SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
26 avril 2025
Développement
LE XALAM2 REND HOMMAGE À AMADOU MAHTAR M'BOW À L'UNESCO
Les musiciens ont partagé des témoignages personnels sur l'influence profonde de l'ancien patron ministre dans leur parcours artistique. Son engagement pour la culture africaine et sa vision panafricaine restent des sources d'inspiration
Jeudi 14 novembre 2024, le siège de l'UNESCO à Paris a résonné des mélodies du mythique Xalam2. L'événement qui se déroulait au siège de l'UNESCO à Paris, célébrait la mémoire de feu Amadou Mahtar M'Bow, ancien Directeur Général de l'UNESCO et premier Africain à avoir dirigé une institution des Nations Unies.
Choisi pour la séquence musicale, le Xalam2 a saisi ce moment pour souligner l'impact profond de M'Bow sur la scène culturelle africaine et son influence durable sur les artistes du continent.
Taffa Cissé, percussionniste du groupe, a partagé un témoignage personnel rappelant avec fierté son passage par Mudra Afrique, la prestigieuse école sénégalaise d'excellence artistique, impulsée par le Président Léopold Sédar Senghor et soutenue par Amadou Mahtar M'Bow, et ayant façonné sa carrière et celle de nombreux artistes africains.
Taffa Cissé a également souligné l'engagement constant de M'Bow envers la culture africaine : "M'Bow a toujours été présent pour la culture africaine et les arts, permettant aux artistes de garder espoir de pouvoir continuer à transmettre le bagage culturel africain." Il a ajouté que l'approche multilingue de Xalam2, chantant dans diverses langues africaines, est en partie inspirée par la vision panafricaine de M'Bow.
"Amadou Mahtar M'Bow a contribué à nous ouvrir les yeux sur la culture, l'art, les identités culturelles, et sur l'idée d'une Afrique unie," a-t-il rajouté.
Cette prestation du Xalam2 à l'Unesco réaffirme le rôle essentiel des artistes dans la préservation de la mémoire collective et la célébration des figures qui ont façonné l'histoire du Sénégal et de l'Afrique. Elle souligne également l'importance continue des institutions culturelles dans le développement artistique du continent et la promotion d'une identité africaine unie et diverse.
"Amadou Mahtar M'Bow incarnait l'excellence africaine sur la scène internationale," dira plus tard Henri Guillabert originaire de Saint-Louis tout comme M'Bow. "Il a prouvé que l'Afrique pouvait briller aux plus hauts niveaux mondiaux. Son engagement pour la diversité culturelle et l'éducation a profondément marqué notre génération d'artistes et continue d'inspirer, nous l'espérons, les jeunes talents africains" selon Ibrahima Coundoul.
L'hommage musical du Xalam2 à M'Bow illustre parfaitement comment l'héritage d'un grand homme peut continuer à inspirer et à guider les artistes, même des décennies après son passage à l'Unesco, renforçant ainsi les liens entre la diplomatie culturelle, l'éducation et les arts vivants en Afrique.
LA GRANDE MUE DE L'ASSEMBLÉE NATIONALE
Les tractations s'intensifient pour la distribution des rôles clés, dans un contexte où l'inexpérience côtoie l'ambition réformatrice
La prochaine législature sénégalaise, la 15e du genre, s’annonce riche en défis et en tractations politiques. Alors que le nouveau gouvernement peine encore à asseoir ses réformes, l’Assemblée nationale s’apprête à jouer un rôle central. Après une victoire écrasante du jeune parti Pastef, de nombreuses interrogations subsistent quant aux figures clés qui dirigeront l’hémicycle et les groupes parlementaires. Les stratégies, les spéculations et les nominations futures occupent déjà le devant de la scène.
La majeure partie des élus de cette nouvelle législature sont des novices en matière parlementaire. Pour Pastef, cette victoire représente à la fois une consécration et un défi colossal. Le parti a remporté une majorité sans précédent, mais il devra maintenant transformer ce succès électoral en actions concrètes et crédibles au sein de l’Assemblée nationale.
Avant l’installation officielle prévue pour début décembre 2024, si aucun recours n’est déposé, les tractations internes battent leur plein pour structurer les futurs groupes parlementaires.
La question du leadership au sein de Pastef
Au sein de Pastef, le sujet du futur président de l’Assemblée nationale reste tabou. Les hauts dignitaires du parti évitent soigneusement toute déclaration publique, préférant régler ces questions en interne. Trois noms reviennent cependant avec insistance : Ayib Daffé, Amadou Ba et Ousmane Sonko.
Ancien président du groupe parlementaire de Pastef, Ayib Daffé est une figure respectée au sein du parti. Proche d’Ousmane Sonko, il a su faire preuve de loyauté et de ténacité, particulièrement durant les périodes de turbulences. Plusieurs voix s’élèvent pour qu’il devienne le prochain président de l’Assemblée nationale. Certains y voient un moyen d’éviter une dualité au sommet entre Ousmane Sonko, chef du gouvernement, et le président de l’Assemblée. Daffé lui-même reste discret, appelant à la prudence : ‘’Cette question doit être réglée en interne’’, souligne-t-il, rejetant les débats prématurés.
