SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
29 avril 2025
Diaspora
par Thierno Alassane Sall
PASTEF OPTE POUR LA MAGOUILLE
Le Bureau de l’Assemblée, agissant exclusivement dans l’intérêt de Pastef, vient d’annoncer aux Sénégalais que les crimes commis entre 2021 et 2024 ne seront pas jugés parce que cela coûterait trop cher à l’État du Sénégal
Je viens d’apprendre que le Bureau de l’Assemblée nationale a déclaré irrecevable notre proposition de loi portant abrogation de l’amnistie de 2024, au motif que son adoption aurait un impact budgétaire. Pastef s’agrippe au « coût financier » pour refuser que justice soit rendue et que toute la lumière soit faite.
D’emblée, dans leur précipitation à s’engouffrer dans cette forfaiture, les députés de Pastef membres du bureau ont littéralement violé la procédure législative prévue à l’article 60 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Selon cette disposition, après réception des projets et propositions de loi, le président de l’Assemblée nationale doit en donner connaissance à l’Assemblée, qui en constate le dépôt. Les Sénégalais peuvent eux-mêmes constater que ma proposition de loi n’a jamais été présentée devant l’Assemblée nationale. Le président de cette institution, dans une posture politicienne, a choisi de suivre une procédure qui lui est propre, en violant la loi pour satisfaire des intérêts purement partisans.
S’agissant de la déclaration d’irrecevabilité de ma proposition de loi abrogeant la loi d’amnistie, le régime Pastef s’inscrit une fois de plus dans une logique de banditisme d’État. Pour justifier cette décision, les députés de Pastef invoquent l’article 82, alinéa 2 de la Constitution, qui dispose que : « Les propositions et amendements formulés par les députés ne sont pas recevables lorsque leur adoption aurait pour conséquence, soit la diminution des ressources publiques, soit la création ou l’aggravation d’une charge publique, à moins que ces propositions ou amendements ne soient assortis de propositions de recettes compensatrices. »
Le Bureau de l’Assemblée nationale, agissant exclusivement dans l’intérêt de Pastef, vient donc d’annoncer aux Sénégalais que les crimes odieux commis dans notre pays entre 2021 et 2024 ne seront pas jugés parce que cela coûterait trop cher à l’État du Sénégal. C’est là l’usage le plus absurde du principe d’irrecevabilité financière jamais vu. Une absurdité comparable à celle qui consisterait à opposer ce même principe à une proposition de loi abrogeant la peine de mort, sous prétexte que l’incarcération des condamnés coûterait plus cher à l’État que leur exécution.
Le régime Pastef est tellement prévisible que nous savions qu’il s’accrocherait aux motifs d’irrecevabilité pour refuser l’abrogation de la loi d’amnistie. C’est pourquoi nous avions accompagné notre proposition de loi d’une note sur l’irrecevabilité financière, comme en atteste la lettre de transmission visée par le Secrétariat de l’Assemblée nationale. Dans cette note, nous rappelions que l’abrogation de l’amnistie ne diminuerait en rien les ressources publiques et n’entraînerait ni création ni aggravation d’une charge publique. Le Bureau de l’Assemblée nationale, verrouillé par Pastef, semble ignorer le sens même de cette disposition.
L’adoption de l’abrogation de l’amnistie n’aurait qu’une seule conséquence : la possibilité de juger les faits visés devant les juridictions sénégalaises. Nous avons soutenu qu’il n’y aurait aucune incidence financière majeure, car le Sénégal dispose déjà d’un budget dédié au bon fonctionnement de la justice. Et même si une incidence budgétaire existait, rien ne saurait justifier que la lumière ne soit pas faite sur ces crimes qui ont endeuillé notre pays.
Après leur agitation flagrante à la suite du dépôt de notre proposition de loi, le régime Pastef vient donc de confirmer aux Sénégalais qu’il refuse catégoriquement l’abrogation totale de la loi d’amnistie. Pastef/Jaay Doole opte donc, officiellement, pour la magouille et l’injustice, au vu et au su de tous.
Nous vous donnons rendez-vous ce jeudi lors d’une conférence de presse, pour de nouvelles révélations.
OUMOU WANE, NOUVELLE AMBASSADRICE ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE EN ITALIE
La Sénégalaise devient la figure de proue d'ItalAfrica Centrale pour quatre nations africaines. Sa mission : promouvoir des initiatives de coopération économique et attirer les investisseurs européens vers des marchés prometteurs
(SenePlus) - La Chambre de Commerce ItalAfrica Centrale renforce sa présence en Afrique de l'Ouest avec la nomination de Dr. Oumou Yaya Wane au poste de Directrice Générale déléguée, chargée de promouvoir les initiatives de coopération économique dans plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest.
Le mandat de Dr. Wane s'étend initialement sur trois pays stratégiques : "responsable de la promotion des initiatives de coopération économique dans la République de Côte d'Ivoire, dans la République du Sénégal et dans la République Islamique de Mauritanie", précise le document d'annonce. Cette zone d'influence couvre des économies majeures de l'Afrique occidentale francophone, positionnant Dr. Wane comme une figure clé des relations économiques italo-africaines.
Selon Oumou Wane, son champ d'action s'étendrait également à la Sierra Leone, élargissant ainsi sa sphère d'influence à quatre nations ouest-africaines. "Ces pays africains en voie d'émergence pour lesquels je souhaite trouver des débouchés et des capitaux, disposent de ressources en talents et infrastructures capables de séduire les investisseurs italiens et européens", souligne la nouvelle Directrice Générale déléguée.
Dans le cadre de ses nouvelles fonctions, elle sera chargée de mettre en œuvre plusieurs axes stratégiques clairement définis dans sa lettre de mission. Il s'agira notamment "promouvoir et d'organiser des activités de nature économique, sociale, scientifique et institutionnelle visant à approfondir la connaissance mutuelle et les échanges" entre l'Italie, l'Europe et les pays africains sous sa responsabilité.
Son rôle comprend aussi la promotion des "collaborations, des accords et des conventions entre les institutions et les entreprises opérant en Italie, en Europe et en Afrique", ainsi que l'organisation de "conférences, des réunions, des recherches et des événements à ces fins, en accord avec la présidence".
"L'Afrique n'est pas condamnée aux seconds rôles, il est grand temps qu'elle rentre dans la cour des grands et soit innovante en termes d'investissements !", estime la cheffe d'entreprise dans une déclaration reflétant sa détermination à repositionner le continent dans l'économie mondiale, non plus comme simple fournisseur de matières premières, mais comme partenaire innovant et stratégique.
Le président de la Chambre de Commerce ItalAfrica Centrale Alfredo Carmine Cestari souligne que cette nomination n'est pas le fruit du hasard mais "le résultat de l'amitié témoignée à la Chambre de Commerce, de l'engagement pris au fil des ans pour promouvoir les activités commerciales, entrepreneuriales et institutionnelles au niveau international".
L'institution, dont le siège principal est situé à Milan, dispose également de bureaux à Naples, Rome, Bruxelles, ainsi qu'en Afrique à Kinshasa, Pointe-Noire, Malindi et Luanda.
Pour Oumou Yaya Wane, cette nomination représente à la fois une reconnaissance internationale de son expertise et une plateforme pour concrétiser sa vision d'une Afrique plus intégrée et mieux positionnée dans l'économie mondiale.
LE FRANC CFA FACE À SES DÉMONS
Trois décennies après la dévaluation, l'histoire pourrait-elle se répéter ? Entre signes économiques préoccupants et aspirations souverainistes, l'avenir de la monnaie commune à quatorze pays africains n'a jamais paru aussi incertain
(SenePlus) - Selon un récent article de Jeune Afrique, les tensions diplomatiques croissantes entre la France et les pays du Sahel pourraient avoir des répercussions sur l'avenir du franc CFA, monnaie commune aux pays de l'UEMOA et de la CEMAC. Si une dévaluation immédiate semble écartée, les experts n'excluent pas totalement ce scénario qui rappelle douloureusement les événements de 1994.
