De nombreuses Africaines étaient activistes des droits des femmes bien avant la naissance du féminisme “institutionnel”. Selon la chercheuse Rama Sala Dieng, féminisme et panafricanisme ont toujours été étroitement liés, et le féminisme est aussi ancien que le continent.
L'ALCOOL BIENTÔT AUTORISÉ EN ARABIE SAOUDITE, MAIS SEULEMENT POUR LES EXPATRIÉS
Dans une rupture majeure avec son statut de pays musulman ultraconservateur, l'Arabie saoudite va autoriser l'ouverture d'un commerce dédié à la vente d'alcool à Ryad
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 25/01/2024
Selon des sources diplomatiques familières du dossier et s'exprimant sous couvert d'anonymat en raison de la sensibilité du sujet, l'Arabie saoudite, pays musulman conservateur, s'apprête à ouvrir dans les prochaines semaines son premier magasin d'alcool en décennies, à Ryad.
Cité par le média américain Bloomberg, ces sources indiquent que ce magasin entendant répondre aux besoins des diplomates non musulmans en poste dans la capitale saoudienne sera situé dans le Quartier diplomatique du sud-ouest de la ville. Seuls les diplomates pourront s'y procurer de l'alcool, après autorisation via une application mobile gérée par les autorités saoudiennes et dans certaines limites de quantité.
Historiquement en Arabie saoudite, où la consommation d'alcool est strictement interdite par l'islam et son clergé jouit d'une forte influence sur la société, ce produit ne pouvait s'obtenir que sur le marché noir ou par colis diplomatique. L'alcool avait été banni dans tout le royaume après qu'un prince saoudien ivre ait abattu un diplomate britannique dans les années 1950 à la suite d'une réception à l'ambassade.
Les rumeurs abondent quant à un assouplissement progressif des restrictions sociales en Arabie saoudite sous l'impulsion du prince héritier Mohammed ben Salmane, dans le cadre de sa vision 2030 visant à diversifier l'économie du pays. Reste à voir si cette ouverture préfigure d'autres évolutions plus profondes dans le royaume.
Une Proposition nommée Désir, PAR Fatoumata Sissi Ngom
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MBORO, D'UNE TERRE PILLÉE À UNE CITÉ DURABLE
Découverte puis dépossédée de ses terres au nom du progrès, l'histoire de Mboro est celle de bien des territoires africains. Pourtant, de cette douloureuse épopée pourrait enfin naître une nouvelle ère de justice sociale et environnementale
Ce film réalisé par Fatoumata Sissi Ngom, dans le cadre du projet Une Proposition nommée Désir, est une plongée dans l’histoire de la ville Mboro, ville découverte en 1862 par l’administration coloniale française pour ses énormes potentialités agricoles.
D’un autre secret bien gardé pendant la Première Guerre mondiale à une excavation et exploitation de gisements de phosphates après la Deuxième Guerre mondiale, l’histoire de Mboro est aussi intimement liée à celle de la création des Industries Chimiques du Sénégal, du temps des colonisateurs français.
L'histoire de Mboro reflète l'histoire mondiale, où la terre mère est exploitée par les hommes pour des raisons économiques et industrielles. C'est une chronique de la colonisation, apportant progrès économique et une sorte de vision, mais aussi des distorsions, des schémas destructeurs, des inégalités sociales et de l'injustice environnementale.
C'est également une histoire de la masculinité toxique, marquée par la prise de pouvoir, qui altère l'intégrité d'un territoire et met en place des hiérarchies saillantes.
Une Proposition nommée Désir met l’accent sur la guérison des villes et zones urbaines, anciennement colonisées, qui sont des lieux d’innovation et de co-création. Le projet met l’accent sur le développement durable, la protection environnementale, la protection sociale et le bien-être. L'objectif est de réactiver les mémoires de pouvoir aux niveaux individuel et collectif, en partageant des connaissances concrètes, y compris spirituelles : celles qui guérissent les blessures et l’âme.
Sous-titres disponibles en français, anglais, espagnol, allemand, chinois.
«POUR LE SENEGAL, LES DROITS HUMAINS CONSTITUENT UNE OPTION IRREVERSIBLE»
Aissata Tall Sall, Garde des Sceaux, ministre de la Justice a déclaré, hier lundi, lors de l’Examen périodique universel (EPU) du Conseil des droits de l’homme des Nations unies de la situation des droits de l’homme au Sénégal, par visioconférence.