Pour les observateurs, proposer Sonko à la présidence de l’Assemblée nationale est une idée qui divise. Ses partisans y voient une manière d’affirmer son leadership. Mais cette option présente des risques de concentration du pouvoir et pourrait créer des frictions inutiles. De plus, Sonko semble plus destiné à consolider son rôle à la tête du gouvernement.
Un autre nom évoqué est celui d’Amadou Ba, connu pour son éloquence et sa maîtrise des questions parlementaires. Originaire de Thiès, il a remplacé Birame Souleye Diop après la démission de ce dernier pour cumul de fonctions. Respecté pour son verbe incisif et sa discipline, l’ancien mandataire de Diomaye représente une alternative crédible. Ses partisans estiment qu’il pourrait apporter une stabilité nécessaire face à une opposition déterminée à mettre le nouveau régime à l’épreuve.
L’opposition en quête de cohérence
La défaite de l’intercoalition de l’opposition a laissé des séquelles profondes. Certains leaders ont été pointés du doigt pour leur manque de préparation et de légitimité. Seule la coalition Takku Wallu semble en mesure de constituer un groupe parlementaire solide.
Cependant, des divisions internes persistent, notamment entre Jàmm ak Ñariñ et Sàmm sa Kaddu, deux coalitions qui peinent à surmonter les rancunes de la défaite électorale.
Par ailleurs, dans les tractations internes au sein de l’opposition, une question divise profondément les militants : la légitimité des leaders qui ont perdu leur base politique. Pour beaucoup, diriger un groupe parlementaire exige non seulement des compétences, mais aussi une solide implantation locale. Cette position est particulièrement visible au sein de Takku Wallu Sénégal où les débats font rage quant à la désignation des futurs responsables parlementaires.
Parmi les figures pressenties, Amadou Dawa Diallo apparaît comme un candidat incontournable. Président du Conseil départemental de Ranérou-Ferlo, il a réussi à maintenir son bastion lors des dernières élections législatives, remportant un large succès face à Pastef. Avec près de 8 289 voix contre 5 550 pour le parti au pouvoir, sa victoire témoigne d’une solide base électorale et d’une capacité à fédérer localement.
Contrairement à certains leaders de l’opposition qui peinent à justifier leur position en raison de défaites électorales, Amadou Dawa Diallo s’impose comme un symbole de résistance face à la razzia de Pastef. Ses partisans mettent en avant cette performance pour légitimer ses ambitions parlementaires, estimant que la présidence du groupe doit revenir à ceux qui ont su conserver la confiance des électeurs.
Toutefois, deux noms dominent les discussions au sein de l’opposition : Abdou Mbow et Aïssata Tall Sall.
Député depuis 12 ans, ancien vice-président de l’Assemblée et ex-président du groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar, Abdou Mbow est un candidat naturel. Sa connaissance approfondie des rouages parlementaires et sa ténacité en font un adversaire redoutable. Cependant, son manque de base politique pourrait limiter ses chances de diriger un groupe en reconstruction après la débâcle du 17 novembre 2024.
Avocate et ancienne ministre, Aïssata Tall Sall incarne une opposition dynamique. Connue pour sa force de proposition et son charisme, elle dispose d’une certaine légitimité. Toutefois, ses allers et retours entre le gouvernement et le Parlement suscitent des interrogations. Certains estiment qu’elle manque de constance, tandis que d’autres voient en elle la meilleure chance de revitaliser l’opposition.
Les listes et coalitions indépendantes : alliés potentiels ou non-alignés
Dans la configuration de la prochaine législature, l’Assemblée nationale verra émerger des groupes parlementaires potentiellement inédits. La question centrale reste celle des alliances stratégiques, des ralliements ou de la neutralité de certains partis. Si la majorité est sans conteste dominée par Pastef, les autres coalitions et listes indépendantes joueront un rôle clé dans l’équilibre des forces politiques.
Parmi les formations les plus en vue, plusieurs pourraient rejoindre l’opposition ou choisir une position médiane. Ces choix seront déterminants pour la dynamique de la 15e législature. Les différentes coalitions devront non seulement définir leur positionnement politique, mais aussi établir des stratégies claires pour maximiser leur influence parlementaire. La liste Dieul Lignou Mom, représentée par Tahirou Sarr, occupe une place particulière.
Bien que Sarr ait eu des différends avec Pastef dans le passé, sa proximité idéologique avec Ousmane Sonko reste manifeste. Son discours nationaliste et souverainiste trouve un écho dans les orientations politiques de Pastef, le plaçant ainsi dans une position ambivalente. S’il rejoint la majorité, ça ne sera pas une surprise. Il est quasi impossible de le voir rallier le camp de l’opposition, notamment Takku Wallu Sénégal, selon plusieurs observateurs. Toutefois, il peut choisir d’être un non-alignée.
