SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
5 mai 2025
Éducation
13548 CANDIDATS EN LICE POUR LE CFEE DANS LA RÉGION DE LOUGA
Au total, 13548 candidats dont 7824 filles (42,25%) ont démarré, mercredi, sans couac, les épreuves du Certificat de fin d’études élémentaires (CFEE) dans la région de Louga
Louga, 22 juin (APS) - Au total, 13548 candidats dont 7824 filles (42,25%) ont démarré, mercredi, sans couac, les épreuves du Certificat de fin d’études élémentaires (CFEE) dans la région de Louga, a appris l’APS.
Ces candidats sont répartis dans 82 centres dont 22 à Kébémer, 23 à Linguère et 37 à Louga, selon un communiqué reçu de la cellule de communication de l’Inspection d’académie de Louga.
Comparés à la session de 2021, souligne la même source, les effectifs ont connu une baisse de 316 candidats, passant de 13 864 à 13548.
Le département de Louga a présenté le plus grand nombre de candidats avec 6 311 élèves dont 3552 filles.
Avec 3 809 candidats, dont 2 265 filles, Kébémer occupe la deuxième place.
Le département de Linguère pointe à la troisième place avec 3 428 candidats dont 2 027 filles.
Dans la commune de Louga, l’adjointe au gouverneur de Louga, en charge des affaires administratives, Awa Diop Ndiaye, a visité quelques centres dont les écoles élémentaires Santhiaba Sud, Marbath et Louga 1.
Il était accompagné des responsables des syndicats, d’associations de parents d’élèves, des autorités locales, etc.
5622 CANDIDATS COMPOSENT POUR LE CFEE ET L'ENTRÉE EN 6ÉME A SEDHIOU
Quelque 5622 candidats dont 2764 filles ont démarré mercredi les épreuves du Certificat de fin d’études élémentaires (CFEE) et du concours d’entrée en 6ème dans les 47 centres de la région de Sédhiou (sud), a-t-on appris des autorités académiques.
Sédhiou, 22 juin (APS) - Quelque 5622 candidats dont 2764 filles ont démarré mercredi les épreuves du Certificat de fin d’études élémentaires (CFEE) et du concours d’entrée en 6ème dans les 47 centres de la région de Sédhiou (sud), a-t-on appris des autorités académiques.
Le préfet, à la tête d’une délégation, a visité quelques centres (Dembo Coly, Cherif Makhfouss Aïdara et Saint Charles) dans la commune de Sédhiou. Il a relevé qu’aucune anomalie n’avait été constaté au démarrage des épreuves.
Ngoné Cissé s’est félicitée des dispositions sanitaires et organisationnelles prises pour un déroulement correct de l’examen.
La prise en charge correcte de ces candidats requiert inéluctablement l’utilisation de moyens humains, financiers, matériels et logistiques conséquents, a estimé la cheffe de l’exécutif départemental.
Selon elle, les candidats qui ne détiennent pas des actes de naissance sont autorisés cette année à faire l’examen au même titre que ceux que les autres.
296.395 CANDIDATS PLANCHENT POUR LE CFEE ET L’ENTRÉE EN 6ÉME CE JOUR
Les épreuves du Certificat de fin d’études élémentaires (Cfee) se dérouleront sur toute l’étendue du territoire sénégalais, en Gambie et en Guinée Bissau à partir de ce mercredi 22 juin 2022.
Les épreuves du Certificat de fin d’études élémentaires (Cfee) se dérouleront sur toute l’étendue du territoire sénégalais, en Gambie et en Guinée Bissau à partir de ce mercredi 22 juin 2022.
Les autorités académiques ont pris les mesures idoines pour un bon déroulement de ces épreuves. L’assurance émane de Monsieur Pape Baba Diassé, directeur des examens et concours.
Pour la session de 2022, du CFEE et de l’Entrée en sixième nécessite, le nombre total de candidats inscrits est de 296 395, dont 165 714 filles (soit 55,90%).