Les droits humains constituent une option irréversible pour le Sénégal. Mieux, cette option irréversible, c’est d’arriver à une société où l’ensemble des droits humains seront respectés et pratiqués, a déclaré la Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Aissata Tall Sall, hier lundi, lors de l’Examen périodique universel (EPU) du Conseil des droits de l’homme des Nations unies de la situation des droits de l’homme au Sénégal, par visioconférence.
«L e Sénégal s’emploie, va s’employer et continuera à s’employer, toujours à affronter et à surmonter les défis et toutes les contraintes parce que pour le Sénégal, les droits humains constituent une option irréversible. Cette option irréversible, c’est d’arriver à une société où l’ensemble des droits humains seront respectés et pratiqués». La Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Aïssata Tall Sall s’est voulu formelle. Défendant, par visioconférence, la situation des droits de l’homme au Sénégal, dans le cadre de de l’Examen périodique universel (EPU) du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies à Genève (Suisse) hier, lundi 22 janvier 2024, elle a assuré que le Sénégal va continuer à s’inscrire dans cette option en discutant avec toutes les parties prenantes.
«Le Sénégal le fera de façon inclusive, en discutant et en dialoguant avec toutes les parties prenantes, la société civile, les Institutions des droits de l’homme, le système des Nations Unies», a déclaré Aissta Tall Sall, dans l’APS. Et d’ajouter : «C’est la raison pour laquelle, au nom du Sénégal, je voudrai déclarer que nous nous tenons disponibles, prêts à engager(avec les participants) ce dialogue interactif pour mieux avancer (…) », a indiqué le ministre de la Justice qui est, en outre, revenu sur les multiples progrès réalisés parle Sénégal dans le secteur de la Santé, l’éducation, l’enseignement coranique, l’autonomisation des femmes etc.
L’IDEE DE LEGALISATION DE L’HOMOSEXUALITE N’EST PAS A L’ORDRE DU JOUR, AU SENEGAL
Face au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, Aïssata Tall Sall a réitéré la position du Sénégal qui a de nouveau exclut toute idée de légalisation de l’homosexualité, en réaffirmant une «position de principe claire» sur la question des LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres). «(…) Pour les LGBT, je voulais rappeler solennellement, la position du Sénégal. Le Sénégal exclut toute idée de légalisation sur la question des LGBT. Le Sénégal exclut toute idée de légalisation. Et c’est pour cela que le Sénégal a rejeté beaucoup de résolutions», a-t-elle déclaré.
Mieux, a-t-elle relevé, «Le Sénégal a rejeté toutes les résolutions où la question des LGBT a été incluse parce que c’est la position souveraine du Sénégal. C’est une position claire et le Sénégal dit devant ses partenaires et le dit à la communauté internationale. C’est la position de principe du Sénégal. Le Sénégal ne légalise pas les droits sur les LGBT». Aïssata Tall Sall a insisté sur le fait qu’au Sénégal, «les libertés sont exercées et totalement exercées. L’usage de la force est réprimé et totalement et judiciairement réprimé»
Plusieurs intervenants ont salué les efforts du Sénégal pour la promotion des droits de l’homme ces dernières années. Nombreux parmi eux ont formulé des recommandations à l’Etat du Sénégal pour améliorer la situation des droits humains dans le pays. Ils ont par exemple invité le Sénégal «à accroitre l’accès des filles des zones rurales à l’éducation, réduire la mortalité maternelle et infantile, veiller sur le principe de non-discrimination et sur la protection des minorités».
Les recommandations ont également trait à la réduction des surcharges dans les prisons, la sensibilisation sur les changements climatiques, la réduction de la pauvreté, la lutte contre les violences basées sur le genre, le renforcement du Comité sénégalais des droits de l’homme, la protection des personnes vivant avec un handicap entre autres.
C’est le quatrième passage du Sénégal, après février 2009, octobre 2013 et novembre 2018, devant l’EPU, un mécanisme unique qui permet d’examiner périodiquement la situation des droits de l’homme dans les 193 États membres des Nations Unies. La délégation sénégalaise est dirigée par Aïssata Tall Sall, Garde des Sceaux et ministre de la Justice. Les trois États faisant partie du groupe de rapporteurs (troïka) pour l’examen du Sénégal sont l’Allemagne, le Kazakhstan et la Somalie. Le Groupe de travail sur l’EPU adoptera les recommandations faites au Sénégal, le 26 janvier. Selon la procédure, l’État examiné pourra alors indiquer sa position sur les recommandations reçues lors de l’examen.
