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1 mai 2025
International
MACRON POINTE LA RESPONSABILITÉ DE LA FRANCE DANS LE GÉNOCIDE DES TUTSIS AU RWANDA
Selon le chef de l'État français, "la France aurait pu arrêter les massacres, mais n'en a pas eu la volonté". Cette déclaration marque un nouveau tournant dans le traitement de cette page controversée de l'histoire
(SenePlus) - Dans un message qui sera publié ce dimanche 7 avril à l'occasion du 30e anniversaire du génocide des Tutsi au Rwanda, Emmanuel Macron ira plus loin que par le passé dans la reconnaissance du rôle de la France, selon des informations rapportées par la présidence française à l'Agence France-Presse (AFP).
Le chef de l'Etat français, qui ne pourra se rendre aux commémorations à Kigali en raison d'un agenda chargé, estimera ainsi que "la France, qui aurait pu arrêter le génocide avec ses alliés occidentaux et africains, n'en a pas eu la volonté", a rapporté l'Elysée à l'AFP.
Cette déclaration marque un tournant par rapport aux précédents discours du président français sur cette question extrêmement sensible. En mai 2021 à Kigali déjà, Emmanuel Macron avait reconnu les "responsabilités" de la France dans le génocide, qui a fait au moins 800.000 morts entre avril et juillet 1994. Mais il n'avait alors pas évoqué explicitement l'hypothèse selon laquelle la France aurait pu stopper le génocide.
Son nouveau message ira donc plus loin dans la reconnaissance du rôle de la France. "Le chef de l'État rappellera notamment que, quand la phase d'extermination totale contre les Tutsi a commencé, la communauté internationale avait les moyens de savoir et d'agir", a précisé la présidence française.
Cette prise de position d'Emmanuel Macron a été saluée par les associations de défense de la mémoire du génocide rwandais. "Le message rapporté jeudi 'va encore plus loin que le rapport Duclert et que la déclaration qu'il a faite à Kigali'", s'est félicité Marcel Kabanda, président de Ibuka France.
Le rapport d'historiens dirigé par Vincent Duclert avait déjà conclu en 2021 à des "responsabilités lourdes et accablantes" de la France dans le génocide. Emmanuel Macron semble donc aller encore plus loin dans la reconnaissance du rôle de Paris, cherchant selon les observateurs à tourner définitivement la page de cette période tragique.
D'après l'Elysée, le chef de l'Etat réaffirmera dimanche le soutien de la France au peuple rwandais, tout en réitérant l'importance du devoir de mémoire, particulièrement auprès des jeunes générations françaises. Ses propos devraient être suivis de près et marquer encore davantage un rapprochement avec Kigali.
POUR SORTIR DE LA TUTELLE MONÉTAIRE
Alors que le Sénégal relance le débat sur le franc CFA, l'économiste Kako Nubukpo préconise quatre mesures d'urgence : mettre fin à sa dénomination coloniale, abandonner la garantie française, réviser la gouvernance de la zone franc...
Lors d'un entretien accordé à Radio France Internationale, Kako Nubukpo, commissaire à l'UEMOA en charge du département de l'agriculture, des ressources en eau et de l'environnement, a plaidé pour une relance du processus de réforme du franc CFA, la monnaie utilisée dans quatorze pays d'Afrique de l'Ouest.
Saluant la décision du nouveau président sénégalais Bassirou Diomaye Faye de remettre cette question sur la table, Nubukpo a déclaré: "C'est important parce que le débat sur le CFA a longtemps été interdit. Et le retour de ce débat, au fond, c'est un peu comme le retour du refoulé. Et quand c'est porté par les autorités en charge du destin des nations, c'est tout de suite beaucoup plus sérieux et beaucoup plus important."
Selon l'économiste togolais, quatre mesures doivent être prises rapidement. Premièrement, "changer le nom de la monnaie" car "pour les jeunes Africains, CFA, c'est toujours Colonie Française d'Afrique." Deuxièmement, revoir la garantie apportée par la France, qu'il juge inutile. "À mon avis, il faut l'abandonner parce qu'elle n'a jamais vraiment servi," a-t-il affirmé.
Troisièmement, Nubukpo préconise de "revoir la gouvernance au sein de la zone franc" et "fusionner les deux traités" régissant actuellement l'espace économique et monétaire ouest-africain, afin de permettre "une meilleure articulation politique monétaire, politique budgétaire."
Enfin, la question cruciale du régime de change de la future monnaie unique doit être discutée "d'emblée avec la CEDEAO", l'organisation régionale regroupant quinze pays d'Afrique de l'Ouest.
Pour relancer les discussions, l'économiste a appelé à l'organisation de "nouveaux états généraux de l'eco" en mai 2025, à l'occasion du 50e anniversaire de la CEDEAO. "Ce serait très bien qu'on puisse avoir une deuxième édition des états généraux de l'eco," a-t-il lancé, suggérant que le Sénégal pourrait accueillir cet événement majeur.
Bien que perturbés par la pandémie de Covid-19, la guerre en Ukraine et les coups d'État dans la région, les efforts visant à remplacer le franc CFA par une monnaie commune à l'ensemble de la CEDEAO semblaient au point mort ces dernières années. L'appel renouvelé de Kako Nubukpo pourrait insuffler une nouvelle dynamique à ce processus aux enjeux économiques et politiques considérables pour l'Afrique de l'Ouest.
