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26 avril 2025
Femmes
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JEUNES DE TOUTES LES CONDITIONS, FORMEZ-VOUS !
Diplômés, pas diplômés, peu diplômés, très diplômés, les compétences en numérique vous seront indispensables pour entrer dans le monde professionnel au cours de ce millénaire. C’est à cette fin que l’Université virtuelle du Sénégal a lancé Force N.
Il est presque impossible aujourd’hui de faire abstraction des aptitudes en numérique dans le monde professionnel quel que soit le secteur d'activités. A contrario, être agile dans le domaine des technologies de l'information et de la communication peut augmenter les chances d’employabilité et surtout d’auto-emploi. L’Université virtuelle du Sénégal l’a bien compris comme explique son chargée ce communication.
Dans un contexte où l'emploi se fait rare et que le chômage va en grandissant dans différents pays du continent, l'entrepreneuriat est vraisemblablement la solution. Et pour être réussir dans l’entrepreneuriat, la formation est indispensable pour les jeunes. C’est en ce sens que l’Université virtuelle du Sénégal (UVS) a conçu le programme «Formation ouverte pour le renforcement des compétence dans le numériques de FORCE N à l’intention des jeunes sénégalais, afin de les doter de différentes capacités
Lors de la semaine mondiale de l’entrepreneuriat organisé récemment à Dakar par Jokkolabs, AfricaGlobe Tv a interviewé la chargé de communication du programme pour en savoir plus sur cette initiative. Qui est éligible à la Force N ? Combien de temps dure la formation ? Quelles sont les filière de formation ? Est-ce que c’est réellement gratuit ?
Réponse dans cette entrevue.
COMBAT POUR LA DIGNITÉ DES FEMMES
Elles préfèrent rester toutes les deux anonymes pour des raisons évidentes liées à leur volonté de se protéger et, surtout, de protéger leur famille.
Mbour, 30 nov (APS) - Elles préfèrent rester toutes les deux anonymes pour des raisons évidentes liées à leur volonté de se protéger et, surtout, de protéger leur famille.
Mmes Diop et Diallo, deux femmes au tempérament opposé, se retrouvent pourtant dans un combat commun contre le sida, les préjugés et la stigmatisation dont sont victimes les personnes atteintes de cette maladie.
Rien dans leur apparence ne laisse penser que ces deux dames sont malades ou même atteintes de sida, surtout pas leurs belles tuniques aux couleurs vives, qui respirent plutôt la vie et le bonheur.
Pourtant, Mmes Diallo et Diop sont passées par des situations pas évidentes, qui les emmènent à se battre sans merci pour le respect de la dignité humaine et des personnes vivant avec le VIH notamment, une maladie qu'elles combattent ‘’positivement’’ depuis une vingtaine d’années.
Mme Diop vit avec cette maladie depuis 1999. Depuis lors, elle se bat pour que les personnes vivant avec cette maladie acceptent leur sort et refusent de se laisser atteindre par les préjugés.
Mme Diallo, de son côté, prend son état de santé avec philosophie, une lucidité qui lui permet de partager son énergie positive avec d’autres patients atteints de la même maladie.
‘’Je suis atteinte de la maladie depuis vingt-quatre ans. Je vis la maladie de façon très positive. Je n'ai pas de problème comme vous me voyez’’, lance à son interlocuteur cette femme mariée et mère de quatre enfants, dont deux garçons.
Le calme avec lequel Mme Diallo parle de sa situation ne l’empêche pas de parler avec une relative gravité du choc qu’elle a eu lorsqu’on lui a annoncé la nouvelle de sa séropositivité.
‘’C'était à la naissance de mon deuxième enfant qu'on a découvert’’ la maladie mais ‘’l'enfant était séronégatif, les deux autres qui ont suivi l’étaient également’’, ajoute-t-elle.
Diagnostiquée après des années de mariage
Cette femme toute coquette, avec une taille de 1 m 90 et un tempérament bien trempé, affirme détester plus que tout l’injustice, notamment quand elle frappe les gens vulnérables.
Mme Diop, plus posée, d’un caractère plus tempéré et perceptible à sa façon de parler, n’en est pas moins engagée pour le respect de la dignité des personnes vivant avec le VIH et pour bien d’autres causes concernant ses semblables.
C’est après des années de mariage que les médecins ont diagnostiqué le virus chez cette mère de six enfants.
‘’J'ai eu le VIH entre 34, voire 35 ans. Je ne sais même pas comment j'ai attrapé cette maladie. J'étais malade, on m'a dépistée et on m'a dit que je vis avec le virus’’, explique-t-elle. Malgré cette mauvaise nouvelle, Mme Diop a pu mener à terme deux autres grossesses, avec l’aide du programme chargé de la protection mère-enfant. Une détermination conforme à la personnalité de cette grande dame de 1 m 80, qui assure toujours se battre pour atteindre ses objectifs.
‘’Je suis une femme battante, je veux toujours aller de l’avant’’, lance Mme Diop, femme au commerce facile, qui doit sans doute ce trait de caractère à l’activité qu’elle exerce : la vente de poisson.
‘’La maladie ne peut pas être une barrière pour moi. Je m’engage pour ma famille et mes concitoyens’’, ajoute celle qui, parallèlement à son commerce de poisson, préside aux destinées d’une association de personnes vivant avec le VIH.