Le Sénégal est l’un des 14 Etats à être examiné par le Groupe de travail de l’EPU au cours de sa 44e session qui se tient du 22 janvier au 2 février 2024. Le Groupe de travail de l’EPU est composé des 47 États membres du Conseil des droits de l’homme, cependant, chacun des 193 États membres de l’ONU peut participer à l’examen d’un pays.
AU SÉNÉGAL, LA FIN D'UNE ÉDUCATION TRADITIONNELLE DU DÉSIR
Entre tradition et modernité, les jeunes générations vivent un tiraillement identitaire. L'initiation sexuelle villageoise tend à disparaître face aux influences occidentales, selon le chercheur Francis Sarr
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 21/01/2024
Dans un texte publié sur le site du quotidien Le Monde, le professeur de philosophie et chercheur sénégalais Francis Sarr s'interroge sur les crises actuelles de l'éducation, notamment celle de l'initiation qui encadrait la vie sexuelle dans la société sérère au Sénégal. Né dans une famille à la fois chrétienne et musulmane dans la région de Fatick, Francis Sarr a longtemps souhaité devenir séminariste avant de se tourner vers la philosophie à l'université Cheikh-Anta-Diop de Dakar. Passionné par la recherche malgré les mouvements de grève, il est aujourd'hui professeur de philosophie au lycée.
Dans ses recherches, Francis Sarr s'intéresse aux enjeux de l'initiation dans la société sérère. Cette période qui tend à disparaître avec la scolarisation bouleverse le rapport aux valeurs et au temps dans les villages. Selon la tradition, l'initiation des femmes est assurée par la doyenne des initiées qui préside aux rituels d'intégration, de formation morale et d'initiation sexuelle de la jeune mariée. "Ainsi, à travers plusieurs mécanismes, l'initiée apprend à gérer sa vie sexuelle future, la nuit de noces, le sens du mariage et la manière de faire vivre son foyer", explique le chercheur.
Pour les hommes, le sujet de la sexualité ne doit être discuté qu'entre initiés avec discrétion. Lors du mariage, l'homme part en cachette pour la cérémonie afin d'éviter un mauvais sort qui l'empêcherait d'avoir une érection la nuit de noces. Un pagne blanc avec une tache de sang est ensuite montré sur le lit. Toutefois, ces pratiques traditionnelles tendent à disparaître face à l'influence des valeurs occidentales qualifiées de "façon de vivre des Blancs".
Francis Sarr analyse ainsi le tiraillement entre tradition ("cosaan") et modernité ("dund Tubaab"). Si dans la vie traditionnelle "la beauté est dans le comportement vertueux", de "nouvelles pratiques sexuelles [...] apparaissent" avec l'individualisation des jeunes générations. Le chercheur souligne pourtant que les jeunes "peuvent regretter l'initiation qu'ils n'ont pas reçue" et se trouvent "coincés" entre normes anciennes et nouvelles. Le défi, selon lui, est de parvenir à une "dialectique entre tradition et modernité", ancrée dans les valeurs ancestrales tout en s'ouvrant à l'avenir.
LE MINISTRE DE L’INTERIEUR SOMME LES AUTORITES ADMINISTRATIVES…
Non-respect de la parité dans les bureaux municipaux et départementaux, La loi de 2010 exige la parité absolue dans toutes les fonctions électives avec des listes de candidats alternant hommes et femmes.
Depuis les élections municipales et départementales de janvier 2022, des ministres et directeurs généraux d’agences et de sociétés nationales élus refusent d’exécuter les décisions de justice en procédant au respect de la parité. Le ministre de l’Intérieur a décidé d’utiliser la méthode forte en enjoignant les autorités administratives de faire appliquer la loi.