L'ALTERNANCE AU SÉNÉGAL FAIT RÊVER LES OPPOSITIONS EN AFRIQUE
Avec son accession surprise au pouvoir, Diomaye Faye illustre un contre-modèle en Afrique. Alors que la moyenne d'âge des présidents dépasse les 66 ans, le Sénégalais de 44 ans prouve qu'il existe une autre voie que la perpetuation de vieux dirigeants
(SenePlus) - Le 24 mars dernier, Bassirou Diomaye Faye est élu président du Sénégal à seulement 44 ans, deux semaines après être sorti de prison. Sa victoire suscite l'espoir des oppositions dans d'autres pays d'Afrique où des dirigeants âgés sont au pouvoir depuis des décennies.
Un espoir venu du Sénégal
Selon un reportage de l'AFP, la victoire de M. Faye fait rêver les oppositions et la jeunesse au Tchad, au Cameroun, au Bénin ou au Togo, "lassées des règnes interminables de leurs chefs d'Etat indéboulonnables". Au Cameroun, le slogan "Bassirou Diomaye Faye avait deux ans quand Paul Biya est devenu président" devient viral sur les réseaux sociaux. A 91 ans, ce dernier dirige en effet le pays depuis 41 ans.
Autre dirigeant africain dans sa ligne de mire, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, 81 ans, qui règne sur la Guinée équatoriale depuis 44 ans. À l'inverse, la moyenne d'âge des chefs d'État africains est de 66 ans alors qu'en 2021, la moitié de la population du continent avait moins de 18,6 ans selon l'ONU.
Un espoir mais aussi des mises en garde
Cet espoir se propage sur les réseaux et dans les médias indépendants d'opposition, à l'instar d'Equinoxe Radio au Cameroun. Cependant, certains tempèrent, à l'image de Max Kemkoye, figure de l'opposition tchadienne, qui souligne à l'AFP que "la lutte politique en Afrique francophone nécessite endurance et cohérence" face aux "dictatures appuyées par les ex-puissances coloniales".
D'autres relèvent la répression féroce des opposants, comme au Tchad où Mahamat Idriss Déby Itno a pris le pouvoir à la mort de son père en 2021. "Diomaye et Sonko seraient tchadiens, il y a bien longtemps qu’ils seraient morts", déclare ainsi Avocksouma Djona Atchénémou. Au Bénin, l'opposant Nourou Dine Saka Saley estime également que "Bassirou Faye n’aurait jamais eu sa chance".
Un message d'espoir malgré tout
Malgré ces mises en garde, Faye et Sonko demeurent des figures porteuses d'espoir pour les oppositions qui rêvent d'alternance. "Je suis certaine que le peuple togolais sera libéré un jour comme au Sénégal", espère ainsi une opposante à Lomé. Même son de cloche chez l'Ougandais Bobi Wine, qui appelle à donner leur chance aux "jeunes générations de leaders" plutôt qu'aux "despotes fatigués".
La victoire du jeune président sénégalais démontre que l'alternance est possible en Afrique par des voies pacifiques et politiques. Reste à voir si elle saura inspirer durablement les peuples du continent.
ELGAS DÉCRYPTE L'ALTERNANCE AU-DELÀ DES DISCOURS CONVENUS
Les ruptures sont incarnées par des pratiques sur le long-terme. Ce qu’on appelle système est souvent un fantasme collectif que la conquête du pouvoir cible. La notion de panafricanisme de gauche est une habile trouvaille - ENTRETIEN
Elgas revient avec recul et nuance dans cet entretien sur l'élection de Diomaye Faye et sur la véritable portée de cette alternance politique. Il interroge notamment l'idée d'une rupture définitive avec l'héritage de Senghor et replace le débat sur l'indépendance du Sénégal dans une perspective historique plus large.
Seneweb : La victoire de Bassirou Diomaye Faye à l’élection présidentielle a été présentée au Sénégal aussi bien qu'ailleurs comme une rupture avec l’ère inaugurée par Léopold Sédar Senghor. Partagez-vous ce point de vue ?
Elgas : Cela me semble être une lecture paresseuse, facile et rapide. Elle est du reste un récit que font pro domo les dégagistes, en oubliant une donnée majeure : les ruptures sont incarnées par des pratiques sur le long-terme ; les annonces sont souvent des prophéties trahies et c’est bien là quelque chose de factuel. Un Etat, c’est d’abord une continuité institutionnelle. Toute alternance est porteuse de rupture, de nouveauté, de nouveaux horizons, certes l’illusion d’une pureté nouvelle est contraire à ce qui fait la force des administrations, leur capacité à survivre à toutes tempêtes. Attribuer un quelconque magistère presqu’éternel à Senghor, comme substance d’un système inchangé, c’est accréditer l’idée que tout était plus ou moins condamné d’avance et les dés pipés. Une nation, un pays, un Etat évoluent, souvent dans une lenteur institutionnelle imperceptible. Les marqueurs de l’ère Senghor, si jamais on devait arriver à les nommer – bicéphalisme avec Dia, centralité étatique, socialisme – ne sont pas restés structurants pendant les magistères suivants. Et si on reste dans une telle optique, c’est déresponsabiliser les gouvernants. Ce qu’on appelle système est souvent un fantasme collectif que la conquête du pouvoir cible et que son exercice réhabilite immanquablement d’où d’ailleurs le sentiment de statu quo. Bassirou Diomaye Faye a été bien élu, comme le furent avant lui Wade et Sall. Il lui reste de poser les actes d’une rupture avec les pratiques malfaisantes. Ce sont elles plus que le système, le nid des problèmes qui s’endurcissent avec le temps. Cela me paraît résolument plus pertinent que de pourchasser l’héritage de Senghor, c’est s’acharner sur l’ombre et pas la proie, préférer le confort des symboles à l’inconfort des faits.
