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28 avril 2025
Diaspora
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EN AFRIQUE, LE DESTIN PEU ENVIABLE DES EX-PRÉSIDENTS
Ils ont régné sur des pays, maintenant ils errent ou croupissent. L'après-pouvoir en Afrique n'a rien d'un long fleuve tranquille. De la prison à l'exil, en passant par la résidence surveillée, les chemins sont multiples
Dans le théâtre politique africain, le rideau ne tombe jamais vraiment pour les anciens chefs d'État. Une enquête révèle le destin tumultueux de ces hommes qui ont tenu les rênes du pouvoir.
De la cellule au salon doré, en passant par l'exil forcé, le parcours post-présidentiel emprunte des chemins sinueux. Charles Taylor, ancien dirigeant libérien, compte les jours dans une prison anglaise, tandis qu'Omar el-Béchir du Soudan reste sous haute surveillance à Khartoum.
Pour d'autres, comme Mohamed Bazoum du Niger ou Ali Bongo du Gabon, le palais présidentiel s'est mué en cage dorée. Résidence surveillée : une retraite politique sous contrainte.
L'exil, ultime échappatoire pour certains, devient une seconde nature. De Yahya Jammeh en Guinée équatoriale à Alpha Condé en Turquie, la géographie de la disgrâce s'étend sur plusieurs continents.
Cette valse des destins présidentiels illustre la précarité du pouvoir en Afrique. Entre coups d'État, poursuites judiciaires et transitions houlières, le fauteuil présidentiel ressemble de plus en plus à un siège éjectable.
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BIYA MALADE, LA FRANCE PANIQUE
L'absence prolongée du président camerounais alimente toutes les spéculations. Pendant ce temps, Paris s'agite en coulisses. L’ère post-Biya se prépare dans l’ombre, entre ambitions locales et intérêts internationaux
Paul Biya, le patriarche nonagénaire à la tête du Cameroun depuis 1982, semble vaciller. Son absence prolongée de la scène publique alimente les rumeurs les plus folles, tandis que le pouvoir tente de museler les médias.
À Paris, c'est la panique. Le Quai d'Orsay voit en Biya le dernier rempart de la Françafrique dans la région. La crainte d'une succession chaotique hante les couloirs de l'Élysée, où l'on redoute de voir le Cameroun glisser dans l'orbite russe.
En coulisses, une course contre la montre s'engage. La France déploie ses réseaux, multipliant les rencontres avec les successeurs potentiels. Franck Biya, fils du président, semble tenir la corde, mais d'autres prétendants s'activent dans l'ombre.
Pendant ce temps, le peuple camerounais retient son souffle. Après quatre décennies de règne sans partage, l'heure du changement approche. Mais quelle forme prendra-t-il ? Entre les ambitions des clans rivaux et les manœuvres des puissances étrangères, l’avenir du Cameroun reste incertain.
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ISLAM ET RÉPUBLIQUE FRANÇAISE, LE MALENTENDU COLONIAL
Derrière les polémiques sur l'Islam en France se cache une histoire oubliée. Celle d'une République coloniale qui a façonné sa relation avec les musulmans bien avant les débats actuels
Au cœur des débats sur l'identité nationale française se cache une histoire oubliée : celle de la colonisation. L'idée répandue selon laquelle l'Islam serait incompatible avec les valeurs républicaines n'est pas née d'hier, mais puise ses racines dans l'Algérie française du 19ème siècle.
Sous couvert de "mission civilisatrice", la France a créé un système à deux vitesses en Algérie. D'un côté, les colons jouissaient de tous les droits citoyens. De l'autre, les "indigènes musulmans", pourtant apparemment français, étaient privés de citoyenneté pleine et entière.
Cette ségrégation, justifiée par des arguments culturels et religieux, masquait une réalité plus crue : la peur du "grand remplacement" avant l'heure. Accorder l'égalité aux Algériens aurait signifié leur donner le contrôle politique de l'Algérie, alors département français.
Paradoxalement, c'est au nom de la laïcité que l'on refusait aux musulmans l'accès à la citoyenneté, tout en contrôlant étroitement leur culte. Le terme « musulman » est devenu une catégorie juridique, désignant moins une appartenance religieuse qu'un statut social inférieur.