9 882 salles de classe sont nécessaires et 1884 centres sur toute l’étendue du territoire national, en Gambie et en Guinée-Bissau. Pape Baba Diassé souligne que des dispositions particulières ont été prises pour les vingt-huit (28) candidats non et mal voyants. Cette mesure vise à leur permettre de s’adapter aux épreuves.
Face à la presse hier, lundi 20 juin, le directeur des Examens et Concours, Pape Baba Diassé a donné plus de précisions.
LES ÉLÈVES BOUDENT LES COURS À ZIGUINCHOR
La manifestation de la coalition Yewwi Askan Wi, organisée vendredi dernier, a joué les prolongations ce lundi à Ziguinchor
Jean Diatta, Correspondant permettant à Ziguinchor |
Publication 21/06/2022
La manifestation de la coalition Yewwi Askan Wi, organisée vendredi dernier, a joué les prolongations ce lundi à Ziguinchor. En effet des élèves sont sortis dans les rues de la capitale régionale de la région éponyme hier matin pour exiger la libération de leurs camarades arrêtés lors de la marche non autorisée de ce weekend. Les potaches promettent de ne pas rejoindre les classes tant que leurs camarades seront détenus à la police.
A les en croire, les compositions du second semestre devaient démarrer ce lundi dans la plupart des établissements de Ziguinchor. Or, si elles se tenaient comme prévu, leurs camarades n’allaient pas pouvoir passer les épreuves. Ce qu’ils trouvent inacceptable et inimaginable.
Ainsi, très tôt le matin, ils ont investi la ville, par petits groupes, pour déloger leurs camarades de tous les établissements scolaires. Ce fut un tohu-bohu monstre partout dans la ville. Interrogés, les meneurs annoncent avec force que tant que leurs camarades seront entre les liens de la détention, il n’y aura plus cours à Ziguinchor et moins encore de compositions.
‘’Qu’ils se le tiennent pour dit, tant que nos camarades ne seront pas libres, il n’y aura ni de cours et moins de composition ici. On ne peut plus accepter les deux poids et les deux mesures de Macky Sall qui réserve toujours un traitement particulier et injuste à la jeunesse de la Casamance’’, nous a lancé un des responsables des grévistes qui se dit choqué de l’attitude violente des forces de l’ordre sur les jeunes de cette région à la moindre manifestation.
‘’Ils nous traitent différemment de nos camarades des autres régions comme si nous, nous ne sommes pas des Sénégalais. Il faut que cela s’arrête sinon il n’y aura jamais la paix sociale ici car nous avons décidé de ne plus nous laisser faire’’, martèle ce meneur.
Et finalement tous les élèves ont été délogés et sont rentrés chez eux sans subir les épreuves de composition ou sans faire cours. Toutefois, comme le craignaient certains, il n’y a pas eu d’affrontements avec les forces de l’ordre actuellement postées dans tous les points stratégiques de la ville.
Les élèves arrêtés dont le nombre n’est pas précisé étaient encore à la police sans que l’on sache quel est le sort qui leur sera réservé. La même interrogation est faite concernant Guy Marius Sagna, le responsable de Frapp/France Dégage. Des informations non confirmées faisaient état d’un possible déferrement au parquet de tout ce groupe.
À noter que les étudiants de l’Université de Ziguinchor sont aussi dans la rue depuis la semaine dernière pour dénoncer le retard de l’achèvement des chantiers de leur campus ouverts depuis plus de cinq ans. D’après un des porte-paroles de ces étudiants, l’insuffisance de salles de classes pour abriter les cours a fait que l’année universitaire qui devait démarrer au mois de janvier n’a toujours pas commencé. Il ajoute que cette même situation a entraîné un chevauchement entre l’année universitaire de 2020-2021 qui n’est pas encore terminée dans certaines filières et celle de 2021-2022.
296 395 CANDIDATS EN LICE POUR LE CFEE
Cette année, 296 395 candidats se sont inscrits en vue de passer l’examen national pour l’obtention du Certificat de fin d’études élémentaires (Cfee) et de l’entrée en sixième.