Comme Mme Diop, Mme Diallo, 50 ans, est aussi une femme qui mène de front une vie active – le commerce de l’encens – et assiste les personnes atteintes du sida. Elle leur apporte son concours, avec l’aide des professionnels de la santé, afin de les emmener à accepter plus facilement leur état de santé.
‘’Aujourd'hui, mon rôle est d’essayer d’aider les personnes comme moi, qui vivent avec le VIH, à accepter leur statut sérologique et à le vivre positivement comme toute autre personne’’, martèle notre interlocutrice.
Difficile d’accepter son état au début
Mme Diallo est d’autant plus encline à aider les personnes dans sa situation qu’elle vit pleinement son statut sérologique, grâce aux progrès de la science et de la médecine.
‘’C’était très difficile au début, parce que c'est une maladie qu'on ne connaissait pas. C'était en 1998 et c'était également lié à la sexualité. Il y avait trop de stigmatisation, de rejet, de discrimination. Quand on vous dit que vous êtes séropositif, vous semblez ressentir la terre se dérober sous vos pieds’’, témoigne-t-elle.
Dans son cas, le soutien de la famille a été déterminant, à commencer par celui de son époux. Les assistants sociaux et les médecins ont aussi été d’un grand apport en l’aidant à repousser toutes les barrières et à vivre très positivement son statut sérologique.
Mme Diop a sensiblement vécu la même trajectoire : être sous le choc au début, puis remonter petit à petit la pente et accepter sa situation, même si 1999, date de la révélation de son statut sérologique, le sida était une nouvelle maladie peu connue, qui charriait son lot de peurs et de fantasmes.
‘’C'était difficile de l'accepter mais j'avais des médecins qui m'accompagnaient, qui me soutiennent encore jusqu'à nos jours. Très tôt, j'ai parlé de ma maladie à mes parents, à mon mari et à mes enfants. Ma famille m'a soutenue parce qu'elle connaissait mon comportement et savait que je n’avais qu’un seul partenaire, mon mari’’, témoigne-t-elle.
‘’Au début, le traitement n'était pas facile, parce que c'était un lot de médicaments à prendre par jour (huit à 10 comprimés). Ce n'était pas du tout évident mais il fallait le faire pour survivre, garder son état de santé stable. Aujourd'hui, avec les progrès de la médecine, on est à un comprimé par jour qu'il faut prendre à la même heure, et puis on a une charge virale indétectable’’, explique Mme Diop.
Avec les antirétroviraux apparus en 2003, elle parvient à vivre positivement la maladie, comme toutes les personnes qui suivent correctement leur traitement et ne peuvent plus transmettre la maladie.
Il reste le combat quotidien à mener pour aider les autres malades, un combat de tous les jours inspiré par le slogan ‘’ni stigmatisation ni discrimination’’.
Une vie normale avec une charge virale indétectable
‘’J'ai le devoir de sensibiliser la population en général, qui ne connaît pas cette maladie. Je m'engage à être un leader pour continuer de soutenir mes pairs et sensibiliser la population’’, fait valoir cette femme. Elle a ses racines au Cayor, une ancienne province correspondant à la région actuelle de Thiès (ouest).
Tout comme sa compagne d’infortune, Mme Diallo n’aime ni l’injustice ni la discrimination.
‘’La personne qui vit avec le VIH, quand sa charge virale est indétectable, peut se marier avec une personne qui n'est pas séropositive, sans la contaminer. Il y a vraiment des avancées scientifiques, qui donnent de l’espoir aux personnes vivant avec le VIH’’, lance-t-elle, comme indignée par l’ignorance de la plupart des gens. Ceux qui stigmatisent les malades.
Mme Diallo préfère avoir le sida plutôt que certaines maladies au traitement plus contraignant, avec un lot de médicaments et d’effets indésirables. C’est dire !
‘’Je pense que le VIH est une maladie chronique. Quand on vit avec, on doit rester positif parce que le diabétique prend tous les jours de l'insuline. Pour le cancer, il y a toujours les analyses de radiothérapie et de chimiothérapie, alors que le malade de sida doit prendre seulement un médicament par jour’’, insiste-t-elle avec pédagogie.
Elle en conclut que les personnes vivant avec le sida doivent cultiver l’estime de soi et davantage communiquer avec leurs proches, afin de vivre sans se cacher des autres.
‘’Il faut partager avec son entourage et son conjoint pour faciliter le traitement et l'accès aux services de santé. Si vous cacher votre maladie à votre partenaire, vous serez obligé de vous soigner en cachette. Dans ce cas, vous ne pourrez pas respecter la prise de vos médicaments ni vos rendez-vous’’, conclut-elle.
QUE LE PRÉSIDENT MACKY SALL ARRÊTE DE TRANSFORMER LES FEMMES DÉPUTÉS DE BENNO EN INSULTEUSES PUBLIQUES
Les comportements déplorables de certaines de ses députés salit l’image des femmes en politique alors que des progrès notables ont été notés dans l’évolution des femmes dans toute la société - DÉCLARATION DE FEMMES DE MIMI 2024
SenePlus publie ci-dessous la déclaration des Femmes de Mimi2024 datée du 28 novembre, interpellant Macky Sall à propos des femmes de la coalition Benno.
« Les femmes se sont battues durant des décennies pour obtenir la parité au niveau de tous les postes électifs. Le Sénégal est cité partout dans le monde pour la forte représentation des femmes à l’Assemblée nationale, ce qui n’est que justice puisqu’elles représentent 51% de la population totale de notre pays.