Ce passé colonial, longtemps occulté, ressurgit aujourd'hui dans les débats sur l'Islam en France. Il nourrit à la fois les discours d'exclusion et la méfiance de certains envers l'universalisme républicain.
L'AFRIQUE, NOUVEAU TERRAIN DE JEU DE L'INFLUENCE RUSSE
Des "sociologues" aux faux airs d'espions aux campagnes de désinformation massives, Moscou déploie un arsenal impressionnant pour séduire le continent. Il se présente comme le défenseur des peuples africains face au néocolonialisme
(SenePlus) - Dans un grand format publié du 19 au 25 septembre 2024, l'Obs lève le voile sur la stratégie d'influence russe en Afrique. Une enquête approfondie qui révèle l'ampleur et la sophistication des méthodes employées par Moscou pour étendre son emprise sur le continent.
Au cœur de cette offensive silencieuse, des personnages comme Maksim Shugaley incarnent la complexité de l'approche russe. Présenté comme un simple « sociologue », cet agent d'influence parcourt l'Afrique, réalisant des « sondages » aux conclusions invariablement favorables à la Russie. "Ses 'sondages' à la méthodologie douteuse ont systématiquement retenu que les populations des pays 'étudiés' soutiennent les partenariats avec la Russie et sont hostiles à la présence des Occidentaux, à commencer par la France", rapporte l'Obs.
Mais Shugaley n'est que la partie émergée de l'iceberg. Depuis 2018, la Russie a multiplié ses interventions sur le continent. De la République centrafricaine au Niger, en passant par la Libye et le Mali, chaque crise est une opportunité pour Moscou d'avancer ses pions. Les gains sont considérables : "neutralité de nombreux pays africains sur la question ukrainienne, nouveaux débouchés économiques (armement, hydrocarbures, agriculture), remplacement de l'armée française évacuée du Sahel par les miliciens de Wagner", énumère le magazine.
L’arsenal déployé par la Russie est impressionnant. L'African Initiative, une agence de presse créée en septembre 2023, joue un rôle central dans cette stratégie. Selon l'Obs, cette structure "publie des contenus en russe, anglais, français et arabe, gère des chaînes Telegram, organise des voyages de presse en Russie, mais aussi dans les territoires ukrainiens occupés, avec des journalistes africains". En parallèle, les Maisons russes, inspirées des Alliances françaises, se multiplient sur le continent.
Sur les réseaux sociaux, les fermes à trolls russes excellent dans la diffusion de fake news et de théories du complot anti-occidentales. L'Obs cite notamment "la diffusion de théories du complot suggérant que les sociétés pharmaceutiques américaines mènent des expériences biologiques en Afrique sous prétexte de vaccination".
Le narratif russe est immuable : Moscou se présente comme le défenseur des peuples africains face au néocolonialisme. Ce discours trouve un écho favorable auprès d'une jeunesse en quête de nouveaux modèles. "La critique anti-occidentale rencontre une tendance politique de fond en Afrique souvent qualifiée de néo-souverainiste", explique au magazine Maxime Audinet, chercheur à l'Institut de Recherche stratégique de l'Ecole militaire (Irsem).
L'influence russe ne se limite pas au domaine informationnel. Après la mort d'Evgueni Prigojine, le Kremlin a repris en main ses partenariats militaires. L'Africa Corps, nouvelle entité contrôlée par le ministère de la Défense russe, a absorbé une partie de Wagner. "Présente dans cinq pays, la formation est placée sous le contrôle direct du vice-ministre de la Défense et du service de renseignement militaire russe, le GRU", détaille l 'Obs.
Les conséquences de cette stratégie sont potentiellement déstabilisatrices. Le magazine cite une note du Centre d'études stratégiques de l'Afrique selon laquelle la Russie aurait contribué à "saper la démocratie dans au moins dix-neuf pays". Si rien ne prouve un soutien direct aux récents coups d’État au Sahel, les experts présentés par l’Obs notent une intensification des narratifs pro-russes avant chaque putsch.