Un scénario plus plausible pour Thierno Alassane Sall de la coalition Senegaal Kese. Il peut continuer dans sa logique de non-inscrit. L’ancien ministre est connu pour son indépendance farouche et son ambition de se démarquer des blocs traditionnels. Une telle position lui permettrait de peser sur des débats spécifiques sans s’engager dans une logique d’opposition systématique.
Une posture qui n’est pas le cas de Birima Mangara, à la tête du Pôle alternative 3e voix. Ancien ministre, il jouit d’une réputation de pragmatisme. Sa coalition pourrait opter pour une ligne indépendante, tout en collaborant ponctuellement avec l’opposition sur des questions d’intérêt national.
And Koluté Nguir Sénégal (AKS) avec Abdou Karim Sall semble plus proche aussi de l’opposition, car il est issu des flancs de BBY. Moustapha Diop de la coalition Farlu pourrait également suivre une trajectoire similaire.
Cependant, Maguette Sène et Adama Diallo, représentants de la coalition Andu Nawlé et la Marche des territoires, ont une assise électorale locale forte. Leur stratégie pourrait viser à défendre les intérêts territoriaux, ce qui les place dans une dynamique d’alliance flexible. Leur ralliement à l’opposition n’est pas exclu, mais leur priorité restera la défense des dossiers régionaux. De même qu’And Bessal Sénégal d’Abdoulaye Sylla.
La 15e législature s’annonce donc comme un tournant décisif. Pour Pastef, il s’agira de prouver sa capacité à gouverner et à fédérer, après des années passées dans l’opposition. Le choix du président de l’Assemblée nationale et des chefs de groupe parlementaire sera déterminant.
L’opposition, de son côté, doit surmonter ses divisions pour offrir une alternative crédible.
Dans ce contexte tendu, le Sénégal s’apprête à vivre une nouvelle phase politique où chaque décision, chaque nomination aura des répercussions majeures sur l’avenir du pays.
MACKY SALL FACE À SA PREMIÈRE DÉFAITE ÉLECTORALE
"Il a perdu des deux côtés". Cette sentence d'un de ses proches résume la déroute de l'ex-président aux législatives. Non seulement sa coalition s'est effondrée, mais l'ancien chef d'État a aussi sacrifié une prometteuse carrière internationale
(SenePlus) - Une page de l'histoire politique sénégalaise s'est tournée ce 17 novembre 2024. L'ancien président Macky Sall, figure dominante de la scène politique depuis plus de deux décennies, a connu sa première défaite électorale lors des législatives, marquant un tournant dans sa carrière jusqu'alors jalonnée de succès.
Fait remarquable, l'ancien chef d'État a rapidement reconnu sa défaite face à la coalition Pastef. "Je voudrais, en mon nom personnel et en celui des leaders et membres de la coalition Takku Wallu Sénégal, féliciter la coalition Pastef pour sa victoire", a-t-il déclaré sur le réseau social X dès le lendemain du scrutin, comme le rapporte Jeune Afrique (JA).
La déroute est particulièrement significative. La coalition Takku Wallu Sénégal n'a conservé qu'une seule zone d'influence : le Fouta Toro, comprenant les départements de Goudiry, Kanel, Matam et Ranérou Ferlo. Plus symbolique encore, Macky Sall a perdu son fief historique de Fatick, ville dont il fut maire de 2002 à 2008 sous les couleurs du PDS, puis de 2009 à 2012 sous sa propre bannière.
Cette défaite intervient dans un contexte particulier. Selon un proche de l'ancien président cité par Jeune Afrique, "J'ai été surpris que Macky Sall soit candidat lors de ces législatives, surtout par rapport à la carrière à l'international qui s'offrait à lui." En effet, l'ancien président avait renoncé à son poste d'envoyé spécial du Pacte de Paris pour les peuples et la planète (4P), une opportunité offerte par Emmanuel Macron, pour se lancer dans cette bataille électorale.
Le score final est sans appel : l'Alliance pour la République (APR) de Macky Sall et le PDS ne totalisent que 16 sièges sur 165, un résultat dérisoire pour deux formations qui ont dominé l'Assemblée nationale pendant vingt-trois ans. Comme l'observe ce proche de l'ancien président cité par plus haut : "J'aurais préféré qu'il reste indemne de toute défaite, mais il a voulu sauver son parti coûte que coûte. À l'arrivée, il a perdu des deux côtés."
Cette défaite marque un tournant historique pour celui qui avait connu une série ininterrompue de victoires depuis 2000, d'abord aux côtés d'Abdoulaye Wade, puis en son nom propre avec son élection à la présidence en 2012 et sa réélection en 2019. Elle signe également la fin d'une époque politique au Sénégal, où les forces du Pastef, sous la direction du Premier ministre Ousmane Sonko et du président Bassirou Diomaye Faye, s'imposent désormais comme la nouvelle force dominante du pays.
