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27 avril 2025
International
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FACE-À-FACE HOULEUX ENTRE TRUMP ET ZELENSKY
Le président américain a publiquement rabroué son homologue ukrainien vendredi, lui intimant l'ordre de négocier au plus vite avec Moscou. Une visite diplomatique qui a tourné en pugilat verbal dans l'enceinte même du Bureau ovale
(SenePlus) - Une confrontation d'une rare intensité s'est déroulée vendredi entre le président américain Donald Trump et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, transformant ce qui devait être une visite diplomatique en véritable pugilat verbal dans l'enceinte même du Bureau ovale. Selon les informations rapportées par l'AFP, la rencontre a rapidement dégénéré en échange acrimonieux.
La tension était palpable dès l'arrivée du président ukrainien, lorsque Trump a commenté l'habituelle tenue aux accents militaires de Zelensky par une remarque ambiguë : "Il s'est fait très élégant aujourd'hui", sans que l'on puisse déterminer s'il s'agissait d'une simple plaisanterie ou d'une critique voilée, précise l'agence de presse.
L'altercation a véritablement commencé lorsque le vice-président JD Vance a reproché au dirigeant ukrainien de "manquer de respect" aux Américains. Donald Trump a immédiatement enchéri, accusant son invité de s'être "mis en très mauvaise posture" avant de lui assener, en haussant la voix, qu'il "n'avait pas les cartes en main", comme le rapporte l'AFP.
La confrontation a atteint son paroxysme quand le président américain a formulé un ultimatum sans équivoque à son homologue ukrainien : "Concluez un accord (avec la Russie) ou nous vous laissons tomber". Trump a ajouté qu'il serait "très difficile" de négocier avec le dirigeant ukrainien, exigeant dans le même temps que Zelensky se montre "reconnaissant" pour l'aide américaine, selon les détails fournis par l'AFP.
L'atmosphère s'est encore davantage tendue lorsque Zelensky a qualifié Vladimir Poutine de "tueur" et affirmé qu'il ne fallait pas faire de compromis avec le président russe. En réponse, Donald Trump a rappelé avoir eu "de nombreuses conversations" récentes avec Poutine, illustrant le rapprochement spectaculaire entre Washington et Moscou depuis le retour au pouvoir du républicain le 20 janvier dernier.
Malgré cette tension inédite, les deux dirigeants devaient signer un accord-cadre sur les minerais, hydrocarbures et infrastructures ukrainiennes. L'AFP indique que ce texte diffère significativement des exigences initiales de Trump, qui souhaitait y voir figurer un montant de 500 milliards de dollars, finalement absent de la version finale.
Le document prévoit l'établissement d'un fonds d'investissement commun dans les secteurs des minerais et des hydrocarbures, mais ne comporte pas de garanties de sécurité formelles pour l'Ukraine en cas de cessation des hostilités. Donald Trump a néanmoins déclaré jeudi que cet accord fonctionnerait comme une sorte de "filet de sécurité", arguant que "personne ne cherchera des ennuis si nous sommes (en Ukraine) avec beaucoup de travailleurs" pour exploiter ces ressources.
Une conférence de presse commune était prévue pour 13h00 heure locale (18h00 GMT), mais l'AFP s'interroge sur son maintien au vu de la tournure prise par la rencontre.
Les enjeux de cette visite dépassent largement les considérations économiques liées aux ressources naturelles ukrainiennes. L'Ukraine et ses alliés européens observent avec appréhension le rapprochement entre Trump et Poutine, qui ont engagé des négociations pour mettre fin au conflit depuis leur long entretien téléphonique du 12 février.
Le président américain, pressé d'obtenir des résultats, a réaffirmé sa confiance envers Vladimir Poutine, se disant convaincu jeudi que le dirigeant russe "tiendrait parole" en cas de cessez-le-feu. Cette position contraste avec les avertissements répétés de Londres et Paris concernant la fragilité potentielle d'une trêve qui ne serait pas accompagnée d'un solide dispositif de sécurité garanti par les États-Unis.