Face à cette offensive, l’Occident tente de réagir. La France, notamment, a créé un nouveau Commandement pour l'Afrique intégrant la lutte contre la désinformation. Mais le retard est considérable. "Moscou à pris beaucoup d'avance", constate l'Obs.
Plus inquiétant encore, l'Afrique ne serait qu'un laboratoire. Le « savoir-faire » acquis sur le continent serait en train d'être exporté vers d'autres régions, comme l'Asie centrale. L'Obs rapporte notamment les récents rapprochements entre Moscou et les talibans afghans, illustrant l'expansion de cette stratégie d'influence au-delà des frontières africaines.
En conclusion, ce grand format de l'Obs dresse un tableau alarmant de l'influence russe en Afrique. Dans ce nouveau « Grand Jeu » géopolitique, Moscou semble avoir pris une longueur d'avance, redessinant les équilibres de pouvoir sur le continent et au-delà. Une réalité qui pose de sérieux défis à l’Occident et qui pourrait bien redéfinir les contours de la géopolitique mondiale dans les années à venir.
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EDWY PLÉNEL SECOUE LES CONSCIENCES
Le fondateur de Mediapart livre un éditorial percutant. "Les mots me manquent", confesse-t-il, face à l'ampleur des tragédies qui frappent le monde. Avec "l'illimitisme" qui gangrène la société, il brandit l'égalité comme ultime rempart
Dans un éditorial poignant sur l'émission Backseat, Edwy Plenel, fondateur de Mediapart, livre une réflexion profonde sur l'état du monde actuel. Intitulée "Les mots me manquent", cette chronique inaugure sa participation hebdomadaire à l'émission.
Plenel dresse un tableau sombre des crises qui secouent notre époque. De Gaza à Kiev, en passant par les violences sexuelles et les inégalités économiques, il pointe du doigt l'impuissance du langage face à l'horreur et à l'injustice.
Le journaliste fustige l'usage de rhétoriques trompeuses et l'indifférence grandissante face aux souffrances humaines. Il dénonce également la montée de ce qu'il nomme "l'illimitisme" : une absence de retenue dans les sphères politique, économique et écologique.
Face à ces défis, Plenel brandit l'égalité comme boussole morale universelle. Il appelle chacun à "s'empêcher", à faire preuve de prudence et d'écoute, et à considérer l'autre dans toutes nos actions.
Dans un monde où "la nuit gagne", le fondateur de Mediapart exhorte ses auditeurs à devenir des "bougies dans le noir", illuminant le chemin vers plus d'humanité et de justice.
CONFLUENCE MUSICALE À SAINT-LOUIS
Du 31 octobre au 2 novembre, le Festival "Au tour des cordes" revient pour sa 4ème édition, promettant un voyage musical sans frontières. Sous la direction d'Ablaye Cissoko, cet événement célèbre la richesse des instruments à cordes du monde entier
La 4ème édition du Festival "Au tour des cordes", orchestrée par Ablaye Cissoko, se tiendra du 31 octobre au 2 novembre 2024. Le communiqué suivant annonce cet événement exceptionnel qui célèbre non seulement la richesse des instruments à cordes, mais aussi l'histoire et le patrimoine de la ville de Saint-Louis.
"Ablaye Cissoko et l’équipe du Festival Au tour des cordes ont le plaisir de vous annoncer la 4ème édition du Festival “Au tour des cordes” qui se tiendra à Saint-Louis du 31 octobre au 2 novembre 2024.
Le festival met à l'honneur les instruments à cordes, ces instruments porteurs d’histoires séculaires des peuples du monde. Kora, setâr, ngoni, kanun, oud, guitare, depuis des siècles, racontent nos histoires, portent nos cultures et la voix de nos ancêtres. Autour de ces nobles instruments, de merveilleux musiciens, des passeurs de mémoires, des voix – de grandes voix -. Le fondateur du festival, le grand maître de Kora Ablaye Cissoko, a souhaité célébrer ce patrimoine traditionnel tout en créant un dialogue entre les peuples et les artistes issus de tous les horizons.