LE PIÈGE DU PLÉBISCITE
Pour Jean-Baptiste Placca, le Pastef qui s'est construit sur la critique du pouvoir précédent ne peut désormais plus se permettre d'invoquer l'héritage difficile pour justifier ses lenteurs. Pour les nouveaux maîtres de Dakar, l'horloge tourne déjà
(SenePlus) - L'écrasante victoire du Pastef aux législatives du 17 novembre, couronnant celle de mars à la présidentielle, pourrait paradoxalement devenir le plus grand défi du duo Bassirou Diomaye Faye - Ousmane Sonko. C'est l'analyse développée par Jean-Baptiste Placca dans son éditorial sur RFI ce samedi 23 novembre 2024, où il dessine les contours d'une équation politique complexe pour les nouveaux maîtres de Dakar.
Le plébiscite populaire, manifesté d'abord par l'élection de Bassirou Diomaye Faye à la présidentielle avec plus de 54% des voix, puis confirmé par la majorité écrasante obtenue aux législatives, témoigne d'une confiance sans précédent. "Le peuple sénégalais désire ardemment confier son destin à cette équipe nouvelle", note l'éditorialiste, soulignant que "contrairement à ce que l'on observe dans de plus en plus de démocraties, les électeurs ne se sont pas, ici, servi de leur bulletin de vote comme d'un lance-pierre pour régler des comptes ou se venger."
Cependant, cette confiance massive pourrait se transformer en piège redoutable. Jean-Baptiste Placca met en garde contre les attentes pressantes de l'électorat de base du Pastef : "Ils ne vont peut-être pas pouvoir patienter longtemps, sous prétexte que le passif hérité du président Macky Sall serait lourd." Une situation d'autant plus délicate que le parti au pouvoir s'est lui-même construit sur la critique des "insuffisances réelles ou supposées du pouvoir de Macky Sall."
L'histoire politique sénégalaise offre d'ailleurs un schéma récurrent que l'éditorialiste détaille avec précision : "Abdoulaye Wade l'a été pour Abdou Diouf quand celui-ci n'était pas rallié, au gouvernement. Abdoulaye Wade a eu les siens, plutôt des dissidents issus du PDS, son propre parti, tel Idrissa Seck ou Macky Sall [...] Ousmane Sonko aura été, pour Macky Sall, ce que Wade fut pour Diouf."
Le risque d'une impopularité croissante n'est pas à écarter, selon l'analyse de Jean-Baptiste Placca. "Une si écrasante majorité à l'Assemblée nationale peut s'avérer une source d'angoisse", prévient-il, notamment face à des populations qui pourraient "s'agacer des allusions aux difficultés héritées du prédécesseur, trop souvent servies [...] comme justification à la lenteur des solutions à leurs propres difficultés."
Le défi est d'autant plus grand que le Pastef, "arrivé en dernier sur l'échiquier politique", a réussi à éclipser les formations traditionnelles en capitalisant sur les frustrations populaires. Cette stratégie pourrait aujourd'hui se retourner contre lui, le parti ne pouvant "décemment, appeler aujourd'hui les Sénégalais à se montrer raisonnables, ou à modérer leurs exigences pressantes."
L'avertissement de l'éditorialiste est clair : "À moins que le Sénégal ne devienne en quelques années le paradis terrestre dont rêvent certains, il n'est pas exclu, passée la lune de miel, que surgisse une génération spontanée d'opposants virulents au Pastef." Une perspective qui pourrait amener Ousmane Sonko à "méditer sur les insomnies qu'il donnait naguère à Macky Sall."
MUṬIKKAPPAṬĀTA : QUAND L'ART EXPLORE LES HÉRITAGES MULTIPLES
Entre Bordeaux, l'Inde et la Guadeloupe, Nathalie Vairac tisse une toile mémorielle fascinante à travers son exposition. Cette artiste plurielle dévoile à RAW Material Company les fragments intimes d'une histoire familiale transcontinentale
(SenePlus) - RAW Material Company présente, depuis le 10 novembre 2024 jusqu'au 13 janvier 2025, l'exposition MUṬIKKAPPAṬĀTA de Nathalie Vairac, une plongée au cœur des mémoires familiales et de la transmission culturelle.
L'exposition, qui s'inscrit dans le cadre de la 13e édition de #Partcours et du OFF de la 15ème Dak'Art Biennale, propose une exploration sensible des héritages multiples à travers le regard d'une artiste aux racines indo-guadeloupéennes. Née à Bordeaux et installée à Dakar, Nathalie Vairac interroge dans ce projet la manière dont les mémoires visibles et invisibles traversent le temps et les océans.