Cette année, 296 395 candidats se sont inscrits en vue de passer l’examen national pour l’obtention du Certificat de fin d’études élémentaires (Cfee) et de l’entrée en sixième.
En prélude à cet examen, le Directeur des examens et concours (Dexco) a fait face à la presse pour partager les arrangements pris afférents à son organisation. Selon Papa Baba Diassé, les épreuves du Cfee et de l’entrée en sixième pour l’édition 2022 seront administrés le mercredi 22 juin et le jeudi 23 juin 2022 sur toute l’étendue du territoire national, en Gambie, et en Guinée Bissau. A cet effet, toutes les dispositions utiles sont déjà prises pour assurer un déroulement normal des opérations.
En partageant les statistiques, M. Diassé indique qu’« à la date du 20 juin 2022, le nombre total d’inscrits est de 296 395 dont 165 714 filles soit 55,90% du nombre total de candidats, contre 296 668 en 2021, soit un écart négatif léger de 273 ». L’ensemble des candidats sont répartis dans 1884 centres. « Ces données statistiques stabilisées et envoyées par les académies pourraient connaitre une évolution du fait du traitement tardif de certains dossiers liés à l’état civil de certains candidats », a-t-il aussi précisé.
28 candidats non ou mal voyants
Le Dexco note en poursuivant son mot que le ministère de l’Éducation nationale n’a pas lésiné sur les moyens pour relever le défi de l’organisation.
A titre indicatif, la phase d’administration des épreuves de la session de 2022 du Cfee et de l’entrée en sixième nécessite, en moyenne, l’utilisation de 9882 salles de classe et la mobilisation de 1884 chefs de centre ; 1884 adjoints aux chefs de centre ; 19 764 surveillants au moins, à raison de 2 par salles ; 9420 secrétaires à raison de 5 par centres.
Au niveau de la Dexco, les activités liées aux validations des inscriptions, à la stabilisation des statistiques, à la construction, la validation, le conditionnement, le choix, la reprographie, la sécurisation et la mise à disposition des épreuves ont été bouclées. Pour les 28 candidats non ou mal voyants, des dispositions particulières ont été prises pour adapter les épreuves. Nous avons également procédé au partage et à l’harmonisation du dispositif et du planning national des activités avec les inspecteurs d’académie.
LES PARENTS D’ÉLÈVES ALERTENT SUR LA SURVIE DE LSED
L’Association des parents d’élèves (Ape) du Lycée Scientifique d’Excellence de Diourbel (Lsed) est très inquiète par rapport au maintien de l’établissement dans l’excellence, voire sa survie
Après la circulation des informations relatives à des cas de maladies mentales chez les élèves du Lycée Scientifique d’Excellence de Diourbel (Lsed), l’association des parents d’élèves de cet établissement est sortie de sa réserve pour émettre quelques inquiétudes
L’Association des parents d’élèves (Ape) du Lycée Scientifique d’Excellence de Diourbel (Lsed) est très inquiète par rapport au maintien de l’établissement dans l’excellence, voire sa survie. Face à la presse samedi dernier, le président de l’association, Pr Modou Fall, a révélé que beaucoup de menaces planent sur cette école. «Cette année, en dehors des conditions matérielles défavorables, la grande menace qui pèse sur le Lsed est sans doute un fait inédit : le ministre de l’Enseignement supérieur a décidé que les élèves de Lsed les épreuves du baccalauréat à Diourbel, en regroupant tous les élèves de la série S1 dans un même jury où ils seront fortement majoritaires».
S’il se montre ainsi inquiet, c’est parce que les élèves ont toujours passé les épreuves du baccalauréat dans les académies de leurs lieux de résidence. «Notre pays est marqué depuis plusieurs années par un désamour des élèves pour les séries scientifiques. Les statistiques de l’Office du baccalauréat révèlent qu’en 2021, les candidats des séries scientifique et techniques représentaient à peine 1/6 de l’effectif total. C’est dans ce contexte que le président de la République a eu la flamboyante idée de créer au Sénégal un premier lycée scientifique d’Excellence mixte, qui a ouvert ses portes à Diourbel il y a 6 ans», indique Pr Modou Fall qui rappelle que l’établissement accueille d’excellents élèves sénégalais de la classe de 3ème, sélectionnés après un concours organisé par le ministère de l’Education Nationale, et ouvert aux meilleurs élèves uniquement. «Les pensionnaires sont en régime d’internat. Ces conditions expliquent certainement l’attractivité du concours d’entrée au Lsed. Certains élèves commencent à préparer ce concours dès la classe de 4ème, voire de 5ème. Les nouveaux admis et leurs parents s’attendent généralement à de merveilleuses conditions d’études, dans un environnement et un cadre de vie paradisiaques», affirme-t-il.