Mais le président de Benno Bokk Yaakaar Macky Sall qui gère directement le groupe parlementaire porte en ce moment atteinte à cet acquis démocratique en présentant les femmes députés sous des traits peu flatteurs. Les comportements déplorables de certaines de ses députés salit l’image des femmes en politique alors que des progrès notables ont été notés dans l’évolution des femmes dans toute la société. Elles sont plus nombreuses au concours de l’entrée en sixième, elles se signalent aussi bien dans les concours internationaux de lecture du Coran que dans la présentation de thèses de doctorat scientifique.
Que le président Macky qui a abrité le sommet de la masculinité positive respecte les conclusions de ces assises et arrête de transformer ses femmes-députés en insulteuses professionnelles. Leurs comportements sont aux antipodes de ceux de nos braves soeurs et mères qui se battent au quotidien dans la dignité et le respect pour leur famille et leur pays. »
CES FREINS À L’AUTONOMISATION DES FEMMES
Un forum de l’entrepreneuriat féminin et la place des femmes dans la relance post-Covid-19 au Sénégal et au Burkina Faso s’est tenu, lundi, à Dakar. Occasion pour échanger sur l'émancipation de la femme.
L’émancipation économique des femmes se heurte à des obstacles sociaux. Un forum de l’entrepreneuriat féminin s’est tenu hier à Dakar sur la place des femmes dans la relance post-Covid-19 au Sénégal et au Burkina Faso. Et une étude sur l’autonomisation des jeunes femmes de Guédiawaye a été partagée à cette occasion.
Un forum de l’entrepreneuriat féminin et la place des femmes dans la relance post-Covid-19 au Sénégal et au Burkina Faso s’est tenu, lundi, à l’Agence universitaire francophone (Auf). Une occasion de partager une étude sur l’autonomisation des jeunes femmes à Guédiawaye, menée par l’Université de Québec à Chicoutimi (Uqac). Si les femmes peinent à s’autonomiser, c’est parce qu’elles font face aux défis personnels, familiaux et même structurels.
La recherche avait pour but d’évaluer les attitudes, les normes et les croyances entourant l’entrepreneuriat et le travail décent des jeunes femmes au début et à la fin du projet d’autonomisation des femmes. L’étude a révélé trois types de défis. En ce qui concerne les défis personnels, « ils sont caractérisés par le manque de confiance et de persévérance marqué par la difficulté à faire face aux obstacles, la peur d’entreprendre. Mais aussi la maternité avec le problème de la gestion de l’argent avec notamment les cérémonies, les fêtes familiales et religieuses avec les gaspillages ».
Pour les défis familiaux, d’après toujours le document, « ils se manifestent par des critiques, le manque de soutien, les obligations familiales et la polygamie. Pour les femmes mariées, la belle-famille est un enjeu supplémentaire parce que la belle-mère incite souvent les femmes à rester pour s’occuper du ménage ». Quant aux défis socioculturels, l’étude a montré que le mariage est pour plusieurs « un frein » à l’entrepreneuriat féminin. Les raisons nommées sont : les obligations ménagères, l’assujettissement de la femme, la maternité. Le harcèlement et l’abus de pouvoir sont aussi d’autres obstacles. Cette réalité insécurise les femmes dans leur pratique avec les chantages et les agressions. « L’âge des femmes pose problème puisque les jeunes femmes ne sont pas prises au sérieux. Ce qui fait qu’elles développent une perte de confiance, le découragement, le manque de temps lié à leurs taches ménagères », souligne-t-on.
« Rares sont les femmes qui arrivent à créer des richesses »
Dominique Bizot, professeur à l’Uqac en travail social et président du comité d’organisation du forum sur l’entrepreneuriat féminin, a indiqué qu’il s’agit d’un projet qui se développe depuis plusieurs années. « Il vise l’autonomisation des jeunes femmes du développement de projets entrepreneuriaux et il y a un volet qui s’intéresse au soutien psycho-social des femmes. Il se déroule depuis 2 ans », a fait savoir le chercheur.
En abondant dans le même sens, Rosalie Adouwawi Diop, enseignante chercheure à l’Institut de population développement et santé de la reproduction de l’Ucad a déclaré : « Aujourd’hui, rares sont les femmes qui arrivent à créer des richesses. La plupart du temps, elles gagnent c’est vrai, mais pour la famille, pour le quotidien. Parce que dans ces milieux-là, la plupart des hommes ne travaillent pas ou bien n’ont pas un travail décent, ce qui fait qu’elles ont du mal à créer des richesses. » Face à cette situation, Mme Diop estime que la solution, c’est de voir comment aider ces femmes à sortir de ce cercle vicieux de travail informel.
« Je sais que ce sont des femmes dynamiques qui sont bien entreprenantes qui ont beaucoup de potentiels, si on continue à les organiser, à les renforcer. Et le renforcement ce n’est pas seulement économique, il y aura le renforcement des activités génératrices de revenus mais aussi un renforcement psycho-social du fait que ce sont des femmes qui peuvent aller au-delà du quotidien pour créer des richesses. »
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ENTREPRENEURS AMBITIEUX, MÉFIEZ-VOUS DES TITRES POMPEUX
PDG, CEO ou autre Manager, ce sont là des titres qui perdent beaucoup de jeunes entrepreneurs… Or pour la directrice exécutive de Jokkolabs, il faut rester humble et se former en permanence pour réussir son projet entrepreneurial
Alors que l’emploi est de plus en plus problématique partout dans le monde, la jeunesse africaine se montre de plus en plus dynamique et inspirante sur le plan entrepreneurial depuis quelques années.