Le festival est donc également une histoire de rencontres humaines. “Au tour des cordes” nous a offert jusqu’ici 3 magnifiques éditions, de grands concerts et d'autres plus intimistes, des moments de communions et de partages exceptionnels, des instants suspendus où la beauté éclot dans tout ce qu’elle a de plus généreux. Fatoumata Diawara, Kiya Tabassian, Majid Bekkas, Rajerry Band, Awa Ly, Bassekou Kouyaté, Constantinople, Adar Halevy, Maria Siga, Ghalia Benali et tant d’autres encore, ont apporté leur part de magie aux 3 éditions, en communion avec un merveilleux public, très à l’écoute.
Le festival se déroule chaque année dans la ville historique de Saint-Louis. Au-delà de l’aspect musical, l’aspect historique et culturel ont une grande importance pour le fondateur résidant dans la ville depuis une trentaine d'années. Il rend aussi hommage à Ndar, et les sites historiques qui font la particularité de la ville.
L'événement se déploie dans ces différents sites, pour permettre de découvrir leur histoire. Il se déploiera aussi dans les écoles, à la rencontre des élèves, parce que la culture c’est aussi semer des graines, éduquer nos enfants sur notre patrimoine culturel. Il se déploiera dans les résidences artistiques créées pour permettre aux musiciens d’élaborer ensemble des projets qui seront présentés dans le cadre des concerts. Il se déploiera surtout dans les cœurs, comme il l’a fait pendant les 3 précédentes éditions. Vous serez envahie de belles émotions, de grâce, d’amour, de beauté.
Laissez-vous porter par l’appel du fleuve, du pont, des sublimes notes de Kora d’Ablaye Cissoko, ainsi que les mélodies de ses invités du bout du monde, Rendez-vous à Saint Louis du 31 octobre au 2 novembre 2024."
FMI-SÉNÉGAL, UN PARTENARIAT EN EAUX TROUBLES
L'audit des finances sénégalaises a eu l'effet d'une bombe, laissant l'institution internationale avec l'impression d'avoir été "jetée en pâture". Le prêt de 1,8 milliard de dollars, autrefois célébré comme une victoire par Macky Sall, est au point mort
(SenePlus) - Le Fonds Monétaire International (FMI) semble adopter une posture de prudence vis-à-vis du Sénégal, selon des informations obtenues par Jeune Afrique (JA). Malgré un prêt d'1,8 milliard de dollars validé en juin 2023, les nouvelles autorités sénégalaises se trouvent dans une impasse financière, n'ayant aucun décaissement depuis l'arrivée au pouvoir du président Bassirou Diomaye Faye.
"Il n'y a traditionnellement pas de revues pendant les périodes électorales. Le FMI veut éviter d'être instrumentalisé à des fins politiques", confie une source au sein de l'institution à JA. Cette période d'attente exceptionnellement longue s'explique par les remous politiques qui ont secoué le pays, notamment le rapport de l'élection initialement prévue fin février.
Le nœud du problème semble résider dans un audit des finances publiques lancé par les nouvelles autorités. Cet audit, qui a empêché la fourniture des documents nécessaires au FMI pour valider la deuxième revue de son programme, a conduit à l'annulation de deux conseils d'administration consécutifs. "C'est rare d'annuler deux conseils d'administration de suite", souligne la source de Jeune Afrique. "Cela concerne généralement les pays défaillants."
La situation s'est encore compliquée lorsque le 26 septembre, à Dakar, Ousmane Sonko et Abdourahmane Sarr ont dévoilé les résultats de l'audit, révélant des chiffres alarmants. "Nous avons eu le sentiment d'être jetés en pâture", confie un employé de l'institution à JA. "Si l'audit dit vrai, le FMI va être pointé du doigt. Mais nous ne certifions pas les comptes publics, ce n'est pas notre rôle."
Face à cette situation, Julie Kozack, directrice de la communication du FMI, a déclaré le 5 octobre : "Nous travaillerons étroitement avec les autorités dans les prochaines semaines pour évaluer l'impact macroéconomique et définir les prochaines étapes." Cependant, avec les élections législatives anticipées prévues pour le 17 novembre, le Sénégal risque de faire face à des problèmes de liquidités, aucune revue ne pouvant avoir lieu en période électorale.