«LES PARENTS N’ONT JAMAIS ETE INFORMES DES CAS AVERES DE MALADIES MENTALES»
«L’Ape-Lsed n’a jamais été informée de cas avérés de maladies mentales nécessitant des séances de thérapie chez des psychiatres. Nous pensons que les propos vus dans la presse cette semaine reflètent davantage des appréhensions chez les potaches que des situations effectivement vécues. Toutefois, les aspects psycho-sociaux et médicaux doivent être pris à bras-le-corps», se désole-t-il avant de renseigner qu’ils ont été reçus par le ministre de l’Education nationale qui, selon lui, comprend leur désarroi. «Toutefois, nous sommes dans une impasse pour la question du baccalauréat», soulignent Pr Modou Fall et Cie qui n’excluent pas de descendre dans la rue, si la situation n’est pas réglée.
VIDEO
CE QUE TV5 AFRIQUE PEUT APPRENDRE DE LA RTS
Avec la révolution numérique, toutes les chaines de télévision peuvent être au même niveau que les grandes chaines de télévision du monde. La RTS1, par exemple a bien des expériences à offrir à la chaine francophone malgré ses moyens illimités
Lancée, il y a 30 ans à Dakar la chaine de télévision francophone à Dakar, TV5 Afrique est revenue à la maison, ce weekend, pour célébrer son trentième anniversaire. Occasion pour la RTS1 d’explorer de nouvelles possibilités de collaboration avec la chaine de télévision francophone.
Interrogé en marge du cocktail offert à cette occasion au grand théâtre, Racine Talla, le directeur général de la RTS1 salue la collaboration avec TV5 et parle de nouveaux projets en vue, notamment la coproduction , de série avec TV5 Afrique.
A cette fin, il explique qu'une équipe de la RTS1 s'est rendue en Côte d'Ivoire pour s’inspirer de l’expérience de la chaine publique ivoirienne RTI qui est très avancée en la matière avec la chaine francophone. Sur un autre plan, Racine Talla soutient que TV5 a aussi beaucoup apprendre de l’expérience de la RTS 1 qui est bien positionnée sur certaine pratique télévisuelles telles que les lives.
Pour mémoire, la chaine-mère TV5, créée en janvier 1984 par le ministère français des Affaires étrangère, est constituée par cinq chaînes de télévision publique francophones : les françaises TF1, Antenne 2, et FR3, la TSR suisse et la RTBF belge. En 1992, sous l’impulsion du président Abdou Diouf TV5 Afrique voit le jour et fait ses pas peu à peu avec aujourd'hui une équipe étoffée et très présente Afrique.
800 000 MALENTENDANTS RECENSÉS DANS LES ÉCOLES
La surdité demeure un problème de santé publique au Sénégal, dont les écoles comptent quelque 800.000 malentendants, alerte le Professeur Issa Cheikh Ndiaye, président de la Société sénégalaise d’ORL.
La surdité demeure un problème de santé publique au Sénégal, dont les écoles comptent quelque 800.000 malentendants, alerte le Professeur Issa Cheikh Ndiaye, président de la Société sénégalaise d’ORL.
‘’On n’a pas un programme de prise en charge de la surdité, mais nous avons eu à faire des dépistages dans les écoles pour avoir une idée de l’incidence de la surdité au Sénégal. Et lors de nos dernières activités dans les écoles, on a dénombré 800 mille malentendants. C’est un réel problème de santé publique’’, a-t-il indiqué.