Le 11 janvier 1994 reste gravé dans la mémoire collective africaine. Ce soir-là, comme le rapporte Jeune Afrique, "il est 20h50 lorsqu'Antoine Ntsimi, le ministre camerounais des Finances, visiblement épuisé par quarante-huit heures de négociations, s'assied, face caméra, entouré d'une forêt de micros." À ses côtés, Michel Roussin, ministre français de la Coopération. L'annonce tombe : les quatorze chefs d'État et de gouvernement des zones UEMOA et CEMAC décident de "modifier la parité franc CFA".
Cette décision, qui divise par deux la valeur de la monnaie du jour au lendemain, provoque un véritable séisme économique et social. Comme le souligne le journal gabonais L'Union cité par JA : "Après le boom de la démocratie, nous voilà dans le krach de la dévaluation. Le tout, imposé par les capitales occidentales, devenues plus que jamais maîtresses de notre destin."
Les conséquences sont immédiates et brutales. "Le prix des produits importés, comme l'essence ou la farine, double mécaniquement", précise l'article. Un mois plus tard, le 16 février 1994, Dakar s'embrase : "Visages masqués, des centaines de jeunes armés de gourdins déferlent dans le quartier du Plateau, à Dakar [...]. Les affrontements sont violents et causent la mort d'au moins quatre policiers et un civil." Ces émeutes de la faim témoignent du coût social exorbitant de cette décision.
Trente ans plus tard, certains indicateurs économiques font ressurgir le spectre de la dévaluation. L'économiste togolais Kako Nubukpo, cité par le magazine, estime que "le franc CFA est une monnaie trop forte, surévaluée d'environ 10%". Il ajoute : "Même si à court terme, l'option d'une dévaluation semble être exclue, nous sommes dans une situation qui, à certains égards, pourrait rappeler celle qui prévalait en 1994. Les critères de convergence ne sont plus respectés depuis 2021 et il y a un dérapage budgétaire dans de nombreux pays de la zone."
La situation apparaît particulièrement préoccupante dans la zone CEMAC, où "la croissance tourne au ralenti, l'inflation se maintient à un niveau élevé, le surendettement menace et les réserves de change baissent petit à petit", indique Jeune Afrique. Ces "signaux d'alerte préoccupants" ont d'ailleurs conduit le président camerounais Paul Biya à réunir ses homologues lors d'un sommet extraordinaire le 16 décembre dernier.
La présence du directeur Afrique du FMI, Abebe Aemro Selassie, et de l'ambassadeur français au Cameroun, Thierry Marchand, n'a pas manqué de rappeler les circonstances de 1994. Toutefois, la présidence camerounaise s'est empressée de préciser qu'"aucun ajustement monétaire n'est à l'ordre du jour", selon JA.
Malgré ces parallèles inquiétants, plusieurs éléments suggèrent qu'une dévaluation n'est pas imminente. Comme le rappelle l'économiste malien Modibo Mao Makalou dans l'article de Jeune Afrique, "pour qu'une monnaie soit solide, il faut l'équivalent d'environ trois mois d'importations en réserve de change". Or, les réserves de la CEMAC, bien qu'en baisse de 5% sur un an, correspondent encore à 4,4 mois d'importations. Du côté de l'UEMOA, la couverture est passée de 3,4 mois en 2023 à 3,7 mois en 2024, et pourrait même atteindre 4,5 mois d'ici la fin de l'année selon la BCEAO.
L'augmentation des exportations de pétrole et de gaz, notamment grâce à la mise en production en Côte d'Ivoire, au Niger et au Sénégal, constitue également un facteur de stabilisation. De plus, "les cours de la plupart des matières premières sont à leurs plus hauts, à l'image de l'or et du cacao dont la Côte d'Ivoire et le Ghana sont les premiers producteurs mondiaux", précise Jeune Afrique.
Bruno Cabrillac, directeur général de la Fondation pour les études et la recherche sur le développement international (Ferdi), est catégorique : "Non seulement une dévaluation est improbable mais surtout elle n'est pas nécessaire [...]. Les banques centrales prennent les mesures qu'il faut pour éviter ça. De nombreux pays des deux zones ont des accords avec le FMI qui prévoient justement un renforcement des réserves de change."
Au-delà des considérations économiques, une dévaluation aujourd'hui comporterait des risques politiques considérables. Comme le souligne Kako Nubukpo, "le contexte actuel est beaucoup plus tendu qu'en 1994. Les conséquences politiques d'une dévaluation seraient incomparables."
Dans un contexte où "les pays du Sahel et le Sénégal de Bassirou Diomaye Faye ne cachent pas leur volonté de se départir de ce symbole de la colonisation à plus ou moins long terme", une dévaluation pourrait précipiter "l'éclatement de la zone", alerte Jeune Afrique.
Si l'option d'un "réajustement de la parité monétaire" avait déjà été envisagée en 2016 pour les pays de la CEMAC face à la chute des cours du pétrole, les dirigeants avaient alors préféré opter pour des programmes avec le FMI, conscients des troubles sociaux qu'engendrerait une dévaluation.
Aujourd'hui, cette prudence semble plus que jamais de mise, alors que le franc CFA cristallise les tensions entre la France et ses anciennes colonies d'Afrique.
QUAND ISRAËL ORGANISE LA DÉPORTATION DU PEUPLE PALESTINIEN
L’État hébreux vient d’inventer la déportation volontaire, pacifique, avec le fort pressentiment d’un voyage sans retour et des relents de nettoyage ethnique. Il faut s’indigner pour empêcher la réalisation de ce plan indigne de notre civilisation
Faire l’apologie de la déportation devant le plus éminent représentant du peuple juif, peut sembler surréaliste mais surtout d’une indécence indicible, pour ceux qui portent dans leur inconscient le souvenir des injustices subies par les juifs.
C’est pourtant le spectacle désolant auquel les téléspectateurs du monde entiers ont été les témoins impuissants et hébétés devant ce crachin jeté par M. Trump, sur l’illustre mémoire de tous les déportés, devant son « ami Ben » . Il venait ainsi , de donner son feu vert à l’annexion de Gaza et la déportation de force de sa population, devant M. Netanyahu, qui a accueilli l’annonce avec un large sourire que beaucoup ont pris d’abord pour un sourire de gêne ou de honte pour son parrain qui ose parler de corde chez un pendu, avant de déchanter le lendemain, avec les jubilations de son ministre de la Défense.
En effet, alors que la sortie du territoire de Gaza est interdite à ses habitants sauf pour raison médicale, voilà que le gouvernement israélien, par la voix de son ministre de la Défense Israël Katz, vient de donner l’ordre à Tsahal, son armée, "de préparer un plan pour permettre aux habitants de Gaza de partir volontairement".
Cette décision fait suite à la déclaration du président américain portant sur une déportation des palestiniens de Gaza de leur terre natale. Il s'agit de "permettre à tout habitant de Gaza qui le souhaite de partir vers n'importe quel endroit du monde qui accepte de l'accueillir", a-t-il détaillé. L’État d’Israël vient d’inventer la déportation volontaire, pacifique, avec le fort pressentiment d’un voyage sans retour et des relents de nettoyage ethnique.
Cette situation est le fruit d’une véritable contorsion ironique de l’Histoire.
Voilà enfin le vrai plan de Trump et Netanyahu, alliés pour le meilleur mais surtout pour le pire et le prix, quel qu’il puisse être. Annoncer un départ forcé avant de dérouler le vrai plan de départ volontaire pour amortir le choc émotionnel des gazaouis, l’indignation et l’incompréhension unanime du monde.
Une stratégie bien connue pour tenter de dédramatiser un drame a posteriori. Mais c’est inacceptable ! Et dans tous les cas de figure, une déportation ne peut être ni volontaire, ni pacifique. Surtout pas dans le cas en l’espèce ou le gouvernement israélien demande aux « damnés de la terre », qui portent la croix de l’humanité toute entière, de choisir entre la mort physique et la mort culturelle. La première est le lot quotidien de la population depuis des décennies, la seconde, une mort culturelle, est surement plus douloureuse.