L'incertitude plane désormais sur l'avenir du prêt de juin 2023, certaines évoquant même la possibilité que les revues n'arrivent jamais à leur terme. Dans ce scénario, les nouvelles autorités devraient relancer un nouveau programme.
PAR Jean Pierre Corréa
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NDIAGA DIAW, LA PASSION DE L’ÉLÉGANCE
Au moment où des jeunes plongent dans l’enfer de l’Atlantique, il est réjouissant qu’un jeune créateur sénégalais, passionné de stylisme et de mode, qui a su s’imposer et chez lui et ensuite à l’étranger, fasse le choix de revenir écrire l’histoire
« Au cœur de chaque maison de couture, une âme se révèle. Ce sont des histoires tissées de passion et d’émotions, où chaque création évoque des rêves inaccessibles. Dans le tourbillon des tissus et des aiguilles, des destins s’entrelacent, illuminant le monde de la mode. Chaque pièce est une œuvre qui raconte une histoire unique, vibrante de vie, d’amour et de dévotion. La haute couture, c’est ainsi un voyage au cœur des émotions, où chaque détail a son importance et où chaque silence résonne. »
Au moment où des jeunes adultes plongent dans l’enfer de l’Atlantique en poussant un « ouf ! » de soulagement, il est réjouissant qu’un jeune créateur sénégalais, passionné de stylisme et de mode, qui a su s’imposer et chez lui et ensuite à l’étranger, fasse le choix de revenir dans son pays, précisément chez lui, là-même où il a grandi, pour encore écrire l’histoire de la vie qu’il mène, fortement inspirée par l’élégance et l’amour du beau, histoire qu’il dépose avec son talent sur des femmes et des hommes, qu’il aime à rendre singuliers et surtout audacieusement libres.
Ndiaga Diaw, qui a créé en 2005 son premier atelier appelé « FIIT », ça ne s’invente pas, est donc revenu au bercail après s’être imposé à Bruxelles dans le monde de la mode à travers son showroom situé, ça ne s’invente pas non plus, « Rue Lebeau ». Portrait d’un homme entre audace et beauté.
Cet homme de 46 ans est né à Dakar et y a grandi, fasciné par les vêtements, et la manière de les porter le plus élégamment possible. Il se découvre une passion, le stylisme, n’ayant pas de prime abord, l’idée d’en faire son métier. De curiosités en éblouissements liés aux fréquentations qu’il tisse dans ce milieu, sa vocation se précise et ses doutes sur son talent se muent en certitudes.
Fitt l’atelier de l’audace
L’homme prend à bras le corps sa passion du stylisme et inaugure en banlieue, à Golf, son premier atelier de couture et de création, et saisit l’opportunité de participer cette année-là au concours Siravision, sélectionné in extremis, lui donnant de créer 5 pièces dans l’urgence, et, la chance ne souriant qu’aux audacieux, Ndiaga Diaw remporte le concours et accède à la notoriété.
N'oubliant pas que « le Génie, c’est 10% de talent et 90% de transpiration », il travaille avec une grande créatrice, qui avait révolutionné le pagne tissé, Claire Kane en l’occurrence, conseille les clients, gère la boutique, investit l’atelier et y découvre avec humilité l’art et les exigences de la coupe, et intègre le processus de création, du dessin au vêtement.
« L’instant Claire Kane », c’est le déclic de l’ambition, c’est l’intime conviction du talent nécessaire à l’éclosion de ses rêves…empreints d’Universel. En 2012 Ndiaga a des envies d’ailleurs, non pas parce s’y trouverait un improbable « El-DO-RADEAU », mais parce qu’il a envie de nouvelles expériences, de se remettre en question autant qu’en perspectives, en se mettant loin, en surplomb de sa vie et de sa zone de confort endogène.
Il part alors à la recherche de lui-même, « lui-même » étant l’endroit « d’où il parle au Monde » et d’où il crée son désir du beau et son offre d’élégance à des femmes et à des hommes en quête de cette singularité que proposent ses créations.
Il était Bruxelles…une fois !!!