Certains de ses partisans en commentant son élection ont déclaré : le Sénégal prend enfin son indépendance. Y a-t-il une part de réalité ?
C’est encore là la manifestation des euphories compréhensibles mais ivres et illusionnées. C’est presque nihiliste de supposer que les tous les hommes des régimes successifs, les intellectuels, les universitaires, les religieux, les artistes, les citoyens, n’ont jamais rien fait et se complaisaient dans une position d’allégeance. L’indépendance ne se proclame pas, elle se vit. Dans l’état actuel de notre économie, des flux de capitaux qui soutiennent encore l’édifice économique, d’un informel émietté qui ne donne pas de ressources majeures à l’Etat, les ambitions de souveraineté doivent répondre à un travail méthodique de longue haleine et à une habileté pour créer les conditions locales de la prospérité. Étant entendu qu’aucune autarcie, aucun isolement, aucune rupture avec le monde, et le flux des échanges, n’a jamais créé nulle part au monde, les conditions d’un essor. L’histoire regorge d’exemples de ce genre, les cités-Etats médiévales les plus développées étaient celles ouvertes au commerce du monde. Tout enclavement réduit la portée des échanges. La notion d’indépendance devrait du reste être étudiée dans sa symbolique au Sénégal, avec la notion de « surga », qui montre la prévalence d’une dépendance interne qui, inéluctablement, influe dans les consciences. L’indépendance est un horizon, sans illusion d’enfermement. On ne l’acquiert pas par un vote seul, fût-il démocratique mais par une ingénierie politique.
Le nouveau président s’est présenté dans Le Monde comme un “panafricaniste africain de gauche”. Ce qui fait un peu penser à Cheikh Anta Diop. Parmi les soutiens de M. Faye figure Dialo Diop, membre fondateur du Rassemblement National Démocratique (RND), le dernier parti politique créé par Cheikh Anta Diop. L’élection de ce nouveau président est-elle une forme de revanche de Cheikh Anta Diop sur Senghor?
Il y a bien longtemps que Cheikh Anta Diop a pris sa revanche sur Senghor. Il bénéficie d’une aura bien plus grande et il est plus cité. Mais attention également à ne pas épouser des récits tout faits. Wade comme Macky Sall ont revendiqué un ancrage panafricain, et Senghor davantage avec le FESMAN, les NEAS et il a fait de la capitale Dakar, le refuge et le havre d’un dialogue avec les Haïtiens entre autres. Il ne faut pas toujours dans une dynamique conflictuelle de segmentation du panafricanisme. Senghor est déjà condamné par le tribunal de l’histoire, mais ensevelir tout son héritage serait contre productif et bien injuste. La notion de panafricanisme de gauche est une habile trouvaille, c’est un pléonasme, parce que le panafricanisme est du côté de la justice, de la solidarité et de l’égalité. Mais très souvent, au pouvoir, il a trahi, l’exemple de Sékou Touré étant le plus emblématique des glissements où le pouvoir devient autoritaire, répressif, fermé à l’ouverture et ne gardant plus du panafricanisme comme identité vidée. La vigilance doit être de mise pour que les mots comme l’histoire ne soient pas tronqués.
Y a-t-il nécessité selon vous de réhabiliter Senghor et sa pensée ?
Senghor est présenté ou caricaturé comme le symbole de la soumission à la France ou jugé trop universel. La nouvelle ère qui s’ouvre sera-t-elle synonyme de repli identitaire comme certains le craignent ou plutôt de rééquilibrage ?
Je n’ai aucun catastrophisme avec le régime qui arrive. Je lui souhaite de réussir, tout en étant conscient que cela sera dur au vu des attentes. Je ne crains ni repli, ni racornissement de notre identité. Il serait bien vain de nier que Senghor avait des relations énamourées avec la France et que cela a influé dans sa gouvernance. Tout comme il faut se garder de condamnation définitive, il faut se garder de promettre l’échec au nouveau régime. Senghor ne doit pas être l’obsession du nouveau régime, ce serait une terrible erreur. Il a reçu un plébiscite, avec une plateforme formidable pour construire, il serait mal inspiré de s’assombrir avec l’énergie sombre de la rancœur. La terre espérée de l’homme c’est l’avenir, pas farfouiller dans les tombes.
Enfin, votre dernier essai s’intitulait « Les Bons Ressentiments ». Ces bons ressentiments ont-ils été palpables dans la séquence politique que nous venons de vivre ?