Comédienne et directrice artistique reconnue, Nathalie Vairac a collaboré pendant 20 ans avec des figures majeures du théâtre comme Philippe Adrien et Sotigui Kouyaté. Son parcours d'interprète, jalonné de succès, l'a menée de la tragédie grecque aux œuvres contemporaines, lui valant notamment le Saana Award de la meilleure actrice au Kenya en 2014. Plus récemment, elle s'est illustrée dans le film "Sira" d'Apolline Traoré, distingué à la Berlinale et au Fespaco 2023.
RAW Material Company enrichit l'exposition d'une série de programmes publics en trois temps : une lecture-performance sur l'ancrage le 29 novembre, une conversation féminine autour de la transmission épigénétique le 30 novembre, et une réflexion méditative sur les façons d'être au monde le 10 janvier 2025.
Cette exposition s'inscrit dans la mission de RAW Material Company, centre dakarois dédié à l'art, au savoir et à la société. L'institution, fondée et dirigée par Koyo Kouoh, œuvre à la promotion de la créativité artistique et intellectuelle en Afrique à travers une approche transdisciplinaire.
par Thierno M. Sow
VIDEO
SÉNÉGAL - UNION EUROPÉENNE, LA PÊCHE DE LA DISCORDE
400 mille tonnes de poissons contre une aumône de 1,7 million d'euros. Pendant ce temps, la ménagère sénégalaise doit débourser 15€ pour un simple kilo de Thiof. Des licences et Accords de Pillages Économiques (APE)
Les accords de pêche ont pris fin dimanche 17 novembre, jour d'une victoire éclatante de Pastef et d’Ousmane Sonko aux législatives. Selon l'ambassadeur de l'UE à Dakar Jean Marc Pisani, l'Europe nous gratifie d'une pitance, qui ne vaut pas un maravédis, de 1,7 million d'euros pour extraire 400 mille tonnes de poissons par an aux larges de nos côtes. Celà revient à 4€ (-3000 FCFA) la tonne, sans distinction de l'emprise qualitative sur les ressources halieutiques.
Or, pour un seul repas, la ménagère doit débourser 15€ le kilo d'un poisson tel que le Mérou (Thiof). Il est temps de nommer ces pratiques de braconnage frelaté de juridisme pour ce quelles sont, c'est-à-dire, des licences et Accords de Pillages Économiques (APE).
Rappelez-vous de cet extrait [2] d'anthologie du film "Guelwar" (1992), réalisé par le génie Ousmane Sembène, dans lequel le pétulant acteur Thierno Ndiaye "Doss" y dresse un portrait au vitriol de la mendicité d'État et de l'incurie des politiciens d'alors.
Pour votre gouverne, non seulement la pêche peut rapporter au Sénégal plus que le pétrole (-1,8 milliard de dollars USD), mais rien que la contribution de la diaspora y représente +11% du PIB, soit deux milliards de dollars USD par an. Plus globalement, la diaspora rapporte le triple de l'Aide Publique au Développement (APD) - 223.7 milliards en 2023, avec une projection de 777 milliards de dollars en 2024, soit une augmentation annuelle de +5% par rapport à 2023 (669 milliards - Banque Mondiale).
Par conséquent, il faut, réviser tous les accords mais surtout, opérer une catharsis (i) et exécuter des mesures conservatoires avec effet immédiat (ii), ainsi que des pénalités rétroactives (iii) sur l'ensemble du préjudice irréversible ! S'ils ne sont pas contents, ils n'ont qu'à aller voir ailleurs. Comme le disent nos parents Lébou : "Kamassi Méré; Maa Ngagn".
L'avocat dénonce une instrumentalisation de la justice contre son client, interpellé vendredi matin. Le crime de ce dernier ? Avoir rappelé les contradictions de Sonko. "La seule charge retenue contre lui est d'avoir insulté les électeurs de Pastef"
Me Amadou Sall n'y est pas allé par quatre chemins pour qualifier la garde à vue de Moustapha Diakhaté à la division de la cybercriminalité. "C'est une prise d'otage avec demande de rançon, et la rançon, c'est de l'obliger à fermer sa bouche", a déclaré l'avocat vendredi, à la sortie des locaux de la police.
Selon Me Sall, son client a été entendu depuis 11h du matin sur son analyse des résultats des élections législatives, notamment ses critiques envers Ousmane Sonko. Moustapha Diakhaté avait pointé du doigt ce qu'il qualifiait "d'arnaque", évoquant les revirements du Premier ministre sur plusieurs affaires.
L'avocat révèle que son client s'est dit convaincu que "c'est Ousmane Sonko en personne qui a actionné une police d'opinion pour porter atteinte à sa liberté". Une situation que Me Sall juge "inacceptable dans un pays comme le Sénégal", rappelant que "le Sénégal est un pays de liberté, de tolérance et de confrontation démocratique des idées".
La programmation de cette garde à vue un vendredi n'est pas anodine selon l'avocat, qui y voit une manœuvre pour faire taire son client pendant tout le week-end. "Quand on le garde à vue le vendredi, c'est pour le garder jusqu'à dimanche pour qu'il ne commente pas ces élections", affirme-t-il.