Il est peu probable que les juifs soient majoritairement demandeurs de ce procédé injuste et criminel, qui rappelle à plusieurs égards, la déportation de leurs ascendants vers les camps nazis et leurs corollaires odieux d’humiliation et d’extermination. Imaginons un peu un retour dans l’histoire. Imaginons l’Allemagne nazi proposer aux juifs d’Europe de rester dans les camps de concentration ou bien de choisir un pays de leur choix…
Les mêmes causes produisent les mêmes effets. La persécution honteuse des juifs à cause de leurs origines a conduit au départ de beaucoup d’entre eux vers l’Amérique et d’autres pays plus accueillants. Cette persécution des juifs avait entraîné un haro contre l’Allemagne-nazi, qui s’est amendée depuis lors, après sa mise au ban des États fréquentables.
Mais, malgré le « plus jamais ça » affirmé par le concert des nations, la leçon semble n’avoir pas été bien assimilée et paradoxalement par la victime d’alors. Ces persécutions basées sur l’origine des populations et leur territoire, semblent être l’un des moteurs de l’histoire. En effet, l’expansionnisme est la loi des grandes civilisations mais également celle des États naissants comme Israël.
La Palestine et sa population sont Les variables d’ajustement d’Israël
En pleine opération de Tsahal dans la bande de Gaza, l’ancien ministre de la Défense Moshé Yaalon a provoqué un tollé en Israël, en affirmant lors d’une interview télévisée que l’armée israélienne menait un « nettoyage ethnique » dans le territoire occupé .
Parmi les différentes formes de violences politiques exercées à l’encontre des populations, le nettoyage ethnique est particulièrement lié à la création d’États ou à leur évolution spatiale. La recherche de l’homogénéité ethnique engendre logiquement des processus de modification du peuplement par la violence. Ces processus peuvent être compris comme des formes d’ajustements structurels à la norme de l’État-nation homogène. Tous les continents sont concernés par ces processus depuis l’aube des temps, jusqu’à nos jours.
En Europe avec le massacre des Albanais par Slobodan Milosevic , La persécution des Kurdes par Saddam Hussein et la persécution des chrétiens et des yézidis en Irak et en Syrie. La crise qui touche encore les Rohingyas, ou encore en Afrique avec la tribut Nuer au Soudan du Sud. Enfin, la persécution des chrétiens, des musulmans et d’autres entités religieuses ou ethniques à travers le monde.
Israel, en tant que jeune État, grignotera goulûment le Territoire palestinien tant que les usa et la communauté internationale le laisseront faire. Plus sa population augmentera, plus Israël cherchera à repousser ses frontières à l’intérieur du Territoire palestinien. Pour anticiper sur les enjeux d’habitat voir de confort et de loisirs (projet de Gaza comme futur Côte d’Azur) mais aussi de ressources naturelles.
Aussi, le blanc seing de Trump est-il une aubaine qui va au delà des rêves Hégémoniques de l’Etat sioniste. C’est la raison pour laquelle, le ministère de la Défense s’est immédiatement mis au travail pour préparer l’annexion, tant rêvée du territoire gazaoui à travers la déportation, qu’elle dit vouloir « volontaire », de sa population.
Et Trump et Netanyahu inventèrent la déportation volontaire et pacifique
Une déportation ne peut être volontaire car elle n’est jamais choisie. Elle est toujours imposée. La puissance occupante instaure un dispositif dans lequel la population occupée doit choisir entre deux maux, en veillant à ce que le départ soit le choix le moins mauvais. L’autre alternative étant la mort pour ceux qui décideraient de rester braver les incursions intempestives de Tsahal et les bombardements meurtriers.
Une déportation n’est jamais pacifique un départ de sa terre natale n’est jamais volontaire. On assiste a la poursuite d’un nettoyage ethnique commencé depuis longtemps.Certaines sources non vérifiées évoquent un projet datant de 1899 déjà, avec comme but de modifier de façon durable le peuplement le Territoire palestinien en créant du « stress ethnique ». Partir, pour les habitants de Gaza, sera donc de répondre par l’affirmatif à un chantage cynique : la mort, la misère et l’humiliation ou l’exil forcé. C’est violent ! Car la violence est dans le fait de laisser derrière soi une partie de sa culture, son territoire et toute son histoire. La conséquence est terrible : perdre ses repères, son identité culturelle, ce qui peut causer des traumatismes graves dans le développement des individus.
Même l’émigration économique n’est pas pacifique. Quitter son territoire pour un autre , quelqu’en soit la raison est violent. Il n’est jamais vraiment volontaire . On se sent « obligé » de partir pour se créer un avenir meilleur.
Dans tous les cas, ils sont morts. Et la mort culturelle est même plus violente car la victime est déracinée, arrachée à sa terre natale en toute conscience. Il est vivant et souffre dans sa chair et sa dignité mais elle est morte. On est dans un nettoyage ethnique.
L’attachement que les palestiniens ou toute autre nation peut avoir pour son territoire n’est pas transposable à un autre territoire. La preuve est que les israéliens sont revenus à leur terre natale dès qu’ils en ont eu la possibilité.
Cette décision devait être gênante pour l’Etat israélien à cause de l’histoire récente de sa population vivant en Europe. Il est peu probable que le peuple juif soit majoritairement demandeur de ce procédé injuste et criminel qui est un clone, parfaitement superposable à leur propre histoire récente.
C’est une décision purement politique et politicienne, d’autorités en mal de solution efficiente pour faire taire les armes de la brigade Al Qassam, bras armé du Hamas et ses soutiens du Jihad Islamique, des rebelles Houthis du Yémen et du Hezbollah libanais. Elle est symptomatique de l’incapacité des autorités israéliennes a mettre en sécurité leur territoire national.
Des autorités muent parfois par des intérêts personnels et stratégiques politiques que seule cette situation de chaos maintient. Une situation qui cache derrière le voile terne de cette interminable guerre, les sournois desseins de nettoyage ethnique. Si les déportés d’Auschwitz ressuscitaient, ils renieraient leur descendance impliquée dans ce projet funeste.
C’est ce que semble confirmer le rescapé du camp de concentration d’Auschwitz Hajo Mayer ( 1824-1914) "Si nous devons véritablement demeurer des êtres humains, nous devons nous lever et qualifier les sionistes pour ce qu'ils sont : Des criminels nazis ». Où sont les « justes parmi les nations » ? Ceux qui ont défendu les juifs pendant la seconde guerre mondiale et qui ont été honorés ainsi par l’institut Yad Vashem par une médaille de « juste parmi les nations ». s’ils ressuscitaient aujourd’hui, ils se arrangeraient très certainement du côté du peuple de Palestine, en aidant des Gazaouis à échapper à l’ignominie d’un hoquet de l’histoire nazie.
Il faut défendre l’intégrité territoriale de Gaza pour que vive la Palestine. L’un des éléments constitutifs d’un État est le territoire. Il est très certainement le premier élément devant la population et une autorité publique organisée. Le Territoire palestinien est attaqué, colonisé de toute part. Si les habitants de Gaza acceptaient de partir, l’état palestinien amorcerait sa disparition à jamais.
Le risque de cette injustice est la consécration de groupes armées , classés par Israël et ses alliés en « groupes terroristes », en « armées de libération nationale » par les populations et les sympathisants de la cause palestinienne. En effet, les populations asservies les verront comme des groupe de libérateurs légitimement armés.
« L’Amérique ne participera pas »dit Trump mais Netanyahu a répondu qu’israél fera le job. Trump vient de lui refiler adroitement les risques de poursuites judiciaires internationales pour crime de guerre et crime contre l’humanité et toute la panoplie de chefs d’accusations potentielles.
Dans tous les cas nous assistons à la mise à mal du Droit et du Droit international, mais aussi la la remise en cause de tout le système qui était mis en place pour pacifier le monde, garantie la paix et harmoniser les relations internationales au lendemain de la conférence de Yalta.
Ce sont les bases d’un nouvel ordre mondial qui semblent germer depuis le retour de Trump et l’amorce de sa politique populiste, souverainiste extrémiste décomplexée.
La sortie des USA du comité des droits de l’homme et les sanctions contre les magistrats de la CPI impliqués dans l’émission du mandat d’arrêt international contre Netanyahu, démontrent à plusieurs égards, la volonté de Trump d’affaiblir l’expression de la justice internationale,Afin de pouvoir légitimer sa posture de délinquant International.
C’est également un désaveu des autres puissances politiques et militaires et incidemment la consécration de son hyper-puissance au mépris de toutes les règles préétablies.