Je ne parlerai pas de bons ressentiments. Tout est prématuré pour l’instant pour statuer. Je parlerai de révolutions conservatrices. C’est ce qui a cours partout sur le globe. La défiance contre des élites, et le retour souhaité à des valeurs anciennes. C’est un bouleversement tant le conservatisme a toujours été populaire avec un État qui osait l’impopularité d’aller à rebours. Ce qui change c'est que le conservatisme est porté par l’Etat qui devient une caisse de résonance et pas de régulation de la foule. Beaucoup s’en réjouissent. J’ai plein de doute, pour dire le moins.
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DÉMOCRATISER LES DROITS, AU-DELÀ DES INSTITUTIONS
Fin de l'hyper-présidentialisme, indépendance réelle de la justice, déconcentration des pouvoirs... Les chantiers ne manquent pas. Mais la refondation la plus urgente pourrait bien être celle d'un nouveau du contrat social
A l'orée d'une nouvelle ère politique, à quoi doit ressembler la refondation démocratique au Sénégal ? C'est la question brûlante qui a nourri les échanges de ce cinquième épisode de la série "Où va le Sénégal" animée par Florian Bobin, en compagnie de trois figures intellectuelles de premier plan : Marie-Pierre Sarr, Samba Ndiaye et Ndiabou Touré.
Trois années de violences et de dérives autoritaires ont profondément ébranlé l'État de droit sénégalais. Les droits les plus fondamentaux ont été bafoués, du droit de manifester à la liberté d'expression, en passant par l'indépendance de la justice foulée aux pieds. "Une crise de l'État de droit entraîne une crise de la société, c'est évident", Martèle Marie-Pierre Sarr.
Pourtant, même dans les heures les plus sombres, une lueur d'espoir est née : la naissance d'une conscience citoyenne vis-à-vis du droit. "Le droit s'est installé dans la tête du Sénégalais ordinaire", souligne Ndiabou Touré. Un regain de vigilance salutaire, qui a permis de déjouer la stratégie de normalisation des dérives du pouvoir sortant.
Mais l'heure est désormais à la reconstruction. Pour Samba Ndiaye, les réformes institutionnelles à venir ne doivent pas se limiter à un simple habillage mais insuffler une véritable régénération éthique. "Il ne faut pas céder au fétichisme des institutions, insiste-t-il. C'est en repensant nos valeurs fondatrices que nous rebâtirons un État de droit pérenne."
Fin de l'hyper-présidentialisme, indépendance réelle de la justice, déconcentration des pouvoirs... Les chantiers ne manquent pas. Mais la refondation la plus urgente pourrait bien être celle d'un nouveau du contrat social, un projet rassembleur puisant dans l'âme plurielle de la Nation.
"C'est notre métissage culturel et notre diversité qui font notre force, estime Ndiabou Touré. Nous devons réinvestir ce terreau de paix pour bâtir les fondations d'une démocratie apaisée."
Passé le cap des élections, la route vers une démocratisation effective du droit s'annonce semée d'embûches. Mais la société civile, qui démontre toute sa vitalité, compte bien garder un œil vigilant sur la concrétisation des promesses de changement.
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DIOMAYE FAYE ENTRE RUPTURES ET PROMESSES
Face à la nation ce mercredi en prévision de la célébration du 4 avril, le président a déroulé une feuille de route de réformes majeures. Refondation démocratique, moralisation de la gouvernance, priorité à la jeunesse... afin d'impulser le renouveau
(SenePlus) - Ce 3 avril 2024, à la veille du 64ème anniversaire de l'indépendance du Sénégal, le président Bassirou Diomaye Diakharr a adressé un message fort à la nation. Dans son allocution, il a rendu hommage aux héros de la résistance et aux anciens combattants qui ont sacrifié leur vie pour la liberté. "Je rends un vibrant hommage à mes prédécesseurs, les présidents Senghor, Diouf, Wade et Sall, qui, chacun, a apporté sa pierre à l'œuvre de construction nationale", a-t-il déclaré.
Le chef de l'État a particulièrement salué les Forces armées, "au cœur de la cohésion nationale" selon le thème retenu cette année. "Je réaffirme la reconnaissance de la Nation. Je vous exprime ma fierté, mon soutien et mon entière confiance dans vos missions au service de la patrie", a affirmé M. Faye.
L'unité nationale et la cohésion de la société sénégalaise ont été les maîtres mots du message présidentiel. "Je suis déterminé à préserver notre vivre ensemble hérité de nos ancêtres", a martelé le Président, soulignant son rôle de "tendre la main à tous pour rassembler, rassurer, apaiser et réconcilier".
M. Diakharr a annoncé d'importantes réformes à venir, promettant de "convoquer de larges concertations" sur plusieurs chantiers majeurs:
- La réforme du système électoral et le remplacement de la CENA par une véritable Commission électorale indépendante. "L'inscription sur le fichier électoral se fera concomitamment à la délivrance de la pièce nationale d'identité", a-t-il précisé.
- La rationalisation du nombre de partis politiques et de leur financement.
- L'organisation d'Assises regroupant les professionnels du droit pour "redorer le blason de la justice" et "la réconcilier avec le peuple".
Dans un élan de rupture, le président a également promis de lutter contre la corruption et l'opacité qui gangrènent la gouvernance. "J'engagerai sans tarder une politique hardie de bonne gouvernance économique et financière par la lutte sans répit contre la corruption, la répression de la fraude fiscale, la protection des lanceurs d'alerte et l'amnistie des prête-noms sous condition d'auto-dénonciation", a martelé le président.