Trump a par ailleurs catégoriquement fermé la porte à une éventuelle adhésion de l'Ukraine à l'OTAN, invitant Zelensky à "oublier" cette perspective pourtant espérée par Kiev, et refusant de considérer Moscou comme responsable du conflit, conclut l'AFP.
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LES LIONS AFFÛTENT LEURS GRIFFES POUR LA CAN
Les Lions de la Teranga ont constitué une effectif redoutable, mêlant l'expérience de Mané et Koulibaly à la fougue de la génération Lamine Camara
À moins d'un an de la CAN 2025 qui se tiendra au Maroc, les Lions de la Teranga fourbissent leurs armes et affichent des ambitions sans équivoque : ramener un second trophée continental au pays de la Teranga.
"Notre objectif est clair, ce n'est pas exagéré de vouloir aller prendre cette deuxième étoile." Cette affirmation, partagée par de nombreux observateurs du football sénégalais, résonne comme un leitmotiv dans les rues de Dakar. Champions d'Afrique en 2021, les Sénégalais veulent plus. Ils veulent entrer dans l'histoire.
À 33 ans, l'exilé d'Arabie Saoudite reste le phare de cette sélection. Comme un vieux lion qui sent que son règne touche à sa fin mais qui rugit encore avec force. "C'est à lui de décider quand il va arrêter, tellement il nous a fait du bien," confie un proche de la sélection. Mais la question de son utilisation se pose désormais avec acuité. Capable d'éclair de génie sur 90 minutes, pourra-t-il tenir le rythme d'une compétition entière?
Ce qui est certain, c'est qu'il s'apprête à disputer sa cinquième CAN. Une longévité exceptionnelle qui fait de lui le dépositaire naturel du jeu sénégalais, celui par qui la magie opère encore.
Si Mané demeure incontournable, c'est toute une génération qui pousse derrière lui. Nicolas Jackson, auteur de 9 buts en Premier League avec Chelsea, Iliman Ndiaye qui brille en France, Lamine Camara élu meilleur joueur de la CAN U20 en 2023, ou encore Pape Matar Sarr, pièce maîtresse de Tottenham... Le vivier sénégalais regorge de talents qui évoluent désormais dans les plus grands championnats européens.
"Le Sénégal a toujours été une terre d'attaquants," rappelle un journaliste local. "Parmi les rares Africains meilleurs buteurs du championnat de France, trois étaient Sénégalais. Ça veut tout dire."
Pape Thiaw, l'homme de la transition
L'ancien international sénégalais a pris les rênes de la sélection avec une méthode radicalement différente de son prédécesseur. En quatre matchs, il a déjà montré une progression notable dans le jeu collectif. Mais surtout, il a réussi à pacifier des relations autrefois tendues avec la presse nationale.
Sa stratégie? S'appuyer sur les cadres expérimentés comme Mané, Koulibaly ou Mendy, désormais exilés dans le Golfe, tout en intégrant progressivement les jeunes pousses qui frappent à la porte. Un équilibre délicat mais nécessaire pour perpétuer l'ADN d'une équipe qui a marqué le continent.
Si tous les regards sont tournés vers la CAN 2025, une autre échéance plane au-dessus des têtes des Lions : les qualifications pour la Coupe du monde 2026. Actuellement deuxièmes de leur groupe derrière le Soudan, les Sénégalais jouent gros. D'autant plus que l'avenir de Pape Thiaw pourrait en dépendre.
"Si le Sénégal ne se qualifie pas pour la Coupe du monde, rien ne dit que Pape sera encore le sélectionneur lors de la prochaine CAN," s'inquiète un observateur averti.
Le 22 mars prochain, face au Soudan, les Lions auront l'occasion de reprendre les commandes de leur groupe. Un rendez-vous crucial dans cette double quête qui anime toute une nation.
FARBA NGOM, L'HOMME LIGE DE LA CAUSE APÉRISTE
Puissant maire d'Agnam, député influent et bras droit de l'ancien président Macky Sall, Son parcours, jalonné d'extravagances et de défiance vis-à-vis des institutions, illustre les dérives d'un pouvoir qui semblait sans limite
Du village de Nguidjilone aux fastes du pouvoir, Farba Ngom a connu une ascension fulgurante, devenant un intime de Macky Sall et un acteur majeur de la scène politique sénégalaise. Mais son influence grandissante, ses extravagances et les accusations de corruption qui pèsent sur lui ont fini par le rattraper. Aujourd'hui, la levée de son immunité parlementaire et son implication dans une affaire de blanchiment de capitaux marquent un tournant décisif dans sa carrière.