Le lundi 10 février. Au journaliste de la chaîne Fox News Bret Baier qui lui demande si les Palestiniens auraient « le droit au retour » dans le territoire ravagé par la guerre, Donald Trump a répondu : « Non, ils n’en auraient pas car ils auront des logements bien meilleurs ».
En d’autres termes, je parle de leur construire un endroit permanent parce que s’ils doivent revenir maintenant, il faudrait des années avant qu’ils puissent le faire, ce n’est pas habitable ». Un voyage sans retour qui nous rappelle le départ des esclaves d’Afrique vers les plantations …d’Amérique.
Mais plus grave encore est la vision sélective et la culture peu expansive de l’homme le plus puissant du monde qui pense que le territoire d’une nation se limite à une maison confortable. En réalité, il n’est pas aussi inculte qu’il n’y parait, c’est un chauvin et un souverainiste absolu pour qui il y’a deux types de citoyens : les américains et les autres. Et les premiers passent avant tous les autres.
Il faut s’indigner pour empêcher la réalisation de ce plan indigne de notre civilisation.
Initier et entretenir un front du refus
Il est plus que jamais nécessaire pour tous les pays épris de justice et de paix de s’ériger en bouclier contre ce projet plébiscité par deux États hors-la-loi, fussent-ils les plus puissants de la terre, qui veulent faire reculer le monde et ses acquis de paix et de justice. Il s’agit d’un front du refus d’une nouvelle déportation et d’un nouveau drame historique, fruit pourri promis par les fleurs d’un nouvel ordre mondial injuste.
La France a réaffirmé sa position de principe en refusant un nouveau crime contre la Palestine. Elle pourrait proclamer la reconnaissance de l’Etat de Palestine, déjà tardive, si elle voulait vraiment montrer sa bonne foi. La plupart des nations séreuses abondent pour l’instant dans le même sens. Pourvu que ça dure !
Il ne faudrait pas que les États qui pourraient empêcher la réalisation du projet de déportation sacrifient le destin du peuple palestinien sur le bûcher de leurs intérêts personnels, en répondant positivement à un chantage américain, en cette période de terrorisme économique tous azimut et violentes .
Un nouveau sommet arabe s’est tenu vendredi à Riyad réunissant le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane avec les dirigeants du Conseil de coopération du Golfe (CCG), le roi de Jordanie Abdallah II et le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi. Cet événement a pour objectif principal de répondre à la proposition de Donald Trump concernant Gaza. Pour l’instant, ils semblent tous s’accorder sur l’intangibilité du droit des gazaouis à rester sur leur territoire. Concernant la réel construction de Gaza, il serait plus judicieux de régler d’abord la question de la reconnaissance définitive d’un État palestinien Sécurisé. Il ne faudrait pas que l’investissement de 53 milliards de dollars soit réduit en gravât et cendre par les bombes de Tsahal Et de son allié américain.
Ces faux-frères ont la lourde responsabilité historique de se montrer, une fois n’est pas coutume, à la hauteur des enjeux déterminants pour la Palestine et leur propre histoire et leur sécurité. Pour ne pas parler de leur dignité et de leur arabité.
Il faudrait une intransigeance internationale pour faire front contre les visées expansionnistes d’un état colonial et la légèreté intellectuelle et politique d’un président surpuissant, dont l’égoïsme et le nombrilisme n’ont d’égal que le mépris et l’irrespect qu’il nourrit à l’égard du reste du monde.
Plus jamais de shoa et d’Auschwitz et surtout pas sur la terre de Palestine.
LA SENELEC SOUS TENSIONS AU CONGO
À peine remportée la gestion du réseau électrique de Brazzaville, l'entreprise sénégalaise voit son contrat contesté par les employés locaux qui doutent de son expertise. Le Premier ministre Anatole Collinet Makosso menace désormais de tout annuler
(SenePlus) - Un contrat d'affermage récemment conclu entre la Société nationale d'électricité du Sénégal (Senelec) et les autorités congolaises suscite de vives tensions au Congo-Brazzaville. Cette convention, qui confie à l'entreprise sénégalaise la gestion du secteur électrique congolais, pourrait être remise en question face à l'opposition locale, selon les informations rapportées par Jeune Afrique.
Le Premier ministre congolais, Anatole Collinet Makosso, a laissé entendre que l'accord pourrait être annulé. Lors d'une séance parlementaire le 21 février, il a déclaré que "le gouvernement va retirer les contrats d'affermage avec la Société nationale d'électricité du Sénégal, si cela ne trouve pas l'assentiment de la population", selon les propos rapportés par l'Agence congolaise d'information (AGI) et relayés par JA.
Cette position gouvernementale fait suite à de fortes protestations de la part du syndicat d'Énergie électrique du Congo (E2C), l'actuel distributeur d'électricité dans le pays. Le 21 février, une manifestation a été organisée devant les locaux de l'entreprise pour contester "la politique de concession énergétique menée par le gouvernement", jugée "inacceptable" par les employés.
Le syndicat va jusqu'à remettre en cause l'expertise de la Senelec, invitant "impérativement le gouvernement à reconsidérer la démarche de céder le système électrique national à des tiers dont l'expérience en la matière est douteuse", rapporte Jeune Afrique.
Cependant, selon une source de l'Agence de régulation du secteur de l'électricité (Arsel) contactée par le magazine pafricain, il y aurait une incompréhension des termes du contrat : "Au sein de la société E2C, les responsables ne se sont pas bien imprégnés des contours du contrat d'affermage." La même source précise que la Senelec n'a pas été choisie dans le cadre d'un simple accord bilatéral, mais à l'issue d'un "avis international après plusieurs mois de négociations".
Le processus de sélection avait attiré six entreprises étrangères : "le chinois Inhemeter, spécialiste des compteurs électriques, l'israelien PowerCom, le suisse Hydro Operation International, spécialisé dans la transformation hydroélectrique en Afrique, le libanais Mrad Company for Trade, Industry and Contracting, un groupe dénommé Nexus Global LLC et la Senelec", détaille Jeune Afrique.
Confronté à "une crise énergétique, exacerbée par les difficultés financières et les infrastructures vieillissantes", le Congo a choisi la Senelec pour administrer son secteur électrique. L'accord prévoit la création d'une nouvelle entité, la Société nationale d'électricité du Congo, qui gérera pendant dix ans "la commercialisation de l'électricité, la gestion du réseau de distribution, l'entretien des infrastructures ainsi que la mise en place des briques technologiques d'une gestion moderne de réseau", indique le média.
Le gouvernement congolais conserve néanmoins "en exclusivité, la prérogative de définition des tarifs", précise Jeune Afrique. Quant aux employés actuels d'E2C, ils devraient rejoindre la nouvelle structure "après audit", tout en conservant "les droits et avantages ainsi que l'ancienneté acquis antérieurement", selon les promesses du ministère de l'Énergie et de l'Hydraulique.
Malgré les déclarations du Premier ministre, la Senelec "n'a pas été notifiée d'une quelconque intention du gouvernement congolais de rompre le contrat", souligne JA. Selon une source au sein de l'Arsel citée par le journal, "l'entreprise apportera son expertise sans rien financer, tandis que l'État apporte les financements".
Le projet bénéficie d'ailleurs d'un soutien financier important : "un accord de prêt de 100 millions de dollars de la Banque mondiale a été validé pour financer la distribution et le transport d'électricité au Congo", révèle Jeune Afrique.
Le contrat prévoit que la Senelec sera rémunérée par "une redevance d'exploitation, laquelle sera prélevée sur les revenus tarifaires qu'il perçoit sur les ventes à ses clients". L'avis de préqualification international précise que "l'opérateur devra attribuer la valeur de la différence entre les revenus tarifaires perçus et la redevance d'exploitation au paiement, selon un ordre des priorités et une procédure à définir par le gouvernement".
L'avenir de ce partenariat stratégique entre la Senelec et le Congo-Brazzaville reste donc incertain, pris entre les enjeux techniques de modernisation du réseau électrique et les tensions sociales et politiques locales.
Par Mohamed GUEYE
VIVEMENT L’ÈRE DES AFFAIRISMES PATRIOTIQUES !