La loi de 2010 exige la parité absolue dans toutes les fonctions électives avec des listes de candidats alternant hommes et femmes. A l’issue des élections municipales et départementales de janvier 2022, plusieurs maires et présidents de conseil départemental ont refusé d’appliquer la loi. Ce qui avait donné naissance à beaucoup de contentieux qui ont été portés au niveau des juridictions. Malgré des décisions de justice ordonnant la réélection des bureaux, 70 chefs d’exécutifs territoriaux ont refusé de se conformer à la loi. Ce qui n’est pas du goût de la présidente de l’Observatoire national de la parité qui a saisi le ministre de l’Intérieur d’une correspondance pour que les décisions de justice soient respectées.
A son tour, Sidiki Kaba a saisi les autorités administratives en ces termes : «Exécutions des arrêts rendus dans le cadre du contentieux relatif à la parité dans le bureau des conseils territoriaux issus des élections de 2022. En effet, soixante onze bureaux départementaux et municipaux auraient été annulés par les tribunaux pour non-respect de la parité. Toutefois, il paraît que certaines collectivités territoriales n’auraient pas encore procédé à la réélection de leurs bureaux». Le ministre demande aussi «de vérifier l’état de mise en œuvre de ces décisions de justice et de faire procéder, le cas échéant, à la réélection des bureaux des collectivités territoriales concernées».
Parmi les plus en vue, des ministres de la République comme le maire de Dakar-Plateau Alioune Ndoye, le ministre de l’éducation nationale, Cheikh Oumar Anne, le ministre des Forces armées, Oumar Youm, le ministre d’Etat Augustin Tine, le député maire de Tivaouane Demba Diop, le maire de Mérina Dakhar, Aymérou Gningue…
Dans la région de Dakar, sont concernés, outre Alioune Ndoye, le maire de Diamniadio Mouhamadou Moulaye Gueye.
Dans la région de Kolda, ils sont six maires dont deux dans le département de Kolda. Il s’agit des communes de Médina El hadji et de Bonconto. Et quatre dans le département de Vélingara, ce sont les communes de Sinthiou Koundara, de Linkéring, de Kandia et d’Ouassadou.
Dans la région de Louga, sept communes sont concernées : Loro de Dahra dirigée par le ministre Samba Ndiobène Ka, de Mbeuleukhé dirigée par le haut conseiller Aliou Dia, de Tessékéré, de Ouarkhokh, de Mbédiéne et de Nguidilé.
Pour la région de Matam, sont concernées les communes de Orkadiéré et de Dabia dirigées respectivement par le ministre Daouda Dia et le directeur général de l’Agence de gestion du patrimoine bâti de l’État (Agpbe).
En ce qui concerne la région de Saint-Louis, il s’agit pour le département de Dagana, des communes de Ronkh, de Ndombo Sandjiry et de Gandon. S’agissant du département de Podor, sont concernées les communes de Méri, Ndioum et de Mboumba.
Au niveau de la région de Thiès, la parité n’est pas respectée dans les bureaux municipaux de Nguéniène, Thiadiaye, Fandène, Diender Guedj, Ndiéyene Sirakh, Tassette, ThièsOuest, Thiès-Est, Darou khoudoss, Méouane, Ngandiouf, thilmakha, Niakhène, Chérif Lo…
Pour la région de Ziguinchor, le ministre somme les autorités administratives de faire respecter par les maires la loi instituant la parité en procédant à la réélection des bureaux municipaux de Coubalan et de Boutoupa Camaracounda
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L'IMPOSSIBLE ASCENSION VERS LE SOMMET
L'accès des femmes sénégalaises aux responsabilités politiques reste limité, malgré leurs aspirations. Dans la seconde partie de cet entretien, la Professeure Penda Mbow identifie quelques facteurs explicatifs de cette situation
La présidentielle de février est une occasion de questionner la présence des femmes en politique au Sénégal, en Afrique et dans le monde. Au Sénégal, malgré les figures historiques féminines fortes qui ont marqué de fort belle manière l'histoire du pays comme les linguères, les femmes, aujourd'hui, ont du mal à se hisser à niveau très haut dans la gestion de la cité en dépit de quelques figures d’envergure connues.
Dans la deuxième partie de notre entretien avec la Professeure Penda Mbow, elle nous livre sa lecture sur la problématique des femmes en politique et regrette l’immobilisme du Sénégal et de l’Afrique sur le sujet.
Pour l’historienne, la difficulté pour les Sénégalaises d’accéder à un niveau très élevé en politique résulte sans doute d'un double fond d'acculturation qui a percuté la société sénégalaise et a progressivement érodé le pouvoir des femmes en faveur des hommes.