Me Sall a également souligné que Moustapha Diakhaté, qui se définit comme un "orfèvre de la citoyenneté", était préparé à cette éventualité. "Il a dit à sa famille, à son épouse, à ses enfants qu'il se peut qu'il ne revienne pas", a rapporté l'avocat, concluant que la seule charge retenue serait d'avoir "insulté les électeurs de Pastef ", ce qu'il conteste formellement.
COP 29, LES PLÉNIÈRES PROLONGÉES JUSQU’À SAMEDI
Les parties ont négocié durant deux semaines pour un nouvel objectif collectif quantifié (NCQG), un objectif de financement climatique plus ambitieux, transparent et prévisible qui répond aux besoins des pays en développement en matière d’atténuation.
Les plénières de clôture de la 29e conférence des Parties de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) se tiendront samedi dans la Zone bleue du stade olympique de Bakou, annonce un communiqué de la présidence de la COP 29.
Lancée le 11 novembre, la COP 29, axée cette année sur le ”Nouvel objectif quantitatif collectif sur le financement climatique” (NCQG), a officiellement pris fin ce vendredi sans un texte consensuel final chiffré.
‘’La présidence de la COP 29 mène des consultations larges et inclusives au cours de la nuit, avant de publier les textes finaux samedi’’, renseigne le texte dont l’APS a obtenu une copie.
‘’Les Parties disposeront de suffisamment de temps pour examiner les textes finaux avant les plénières de clôture’’, précise la même source.
Elle invite par ailleurs, les points focaux des groupes et des parties à ”rester disponibles et joignables” pour des consultations ultérieures.
Les parties ont négocié durant deux semaines pour un nouvel objectif collectif quantifié (NCQG), un objectif de financement climatique plus ambitieux, transparent et prévisible qui répond mieux aux besoins des pays en développement en matière d’atténuation, d’adaptation et de pertes et dommages.
La COP 29, est la dernière COP avant l’échéance de février 2025 pour mettre à jour les contributions déterminées au niveau national, créant ainsi une dynamique en faveur d’engagements nationaux ambitieux. Il est essentiel que ces contributions déterminées reflètent les résultats du bilan mondial adopté lors de la COP 28, notamment la décision historique de se débarrasser des combustibles fossiles.
Bakou représente également une occasion cruciale d’accélérer l’action mondiale d’adaptation, car les parties évalueront les progrès des processus des Plans nationaux d’adaptation (PNA) des pays et identifieront la voie à suivre en mettant l’accent sur la mise en œuvre et le soutien nécessaire.
Les négociateurs ont réexaminé à la COP 29 l’article 6 de l’Accord de Paris, visant à établir des règles plus strictes dans les échanges mondiaux de droits d’émission.
LA LEÇON DE DAKAR À L'AES
François Soudan oppose le panafricanisme authentique du Pastef au "néo-souverainisme belliqueux" des juntes. Pour le directeur de Jeune Afrique, le triomphe de Sonko-Faye démontre l'inanité des discours anti-démocratiques
(SenePlus) - Dans une analyse pour Jeune Afrique (JA), François Soudan décortique la signification du triomphe électoral du Pastef au Sénégal. Pour le directeur de la rédaction, cette victoire démocratique constitue un désaveu cinglant pour les régimes militaires de la région qui prétendent que les élections ne sont pas adaptées au continent africain.
"Contrairement aux militaires de Bamako, Niamey ou Ouagadougou, leur adhésion aux thèses panafricanistes ne relève pas de l'habillage opportuniste post-coup d'État", souligne François Soudan à propos des leaders du Pastef. Il rappelle que leur engagement a "été le carburant de luttes menées depuis des années au risque de leur liberté, avant de les conduire au pouvoir de la façon la plus difficile et la plus démocratique qui soit : portés par le suffrage populaire."
Le journaliste pointe le contraste saisissant avec les juntes de l'Alliance des États du Sahel qui, selon lui, "détournent à leur profit des notions et des convictions que nul ne leur connaissait auparavant, pour annihiler toute perspective électorale au nom d'un pseudo-culturalisme africain."
Pragmatisme versus populisme martial
L'éditorialiste met en lumière le pragmatisme du Pastef qui, malgré "une dose de populisme", comprend que les "immenses attentes soulevées par leur victoire seront impossibles à combler [...] sans le maintien d'une coopération équanime avec l'Europe." Une approche qui tranche avec ce qu'il qualifie de "néo-souverainisme belliqueux et communautariste" des juntes, caractérisé par un "culte viriliste de l'homme fort galonné" et "l'identification d'un bouc émissaire érigé en ennemi absolu : la France."
François Soudan dénonce particulièrement le rôle d'un "écosystème d'influenceurs en pâmoison" qui fait croire aux diasporas "qu'en soutenant le trio Goïta-Traoré-Tiani, elles rejouent les grands combats du siècle dernier contre le colonialisme et la ségrégation raciale."