Dans leur nouvelle croisade contre l’affairisme d’Etat, le Premier ministre et son gouvernement n’hésitent pas à priver des entreprises sénégalaises de marchés acquis bien avant le changement intervenu dans le pays le 2 avril 2024
Il y a une dizaine de jours, le Premier ministre, ouvrant le Forum des Pme, affirmait haut et fort que «l’affairisme d’Etat, c’est terminé» ! M. Ousmane Sonko a déclaré vouloir combattre les «pratiques qui ont longtemps eu cours dans ce pays, où une partie du secteur privé s’est enrichie grâce à des surfacturations sur des marchés attribués sans transparence, en entretenant des relations privilégiées avec les pouvoirs publics».
De l’autre côté, le chef du gouvernement a annoncé préparer un projet de loi sur le patriotisme économique, qui vise à protéger et promouvoir les entreprises nationales, «en garantissant les conditions équitables pour leur développement».
Quand on voit la situation générale des entreprises nationales de ce pays, on peut être assez surpris d’entendre un discours pareil sortir de la bouche de l’autorité la plus autorisée du pays. Rien que de par ses fonctions antérieures, Ousmane Sonko peut se prévaloir de bien connaître les entreprises de ce pays, ainsi que leur mode de fonctionnent. On se rappelle qu’étant encore fonctionnaire de la Direction générale des Impôts et domaines (Dgid), il s’est taillé une réputation de justicier de nos finances publiques en dénonçant les entreprises qui ne s’acquittaient pas de leur devoir civique de contribuables, ou qui trouvaient le moyen d’y échapper. Cela avait même fini par le faire radier de la Fonction publique.
Sur ce point-là, on peut donc se féliciter de l’entendre faire sa déclamation. On a plusieurs fois eu l’occasion de se rendre compte de l’effet néfaste de la corruption dans les marchés publics. Beaucoup de Sénégalais ont eu à déplorer l’état de certaines routes qui, à peine livrées, présentent des crevasses avant même les premières pluies. Plein de chefs d’entreprise ont vu des marchés leur passer sous le nez pour n’avoir pas su trouver la bonne combinaison afin d’ouvrir les portes d’accès auxdits marchés.
Néanmoins, si une loi destinée à la promotion du patriotisme économique peut s’avérer nécessaire, elle ne pourrait être efficiente que par la volonté de personnes chargées de sa mise en œuvre. Si des personnes couvertes du manteau élimé «d’hommes d’affaires» ont pu prospérer dans ce pays, en gagnant des marchés de tous ordres, on a par contre plus souvent noté les revendications d’entrepreneurs sénégalais qui ne comprenaient pas pourquoi ils n’étaient même pas reconnus lors d’appels d’offres sur certains marchés. A plusieurs reprises, le président du Cnp, Baïdy Agne, s’est plaint que l’Etat ne songe à son secteur privé que dans des secteurs où il y a plus de coups à prendre, pour l’oublier au profit de l’étranger quand il s’agit de marchés juteux. La preuve, au moment où on se félicite de l’exploitation du pétrole et du gaz, combien de sociétés sénégalaises ont-elles été agréées par les compagnies exploitant ces hydrocarbures, dans le cadre de leur «Local content» ? Pourtant, on se vante que la loi sur le Contenu local du Sénégal est l’une des plus élaborées. Que fait l’Etat pour veiller à son application réelle ?
Dans leur nouvelle croisade contre l’affairisme d’Etat, le Premier ministre et son gouvernement n’hésitent pas à priver des entreprises sénégalaises de marchés acquis bien avant le changement intervenu dans le pays le 2 avril 2024. On a le sentiment à les voir faire, que le postulat est que tout ce qui a pu prospérer avant l’arrivée au pouvoir du «Projet» ne pourrait qu’être malhonnête. Pourtant, quand Sonko a été radié de la Dgid, il a monté un cabinet d’affaires, qui a pu prospérer dans les conditions de l’époque, en dépit de sa casquette politique. Aurait-il été le seul Sénégalais honnête dans son domaine ?
Cela est d’autant plus difficile à croire quand on voit les personnalités qui gravitent autour de nos nouveaux dirigeants, dont certains ont été des piliers économiques des régimes passés. Tout le monde a entendu Pierre Goudiaby Atepa se féliciter d’avoir présenté en Chine, Aliou Sall, frère de Macky, à Franck Timis, qui cherchait alors un Sénégalais capable de représenter ses intérêts au Sénégal. A l’époque, Macky Sall n’était déjà plus au pouvoir, soit dit en passant.
L’architecte-ingénieur Atepa, Conseiller du président Wade, nous a « offert » le Monument de la Renaissance, qui a eu pour conséquence une dation en paiement de 50 milliards de Cfa, et le morcellement des terres de l’aéroport Léopold Sedar Senghor. Dans des conditions non encore vraiment élucidées à ce jour…
Le même Atepa est aujourd’hui un des plus proches membres de la sphère au pouvoir. Que ne lui-a-t-on pourtant pas reproché en ce qui concerne ses méthodes en affaires, de l’époque de Abdou Diouf jusqu’à Wade ?
De l’autre côté, dans la suspicion d’affairisme - surtout d’Etat -, des Sénégalais sont intimés de justifier leur patrimoine illico presto. Personne ne devrait trouver à redire à cela, si tout le monde était convaincu d’être logé à la même enseigne. Cela ne semble malheureusement pas encore le cas. Et surtout, au moment où le pays devrait bruire de projets d’investissements et de création d’emplois à la suite de l’exploitation de nos hydrocarbures, on a le sentiment de retomber aux pires périodes des programmes d’ajustement structurel chers à Abdou Diouf
La raison en est qu’au lieu d’envoyer un message rassurant et de permettre aux entrepreneurs de prendre des risques et d’investir, on donne l’impression de vouloir les brimer et les contraindre à aller chercher fortune ailleurs, ou à mettre leurs billets de banque dans des matelas. Le but est-il d’écarter ceux qui étaient là afin de faire de la place à des «investisseurs patriotes» ? Il n’y aurait rien de mal à cela, si ces gens permettaient réellement à l’économie de redémarrer et au pays de reprendre sa vitesse de croisière.
LE TANDEM MAROC-SÉNÉGAL RÉVOLUTIONNE LE SEPTIÈME ART AFRICAIN
L'avenir du cinéma africain se dessine peut-être entre Casablanca et Dakar. La récente moisson de prix internationaux récoltée par des films issus de cette collaboration révèle l'émergence d'une puissance créative insoupçonnée
(SenePlus) - La collaboration cinématographique entre le Maroc et le Sénégal s'affirme comme une alliance particulièrement fructueuse, donnant naissance à des œuvres remarquées et saluées lors de festivals internationaux prestigieux. Cette coopération, initiée aux Ateliers de l'Atlas du Festival International du Film de Marrakech, illustre selon Le Desk, la une nouvelle dynamique du cinéma africain contemporain.
Deux films issus de cette collaboration maroco-sénégalaise ont récemment été distingués dans des festivals majeurs. "Ne réveillez pas l'enfant qui dort" de Kevin Aubert a été "récompensé par le Prix spécial du jury international du meilleur court-métrage dans la section Generation 14plus à la 75e édition du Festival international du film de Berlin". Ce premier film du réalisateur, produit par Chloé Ortolé de Tangerine Production et co-produit par La Luna Productions et les Free Monkeyz de Casablanca, impressionne par sa maîtrise formelle.
Le Desk souligne la "rigueur chirurgicale" de la mise en scène d'Aubert, "où chaque mouvement de caméra semble pensé pour traduire l'enfermement intérieur de Diamant, son héroïne". Le film raconte l'histoire de cette adolescente dakaroise de 15 ans qui "aspire à devenir cinéaste" mais qui, "confrontée aux attentes familiales qui divergent de ses ambitions, [...] choisit une forme de résistance silencieuse en plongeant dans un sommeil profond et inexplicable".
Parallèlement, le journal met en avant "Wamè", réalisé par Joseph Gai Ramaka et produit par Yanis Gaye de Gorée Cinéma, qui a remporté le Prix étudiant au Festival international du court-métrage de Clermont-Ferrand. Décrit comme "une œuvre hypnotique en noir et blanc qui plonge dans les profondeurs de la mémoire collective africaine", ce film "impose son univers sensoriel" dès les premières images, avec "des silhouettes d'hommes ramant jusqu'à l'épuisement, des visages marqués par l'effort et le sel, un océan tour à tour protecteur et menaçant".