Il a aussi annoncé la divulgation de la propriété effective des entreprises extractives et un meilleur contrôle de l'exploitation des ressources naturelles "qui appartiennent au peuple".
Revenant sur les urgences économiques et sociales, le chef de l'Etat a dit vouloir "gagner la souveraineté alimentaire" en investissant davantage dans l'agriculture, la pêche et l'élevage. Il s'est engagé à ce que les subventions agricoles "bénéficient aux véritables producteurs".
Conscient des immenses attentes de la jeunesse, M. Diakharr a réaffirmé en faire "une priorité". "L'éducation, la formation, l'emploi et l'entreprenariat jeunes restent des défis majeurs que nous relèverons en concertation avec le secteur privé", a-t-il promis, annonçant la "révision des mécanismes existants".
Enfin, dans un plaidoyer pour l'unité et la résilience, le président a exhorté les Sénégalais à "afficher une confiance résolue" pour "vaincre nos peurs et nos doutes". "Notre mérite et notre honneur, c'est de réussir l'épreuve [...] et poursuivre ensemble notre marche solidaire vers notre destin commun", a-t-il conclu avec ferveur.
Ci-dessous l'intégralité du discours
"Mes chers compatriotes,
Demain, le 4 avril 2024, nous célébrons le 64ème anniversaire de l'indépendance de notre pays. À toutes et à tous, j'adresse mes chaleureuses félicitations.
Je rends hommage à chacune et chacun de vous pour votre attachement aux vertus cardinales de paix et de démocratie qui fondent notre vécu quotidien. Les changements significatifs que nous venons de vivre de façon paisible, témoignent, une fois de plus, de la maturité de notre peuple, de la vitalité de notre démocratie et de la force de nos institutions. Nous devons tous être fiers de cette belle performance.
Cette année encore, par la grâce divine, notre fête nationale se déroule sous le signe de la communion spirituelle, avec la semaine sainte pascale qui vient de conclure le carême et le mois de ramadan qui tire à sa fin.
Compte tenu des circonstances, en lieu et place du défilé traditionnel, je présiderai demain au Palais de la République une cérémonie de levée des couleurs, sobre et symbolique.
Ce soir, alors que nous célébrons notre liberté retrouvée, mes pensées vont à nos vaillants résistants, héros célèbres ou méconnus, qui, se donnant corps et âme, ont défié l'odieux système colonial et sa prétendue mission civilisatrice, pour défendre la liberté de notre peuple et ses valeurs de culture et de civilisation.
Je voudrais également saluer avec respect et affection nos anciens combattants, qui ont sacrifié leur jeunesse loin de leurs familles, au prix de leur vie et de leur liberté. Je rends un vibrant hommage à mes prédécesseurs, les présidents Senghor, Diouf, Wade et Sall, qui, chacun, a apporté sa pierre à l'œuvre de construction nationale. C'est sur la base de ce legs que je veux poursuivre avec vous notre quête collective du Sénégal de nos rêves.
Mes chers compatriotes,
La fête nationale met à l'honneur nos Forces de défense et de sécurité. À vous, officiers, sous-officiers et militaires du rang, qui avez choisi le métier risqué des armes, je réaffirme la reconnaissance de la Nation. Je vous exprime ma fierté, mon soutien et mon entière confiance dans vos missions au service de la patrie, de la paix en Afrique et dans le monde. Je salue la mémoire de nos Jambaars tombés au champ d'honneur et souhaite prompt rétablissement aux blessés. L'Etat restera toujours solidaire de leurs familles, avec soin et compassion.
Le thème de cette édition, Les Forces armées au cœur de la cohésion nationale, nous interpelle par son actualité et sa pertinence. Il nous rappelle qu'au-delà du cérémonial, la fête nationale est surtout l'occasion d'une introspection individuelle et collective sur notre commun vouloir de vie commune.
Nos Forces de défense et de sécurité, sous le concept Armée-Nation, symbolisant la diversité et la cohésion de leurs composantes socio-culturelles, nous offrent un bel exemple de ce que doit être le vivre ensemble sénégalais.
En tant que Chef suprême des armées, et garant de l'unité nationale, je suis déterminé à préserver notre vivre ensemble hérité de nos ancêtres ; parce que nous n'avons qu'une seule patrie : le Sénégal, notre abri commun, que nous aimons tous, qui ne commence pas par nous, et ne finit pas avec nous.
Dans cet esprit, mon rôle, et je compte l'assumer pleinement, est de tendre la main à toutes et à tous, pour rassembler, rassurer, apaiser et réconcilier, afin de conforter la paix, la sécurité et la stabilité indispensables au développement économique et social de notre cher pays. De l'est à l'ouest, du nord au sud, je souhaite que notre cher Sénégal reste uni et indivisible, en paix et en harmonie avec notre devise nationale : Un Peuple-Un But-Une Foi. Nous le devons à nous-mêmes. Nous le devons à nos enfants. Nous le devons aux générations futures.
C'est pourquoi notre vibrante jeunesse, cœur battant de la nation, restera au centre de mes préoccupations.