Les différentes éditions de la Semaine mondiale de l'entrepreneuriat le prouvent à suffisance comme on l’a encore vu cette semaine.
En marge des activités de cette édition, AfricaGlobe Tv interviewée Fatoumata Niang Niox, la Directrice exécutive de l’incubateur Jokkolabs, l’une des cheville ouvrière depuis dix ans de la tenue de cet événement.
Au menu de la discussion, les petits secrets des entrepreneurs qui réussissent, la place du financement dans l’entrepreneuriat, les erreurs à ne pas commettre.
Réaliste, elle reconnaît que l’on a beau avoir de belles idées, mais à un moment donné, il faut les moyens pour grandir ajoutée à des formations en permanence.
Pour notre invitée, il faut une certaine de dose de folie pour entreprendre et la réussite n’est qu’une parfaite conjonction entre le savoir, la savoir-être et le savoir-faire.
Quid des entrepreneurs ambitieux qui veulent aller loin ? Ils devraient se méfiez absolument des titres pompeux. Leur humilité les élèvera. Il ne sert à rien de courir, il faut aller à point.
C’est une vraie leçon d’entrepreneuriat que donne Fatoumata Niang Niox.
Regardez son entrevue sur AfricaGlobe Tv
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CULTUR'ELLES-MENT, LES FEMMES PEUVENT LE FAIRE
Beat-maker, accessoiriste ou encore éditeur…, ces métiers de la culture et des arts ne doivent pas être l’affaire des seuls hommes. La scénariste Amina Seck veut les arracher aussi pour les femmes grâce à Cultur’Elles, qui prépare les femmes à cette fin
Il est «cultur’Elles-ment» inacceptable que les femmes restent à la traine en matière d’entrepreneuriat dans le domaine des arts et de la culture, qui pourtant restent une niche fort inexplorée et potentiellement pourvoyeuse d'emplois. C'est le constat de la romancière Amina Seck, incitatrice du premier salon du livre féminin au Sénégal.
Scénariste et romancière, Amina Seck a lancé «Cultur’Elles », une agence qui vise à promouvoir l’entrepreneuriat des femmes dans le domaine des arts et de la culture et à favoriser l’accès des femmes à certains métiers comme l'édition (littérature) le beat-making (musique) ou encore "l'accessoirisme" dans le secteur du cinéma, domaines où elles sont absentes.
L’autre objectif que poursuit Cultur’Elles c’est la visibilisation des femmes qui même si elles produit des œuvres littéraires de qualité, ne sont pas vues, mais restent dans l’anonymat total. Le projet du salon du livre féminin est dédié à elles.
Pour Amina Seck, ce n'est pas impossible, il faut juste sensibiliser et former. C’est pourquoi le renforcement des capacités des femmes occupe une place dans les activités de son agence.
Amina Seck a été interviewée à Dakar, en marge de la journée mondiale de l’entrepreneuriat, à la Place du Souvenir
Regardez son entretient sur AfricaGlobe Tv
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BU KO SAX JEEM
Cette œuvre entre dans le cadre de la campagne BU KO SAX JÉEM lancée le 10 octobre 2022 par le mouvement Y'en a marre.
Cette œuvre entre dans le cadre de la campagne BU KO SAX JÉEM lancée le 10 octobre 2022 par le mouvement Y'en a marre.
Elle réunit une dizaine d'artistes rappeurs de différentes générations, et engagés.
La campagne vise à dissuader le président Macky Sall de toute tentative de violation de la Constitution du Sénégal en se présentant une troisième fois.
C'EST LA CULTURE DU VIOL VERSION FÉODALE QUI PRÉVAUT AU SÉNÉGAL
Le code de la famille contient d'innombrables dispositions discriminatoires contre les femmes. Les mariages de mineur.es, les mariages forcés se poursuivent. Le patriarcat s’enracine avec l’onction religieuse - ENTRETIEN AVEC NDEYE KHAIRA THIAM
Psychologue clinicienne et criminologue, Ndeye Khaïra Thiam est avant tout une fervente militante féministe qui vit entre le Sénégal et la France. Elle intervient régulièrement auprès des instances nationales et internationales comme consultante. Elle était présente lors du Forum génération égalité qui s’est tenu à Paris du 30 juin au 2 juillet 2021.
Même si le dernier rapport de la CEDEF (Convention sur l’Élimination de toutes les formes de discriminations à l’égard des Femmes) a salué en février dernier des avancées dans le traitement des salaires, l’accès à l’éducation et à des postes à responsabilité ainsi qu’à une parité au niveau politique avec une représentativité féminine accrue dans les institutions électives et semi-électives, l’égalité reste extrêmement loin d’être acquise. Certaines villes du Sénégal comme Touba se déclarant « ville religieuse » résistent obstinément à l’application des différentes règles de droit national et aux accords ratifiés par l’Etat.