Le journal précise que Ramaka "s'inspire des mythes lébous pour inscrire son film dans une temporalité suspendue, entre la tragédie du passé et l'urgence du présent", avec en arrière-plan "la mémoire du massacre de Thiaroye en 1944 [qui] plane sur le récit, comme un spectre silencieux dont la résonance tragique habite chaque plan".
Un élément déterminant de cette collaboration réside dans la post-production des deux films, réalisée à Casablanca au sein de Free Monkeyz, structure dirigée par Julien Fouré et Youssef Barrada. Selon Le Desk, "les réalisateurs et leurs équipes ont passé plusieurs semaines au Maroc, collaborant étroitement avec des professionnels locaux pour peaufiner le montage, le son et l'étalonnage de leurs œuvres".
Julien Fouré souligne l'importance stratégique de cette démarche : "Il est crucial de développer les compétences locales pour que le Maroc devienne un acteur incontournable dans la région. Le Maroc dispose d'infrastructures compétitives et peut offrir des conditions attractives pour les productions du continent. Si nous renforçons notre coopération avec d'autres pays africains, nous pourrons créer un réseau solide pour la post-production".
Cette approche vise notamment à "fournir des services de post-production compétitifs en Afrique, afin de retenir les talents et les financements sur le continent, et d'éviter que les subventions allouées ne soient dépensées à l'étranger", explique la publication.
Ces succès s'inscrivent dans une dynamique plus large portée par le collectif Yetu (Un)Limited, une plateforme fondée en 2024 par des producteurs africains, dont Yanis Gaye et Chloé Ortolé, les producteurs des deux films primés. D'après Le Desk, ce collectif "vise à promouvoir une narration authentique et diversifiée du continent, en mutualisant les ressources et en partageant les expériences pour développer des projets ambitieux".
Le journal souligne que "Yetu se distingue par son modèle d'entreprise durable et ses processus créatifs endogènes, répondant aux besoins d'un public africain, diasporique et international en quête de récits cinématographiques authentiques".
Les distinctions obtenues par ces deux films dans des festivals internationaux majeurs "soulignent l'efficacité et la pertinence de la co-production entre le Maroc et le Sénégal", conclut Le Desk. Ces succès démontrent que "l'alliance entre les talents africains et des structures collaboratives comme le collectif Yetu peut ouvrir de nouvelles perspectives pour le rayonnement du cinéma africain sur la scène mondiale".
À travers cette collaboration exemplaire, conclut l'article, "cette génération de cinéastes et de producteurs construit un cinéma où la mémoire et le présent dialoguent, où l'expérimentation formelle devient un moyen d'explorer des réalités complexes, et où le Maroc et le Sénégal continuent de tisser, ensemble, des liens cinématographiques riches et durables."
texte collectif
CULTURE ET NATURE EN DANGER
Autour de la Maison Ousmane Sow, la frénésie des constructions a entraîné l’apparition d’un dépôt de ciment, issu des chantiers environnants, qui attaque directement les sculptures. Ces œuvres, trésors d’une richesse inestimable, sont en péril
Le Sénégal se trouve à un carrefour critique, où la préservation de son héritage culturel et de son environnement devient une urgence. Face à des menaces croissantes sur ses trésors naturels et artistiques, une coalition d’intellectuels, d’artistes et d’acteurs économiques lance un appel à l’action. Il est temps de réconcilier modernité et tradition, et de protéger un patrimoine unique qui pourrait disparaître si des mesures radicales ne sont pas prises. La survie de notre identité et de notre environnement est en jeu : il est impératif d'agir avant l’effacement irrémédiable.
Quand les feuilles tremblent, ce n’est pas l’affaire des racines - Wole Soyinka
L’Afrique, terre de mémoire et d’espérance, berceau de récits millénaires et d’horizons ouverts sur l’infini de l’univers, vacille aujourd’hui entre l’éclat d’un patrimoine inestimable et les ombres menaçantes de la modernité mal apprivoisée. Son âme culturelle, fragile écrin de vérités profondes, et son environnement, miroir de ses légendes et gardien de ses peuples, appellent à un sursaut. Car le temps presse, et le silence des actions pourrait bientôt laisser place au fracas de pertes irréparables.
Le Sénégal, emblème de cette Afrique résiliente, dépasse le simple territoire : il est notre histoire vivante, notre espace économique partagé, et un site culturel d'une richesse immense, trop souvent négligée. C’est sur cette terre que se forgent nos espoirs, nos luttes et nos rêves collectifs. Pourtant, dans ces terres sénégalaises, nous sommes témoins d’une dégradation alarmante de l’environnement et des œuvres d’art, menaçant notre patrimoine naturel et culturel, pilier de notre identité commune.
Ces préoccupations nous hantent. Elles rappellent que les débats sur l'Afrique ne sont pas l'apanage des politiques. Ils engagent chacun de nous, car l'avenir de notre continent est une responsabilité partagée.
Il existe une urgence, non de simples mots mais de sens profond : celle pour le Sénégal de se réapproprier une souveraineté culturelle vacillante sous le poids d’un monde uniformisé. Comment peut-il laisser le vent de la mondialisation effacer les traces indélébiles de ses ancêtres, leurs danses, leurs contes, leurs savoirs ? Pourtant, des lieux témoignent encore de la grandeur de son génie créatif.
Par exemple, la Maison Ousmane Sow, par sa majesté et son souffle intemporel, raconte ce qu’est le corps humain : une vérité incarnée, un temple de résilience, un pont entre l’art et la science. Ces sculptures, immobiles et pourtant si vibrantes, rappellent que le passé nourrit l’avenir, que le geste ancestral peut éclairer les enjeux technologiques d’aujourd’hui.
Mais ce sanctuaire est menacé. Les dommages collatéraux de la boulimie foncière et de la désorganisation urbanistique ont des conséquences désastreuses sur la durabilité des œuvres. Autour de la Maison Ousmane Sow, la frénésie des constructions a entraîné l’apparition d’un dépôt de ciment, issu des chantiers environnants, qui attaque directement les sculptures. Ces œuvres, trésors d’une richesse inestimable, sont aujourd’hui en péril. À cela s’ajoute un problème crucial : l’urbanisation anarchique bloque l’accès à ce lieu d’art et de mémoire, érigeant des murs là où il faudrait des passerelles.
Quand les mots nous manquent face à ces défis, nous nous tournons encore vers le poète et l’artiste, ces échos des émotions profondes et des vérités silencieuses. Comme l’affirmait Wole Soyinka, « quand les feuilles tremblent, ce n’est pas l’affaire des racines. » Pourtant, nos racines, nourries par un passé fertile, doivent irriguer notre avenir. Il nous faut faut donc retrouver le pacte brisé : une harmonie avec l’environnement.
L’environnement sénégalais, ce vaste poème de sable, de forêts et de mers, murmure un appel à l’écoute. Le désert qui avance, les mangroves qui s’effacent, les forêts sacrées qui tombent sous les coups des tronçonneuses, tout cela dépasse la simple perte matérielle. C’est une déchirure de l’âme collective, une rupture du pacte scellé avec la terre par nos ancêtres.
Dans la Casamance des mythes et des génies protecteurs, la forêt n’était pas seulement un lieu. Elle était un sanctuaire, une mémoire vivante, un pont entre le visible et l’invisible. Mais aujourd’hui, le bruit de la modernité semble plus fort que le murmure des arbres. Pourquoi le Sénégal tournerait-il le dos à cette sagesse ancienne ? Pourquoi laisserait-il les lois aveugles de l’économie réduire la nature à une simple ressource, alors qu’elle est avant tout une alliée ?
L’Afrique, ce continent fertile, a produit des arbres majestueux dont les racines s’étendent au-delà des frontières de ses États. Ces racines doivent nourrir nos peuples, faire fleurir nos espoirs et porter des fruits pour les générations futures. Renouer avec ces pratiques n’est pas une régression, mais un acte de lucidité, un retour à l’essentiel : construire un roman culturel collectif
Pour que l’Afrique rayonne, il faut construire un roman culturel collectif, ancré dans nos mythes, nos légendes et nos récits. Toute civilisation survit par la force de ses histoires. Nos paysages, traditions, rites, littératures et mémoires forment un grand tissu culturel, précieux et fragile, qui porte notre continent, notre humanité et nos rêves partagés.