Il a sonné cette alerte en rencontrant la presse en perspective du congrès conjoint qu’organisent l’African Society et la Société sénégalaise d’ORL, les 24 et 25 juin prochains, à l’université Cheikh-Anta-Diop (UCAD) de Dakar.
‘’La surdité, c’est un gros problème au Sénégal et elle nécessite une prise en charge. Et le congrès nous permettra de débattre sur ces différents problèmes avec plus de 300 spécialistes et universitaires venant d’Afrique et d’Europe’’, a ajouté le professeur Ndiaye.
Le Professeur Issa Cheikh Ndiaye indique que l’intérêt accordé à cette pathologie au Sénégal remonte à quelques années seulement. ‘’Et nous allons essayer de voir comment apporter à ces malentendants des soins adaptés à leurs maux’’, a-t-il déclaré.
‘’ Si c’est un élève, la maladie peut l’empêcher même de bien suivre ses études. Pour faire la chirurgie sur la surdité profonde, il faut débourser au moins 10 millions de FCFA’’ a-t-il précisé
Il a lancé un appel au ministère de la Santé afin qu’il aide les familles des sourds, rappelant que la surdité est ‘’un handicap (…) qu’on peut traiter’’.
Il a précisé que le Sénégal dispose d’une cinquantaine de médecins Orl. ‘’Même si ces spécialistes ne suffisent pas, il faut reconnaître quand même que beaucoup de régions aujourd’hui disposent d’un spécialiste’’.
Le congrès va débattre de quatre thèmes, dont les cancers ORL, les problèmes de la surdité, les urgences ORL.
‘’C’est le cancer de la gorge qui domine en ORL. Il y aura un symposium dédié spécialement au cancer de la gorge’’, a-t-il indiqué.
‘’ Il y a des études qui ont été faites, ici, au Sénégal et qui montrent qu’à peu près 27 % de l’ensemble des cancers sont des cancers de la gorge. Et ce cancer n’épargne même pas les enfants’’, a-t-il alerté.
VIDEO
IL Y A EU UNE DÉGRADATION DES MŒURS POLITIQUES DANS NOTRE PAYS
La démocratie, les libertés individuelles et collectives tiennent à cœur à Abdoulaye Bathily. Dans son livre, Passion de liberté, il a remonté l’histoire pour sortir l’historique de ces acquis
La démocratie, les libertés individuelles et collectives tiennent à cœur Professeur Abdoulaye Bathily. Dans son livre, Passion de liberté, il a remonté l’histoire pour sortir l’historique de ces acquis. Pour lui, il est inadmissible qu’au Sénégal, plus de quatre décennies après, qu’il soit difficile de tenir des réunions publiques. ’’ La loi 78 02 qui réglemente les manifestations. C’est à partir d’une lutte du Sudes, en 1976, qu’elle a été créée. C’était une lutte âpre pour que cette loi vienne donner un semblant de Droit. Mais on n’avait vu, dès le départ, qu’à chaque fois que l’on déposait une demande d’autorisation de manifestation, que ça soit au niveau politique ou syndicale, les gouverneurs ou préfets parvenaient toujours à restreindre nos libertés.
On n’a pas suffisamment de forces pour encadrer la manifestation. Mais ils ont toujours des forces pour la réprimer. Ou bien ils disent, sur leurs arrêtés, : ‘’ à la surexcitation des esprits, la réunion est interdite’’. Ou bien : ‘’à la suite des menaces réelles de trouble à l’ordre public ...’’. « Il y a eu une dégradation des mœurs politiques dans notre pays. Évidemment, ce n’est pas seulement le Sénégal. C’est presque tout le continent. Mais nous devons balayer d’abord devant notre porte. Il y a un ébranlement de la fibre morale des citoyens, parce que les gens ne donnent pas l’exemple. Pour qu’une société avance, il faut qu’elle accepte la critique, accepter de se remettre en cause. C’est de cela qu’il s’agit », a-t-il ajouté.