Chers jeunes du Sénégal, je fais miens vos rêves, vos aspirations, et vos ambitions légitimes de réussir pour être utiles à vous-mêmes, à vos familles, vos communautés et votre pays. L'éducation, la formation aux métiers, l'emploi, l'entreprenariat des jeunes et des femmes restent des défis majeurs à relever. J'en ferai une priorité élevée des politiques publiques, en concertation avec le secteur privé. Nous devons, à cet effet, revisiter les mécanismes existants, les améliorer et les rationaliser afin qu'ils répondent mieux aux besoins d'emploi et autres activités génératrices de revenus pour les jeunes.
Pour encourager la création d'emplois, je compte m'appuyer sur un secteur privé fort parce que soutenu par l'Etat. Sur la base de nos besoins prioritaires, nous travaillerons ensemble pour endogénéiser notre économie. Bien entendu, le secteur privé international aura son plein rôle à tenir.
Les Sénégalais sont braves mais ils sont fatigués et attendent de nous des solutions contre la vie chère. La question du coût de la vie me préoccupe particulièrement et retient toute mon attention. Dans les jours à venir, des mesures fortes seront prises dans ce sens, après les concertations que j'entreprendrai avec les acteurs concernés.
Mes chers compatriotes,
De l'indépendance à nos jours, notre système politico institutionnel et judiciaire a vécu bien des péripéties, les unes plus heureuses que les autres.
Soixante-quatre ans après, le moment me semble venu de tirer les leçons de nos réussites et de nos échecs pour une gouvernance publique plus moderne, plus républicaine et plus respectueuse des droits humains.
C'est pourquoi, après avoir démissionné de mon poste de secrétaire général de PASTEF-Les Patriotes, pour ainsi me mettre au-dessus de la mêlée, je convoquerai de larges concertations avec la classe politique et la société civile sur :
- La réforme du système électorale notamment ;
- Le remplacement de la CENA par une Commission électorale nationale indépendante (CENI) avec un renforcement de ses moyens de fonctionnement et de ses prérogatives ;
- La rationalisation du nombre de partis politiques, ainsi que leur financement ;
- L'inscription sur le fichier électoral concomitamment à la délivrance de la pièce nationale d'identité
Par ailleurs, pour redorer le blason de la justice, lui redonner le prix qu'elle mérite et la réconcilier avec le peuple au nom duquel elle est rendue, j'entends organiser des assises regroupant les professions du métier (magistrats, avocats, huissiers, greffiers et autres auxiliaires de justice), les professeurs d'université et les citoyens pour identifier des pistes de solution aux problèmes de la justice.
Dans la quête d'un Sénégal meilleur au bénéfice de tous, j'entends instaurer une gouvernance vertueuse, fondée sur l'éthique de responsabilité et l'obligation de rendre compte.
En outre, j'engagerai sans tarder une politique hardie de bonne gouvernance économique et financière par :
- La lutte sans répit contre la corruption ;
- La répression pénale de la fraude fiscale et des flux financiers illicites ;
- La protection des lanceurs d'alertes ;
- L'amnistie des prête-noms et leur intéressement sous condition d'auto dénonciation ;
- La publication des rapports de l'IGE, de la Cour des comptes et de l'OFNAC.
De même, l'exploitation de nos ressources naturelles, qui, selon la constitution, appartiennent au peuple, retiendra particulièrement l'attention de mon gouvernement.
Ainsi, en plus de la mise en ligne déjà effective des contrats miniers, pétroliers et gaziers, sur le site de l'ITIE Sénégal, je ferai procéder à la divulgation de la propriété effective des entreprises extractives, conformément à la Norme ITIE, à l'audit du secteur minier, gazier et pétrolier et à une protection plus soutenue du contenu local au bénéfice du secteur privé national.
Au demeurant, je voudrais dire à tous nos partenaires privés qu'ils sont les bienvenus aux Sénégal.
Conformément aux lois et règlements en vigueur, les droits de l'investisseur seront toujours protégés, de même que les intérêts de l'Etat et des populations.
A nos pays amis et partenaires, je voudrais assurer que le Sénégal reste un pays ouvert et accueillant pour tous.
Nous veillerons, sans cesse, à maintenir et raffermir les relations de bon voisinage et de solidarité agissante au sein de nos organisations communautaires, notamment la CEDEAO et l'UEMOA.
Héritiers de l'idéal panafricaniste de Cheikh Anta Diop et de Léopold Sédar Senghor, un des pères fondateurs de l'Organisation de l'Unité Africaine, nous demeurons fermement engagés dans la construction de l'intégration africaine et la réalisation des objectifs de la Zone de libre-échange continentale africaine.
Nos partenaires étrangers de tous horizons sont d'égale dignité pour nous. A tous, nous devons respect et considération. Et de tous nous demandons respect et considération.
Nous resterons engagés pour une gouvernance mondiale plus juste et plus inclusive, dans le respect de l'égale dignité des valeurs de cultures et de civilisations.
Mes chers compatriotes,
La fête nationale, symbole de notre souveraineté, nous rappelle que nous sommes seuls face à notre destin, et que personne ne fera à notre place ce que nous ne sommes pas disposés à faire pour nous-mêmes.
Nous avons la responsabilité historique de conforter notre souveraineté en rompant les dépendances injustes, en nous prenant en charge par nous-mêmes et en valorisant davantage nos capacités productives et nos talents nationaux.