La Maison Ousmane Sow, tel un phare, peut guider ce renouveau. Elle est la preuve que la culture, loin d’être un luxe, est un moteur de transformation. Elle montre que l’art peut être à la fois ancrage et envol, qu’il peut inspirer des réponses aux défis contemporains. Mais elle ne pourra remplir ce rôle que si elle est préservée, si son accès est garanti, si elle devient le symbole d’une ville pensée pour ses habitants et non contre eux.
Notre cri de cœur est donc un appel à l’action et à l’espoir.
Ce n’est pas un adieu, mais une promesse que le Sénégal doit se faire à lui-même, une promesse que ses enfants doivent porter : celle de ne pas sombrer. Préserver sa souveraineté culturelle et retrouver son harmonie avec l’environnement ne sont pas des choix secondaires. Ce sont des nécessités vitales, des actes d’amour pour sa propre identité et pour les générations à venir.
Alors qu’il se relève. Qu’il protège ses trésors. Qu’il planifie ses villes avec sagesse. Qu’il réconcilie modernité et nature. Qu’il inspire sa jeunesse avec les exemples de ses géants, comme Ousmane Sow. Qu’il montre au monde qu’un Sénégal en harmonie avec lui-même peut devenir un modèle universel.
Le temps presse, mais il n’est pas trop tard. Qu’il agisse, avant que les échos de ses richesses ne deviennent de simples souvenirs.
Signataires de l’appel pour la souveraineté culturelle
Acogny, Germaine – Fondatrice École des Sables
Anne, Mama – Productrice Audiovisuelle, Suisse
Badiane, Alioune – Artiste, Sénégal
Ba, Babacar – Consultant
Ba, Fatimata Kiné Diallo – Écrivaine, Sénégal
Bocoum, Hamady – Directeur de recherche-Classe Exceptionnelle, UCAD
Bounaffaa, Hicham – DG Phare des Mamelles
Celac, Catherine – Présentatrice/Journaliste
Dembele, Cheikh Raphaël – Ingénieur Économiste Logistique et Transports
Diagne, Amadou Lamine Sall – Poète, Lauréat des Grands Prix de l’Académie française
Diallo, Aïssatou – CEO La Maison BINAF SARL
Diallo, Maitre Boucounta – Avocat à la cour, Sénégal
Diokhane, Bara – Avocat, Sénégal
Diop, Aminata Johnson – Fondatrice de l’Agence Culturelle Africaine et du Pavillon Africain
Diop, Mamadou – Professeur, USA
Diop, Moustapha – DG
Daf, El Hadji Moctar – Inspecteur Principal Navigabilité des aéronefs, Enquêteur technique accidents et incidents d'avions
Dike, Ifeoma – Art Advisor
Dione, Boubakar – Directeur juridique de Bpifrance
Fall, Me Ousseynou – Avocat à la cour
Fall, Me Aly – Bâtonnier élu du Barreau du Sénégal
Fortes, Laura – Journaliste, RTS 1
Gueye, Ousmane – Artiste, Sénégal
Kane, Amadou – Ancien Ministre, Ancien PDG Banque BICIS
Kane, Amadou Elimane – Écrivain, France
Kane, Pape Samba – Journaliste, écrivain, Dakar
Kassé-Sarr, Fatou – DG Labell'Com et promotrice du Carnaval de Dakar Suñu Cosaan
Lamko, Koulsy – Écrivain, Directeur Hankili So Africa, Mexico
Loum, Moustapha – Ingénieur Agro-alimentaire
Mbaye, Malick – Expert supérieur en télécommunications et en informatique
Mboup, Fatou – Entrepreneure, Administratrice générale de la Fondation Amadou Mahtar Mbow pour les savoirs endogènes
Ndaw, Seyda Magatte – Opérateur économique
Ndiaye, Me Moustapha – Notaire, Président de la Biennale de Dakar
Ndiaye, Saïdou – Gérant, SND Consulting
Ngom, Pap' Amadou – Entrepreneur, Paris
Niang, Alioune Badara – Consultant, Sénégal
Sagna, Mahamadou Lamine – Enseignant/Chercheur, USA
Samb Sall, Ghaël – Présidente du Fonds d’Archives Africain pour la Sauvegarde des Mémoires et directrice des Éditions Vives Voix
Sarr, Bousso – Chef d’entreprise
Sarr, Seynabou Dia – CEO Global Mind Consulting Group
Senac, Gerard – Président Honoraire d’Eiffage Sénégal
Sidibé, Papa Mady – Investisseur professionnel
Sougoufara, Mama – DG ICS
Sow, David – Logistique Canal+Sénégal
Thiam, Chef Pierre – Culinary Ambassador, Agriculture Durable, États-Unis
Top, Lhadj – Acteur culturel
Touré, Kémo Jr. – CEO Wutiko
Touré, Famory – Ingénieur Télécommunications
Vogt, Helmut – Fondateur École des Sables
Wane, Sawda – Informaticienne, USA
Wone, Amadou Tidiane – Conseiller du président
VIDEO
AFRICA FIRST, SENEGAL FIRST : NOUS D'ABORD
EXCLUSIF SENEPLUS : La géopolitique des grandes puissances ne doit en aucun cas dicter les choix des dirigeants africains, qui doivent défendre leur peuple. C’est l’avis d'Aminata Touré.
La souveraineté du Sénégal et de l’Afrique doit être défendue sous tous ses aspects par les Sénégalais et les Africains, face à n'importe quel pays. Aucun impérialisme ne doit plus avoir droit de cité chez nous. C’est pour cela que l’unité de l’Afrique est pertinente, afin de défendre sa sécurité, régler ses problèmes collectivement, selon Aminata Touré, pour qui la politique des partenaires étrangers devrait être secondaire pour les Africains.
«C’est notre posture personnelle qui est importante. Ce que d’autres présidents vont faire doit être secondaire pour nous, pays africains. Le plus important, c’est quelles politiques vont servir nos propres intérêts que nous voulons mettre en place. C’est ça la démarche. Donald Trump ou pas, les Africains, ce qui devrait les intéresser, c’est comment gérer souverainement et ensemble leurs pays, industrialiser leur agriculture, former leurs jeunes et soutenir les femmes… »
Dans cette perspective, que la France perde de son influence en Afrique ne doit être le souci d’aucun Africain, selon le Haut Représentant du Président de la République, Aminata Touré, qui a trouvé « malheureuse » la sortie d’Emmanuel Macron face à ses ambassadeurs, où il accusait les Africains d’être ingrats et prétendait que la France n’est pas congédiée du Sahel mais partie de son propre chef.
En tout cas, les bases militaires étrangères en plein 21e siècle dans nos pays ne sont pas tolérables, d’après l’ancienne Garde des Sceaux. Aminata Touré est sans concession, qu’il s’agisse de la France, de la Russie, de la Chine ou de tout autre pays, cela « c’est terminé », a martelé Aminata Touré.
« La question d’avoir des bases dans les pays des autres est une question dépassée, c’est un anachronisme, ça n’existe nulle part. Au nom de quoi vous voulez avoir des bases dans les pays de quelqu’un d’autre ? C’est fini, c’est terminé », estime Aminata Touré.
Dans la même veine, que les États-Unis choisissent de renvoyer des étrangers de leur sol reste une décision souveraine, voire même légitime. Pour Aminata Touré, ce qui compte, c’est le Sénégal, c’est l’Afrique d’abord. Puisque de l’autre côté, Donald Trump professe à la ville et au monde l’Amérique d’abord, les Africains devraient aussi assumer de dire, d’assumer et de faire tout pour l’Afrique d’abord.
En revanche, dans le processus d’expulsion, les États-Unis devraient se comporter comme le pays civilisé qu’ils prétendent être, en respectant strictement les droits des émigrés. C’est le moment d’en donner la preuve. Parce qu’être émigré ne rime pas avec criminel.