Au Sénégal, République laïque, démocratique et sociale ainsi que le proclame encore l’article 1er de sa Constitution, le religieux tend à surpasser les pouvoirs institutionnels et le patriarcat s’enracine de plus en plus avec l’onction religieuse. L’inégalité entre les femmes et les hommes est à ce point ancrée dans les mentalités et institutionnalisée que les femmes peinent à accéder à leurs droits fondamentaux et principalement aux droits reproductifs. Le code de la famille n’est toujours pas remanié alors qu’il contient un nombre incalculable de dispositions discriminatoires contre les femmes. Les mariages de mineur.es, les mariages forcés et la polygamie pratiquée, au mépris même des règles islamiques, conduisent régulièrement à des problèmes de santé physique et psychique, notamment de santé mentale, allant jusqu’au suicide ou tentatives de suicides. L’avortement est toujours interdit et, seules, les femmes sont poursuivies pour néonaticide alors que l’article 14 du protocole de Maputo a été signé et ratifié par le Sénégal et n’est toujours pas appliqué en raison du véto des religieux et par manque de courage du gouvernement. Les chiffres de l’excision, des violences conjugales ou des viols n’ont toujours pas diminué voire, ont augmenté depuis la pandémie de Covid. En 2020, une loi a été adoptée criminalisant les actes de viol et de pédophilie. Néanmoins, les affaires présentées devant le juge sont très souvent correctionnalisées afin d’en minimiser les peines.
Comment expliquez-vous ces résistances dans l’application des lois nationales et supra-nationales, des recommandations de la Convention sur l’Élimination de toutes les formes de discriminations à l’égard des Femmes (CEDEF) et des différents accords internationaux en faveur de l’égalité F-H ?
L’ancienne ministre de la femme, l’ancienne directrice du genre et l’ancienne directrice de la famille ont toutes les trois soutenu l’idée que la polygamie n’était pas une forme de violence. Toutes les trois sont des secondes épouses. L’experte onusienne de l’Egypte a failli s’étrangler lors de la dernière réunion de la CEDEF quand celles-ci ont justifié la polygamie par la religion et la culture, sans aucune distance et sans égard pour toutes les femmes, première, seconde, troisième ou quatrième femme qui souffrent dans nos hôpitaux ou dans nos prisons. Sans non plus prendre en considération toutes celles issues de ces familles polygames qui ne veulent pas reproduire ce modèle ou d’autres encore qui ne partagent pas ces pratiques.
A côté de cela, de la police au juge, le taux d’attrition est une catastrophe car tout est fait pour que les victimes n’obtiennent jamais justice puisque c’est la culture du viol version féodale qui prévaut au Sénégal. Certaines associations féminines s’en défendent en arguant des formations ou des actions de sensibilisation qu’elles ont menées avec ces fonctionnaires. Il n’en demeure pas moins qu’au quotidien, on doit slalomer entre les services pour éviter aux personnes que l’on accompagne d’être revictimisées par des propos extrêmement violents ou une désinvolture dans le traitement des plaintes ou demandes des justiciables. Au surplus, les victimes n’ont pas d’aide juridictionnelle, tout est à leur charge alors que les présumés auteurs, eux, l’obtiennent. Rajoutons à cela, le traitement médiatique réservé aux affaires de viol qui est scandaleux ! L’intimité des victimes est étalée partout y compris au mépris du secret médical ou du secret de l’instruction. Devant la CEDEF, l’ancienne ministre avait dû reconnaitre qu’en deux ans il n’y avait que 14 dossiers de viol recensés devant les cours criminelles. Un juge nous a sorti lors d’un atelier de juristes sénégalaises « qu’on ne distribue pas des peines criminelles comme on distribue des bananes » alors que les dénonciations pour viol y compris sur mineures ne font que grimper. Rien qu’au mois d’octobre 2022, il y a eu une série de meurtres plus atroces les uns que les autres. En une semaine, il y a eu quatre féminicides, sans que cela n’émeuve le gouvernement sénégalais.
Une partie de la société civile est sous emprise de l’Etat voire simultanément à la tête de certaines associations travaillent pour l’Etat. Ce dernier les contrôle et ne présente que les rapports partisans de ces groupes aux instances internationales. Celles-ci ferment bien les yeux sur les réalités de terrain et font le jeu du gouvernement pour sécuriser d’autres intérêts. L’ancienne directrice d’ONU femmes est devenue, au dernier remaniement, ministre de l’Économie du gouvernement sénégalais.
Les défenseuses des droits des femmes comme les féministes sont régulièrement la cible d’agressions dans la réalité comme sur les réseaux sociaux. Rien n’est prévu de rapidement fonctionnel pour elles. Sans compter qu’elles subissent des pressions familiales énormes. Et rien n’est prévu non plus pour les aider à prendre soin de leur santé physique et surtout mentale.
La Sénégalaise n’a pas toujours été soumise. Il existait des matriarcats. Y a t’il actuellement un travail de recherche pour réhabiliter l’histoire des femmes en Afrique ?
Le matriarcat n’était pas un gage de liberté des femmes telle qu’elle est aujourd’hui réclamée. La parole des femmes était soumise à celle du frère ou du père, et l’exercice du pouvoir, s’il était bien d’origine matrilinéaire, l’attribuait en priorité aux hommes. Dans le royaume du Waalo, il a fallu un coup d’Etat d’une Linguère au 17/18e siècle pour que ses filles Njeumbet Mbodj et Ndaté Yalla Mbodj prennent le pouvoir.