De l’avis de l’invitée d’AfricaGlobe Tv, les religions monothéistes et le contact de l’Afrique avec la civilisation-indo-européenne sont en grande partie responsables de cette situation qui limite l’ascension des femmes en politique.
Les hommes ne sont pas disposes à perdre le pouvoir ou a en céder une parcelle sous aucun prétexte. D’ailleurs, ils ont une telle emprise sur la chose politique que cela laisserait croire que les sociétés africaines ont toujours été patriarcales. Ce qui n’est pas le cas.
À l’échelle du continent, depuis quelques années, les femmes peuvent accéder aux positions de Premières ministres, vice-présidentes, présidentes de grande institutions comme la Cour constitutionnelle, présidente du Conseil économique et social présidentes du parlement nationale. Certaines ont pu assurer des transitions à la tête de leurs pays par le truchement de ces positions en tant que deuxième personnalité de l’État (Malawi, Tanzanie, Gabon). Mais quant a se faire élire au suffrage universel, cela reste encore presque inatteignable.
À l’exception notable de la Libérienne Ellen Johnson Sirleaf, la Mauricienne Ameena Gurib Fakim, aucune femme n’a encore réussi cet grand exploit. Quand bien même en Éthiopie, en ce moment, Mme Sahle-Work Zewde assure la charge de présidente, le système politique du pays fait que ce n’est pas elle qui dirige véritablement. Son poste est à la fois juste symbolique et honorifique.
Étant entendu que c’est le Premier ministre Aby Ahmed qui dirige le pays comme ses prédécesseurs Meles Zenawi ou Haile Mariam Dessalegn entre autres.
En comparaison avec d’autres régions du monde comme l’Asie et ou l’Amérique Latine si l'on ne considère que le Sud Global, le continent est loin.
En effet, en Asie et en Amérique Latine des exemples de femmes présidentes élues au suffrage universel foisonnent y compris dans des contrées ou le conservatisme et la religion ont la tête dure comme au Pakistan par exemple.
L’an dernier, elle étaient deux femmes arrivées en tête du premier tour du scrutin au Mexique.
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MULTIPLE PHOTOS
DE QUOI VOTRE AUDACE EST-ELLE LE NOM ?
"Où sont les grands leaders ? Où est la vision politique ?", s'interroge Penda Mbow. Pour cette figure intellectuelle, la multiplication des candidatures à la présidentielle révèle une crise du leadership politique que le parrainage n'a pas su résoudre
La présidentielle de 25 février ne rassure pas grand nombre d’observateurs de la vie politique pour des raisons bien évidentes. Dans cette entrevue exclusive, Penda Mbow, observatrice avertie de la vie politique sénégalaise et grande figure de la société civile livre sa fine analyse sur le processus électoral et expose ses craintes, ses doutes et son incompréhension sur cette floraison de candidature et le processus de validation qui pose question.
En effet, l’ouverture de dépôt de parrainage révèle une kyrielle de candidatures qui défie le bon sens. Le parrainage a quelque chose de mystérieux. En effet des acteurs et actrices avec une expérience politique réelle, des appareils politique échouent à faire valider leur parrainage tandis que des novices sans expérience ni envergure, passent sans encombre le filtre.
Des partis politiques insignifiants, irrespectueux de la loi et qui auraient dû être dissouts purement et simplement continuent de souffler le chaud et le froid dans l’arène de politique. Ils sont autorisés à présenter leurs candidats alors qu’on s’est permis de dissoudre un vrai parti politique influent qui a un vrai poids politique. Pour Penda Mbow, beaucoup de zone d’ombre méritent un éclairage, ne serait-ce qu’a posteriori et pour la postérité. Cela est d’autant plus urgent que presque personne ne comprend comment ça marche concrètement
Cette ’universitaire prolifique et figure de proue de la société civile sénégalaise se désole d'une expérience démocratique qui semble en panne, une démocratie qui prend des allures d’une ploutocratie (système politique tenu par le pouvoir de l’argent et des riches) et qui mérite que l’on marque une pause pour se réorganiser avant de repartir de plus belle sur de nouvelles bases. C’est peut-être le moment plus que jamais d’appliquer le résultats des Assises nationales et le recommandations de la Commission nationale de réforme des institutions (CNRI).