Par Fatou Warkha SAMBE
LA LUTTE SENEGALAISE, UN BOYS CLUB QUI SE NOURRIT DE LA VIOLENCE
Si nous ne faisons rien, l’Arène nationale deviendra un champ de bataille permanent, où la force brute l’emportera sur le talent, et où la mort d’un supporter ne sera qu’une simple anecdote
L’Arène nationale est l’incarnation parfaite d’un espace exclusivement masculin, un «boys club» où la masculinité est façonnée, affirmée et imposée comme une norme absolue. Ici, la virilité se mesure à la force brute, à la domination physique et à la violence considérée comme un mode d’expression légitime. Ce sport, autrefois un rituel communautaire, s’est peu à peu transformé en un espace où seuls les hommes ont droit à l’action, tandis que les femmes restent cantonnées à des rôles d’accompagnement et de célébration.
Si la lutte féminine existe, elle reste reléguée à une niche, loin des projecteurs et de la médiatisation dont bénéficient les combats masculins. Pourtant, des championnes comme Isabelle Sambou, multiple médaillée en lutte olympique, ont prouvé que les femmes ont toute leur place dans cet univers. Mais leur exclusion de la lutte avec frappe n’est pas anodine : ce rejet repose sur une perception archaïque selon laquelle la lutte féminine serait «trop douce», «pas assez spectaculaire». Le combat des femmes est perçu comme inférieur parce qu’il ne repose pas sur la brutalité des coups, mais sur la technique et la stratégie. Cette mise à l’écart illustre parfaitement comment la violence, lorsqu’elle est orchestrée par les hommes et pour les hommes, devient un critère de légitimité dans le sport.
Historiquement, la lutte sénégalaise était bien plus qu’une simple démonstration de force. C’était un rituel d’initiation, un moyen d’affirmer sa bravoure sans recourir à une violence destructrice. Elle se déroulait sans frappe, mettant l’accent sur la maîtrise du corps et du sol, tout en intégrant la communauté entière dans son déroulement. Les femmes y jouaient un rôle-clé : elles étaient les gardiennes de la tradition orale, celles qui, par leurs chants et louanges, conféraient aux lutteurs une aura de grandeur et de respectabilité.
Mais aujourd’hui, l’Arène nationale est devenue un théâtre du chaos, alimenté par une industrie qui fait de la violence un spectacle lucratif. Cette mutation a été particulièrement marquée par l’ère Tyson, lutteur emblématique qui a propulsé la lutte dans une nouvelle dimension économique. Son immense popularité a attiré des sommes colossales, transformant la lutte en un business où les cachets des combattants ont atteint des dizaines de millions de francs Cfa. Désormais, ce ne sont plus seulement les performances sportives qui déterminent le succès, mais la capacité à créer du buzz, à alimenter les rivalités et à faire monter la pression avant chaque combat.
Cette quête effrénée de compétitivité pousse certains lutteurs à des pratiques extrêmes, notamment la consommation de produits visant à augmenter leur masse musculaire pour rivaliser avec leurs adversaires. Ce dopage informel, souvent ignoré par les instances de régulation, pose des questions sur la santé des lutteurs et sur l’éthique même du sport. De plus, les Ko spectaculaires qui se multiplient dans les combats témoignent d’un basculement vers une brutalité encore plus marquée, où l’objectif principal semble être l’écrasement total de l’adversaire, et non plus une victoire technique.
Bien sûr, on pourrait dire que cela existe dans tous les sports de combat. Mais ce qui interpelle ici, c’est la transformation radicale d’un sport qui, à l’origine, était avant tout une lutte sans frappe, où la technique et la résistance primaient sur la force brute. Il y avait une époque où la lutte sénégalaise était un moment de rassemblement, une expression culturelle qui dépassait la simple confrontation physique. Je suis nostalgique des «mbapattes», ces séances de lutte improvisées dans les quartiers pendant les grandes vacances scolaires. Il n’y avait même pas de police pour encadrer ces affrontements, et pourtant, malgré quelques altercations, cela restait un moment d’apprentissage et de socialisation. Aujourd’hui, nous avons des structures officielles, des moyens de surveillance, et pourtant, la violence est devenue incontrôlable.
L’utilisation de la mystique dans la lutte, bien qu’ancrée dans les traditions sénégalaises, prend parfois des dimensions qui choquent les âmes sensibles. Des rituels, des sacrifices d’animaux ou des pratiques occultes sont exhibés de manière spectaculaire avant les combats, renforçant un aspect ésotérique qui divise les opinions. Si pour certains, cela fait partie intégrante du folklore de la lutte, d’autres y voient un décalage avec l’évolution moderne du sport et un frein à sa professionnalisation.
La transformation de la lutte en industrie du divertissement a ouvert la porte à une opacité financière inquiétante. D’où viennent réellement les fonds colossaux versés aux lutteurs ? Est-ce uniquement la billetterie et les sponsors qui financent ces cachets astronomiques ? Ou y a-t-il d’autres sources, moins avouables, qui échappent à tout contrôle institutionnel ? L’absence de transparence alimente les soupçons de blanchiment d’argent, renforcés par des affaires judiciaires impliquant certains promoteurs. En 2018, un promoteur avait été condamné pour association de malfaiteurs et détention de drogue, tandis qu’en 2021, un autre acteur du milieu avait été mis en cause pour des transactions douteuses. Ces scandales montrent à quel point la lutte, en dépit de son image de sport national, est devenue un secteur où l’argent circule sans régulation claire.
Le 16 février dernier, lors du combat entre Ama Baldé et Franc, les débordements ont atteint un niveau critique : vandalisme, bagarres et perte tragique d’une vie humaine. Mais ce n’était qu’un épisode de plus dans une longue liste de violences qui ponctuent les grands combats. A chaque fois, les mêmes scènes se répètent sous le regard impuissant des Forces de l’ordre : affrontements entre supporters, agressions aux abords de l’arène, et gaz lacrymogènes se dispersant jusque dans les habitations des riverains.
Ces violences ne sont pas des accidents, mais le résultat d’un laxisme généralisé. Le Comité national de gestion de la lutte (Cng), censé assurer l’encadrement du sport, se contente trop souvent de sanctionner les lutteurs, sans jamais remettre en question le cadre qui favorise ces débordements. L’expérience a montré que ces mesures punitives sont insuffisantes pour enrayer la violence. Il est impératif de renforcer les dispositifs de surveillance, la formation des lutteurs et l’éducation des supporters sur les enjeux du fair-play et du respect des règles.
L’Etat a introduit une règle limitant les combats à 19h au plus tard, dans l’espoir de réduire les débordements. Si cette mesure est un premier pas, elle reste symbolique et ne s’attaque pas aux causes profondes du problème. Une réforme en profondeur est nécessaire, avec un cadre rigoureux pour la billetterie, un dispositif de sécurité renforcé et une gestion stricte des foules.
Le problème de la sécurité ne se résume pas à l’encadrement des combats : il interroge aussi la responsabilité des organisateurs et des autorités publiques. Pourquoi ne pas instaurer un audit régulier du financement des combats, du respect des règles sécuritaires et du rôle des promoteurs dans l’entretien des rivalités qui alimentent la violence ? Lutter contre la violence, c’est aussi questionner les intérêts économiques qui en découlent.
Face à cette montée de la violence, le ministre de l’Intérieur et de la sécurité publique a récemment décidé de suspendre la couverture sécuritaire des combats de lutte. Cette décision, bien que radicale, peut être perçue comme une manière de mettre la pression sur les promoteurs, le ministère du sport et le Cng pour qu’ils prennent enfin leurs responsabilités. Car sans sécurité, il ne peut y avoir de combat. Mais cette mesure est-elle réellement pertinente ?
Plutôt que de se retirer, l’Etat devrait imposer un cadre de sécurisation obligatoire, avec des exigences claires en matière de gestion des foules, de billetterie et de prévention des violences. Sans une véritable réforme, ces scènes chaotiques continueront de se produire, mettant en danger les supporters, les lutteurs et les habitants des quartiers environnants.
Si nous ne faisons rien, l’Arène nationale deviendra un champ de bataille permanent, où la force brute l’emportera sur le talent, et où la mort d’un supporter ne sera qu’une simple anecdote. Il est encore temps de sauver ce sport, de le réinscrire dans une logique où la technique et l’honneur priment sur la violence et le chaos.