VIDEO
ABDOULAYE BATHILY SORT DU BOIS
Lutte pour la démocratie, liberté de manifester, combat de la jeunesse… L'ancien ministre regrette la situation qui prévaut dans le pays, après de longues années de lutte pour des élections libres, démocratiques et transparentes
L’ancien secrétaire général de la Ligue démocratique (LD) est revenu sur les fondements de la démocratie au Sénégal. Pr Abdoulaye Bathily regrette la situation qui prévaut dans le pays, après de longues années de lutte pour des élections libres, démocratiques et transparentes. L’historien qui revient sur la loi portant sur la liberté de manifester déplore la «dégradation des mœurs politiques» au Sénégal. Toutefois, il est d’avis que la jeunesse se battra avec «les armes et les moyens de son époque» pour la transformation du pays. Il s’exprimait samedi dernier, 18 juin 2022, en marge de la cérémonie de dédicace de son ouvrage intitulé «Passion de Liberté».
L’impasse politique qui s’accentue dans le pays, ne laisse pas indifférent l’ancien secrétaire général de la Ligue démocratique (LD). Présentant, avant-hier, samedi 18 juin 2022 au public, son livre intitulé «Passion de Liberté», Pr Abdoulaye Bathily dit regretter que le Sénégal en soit encore là, après des années de «sacrifices» qui ont permis «d’acquérir de nouveaux droits» mais aussi d’avoir des «élections libres, démocratiques et transparentes». «En 1983, le président de la Cour suprême a dit qu’on pouvait voter sans Carte d’identité, sans isoloir. Nous sommes des Sénégalais. Pourquoi avoir peur de dire qu’on va voter pour ? Non. Il fallait lutter pied-à-pied contre tout ça, jusqu’à l’alternance : première, deuxième. Mais la lutte ne s’arrête pas à l’alternance politique. Ça, c’est une étape. Passion de Liberté aussi. Audelà de l’alternance politique, il faut l’alternative c’est-à-dire la transformation qualitative de la société et nous n’y sommes pas encore. Les alternances se sont succédées ; mais c’est comme un travail de Sisyphe, la répétition des erreurs, des fautes et tout le monde admet», regrette Pr Abdoulaye Bathily.
L’ancien secrétaire général de la LD a également donné son avis sur la liberté de manifester au Sénégal. «Comment (comprendre) aujourd’hui, pour nous qui venons de si loin, difficilement de si loin, qu’il soit encore difficile de tenir une réunion ou une manifestation ?», s’est-il interrogé ? Non sans rappeler les fondements de son opinion. «La loi 78-02 qui règlemente les manifestations, c’est à partir de la lutte du Syndicat unique et démocratique des enseignants (SUDES) qui a été créé en 1976 parce que les partis politiques n’existaient pas. Il n’y avait que le PDS (Parti démocratique sénégalais). On ne pouvait même pas parler de réunion. Ça a été une lutte âpre pour que cette loi 78-02 vienne donner un semblant de droit. Mais on a vu, dès le départ, que chaque fois qu’on déposait une demande de manifestation, que ce soit, par la suite au niveau politique et au niveau syndical et autres, on dit oui le droit est là, mais toujours les préfets, les gouverneurs disent : on va restreindre ça. Pour quelle raison ? On n’a pas suffisamment de forces pour encadrer la manifestation ; mais on a suffisamment de forces pour la réprimer (…)», a dit Pr Abdoulaye Bathily.
L’historien qui dit avoir toujours milité pour «une démocratie apaisée», n’a pas manqué de se prononcer sur la corruption et les détournements de fonds. «A l’époque, quand on parlait de corruption, de détournements, c’est comme si Dieu nous regardait : vous n’avez rien vu encore. J’ai même été dans un gouvernement de majorité présidentielle, j’ai eu l’honnêteté de le dire avec mes collègues du Parti socialiste (PS), du PGS à l’époque dans le gouvernement. Rare était un ministre qu’on dira, il était millionnaire ou il avait une ou deux maisons. Ça n’existait presque pas ou on ne pouvait compter ça sur les bouts des doigts», a fait savoir l’historien.