Le directeur de la rédaction de JA souligne que "tant au Sénégal qu'au Mali, au Burkina Faso et au Niger, une grande partie de la jeunesse vit sa condition sur le mode d'un embargo décrété contre son avenir." Face à ce désarroi, il oppose deux réponses radicalement différentes : celle du Pastef qui "mise sur l'intelligence collective" et sur un "panafricanisme historique dont les trois piliers sont la démocratie, les droits humains et la justice pour tous", et celle des juntes qui propagent une "version toxique et frelatée" du panafricanisme, selon les termes d'Achille Mbembe qu'il cite.
Un nouveau leadership régional en perspective
Pour François Soudan, cette victoire démocratique représente "une bonne nouvelle pour une Cedeao en plein désarroi, au sein de laquelle le Sénégal est désormais en mesure d'assurer une forme de leadership politique débarrassé de tout soupçon d'influence extérieure." Il conclut son analyse par une comparaison cinglante, affirmant que les putschistes du Sahel sont "aux pères fondateurs du panafricanisme ce que les califes furent au Prophète : de pâles et parfois factices copies."
par l'éditorialiste de seneplus, tidiane sow
UNE BELLE CAMPAGNE
EXCLUSIF SENEPLUS - Pendant quelques temps, on espère entendre le silence de ceux que l’opinion n’écoute pas. Éternels opposants au Projet qu’ils sont, ils n’auront de cesse de vouloir revenir à l’ancien monde. Au Pastef de rendre ce retour impossible
Les élections sont terminées. Pastef a gagné haut la main cette dernière épreuve. Pendant quelques temps, on espère entendre le silence de ceux que l’opinion n’écoute pas.
Le président a fixé le cap : un redressement, une accélération et un calendrier d’abord quinquennal, ensuite décennal et enfin générationnel. Il fait le pari du temps long pour changer définitivement la trajectoire de ce pays. C’est cela, la rupture. Ceux qui parlaient d’attentisme, d’incertitude dans la direction à suivre sont à présent édifiés.
Après cette victoire éclatante qui ne souffre d’aucune contestation, un grand pas vers la réalisation des objectifs si chers au parti et au président de la République est enfin accompli. Le gouvernement a enfin les coudées franches pour dérouler l’Agenda Sénégal 2050 dont la finalité est d’atteindre la souveraineté dans tous ses aspects.
Le Premier ministre Ousmane Sonko a une conscience aiguë de la difficulté des situations que le pays traverse. Nous devrions tous accompagner cette acuité intellectuelle pour résoudre nos problèmes. Je suis surpris d’entendre çà et là, des opposants dont l’objectif électoral était pourtant de résoudre les problèmes des citoyens, dire que le Pastef ayant tout raflé, il lui revient la lourde tâche d’agir et d’aplanir les difficultés. Le but du jeu n’est pas d’observer, du bord du chemin, les autres travailler, mais de venir apporter soi-même sa pierre à l’édifice. Le pays ne se fera pas par les uns sans les autres, mais avec le concours de tous. Le temps des uns contre les autres est passé. Le peuple a définitivement tranché.
La campagne de Pastef fut belle. Une campagne belle est celle qui conduit à un succès. Ce fut le cas. Tout son long, son président Sonko fut pédagogue ; avec son bâton de pèlerin, il parcourut l’ensemble du pays expliquant patiemment la méthode. L’originalité de sa campagne explique en grande partie son succès. Il fut retentissant !
Hier puissant, Macky aura beaucoup perdu dans cette épreuve. Sa descente aux enfers se poursuit inexorablement. Son humiliation ne s’arrêtera pas là. Elle se poursuivra jusqu’à ce qu’il assiste de son vivant à la prise du dernier bastion du Fouta. Comme Alexandre qui pleura, non pas de voir Achille dans le tombeau, mais de se voir lui-même si peu connu dans le monde en comparaison d’Achille. Macky, Barthélémy, et consorts vivront le reste de leurs jours souffrant des vivats célébrant la renommée d’Ousmane Sonko.
Cette victoire, pour large qu’elle soit, ne voudra surtout pas dire que les adversaires auront compris le message du peuple. Non, comme toujours ils capitulent mais ne se convertissent pas. Éternels opposants au Projet qu’ils sont, ils se rebifferont et n’auront de cesse de vouloir revenir à l’ancien monde. Au Pastef de rendre ce retour impossible.