Des recherches sur l’apport des femmes dans le matrimoine existent mais manquent parfois de rigueur scientifique ou sont totalement partisanes. L’histoire de l’Afrique noire a été remaniée pour des raisons politiques, par les colons qui se sont succédé. Nombre d’archives sont manquantes ou bien sont conservées en France et restent ainsi peu accessibles aux chercheuses et chercheurs sénégalais. C’est compliqué de reconstituer nos histoires en se soustrayant à celle imposée par les colons ou même à l’ethnologie coloniale qui fait encore recette de nos jours et qui nous encombre. Spécialement quand des Européen.nes viennent nous parler de nos histoires ou de nos cultures et cherchent à nous imposer une vision surréaliste de nos pays.
Les Sénégalaises ont toujours lutté pour leurs droits. Il y a eu des mouvements féministes dans les années 70 et 80 qui ont permis de mettre en débat certaines problématiques. En 2018, le #balancetonsaïsaï (pervers) a-t-il eu l’effet d’un raz de marée ? La société sénégalaise a-t-elle pris conscience des violences faites aux femmes ou continue-t-elle dans le déni ?
#balancetonsaïsaï n’a pas pris du tout au Sénégal. On a eu en revanche « l’affaire Songhé » qui a provoqué un énorme scandale. Pendant des jours et des jours, il y a eu des torrents de témoignages sur les viols. Ensuite, un petit groupe de femmes ont maintenu la pression sur les médias. Cependant, j’ai fini toute seule avec cette histoire, mes consœurs s’étant désistées par peur. On a continué à parler régulièrement des viols dans les médias jusqu’en 2019. Cette année-là, une série de viols suivie de meurtres ont été commis et tout le monde est descendu dans les rues pour crier notre ras le bol que ce soit à Dakar comme dans les autres régions du Sénégal. C’est officiellement cette dernière mobilisation qui a conduit à l’adoption de la loi contre les violences faites aux femmes. Mais en réalité, c’est surtout la personnalité de la dernière victime, fille d’un ami du chef de l’état, qui a fait que la loi a été rédigée et adoptée dans la précipitation. Malgré de nombreuses imprécisions, cette loi a le mérite d’exister… Mais à cette période, le mouvement féministe mort dans les années 80, n’était pas encore revenu de ses cendres. Il a fallu attendre 2020 pour qu’il y ait de plus en plus de femmes se déclarant féministes et 2021-2022 pour qu’elles commencent à s’organiser.
La société sénégalaise vit dans le déni de la gravité de sa violence de manière générale mais spécifiquement des violences vis à vis des femmes et des enfants. Les gens ne veulent pas se regarder en face et faire un travail individuel et collectif pour traiter l’Histoire et ses psycho-traumas mais aussi tous les autres psychi-traumas qui se transmettent d’une génération à l’autre dans les familles. Et ça il va falloir qu’on le fasse si l’on veut réguler d’abord les violences et faire de la place au cas particulier des violences faites aux femmes et aux enfants qui ont aussi des fondements patriarcaux (précoloniaux, arabo-musulmans et européens). De plus il va falloir faire un gros travail de déconstruction et c’est là aussi qu’on attend les féministes. Mais on va continuer à espérer…
Vous interviendrez à Paris les 26 et 27 novembre prochain à l’occasion de la 28ème université d’autonome de Ligue des droits de l’homme pour parler de féminismes africains. Quels sont ces féminismes et leurs défis ?
J’ai l’honneur de remplacer la Professeure Fatou Sow, une très très grande universitaire féministe. Je parlerai de ce que j’estime être un » malaise dans le féminisme sénégalais » actuel. Une manière d’abord, de parler de mon rapport au féminisme et à ce qui se fait ou pas au Sénégal et d’essayer aussi de pousser des féministes sénégalaises à intensifier sérieusement la lutte, à avoir le courage de prendre en charge certains sujets laissés en rade et à travailler de manière encore plus hargneuse à déconstruire les poncifs éculés qui tiennent la femmes sénégalaise esclave de l’homme sénégalais alors que l’esclavage est aboli au Sénégal depuis le 23 juin 1848. Il y a urgence aujourd’hui à changer radicalement le visage de la société sénégalaise. Des enjeux économiques et géopolitiques telles que la découverte du pétrole ou du gaz ainsi que la poussée islamiste qui est à nos portes menacent très sérieusement la stabilité du pays mais encore plus directement la vie des femmes sénégalaises.
Les mouvements féministes sénégalais reçoivent-ils l’appui de la diplomatie féministe, stratégie internationale luttant pour l’égalité F-H en appliquant les mesures adoptées par le G7 et le Forum Génération Egalité ?