«IL Y A UNE DEGRADATION DES MŒURS POLITIQUES AU SENEGAL»
Ce qui permet au professeur de dire qu’il y a, aujourd’hui, «une dégradation des mœurs politiques dans notre pays». «Ce n’est peut-être pas au Sénégal seulement parce que je voyage souvent sur le continent et je le vois ; mais il faut balayer devant sa porte. Il y a une dégradation des mœurs politiques, l’ébranlement de la fibre morale des citoyens parce que les dirigeants ne donnent pas l’exemple. Pour qu’une société avance, il faut qu’elle accepte la critique. Il faut qu’elle sache se remettre en cause. C’est de cela qu’il s’agit aujourd’hui», a-t-il soutenu. En ce sens, il considère son nouveau livre comme une «réflexion sur les problèmes de notre pays aujourd’hui, de l’Afrique d’aujourd’hui, dans le monde tel qu’il est».
«LA JEUNESSE SE BATTRA AVEC LES ARMES ET LES MOYENS DE SON EPOQUE»
Cependant, l’ancien Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en Afrique centrale affiche son optimisme quant à la transformation du Sénégal par la jeunesse. «Je ne suis jamais pessimiste. Une société se pose toujours des questions et elle en a la solution. Il n’y a que les naïfs ou les ignorants qui pensent que c’est leur tour, ils sont là et qu’ils peuvent s’imposer. Il y a des dynamiques sociales qui s’imposent toujours aux individus avec leur ambition. Le Sénégal se transformera. Cette jeunesse-là que je vois aujourd’hui, elle se battra avec les armes et les moyens de son époque, qui ne sont pas les armes et les moyens de notre époque. Ça aussi, nous devons avoir nous-mêmes l’humilité. Nous ne sommes pas plus héroïques que cette jeunesse. La jeunesse est un moment dans la vie. Les jeunes d’aujourd’hui seront les vieux de demain ; donc moi, c’est avec beaucoup d’optimisme que je vois l’avenir de ce continent parce que partout où je vais, ce bouillonnement même jusque dans les excès, il faut l’accepter parce que les excès aussi sont produits par ceux qui sont en face. La passion de liberté a pris chacun d’entre nous. C’est cette passion de liberté que je vois chez les jeunes d’aujourd’hui. Je les encourage à ça naturellement, avec humilité. Il faut améliorer les choses ; mais c’est par la lutte, comme disait Thomas Sankara, qu’on se libère. Ce n’est pas par la soumission qu’on se libère», a déclaré Pr Bathily.
«PASSION DE LIBERTE» OU LE REFUS DE LA SOUMISSION, DE L’INJUSTICE, LE COMBAT POUR LA LIBERTE...
Pr Abdoulaye Bathily indique que son nouveau livre, «Passion de Liberté», consiste à «apporter sa part d’expérience à la jeune génération». «Ma vie individuelle n’a pas en réalité d’intérêt si elle ne peut pas servir à la collectivité dans un sens ou dans un autre. Et, en tant qu’homme public, j’ai essayé dans ma vie d’apporter une contribution à l’évolution de notre société. Ma passion de liberté, j’ai essayé de la montrer à travers mon itinéraire, que ce soit face aux brimades, à l’école coranique, à l’école primaire, au Prytanée militaire, à l’université, dans l’Armée où nous étions conscrits de force, mais je n’ai jamais accepté tout cela comme une fatalité. L’homme doit toujours essayer de se surpasser. Ma passion de liberté, c’est le refus de la soumission. Ma passion de liberté, c’est le refus de l’injustice. Ma passion de liberté, c’est le combat pour la liberté des autres.
Ma passion de liberté, c’est pour tout un chacun l’amour de la patrie, de son pays, de notre continent, l’Afrique, passion de lutter pour la liberté de ce continent meurtri, ce continent soumis que nous devons avoir comme devoir de libérer de manière collective», a déclaré l’ancien Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en Afrique Centrale. Il a profité de l’occasion pour annoncer la sortie prochaine de ses deux ouvrages sur la crise au Mali et sur son expérience sur l’Afrique Centrale.