Destination Berlin, ville culturellement turbulente et accueillante, ouverte de tous les temps aux artistes du monde entier, mais c’est en Belgique, à Bruxelles notamment, creuset très vivant de créations audacieuses, que Ndiaga Diaw va poser la table de coupe, qui va lui inspirer l’idée même du challenge à emporter, dans un pays où la mode est plus développée que sous nos latitudes. Sans complexes, la foi et la confiance chevillées au cœur, il pénètre cet univers, s’armant au contraire de courage lorsque des Cassandre lui en avaient prédit l’impossibilité. Pouvait-il en être autrement pour l’homme qui n’aimant que la mode, ne sachant faire que ça, était donc condamné à en affronter les difficultés, lesquelles vont paradoxalement le booster et rendre ses certitudes et sa confiance plus affirmées, lui permettant de s’adapter à son nouveau pays, à sa clientèle avide d’étonnements, de goûts nouveaux surprenant leurs sensibilités. La Haute Couture est affaire d’Orfèvres, et les métiers qui concourent à l’attrait que le monde entier lui voue, sont tous d’une exigence professionnelle absolue. Cela vous forge un homme, et les vêtements qu’il invente sont prisés par les hommes et les femmes, ces dernières orientant de plus en plus les coups de son crayon sur la planche à dessins qui dansent entre prêt à porter et haute couture, révélant avec délicatesse et touches subtiles, « La Femme Ndiaga Diaw ».
Un habit ne peut pas être que beau…il doit être bien porté
La « Femme Ndiaga Diaw », c’est une identité qui relève de la force, de la singularité, de l’unique et du transgressif, dont aiment se parer des femmes fortes et indépendantes, exigeant que le vêtement créé par Ndiaga affirme avec grâce quelque chose en elles. Bruxelles lui fait alors toute sa place, lui offrant un bel écrin où il pourra faire briller la Marque Ndiaga Diaw, Rue Lebeau, comme par hasard.
Ses multiples collections et défilés de Haute Couture en attestent : Ndiaga Diaw a étonné Bruxelles. Pourtant un sentiment s’installe de plus en plus excitant dans son esprit, agite ses réflexions, lesquelles peu à peu lui murmurent un tranquille besoin de revenir vers la Source du Rêve, pour établir l’expérience à l’endroit où l’audace a guidé ses pas sur des chemins buissonniers, pour que « FITT » fasse place à la Marque Ndiaga Diaw, comme une boucle bouclée toute en poétique créatrice, puisque le lien ne fut jamais déconnecté entre Bruxelles et Golf. Au fur et à mesure, l’idée germe de revenir créer et dynamiser la Marque Ndiaga Diaw là où FITT était né.
Produire local ne veut pas dire traditionnel
Dans son atelier Dakarois, l’homme s’attèle à créer une nouvelle collection, avec le dessein de l’exporter, mais aussi destinée à plaire aux Sénégalais, tout en précisant que « Produire Local ne veut pas dire Produire Traditionnel », l’ethnique ne détrônant pas les goûts de se vêtir communs, étant persuadé que les Sénégalais et les Africains sont dorénavant « dans le Temps du Monde ».
Les 12 et 13 octobre, Ndiaga Diaw de retour chez lui, accueille le Sénégal dans ses murs et plonge les amoureux du beau et de l’élégance dans le lieu où va désormais vivre sa marque et d’où ses créations vont aller séduire les Sénégalais. Ces deux jours, seront des moments joyeux de « portes ouvertes », sur ses ateliers et son laboratoire, sa salle de coupe, posés au cœur du réacteur d’où surgissent des créations étonnantes et singulières, que porteront de divins et sublimes mannequins.
Ndiaga Diaw affirme et partage son rêve, rendu possible par son audace : « J’avais besoin d’établir ma Marque et de la partager avec les gens de chez moi, de leur dire bienvenue là où j’ai grandi, venez où je vous convie, c’est aussi chez vous. C’est là, tout le sens de mon retour au pays natal ».
Emotions garanties. Venir découvrir la dernière collection Homme et Femme "Dakar 2024" lors de journées portes ouvertes sera donc un bonheur.