Le jeudi 13 février 2025, l’Assemblée nationale du Sénégal a voté la levée de l’immunité parlementaire de Farba Ngom, maire d’Agnam et proche de l’ancien Président Macky Sall. Cette décision survient dans le cadre d’une enquête judiciaire menée par le Pool judiciaire financier pour un présumé blanchiment de capitaux portant sur 125 milliards de francs CFA. Entendu par les enquêteurs, Farba Ngom devra de nouveau comparaître devant le juge d’instruction, ce jour, jeudi 27 février.
Cette affaire, qui éclate en pleine reddition des comptes amorcée par le nouveau régime (Pastef), met en lumière le rôle de Farba Ngom, considéré comme l’un des piliers de l’ancien pouvoir. Alors que certains dénoncent une chasse aux sorcières, ses partisans restent mobilisés, affirmant qu’il paie aujourd’hui son engagement et son influence sur la scène politique sénégalaise.
Son pool d’avocats est constitué de quatre ténors du barreau : Maîtres Doudou Ndoye, Baboucar Cissé, Alassane Cissé et Pascal Gomis.
Une ascension fulgurante au sein de l’APR
Farba Ngom est issu d’une famille de griots de Nguidjilone, un village de la région de Matam. Il s’est imposé comme un acteur incontournable dans le Fouta, jouant un rôle stratégique dans la montée en puissance de Macky Sall, après son départ du Parti démocratique sénégalais (PDS) en 2008. Dans le Fouta, les griots de Nguidjilone, situé au bord du fleuve Sénégal, sont soumis à la caste guerrière Ceddo, une composante de la noblesse dont fait partie Amadou Abdoul Boubou Sall, le père de l’ex chef de l’État, originaire, lui, de Ndouloumadji Founébé, le village voisin. ‘’Je suis, par mon père, issu de la lignée des Sall, dont la généalogie est encore jalousement entretenue par la grande famille de griots, nos historiens’’, écrivait en 2018 Macky Sall dans son livre ‘’Le Sénégal au cœur’’, publié aux éditions du Cherche Midi.
Dès le début des années 2010, il devient un soutien indéfectible de Macky Sall, l’accompagnant dans son ascension politique. Il s’illustre particulièrement lors de la Présidentielle de 2012, où il joue un rôle clé dans la mobilisation des électeurs du nord du Sénégal en faveur de son mentor. Ce soutien inébranlable lui vaut une ascension politique rapide, devenant un acteur influent au sein de l’Alliance pour la République (APR).
De la communication à l’action politique
Avant son entrée en politique, Farba Ngom animait une émission en pulaar intitulée ‘’Alamari’’ sur la RTS. Son éviction brutale en raison de son soutien affiché à Macky Sall marque un tournant dans sa trajectoire. Il ne se limite plus à être un simple communicateur traditionnel, mais devient un véritable stratège politique, organisant des mobilisations de masse et implantant l’APR dans le Fouta avec l’appui de l’homme d’affaires Harouna Dia.
Dès son élection en 2012, Macky Sall récompense sa fidélité en lui offrant un poste de député et en le plaçant comme intermédiaire privilégié entre le Palais et certaines bases électorales du Nord. Farba Ngom devient alors trésorier officieux et homme de confiance du régime.
Sa proximité avec le pouvoir lui permet d’acquérir une influence considérable, mais attire aussi les critiques. Il est accusé d’être au cœur d’un système clientéliste, favorisant un réseau d’alliés dans la gestion des ressources publiques.
Aujourd’hui, avec la fin du règne de Macky Sall, Farba Ngom se retrouve fragilisé. L’affaire de blanchiment de capitaux dans laquelle il est impliqué marque un tournant décisif dans sa carrière politique. Son sort est désormais entre les mains de la justice, tandis que l’ancien régime peine à se repositionner après sa déroute électorale.
