi ces médicaments, « Parégorique » soigne les diarrhées et dysenteries, « Doliprane Sirop », un antalgique pour les bébés, Paluject et Quinine soignent le paludisme… Le Témoin ne savait pas si bien dire surtout avec l’autorisation des pays comme la France d’utiliser de l’hydroxychloroquine dans les hôpitaux pour soigner des patients atteints du Covid-19 !
Où trouver la chloroquine avec la fermeture de Médis… ?
Le Sénégal risque d’avoir un problème d’approvisionnement en chloroquine avec la fermeture de cette usine dont les principaux actionnaires sont des Tunisiens. Hélas, Médis Sénégal a fermé ses portes depuis le 15 janvier 2020 en prétextant de difficultés financières. Ce, encore une fois, alors que certains médicaments de la firme sont actuellement utilisés dans le traitement symptomatique du COVID-19, cette terrible pandémie qui fait trembler le monde entier. En plus des milliers de morts, le coronavirus a provoqué, entre autres effets désastreux, la fermeture de presque toutes les frontières. Ce qui va causer des retards inévitables ou, pire, des ruptures dans toutes les importations de produits y compris les médicaments d’où l’importance pour chaque pays d’avoir une souveraineté industrielle pour les médicaments ainsi que les produits alimentaires de première nécessité.
Et si l’État usait de son pouvoir de réquisition ?
Lors d’une cérémonie tenue le 5 avril 2017 dans ses locaux et présidée par le ministre de la Santé de l’époque, Pr Awa Marie Coll Seck, le directeur exécutif de Médis, le sieur Lasaad Boujbel, avait expliqué le choix de Dakar par le «potentiel important » de la société, mais aussi et surtout par la qualité du capital humain de notre pays. Il s’était engagé à faire de ce site de production un fleuron de l’industrie pharmaceutique au Sénégal. Deux ans plus tard, ce rêve s’est brisé. La firme industrielle tunisienne a décidé de fermer ses portes. Lors d’une rencontre tenue le 20 mars dernier, le directeur de la Pharmacie et du Médicament (DPM) avait fait savoir aux représentants du personnel que « si une conciliation à l’amiable n’est pas vite trouvée entre la direction de Médis et son personnel, l’Etat du Sénégal pourrait utiliser son pouvoir de réquisition afin d’éviter une rupture de ces médicaments de traitement du COVID-19. En ces temps où, à travers le monde, la chloroquine est devenue de l’or, l’Etat manquera-t-il l’occasion de remettre en activité la seule unité industrielle fabriquant ce remède dans notre pays ?