Je ne sais pas ce que vous appelez la « diplomatie féministe ». Ce qui déjà est en soi signifiant de l’insignifiance de cette « diplomatie » dans nos pays. Il y a des institutions internationales qui gravitent autour de certaines féministes dans le but de capter leur énergie et de la mettre à profit de leurs propres objectifs. C’est-à-dire la schizophrénie diplomatique qui veut l’égalité sans la vouloir vraiment dans les faits en se cachant derrière le non-interventionnisme dans les politiques des pays concernés, qu’ils financent par ailleurs pour ces questions. Pffff ! Les féministes ont démarré leur lutte sans ces institutions et d’autres groupes sont morts à cause de ces mêmes institutions. Vous me permettrez donc d’étaler ma parano à la face du monde quand on me parle d’institutions internationales ou de « diplomatie féministe ». Au Sénégal, les diplomates femmes que nous avons tout comme les quelques rares femmes ministres par exemple, n’ont rien de féministes. Et je parle aussi à celles qui se revendiquent « plus féministes » que les féministes sénégalaises. A bon entendeur ! Elles sont les bonnes garantes du patriarcat qui les salue dès qu’il peut pour leurs bons et loyaux services et qui sont surtout en charge de faire rentrer les récalcitrantes dans le rang. A ma connaissance, il n’y a qu’une seule personne dans le gouvernement qui appuie réellement les féministes dans certaines de leurs actions. A elle seule, elle ne peut pas représenter toute la diplomatie. Il serait nécessaire que les femmes sénégalaises jouent davantage des coudes pour s’imposer comme un contre-pouvoir. Elles ont l’avantage numérique et le cuir plus dur au mal. Qu’elles rompent avec la peur d’être mal vues ! Evidemment que vous serez mal vue par ceux que votre liberté et votre leadership réel (pas celui des grands hôtels ou sommets internationaux) effraient car il risque de leur faire perdre leurs petits avantages de despotes.
Macky Sall a appelé hier à la fin de toutes les brutalités à l’endroit des femmes et des filles. Le président de la République présidait la 2ème édition de la Conférence de l’Union Africaine sur la masculinité positive dans le leadership pour éliminer la violence contre les femmes et les filles.
Les femmes et les filles du continent africain ont, en la personne du président Macky Sall, un avocat de taille. Devant un parterre d’invités comme le président de la Commission de l’Union Africaine, Moussa Faki Mahamat, mais surtout de dames d’une dimension internationale notamment Mmes Ellen Johnson Sirleaf, ancienne présidente du Libéria, Présidente d’honneur du Réseau des Femmes Leaders, Ameenah GuribFakim, ancienne présidente de Maurice, Catherine Samba Panza, ancienne présidente par Intérim de la République Centrafricaine, Macky Sall s’est fortement indigné de la brutalité exercée sur les femmes et les filles du monde et tout particulièrement de l’Afrique.
Selon lui, Dakar doit être le départ d’une prise de conscience contre un fléau qui n’a cessé de prendre une certaine ampleur. Après Kinshasa, qui a abrité la 1ère conférence sur la masculinité positive, Dakar a pris hier le relais « pour capitaliser cette dynamique pour que cette rencontre ne soit pas un effet de mode, qui s’évanouit avec la fin de ses travaux, mais le catalyseur d’énergies positives à l’échelle nationale et continentale, pour une tolérance zéro contre les violences faites aux femmes et aux filles » a martelé le chef de l’Etat. L’Afrique a connu des femmes héroïques qui continuent à servir d’exemples à travers le monde. « Souvenons-nous de Néfertiti en Egypte, des Amazones du Bénin, de la Reine Zingha d’Angola, de l’impératrice Taytu Betul d’Ethiopie, de la Reine Aminatu de Zaria, au Nigéria, et plus près de nous ici au Sénégal, des Linguères Ndieumbeut Mbodj et Ndaté Yallah Mbodj, sans oublier la résistante Aline Sitoe Diatta, entre autres figures historiques féminines du continent. Souvenonsnous que la première poétesse noire américaine est née ici même, au Sénégal, en 1753.
De son nom d’esclave Phyllis Wheatley, elle surmontera ce statut handicapant pour publier son premier recueil intitulé «Poems on various subjects», à juste 20 ans, en 1773, trois ans avant le début de la Révolution américaine. Aujourd’hui, les femmes occupent de hautes fonctions sur le continent, dont certaines pionnières ici présentes. Elles sont nombreuses à exercer les mêmes qualifications que les hommes : ingénieurs, médecins, enseignantes, pilotes, militaires, sportives de haut niveau, et j’en passe. Elles sont nombreuses au bureau, à l’usine, au foyer et dans les champs ; femmes d’affaires prospères ou modestes vendeuses au marché ou au coin de la rue, mais toutes habitées par la même dignité et la même détermination de nourrir, loger, soigner, éduquer leurs enfants, entretenir leurs familles et contribuer à la prospérité nationale. Elles sont nombreuses, les filles, dans nos écoles, nos lycées et nos universités, à égaler ou dépasser les performances des garçons » a tonné Macky Sall devant un public attentif.
La brutalité envers les femmes, ça suffit !
Le président de la République a convoqué les nombreuses initiatives du Sénégal pour combattre les violences contre les femmes. Les exemples cités tournent autour de la loi criminalisant les actes de viol et de pédophilie, le guide spécifique de prise en charge des violences faites aux femmes et aux filles par les forces de l’ordre, le portail de la Cellule d’appui à la Protection de l’Enfance dédié au signalement d’images d’abus sexuels sur les enfants, le commissariat de police pilote de Mbao, qui intègre la spécificité féminine dans son organisation, son fonctionnement et l’accueil fait aux femmes et aux filles victimes de violences.