Dans cet esprit, l'Administration doit agir à tous les niveaux de façon plus accueillante et plus efficace pour les usagers du service public. Nous devons bannir de nos pratiques les procédures et formalités indues qui altèrent l'efficacité de l'Etat.
Dans cet objectif, nous entendons investir massivement dans la digitalisation des services et des procédures administratives.
De même, il y a urgence à gagner notre souveraineté alimentaire en investissant plus et mieux dans l'agriculture, la pêche et l'élevage, les trois mamelles nourricières de notre pays.
Je tiens particulièrement à ce que les subventions substantielles dépensées chaque année dans la campagne agricole bénéficient aux véritables producteurs et non à des acteurs intermédiaires.
En définitive, mes chers compatriotes, l'indépendance que nous célébrons demain est certes un évènement festif, mais aussi et surtout un test de résilience et de grandeur pour la nation.
Notre mérite et notre honneur, c'est de réussir l'épreuve, en affichant une confiance résolue en nous-mêmes, pour vaincre nos peurs et nos doutes, surmonter les obstacles devant nous, et poursuivre ensemble notre marche solidaire vers notre destin commun, main dans la main, épaule contre épaule.
C'est à cela que je vous invite, dans la communion des cœurs et des esprits.
Vive le Sénégal, en paix et en sécurité, uni, libre et prospère !
Bonsoir et bonne fête de l'indépendance."
UNE NOUVELLE ERE POUR UNE AFRIQUE DECOMPLEXEE’’, SELON IBRAHIM TRAORE
Le chef de l’Etat burkinabé, Ibrahim Traoré, a adressé ses ‘’vives félicitations’’ au nouveau président sénégalais, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, lui formulant notamment ses vœux de succès à l’entame d’un mandat qui symbolise ‘’une nouvelle ère ...
Dakar 3 avr (APS) – Le chef de l’Etat burkinabé, Ibrahim Traoré, a adressé ses ‘’vives félicitations’’ au nouveau président sénégalais, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, lui formulant notamment ses vœux de succès à l’entame d’un mandat qui symbolise ‘’une nouvelle ère pour une Afrique décomplexée’’.
‘’J’adresse mes vives félicitations et celles du vaillant peuple burkinabè au nouveau président de la République du Sénégal, S.E.M. Bassirou Diomaye Faye. A l’entame de son mandat plein d’espoir pour le peuple sénégalais et symbole d’une nouvelle ère pour une Afrique décomplexée, libre et souveraine, je lui formule mes vœux de succès’’, a-t-il indiqué dans un message publié sur le réseau social X.
Bassirou Diomaye Faye, 44 ans, a prêté serment mardi comme cinquième président de la République du Sénégal, lors d’une cérémonie à laquelle ont assisté plusieurs chefs d’Etat de la sous-région ainsi que le chef de l’Assemblée législative de la junte burkinabè, Ousmane Bougouma.
Dans son discours d’investiture, le plus jeune chef d’État de l’histoire du Sénégal indépendant a réaffirmé ‘’l’engagement’’ de son pays ‘’à renforcer les efforts déployés pour la paix, la sécurité, la stabilité et l’intégration africaine’’.
‘’J’entends clairement la voix des élites décomplexées qui disent haut et fort notre aspiration commune à plus de souveraineté’’, a ajouté Diomaye Faye.
Dans son message, Ibrahim Traoré lui a manifesté ‘’l’assurance de (sa) disponibilité et de (son) engagement à œuvrer avec lui, non seulement au renforcement des relations bilatérales entre (leurs) deux pays ; mais également à la rénovation de la coopération sous-régionale et internationale pour le bonheur et l’intérêt supérieur de (leurs) peuples respectifs’’.
SONKO NOMMÉ PREMIER MINISTRE
Le chef de Pastef a la charge de composer le gouvernement inaugural de l'ère Diomaye Faye. Il a d'emblée fixé le cap : son équipe ne "ménagera aucun effort" pour concrétiser les promesses de "changement définitif dans le bon sens"
(SenePlus) - Dans son premier discours en tant que Premier ministre nommé par le président Bassirou Diomaye Faye ce mardi 2 avril 2024, Ousmane Sonko a lancé un vibrant appel à l'unité nationale et à la participation citoyenne. Évoquant "cette formidable jeunesse sénégalaise" qui s'est mobilisée pour nettoyer les artères des villes, il a déclaré : "C'est d'autant plus important que nous articulons notre action autour de la citoyenneté, de la participation collective."
M. Sonko a insisté sur l'importance d'un effort collectif pour atteindre les objectifs fixés pour le Sénégal. "Chacun devra donner le meilleur de lui-même pour que nous atteignions les objectifs que nous nous sommes assignés pour le Sénégal et non pas pour le président Bassirou Diomaye Faye", a-t-il affirmé.
Témoignant de sa loyauté au chef de l'État, il a néanmoins souligné que son équipe gouvernementale se consacrerait pleinement au service du pays. "Nous ne menagerons aucun effort pour atteindre ce que nous avons, les objectifs que nous avons promis au peuple sénégalais, c'est-à-dire la rupture, le progrès et le changement définitif dans le bon sens."
Cette prise de parole intervient après la prestation de serment de M. Bassirou Diomaye Faye en tant que nouveau président de la République, en remplacement de Macky Sall plus tôt dans la journée.