Ndiaga Diaw Couture
Ventes privées & Cocktails
Adresse : Rue GS-112, 473 Golf Sud
par Ibrahima Thioye
HONTE ET CULPABILITÉ
Voyage au cœur de ces sentiments complexes, de leurs origines à leurs manifestations, en passant par des conseils pratiques pour les apprivoiser.
John Bradshaw nous rappelle dans son livre S’affranchir de la honte : « La honte est partout ; elle s’avère rusée, puissante et déroutante. Son pouvoir réside dans son caractère obscur et secret » ; « La culpabilité est notre directeur de conscience. Elle nous signale que nous avons transgressé nos valeurs. »
Définitions
La honte et la culpabilité sont des émotions sociales proches. La honte se manifeste par un sentiment d’abaissement de soi aux yeux des autres suite à une expérience perçue comme non conforme à nos idéaux. La culpabilité survient lorsque nous notons un décalage entre notre comportement et les normes morales de notre groupe. Il est important de distinguer la honte normale, qui nous rappelle nos limites, de la honte toxique, fondée sur la dévalorisation de soi. De même, la culpabilité saine permet de reconnaître et de corriger nos fautes, tandis que la culpabilité malsaine devient source de torture mentale, accompagnée de rigidités.
Caractéristiques principales
- La honte touche l’identité de la personne en générant un sentiment douloureux de déficience. La culpabilité est liée à un problème de conduite, confrontant la personne à sa conscience morale.
- Dans la honte, l’écart se situe entre le « moi réel » et le « moi idéal », tandis qu’avec la culpabilité, la tension s’établit entre le moi et le surmoi. Dans la honte, la personne se juge indigne et se dévalorise ; dans la culpabilité, elle se sent fautive et regrette son comportement répréhensible.
- La honte est souvent accompagnée d’une forte composante physique, tandis que la culpabilité génère des pensées torturantes et de la rumination cognitive.
Autres caractéristiques
- La honte est plus archaïque et serait vécue dès la phase narcissique de l’enfance, alors que la culpabilité se manifeste avec le développement de la conscience morale.
- Les sociétés fondées sur des valeurs guerrières et héroïques favorisent une « culture de la honte » dans laquelle honneur, dignité, pudeur et évitement de la honte structurent les comportements, tandis que celles prônant la charité et la compassion tendent à développer une « culture de la culpabilité ».
- On distingue, par ordre d’intensité, la gêne, l’embarras, la honte saine et la honte toxique. De même, la culpabilité malsaine est souvent précédée de la culpabilité saine, des remords et des regrets. Il est plus difficile de confier sa honte que d’évoquer sa culpabilité.
- La honte toxique a un lien avec une mésestime de soi. Elle accompagne souvent les syndromes névrotiques et caractériels.
- Le sentiment inverse de la honte est la fierté. Les sentiments inverses de la culpabilité sont l’innocence et la sérénité.
Exemples
Cas de honte
- Un enfant qui se cache après avoir révélé sa vulnérabilité.
- Un soldat qui dévoile sa peur.
- Un enfant qui ne veut pas que ses camarades de classe découvrent son père qui est très âgé.
Cas de culpabilité
- Ne pas avoir accompli son devoir.
- Sentiment de culpabilité lié au syndrome du survivant.
- Avantages perçus par rapport aux autres.
Mauvaise nouvelle
Les expressions « rouge de honte » et « vert de honte » illustrent le niveau du ressenti. Nous avons tous expérimenté ces émotions de honte et de culpabilité. Leur intensité et leur fréquence dépendent de nombreux facteurs : culture, cercle familial, personnalité, etc. Certaines formes de honte toxique trouvent leur origine dans le système familial. Une fois intériorisée, la honte a le pouvoir d’enchaîner toutes les autres émotions. C’est pourquoi on l’appelle « l’émotion maîtresse ».
Bonne nouvelle
Grâce au travail intérieur, il est possible de tirer parti des fonctions utiles de ces émotions tout en évitant leurs aspects nocifs. Un manque de honte entraîne une rupture avec la pudeur, tandis qu’un excès de honte peut plonger dans la tristesse profonde. De même, peu de culpabilité peut conduire à la transgression des règles, et trop de culpabilité au perfectionnisme. Chaque personne doit apprendre à placer le « curseur » émotionnel au bon endroit.