CES OBSTACLES A SURMONTER
Des groupes de discussions, regroupant différentes catégories de participantes, a permis d’étudier les impacts de la gestion au quotidien des foyers sur le travail de femmes
«S’attaquer aux obstacles contextuels à la participation des femmes au marché du travail au Sénégal» tel est le titre du résultat de recherches menées par un groupe de chercheurs, pour une appréciation efficace de l’accès des femmes à un travail décent. L’étude a mis en lumière les contraintes qui pèsent sur les femmes sur le marché du travail.
Des groupes de discussions, regroupant différentes catégories de participantes, a permis d’étudier les impacts de la gestion au quotidien des foyers sur le travail de femmes. Les critères d’appréciation d’un travail décent du point de vue des participantes, les impacts du travail de soins domestiques non rémunérés (garde des enfants surtout) sur l’emploi rémunéré des femmes ont également été pris en compte dans cette étude menée par un groupe de chercheurs sénégalais et organisée dans les régions de Dakar, Thiès et Saint-Louis.
Dans le rapport de synthèse des groupes de discussions, les chercheurs ont conclu que l’accès des femmes à un travail décent apparaît ainsi, comme un objectif que les politiques publiques devraient rendre prioritaire, au vu de l’importance du travail des femmes dans le contexte actuel. En effet, cette importance pour les femmes d’accéder à un emploi rémunérateur est un premier enseignement ressorti des groupes de discussions.
Toutefois, les participantes ne semblent pas donner au qualificatif « décent » toutes ses composantes. Les travailleuses du secteur formel, celles dans l’informel et celles évoluant dans le commerce électronique ne semblent pas être très exigeantes, du point de vue de toutes les composantes qui pourraient permettre de considérer leur travail comme décent.
Dans la discussion, il est apparu que s’il n’y a pas de normes sociales interdisant le travail des femmes, il existe encore plusieurs contraintes au travail des femmes, dont celles relatives au travail de soins domestiques non rémunérés, spécialement les tâches ménagères et la garde des enfants en bas âge. L’insécurité, les violences et les harcèlements sur le chemin du travail, mais aussi au travail sont également des contraintes sérieusement relevées dans les groupes de discussions. D’autres contraintes au travail des femmes sont relatives aux difficultés d’accès à l’électricité, à la cherté des factures d’électricité, à la cherté du coût d’accès à internet et de matériels informatiques (ordinateur, téléphone…).
La levée de ces contraintes pourrait favoriser un meilleur environnement pour le travail des femmes. Enfin, il est apparu que la pandémie du coronavirus a généralement eu des impacts négatifs sur le travail des femmes
LES FEMMES DU COFDEF PRONENT DES ELECTIONS APAISEES
A moins de deux mois de la Présidentielle de février 2024, le Collectif des femmes pour la défense de la famille (Cofdef) fait des démarches pour des élections apaisées.
A moins de deux mois de la Présidentielle de février 2024, le Collectif des femmes pour la défense de la famille (Cofdef) fait des démarches pour des élections apaisées.
En perspective de l’élection présidentielle 2024, le Collectif des femmes pour la défense de la famille (Cofdef) en synergie avec ses partenaires a organisé un forum pour inciter à la prise de mesures adéquates afin de garantir des élections, calmes, transparentes et crédibles. Cette rencontre tenue au Conseil départemental de Thiès a réuni les autorités administratives et locales, des jeunes, la société civile, les Ong, les leaders religieux des 3 départements de la région. L’objectif est d’amener tous les acteurs à comprendre le risque encouru et de prendre des décisions qui concourent à prévenir les violences électorales.
Pour sa part, le Collectif des femmes pour la défense de la famille, s’engage à s’impliquer dans tout le processus aussi bien au niveau des opérations qu'au niveau institutionnel. Abordant la question de l'instabilité dans certains pays voisins, la présidente du Collectif a rappelé que le Sénégal est une nation en construction avec des institutions crédibles. «Nous vivons dans une situation de crise où beaucoup de pays sont touchés. Il ne reste que quelques-uns dont le Sénégal qui tiennent. Au-delà des élections, quel que soit celui qui est élu, c'est un Sénégalais. Les hommes passent, les institutions restent et le Sénégal demeure», a déclaré Nafissatou Diop, avant d’inviter les femmes à jouer un rôle crucial dans ce processus.