Le nouveau Premier ministre a promis dévoilé "dans les heures ou jours à venir" son équipe gouvernementale.
par René Lake
POUR UN GOUVERNEMENT RÉDUIT SUR LA BASE DE L’HÉRITAGE DE MAMADOU DIA
EXCLUSIF SENEPLUS – Moins de 25 ministres comme recommandé par la CNRI. Une équipe restreinte, expression d’un engagement en faveur d'une gouvernance d'efficience, de responsabilité, d'équité pour être fidèle au Projet de Pastef
Le 7 septembre 1960 marque un tournant historique pour le Sénégal avec la nomination de son premier gouvernement par le président Léopold Sédar Senghor. Sous la direction de Mamadou Dia, ce gouvernement pionnier fut structuré autour de quatorze ministères clés, établissant ainsi les fondations d'une gouvernance efficace et rationnelle.
Ces ministères incluaient :
Ministère des Affaires étrangères
Ministère de la Justice
Ministère de l’Intérieur (chargé provisoirement de la Défense)
Ministère du Plan, du Développement et de la Coopération technique
Ministère des Finances
Ministère de l’Économie rurale
Ministère de l’Éducation nationale
Ministère de la Fonction Publique et du Travail
Ministère de la Santé et des Affaires Sociales
Ministère des Travaux Publics, de l’Habitat et de l’Urbanisme
Ministère des Transports et des Télécommunications
Ministère de l’Enseignement Technique et de la Formation des Cadres
Ministère de la Jeunesse et des Sports
Ministère de l’Information, de la Radiodiffusion et de la Presse
Ce choix reflétait une volonté de concentrer les efforts gouvernementaux sur des axes prioritaires, favorisant ainsi une prise de décision rapide, une meilleure coordination, et une réduction significative des coûts opérationnels.
En limitant le nombre de ministères, Dia cherchait également à combattre le clientélisme politique, en veillant à ce que chaque poste ministériel soit justifié par de véritables besoins administratifs et sociaux.
Dans le sillage de cette tradition de gouvernance réfléchie, Pastef et le nouveau président Diomaye Faye doivent proposer une vision similaire pour le Sénégal contemporain.
En s'engageant à ne pas dépasser un maximum de 25 ministères, conformément aux recommandations de la Commission Nationale de Réforme des Institutions (CNRI), ils aspireront à instaurer une administration efficace, transparente, et résolument tournée vers le service du peuple sénégalais comme suggéré dans leur Projet. Ne pas le faire, serait déjà une première indication d’une forme de reniement.
Un gouvernement réduit s'inscrit dans un contexte où la bonne gouvernance est un pilier essentiel de la démocratie et du développement durable. Elle traduit une ambition de renforcer la confiance entre les citoyens et leurs représentants, de rationaliser l'usage des ressources publiques et d'optimiser la réponse gouvernementale aux enjeux contemporains.
En envisageant un gouvernement restreint mais dynamique, le Sénégal se positionnera comme un modèle de réforme administrative en Afrique et dans le monde. Cette vision héritée de l’époque de Mamadou Dia, au-delà de ce qu’elle symbolise sera l’expression d’un engagement sans faille en faveur d'une gouvernance qui privilégie l'efficience, la responsabilité et l'équité.
Ainsi, en regardant vers l'avenir avec un œil critique sur le passé, le Sénégal continuera de forger un chemin vers une gouvernance de rupture, renouvelée, inspirée par les leçons de l'histoire et animée par une volonté de servir au mieux ses citoyens.
DIOMAYE FAYE ENTRE EN FONCTION
Symbole du renouveau, le nouvel élu est officiellement devenu le cinquième président de la République ce mardi 2 avril 2024. Devant le Conseil constitutionnel, il a juré de respecter la Constitution et d'oeuvrer au développement du pays
(SenePlus) - C'est devant une assistance de dignitaires sénégalais et étrangers que Bassirou Diomaye Faye, 44 ans, a officiellement pris ses fonctions de cinquième président du Sénégal. Ce mardi 2 avril 2024, lors d'une cérémonie solennelle organisée au Centre des expositions de Diamniadio, le désormais ex-opposant a prêté serment, confirmant ainsi son élection surprise du 24 dernier.
"Devant Dieu et devant la nation sénégalaise, je jure de remplir fidèlement la charge de président de la République du Sénégal, d'observer comme de faire observer scrupuleusement les dispositions de la Constitution et des lois", a-t-il déclaré, main droite levée, sous les yeux de plusieurs chefs d'État africains. Des mots forts signifiant le début officiel de son mandat de cinq ans, mais aussi la fin d'un parcours politique mouvementé.
Car cette prestation de serment marque l'ascension fulgurante de Bassirou Diomaye Faye. Jusqu'au mois dernier, l'ancien inspecteur des impôts croupissait encore en prison, sans jugement depuis plusieurs mois. Sa libération et sa victoire surprise à la présidentielle auront donc été le point de départ d'une reconversion express au sommet de l'État.
Désormais chef de l'exécutif, le nouveau président s'est engagé à "respecter et faire respecter" les lois du Sénégal. Reste à savoir si celui qui se proclame homme de la rupture parviendra à engager les réformes promises pour les cinq prochaines années.