Utilité des émotions de honte et de culpabilité
Ces émotions jouent un rôle essentiel dans l’intégration sociale. La honte nous aide à préserver notre identité au sein du groupe et à anticiper les rejets éventuels. Elle nous incite à nous adapter et à rester ouverts à de nouveaux horizons. Elle peut également être source de hautes performances, car une perception de médiocrité ou d’anormalité intérieure peut pousser un individu à exceller. La culpabilité, quant à elle, favorise le lien social et contribue à la qualité du vivre-ensemble.
Nocivité des émotions de honte et de culpabilité
Lorsque ces émotions se dérèglent, elles peuvent devenir paralysantes. La honte toxique entraîne un sentiment d’infériorité, et la culpabilité malsaine peut mener à des comportements manipulateurs ou imprudents. Ces émotions, mal gérées, peuvent nous priver de nos ressources intérieures et conduire à des décisions dangereuses.
Gestion des émotions
Pour gérer la honte toxique et la culpabilité malsaine, il est important de :
Confier sa honte pour réduire les ruminations et transformer la honte en embarras.
Accepter de se détendre (face à la culpabilité).
Apprendre à bien délimiter les frontières de responsabilité (ni culpabilité, ni honte, ni fierté pour des choses qui ne dépendent pas de nous).
Extérioriser ses voix intérieures et intégrer les différentes parties de soi-même.
Apprendre à relativiser les événements de la vie (cf. « Si », de Rudyard Kipling).
S’aimer soi-même en s’acceptant entièrement et inconditionnellement ; pratiquer l’empathie et la compassion envers soi-même.
Savoir demander et offrir le pardon.
ENTRE CONSCIENCE CITOYENNE ET RÉFORMES INSTITUTIONNELLES
L'ancien ministre Abdou Fall et Ousmane Sène, directeur du WARC livrent un débat passionnant sur le pays, allant de la nécessité d'une possible 3ème République à l'importance du dialogue entre les différentes forces politiques et sociales
Jeudi 10 octobre 2024, sur le plateau de TFM, l'ancien ministre Abdou Fall et Ousmane Sène, directeur du West African Research Center (WARC), ont livré un débat passionnant sur l'avenir du Sénégal. Au cœur des discussions : la transformation de la conscience citoyenne en vecteur de développement.
Les deux intervenants ont souligné l'évolution remarquable de la conscience citoyenne au Sénégal. "Les citoyens attendent que la démocratie se prolonge aussi sur le champ de l'économie", a déclaré Abdou Fall, mettant en lumière les aspirations croissantes des Sénégalais à une participation accrue dans la gouvernance et à une meilleure justice sociale.
Le débat a également abordé la question du patriotisme, le distinguant clairement du nationalisme. Ousmane Sène a mis en garde contre les dérives potentielles d'un nationalisme exacerbé, plaidant pour un patriotisme inclusif et pragmatique. "Le vrai patriotisme, c'est ce que chaque Sénégalais a une conscience qu'il a un devoir vis-à-vis de sa société", renchéri Abdou Fall.
Vers une 3ème République ?
L'idée d'une refonte institutionnelle a été au cœur des échanges. Abdou Fall a plaidé pour une "3ème République", visant à rééquilibrer les pouvoirs et à moderniser la gouvernance. "Il faut qu'on refonde nos institutions, qu'on procède à un rééquilibrage des pouvoirs", a-t-il affirmé, appelant à une réforme du modèle présidentiel actuel.
Les deux intervenants ont insisté sur l'importance des institutions comme garantes de la stabilité du pays. Ousmane Sène a particulièrement apprécié le professionnalisme de l'armée sénégalaise, tout en soulignant les défis auxquels font face d'autres institutions comme la justice.
Enfin, le débat a mis en exergue la nécessité d'un dialogue constructif entre les différentes forces politiques et sociales. "On ne peut pas gouverner nos pays avec efficacité s'il n'y a pas une approche de cogestion", a souligné Abdou Fall, appelant aux consensus larges pour assurer la stabilité et le développement du pays.