Amadou Ba sait maintenant ce qu’il représente. Une grosse certitude est, ce qui doit lui mettre du baume au cœur, sa victoire sur son vieux rival ADD dans le fief de ce dernier, le département de Podor. Mais, comme son acolyte Macky, il poursuit sa pente en …descendant. Leur déclin commun pathétique et sans fin semble inéluctable. Malgré la conquête de Podor, Amadou Bâ doit avoir le triomphe modeste. Ses mirifiques 35% de la présidentielle dont il se gargarisait et pensait être le dépositaire ont fondu comme neige au soleil. Il se retrouve encalminé dans les eaux troubles qui correspondent plus à ce qu’il vaut. Comme à l’accoutumée, il perd dans son propre bureau de vote. Il est difficile de prétendre diriger un pays quand on n’arrive pas à gagner son propre bureau de vote ! Il partage cette prouesse avec Barthelemy Diaz dont visiblement l’ambition dépasse de loin la représentativité. Leur prétendue intelligence de nouer des inter-coalitions dans certains départements, Amadou s’effaçant au profit de Barthélémy dans Dakar, les aura plus perdus qu’autre chose. Avec cette fuite en avant, ils ont rendu leur objectif plus illisible dans cette campagne.
Ce qui a marché pour Sonko – les inter-coalitions de Yeewi Askan Wi – ne marche pas forcément pour les autres. Il rappelle un peu les Chinois, adeptes de la pâle reproduction copiant les armes à feu, mais ignorant tout du principe de la percussion !
Et Barthélémy qui ne cessait de fanfaronner devant les écrans, se traitant de « ndaanan », poussant le bouchon jusqu’à dire que sa défaite était impossible tant c’était lui (sic), a été laminé dans la capitale. Ses habitants lui ont montré qui il était - c’est-à-dire rien! Les Dakarois sont visiblement plus intelligents qu’il ne le croit. Son esprit sommaire – ma femme est américaine, l’ambassade des États-Unis abrite des marines – et ses airs fonceur et baroudeur – je suis au balcon, holster bien en vue - ne les ont nullement impressionnés. Lui aussi son avenir s’assombrit. Il aura emporté dans sa chute le pauvre Khalifa toujours dans les mauvais coups, car ne prenant jamais son destin en main.
Et au Nord, Farba N. de distribuer de l’argent pour garder auprès de lui une population démunie et loyale. Là-bas, la politique se fait avec de l’argent, comme partout ailleurs, à la différence notoire que les « Sénégalais des villes » prennent l’argent et votent comme ils veulent alors que les « Sénégalais des champs » prennent l’argent et votent selon les prescriptions du donneur d’argent. Dans le Fouta rural, les comportements collectifs sont simples à reproduire. On repère les personnages influents dans le groupe et on achète leurs votes. Ce faisant, on achète le vote de la totalité du groupe. L’isoloir n’y change rien. Sonko leur aura pourtant gratifié de deux visites en l’espace de deux mois : un « set settal » en septembre et une caravane haut en couleurs en novembre avec en apothéose un grand rassemblement au stade de Matam. Il leur a promis de changer le paysage miséreux de leur vie en offrant des emplois à la jeunesse de cette région. Cela n’a pas suffi.
La dernière semaine de campagne fut une folle semaine de confrontation et d’acrimonie entre Sonko et Barth. Ce dernier essayant par tous les moyens de ravir la vedette d’opposant notoire d’Ousmane Sonko à Amadou Ba et à Bougane Guèye Dany tous deux, forts impétueux à l’ouverture de la campagne. Barthélémy aura en partie réussi son opération, Amadou Ba devenant de plus en plus inaudible chemin faisant et, Bougane recouvrant plus de raison après ses quelques jours de prison bien sentis. Avec le maire de Dakar, les échanges furent secs, les mots roboratifs et les menaces fusèrent. Il réussit même à faire sortir le président du Pastef de ses gongs pendant quelques instants.
Les trahisons dont fut victime Ousmane Sonko par la plupart des personnalités qu’il avait lui-même fabriquées, ne générèrent point de ressentiments en lui qui eurent été légitimes. Il prit juste la décision d’aller seul sous la bannière Pastef aux élections, après avoir surement ressassé cette phrase de Mark Twain : « Si vous ramassez un chien affamé et que vous lui donnez à manger et que vous le soignez, il ne vous mordra pas. C’est la principale différence entre un chien et un homme ».
D’autres coalitions fleurirent avec comme seul critère une sourde haine contre Ousmane Sonko. Rien n’y fit, ni les tambouilles politiciennes, ni les débauchages individuels, ni les ententes contre nature et réunions WhatsApp, ne donnèrent les résultats escomptés. Le Pastef les écrasa presque partout sur le territoire. Son triomphe fut total.
Les temps ont bien changé. Celui qu’on qualifiait, naguère de technocrate solitaire à l’Assemblée nationale en 2017 a bien grandi. Ousmane Sonko est devenu une bête politique hors normes. Il se trouve aujourd’hui à la tête de quelques 130 députés sur les 165 que compte l’hémicycle. Que de chemin parcouru ! Il lui reste à savoir que les moyens qui ont permis de gagner ne sont pas forcément ceux indispensables pour gouverner. Il faudra se changer soi-même pour résoudre les problèmes collectifs qui se posent. Et ça, Il saura faire !
Dr Tidiane Sow est Coach en Communication politique.