Ces mesures, selon le chef de l’Etat, s’ajoutent à d’autres en matière de soin de santé, de parité hommes-femmes dans les instances publiques électives et de transmission par la femme de la nationalité sénégalaise à son époux et à ses enfants. « Toutes ces mesures visent à combattre les violences faites aux femmes et aux filles, mais également à mettre fin aux discriminations qui les affectent dans une société qui se veut égalitaire, solidaire et inclusive. C’est d’ailleurs l’une des vocations principales de la Délégation à l’Entreprenariat rapide des Femmes et des Jeunes, DER/FJ. Mais finalement, ce qui comptera par-dessus tout, c’est l’évolution des esprits ; évolution des esprits des femmes et des filles envers elles-mêmes, et évolution des esprits des hommes envers les femmes et les filles, pour conforter l’égalité en droits et la complémentarité sociale homme-femme » a expliqué le chef de l’Etat. Et de tonner que la violence faite aux femmes et aux filles, ça suffit ! « Tous ensemble, pouvoirs publics, leaders religieux et traditionnels, membres de la société civile et citoyens, nous devons élever la voix et dire : ça suffit !
Ça suffit la brutalité, ça suffit la maltraitance, ça suffit le harcèlement, ça suffit les brimades, les insanités, le viol et autres sollicitations non désirées. Mais il ne suffit pas de dire, ça suffit. Il faut agir ; agir pour que cesse l’omerta du silence, en temps de paix comme en temps de guerre. Oui, il faut que ça cesse ! C’est ce que veut l’Agenda 2063 de l’Union Africaine. Il faut que ça cesse ! C’est ce que demande la Résolution 1325 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, sur le sort des femmes dans les conflits armés » a conclu le président de la République.
LE HARO DE DAKAR CONTRE LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES
Dans la capitale sénégalaise, Dakar, s’est tenue hier, jeudi 10 novembre, la Conférence africaine sur la masculinité positive.
La Conférence africaine sur la masculinité positive qui s’est tenue à Dakar hier, jeudi 10 novembre, a été l’occasion pour les participants d’appeler à l’arrêt des violences contre les femmes et les filles. Le président de la République, Macky Sall, président en exercice de l’Union africaine (Ua) et la président de la Commission de ladite organisation, Moussa Faki Mouhamat, ont tous les deux dénoncé les préjugés qui maintiennent les femmes dans une violence injustifiée.
Dans la capitale sénégalaise, Dakar, s’est tenue hier, jeudi 10 novembre, la Conférence africaine sur la masculinité positive.
Venu présider la rencontre, le chef de l’Etat, Macky Sall, par ailleurs président de l’Union africaine (Ua), a plaidé pour un changement de comportement. «Nous sommes ici pour susciter une prise de conscience, mais aussi pour agir contre toutes formes de violences à l’endroit des femmes et des filles. N’oublions surtout pas que cette violence n’est pas que physique. Elle est aussi morale, par le harcèlement, des menaces, des insultes et autres propos désobligeants ou humiliants qui blessent autant sinon plus que les violences physiques. Lutter contre ces pratiques d’un autre âge est d’autant plus juste et légitime qu’aucune religion, qu’aucune loi, aucune règle sociale ne fait l’apologie de la violence contre un être humain», dit-il.
Selon toujours Macky Sall, «Il ne saurait y avoir de fondement légal ou moral à la violence, sous quelque forme». Il importe, dès lors, une implication de tous. «Tous ensemble, pouvoirs publics, leaders religieux, nous pouvons décentraliser jusqu’au niveau le plus de notre société, pour extirper cette forte conviction que l’homme doit être au-dessus de la femme», soutient-il. Donc les sévices doivent être bannis. «Ça suffit, la brutalité, la maltraitance, le harcèlement, les brimades, les insanités, les viols. Il faut agir pour que (cesse) cette omerta du silence, en temps de paix comme en temps de guerre», recommande-t-il. Parlant toujours de cette violence contre les femmes et les filles, le président Macky Sall d’affirmer : «Il faut une évolution des esprits, d’abord ceux des femmes et des filles envers elles-mêmes et ceux des hommes envers les femmes et les filles, pour conforter l’égalité en droit et la complémentarité sociale hommes femmes».
CONVENTION SUR LA LUTTE CONTRE LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES : DAKAR TRACE LA VOIE… POUR «UNE TOLERANCE ZERO»
Cette rencontre de Dakar, espère-t-il, constituera un moment fort dans la lutte contre les violences faites aux femmes en Afrique. «Après la conférence de Kinshasa l’année dernière, dont la déclaration et l’appel à l’action ont été endossée par le sommet de l’Union africaine (Ua), en février dernier, la voie est tracée pour l’élaboration d’une Convention sur la lutte contre les violences faites aux femmes. Lors d’un prochain sommet, nous aurons déjà cette Convention sur la table des chefs d’Etats. Dakar doit capitaliser cette dynamique pour que cette rencontre ne soit pas un effet de mode, mais de catalyseur d’énergie positive à l’échelle nationale et continentale pour une tolérance zéro contre les violences faites aux femmes», a déclaré le chef de l’Etat. Le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mouhamat, est du même avis. «Dakar se veut être une occasion de revisiter les acquis de la conférence de Kinshasa», avance-t-il.
La lutte contre les violences faites aux femmes n’est pas un combat gagné d’avance. «Un défi est encore énorme. Nous devons travailler ensemble pour dire aux hommes d’arrêter leur façon humiliante de faire», conseille-t-il.
Moussa Faki Mouhamat est convaincu que «la situation de la femme africaine reste encore préoccupante, à cause des nombreuses violences qu’elles subissent, surtout en temps de conflits, mais aussi des préjugés». Et pourtant, dit-il, «les violences ne peuvent aucunement être justifiées par des croyances traditionnelles et religieuses», confirme-t-il, pour corroborer la position du président de la République, Macky Sall.