Le procès qui s’annonce sera scruté de près, tant par ses adversaires politiques que par ses partisans, convaincus qu’il demeure une pièce maîtresse du jeu politique sénégalais.
L’extravagance, l’arrogance et la défiance de l’État
Au-delà des soupçons de corruption, Farba Ngom est connu pour son arrogance et son mépris des institutions. Son nom revient régulièrement dans les controverses liées à son comportement. Il incarne une certaine extravagance, affichant des signes extérieurs de richesse qui interrogent sur l’origine de sa fortune.
En 2017, il a notamment refusé de céder la voie au cortège présidentiel et s’en est pris violemment au policier chargé de lui rappeler la réglementation. Ce genre d’incident s’est multiplié, renforçant son image de défiance vis-à-vis des forces de l’ordre et du protocole républicain.
Son arrogance s’illustre également par sa propension à narguer publiquement ses adversaires politiques. Lors de plusieurs campagnes électorales, il n’a pas hésité à menacer, ridiculiser et provoquer ses opposants, affichant une assurance démesurée.
Un rôle clé lors des dernières Législatives
Malgré ces controverses, il a continué à peser sur l’échiquier politique. Lors des Législatives du 17 novembre 2024, son fief de Matam, historiquement acquis à l’APR, a été l’un des rares bastions à basculer dans l’opposition. Toutefois, il a su sauver son siège à l’Assemblée nationale, grâce au scrutin proportionnel.
Son rôle au sein de la coalition Takku Wallu Sénégal, regroupant l’APR et le PDS, a été décisif. Il a mobilisé d’importants moyens financiers et logistiques pour tenter de conserver l’influence de l’ancienne majorité. Mais le vent du changement avait déjà soufflé et la sanction des urnes a confirmé la fragilisation de l’ex-régime.
Aujourd’hui, Farba Ngom se retrouve pris dans une tempête politique et judiciaire qui pourrait sceller son avenir. Entre ses démêlés judiciaires et la recomposition de la scène politique, son avenir demeure incertain. Ce qui est sûr, c’est que son nom restera gravé dans l’histoire politique récente du Sénégal, que ce soit en bien ou en mal.
Au moment où ses partisans dénoncent une chasse aux sorcières, ses détracteurs y voient une juste application de la loi. Seule la justice pourra déterminer si Farba Ngom est coupable ou non des faits qui lui sont reprochés.
Son lien avec la lutte sénégalaise
Bien qu’il soit connu pour son engagement politique, Farba Ngom a également joué un rôle important dans la lutte sénégalaise, un sport traditionnel profondément enraciné dans la culture du pays. Son implication dans ce domaine a été révélée par Eumeu Sène, l’un des champions les plus respectés de l’arène. Lors d’un meeting de mobilisation à Bosséa, Eumeu Sène a confié que Farba Ngom l’avait accompagné dès ses débuts, s’occupant du volet mystique de ses combats, alors qu’il n’avait que 14 ans. ‘’C’est lui qui m’appelait pour me conseiller sur ma manière de lutter et de gérer mes combats. C’est un véritable technicien et un passionné de la lutte’’, a-t-il déclaré dans une interview au journal ‘’La Tribune’’.
Cette facette moins connue du parcours de Farba Ngom illustre son ancrage profond dans la société sénégalaise, dépassant la seule sphère politique. Il a su, à travers son engagement dans la lutte, cultiver des relations étroites avec les acteurs de ce sport national, renforçant ainsi son influence sur certaines franges de la population.
Malgré son sort personnel, cette affaire met en évidence les enjeux de la transparence financière et de la lutte contre la corruption au Sénégal. Elle intervient dans un contexte de recomposition politique où l'ancien régime cherche à se repositionner après sa défaite électorale.
Farba Ngom, quant à lui, devra répondre devant la justice et l'histoire de son rôle dans la politique sénégalaise.
ALIOU CISSÉ PREND LES RÊNES DE LA SÉLECTION LIBYENNE
Le technicien aurait accepté un contrat de deux ans, assorti d'une prime substantielle en cas de qualification pour la CAN 2027. Ce défi s'accompagne d'une revalorisation financière significative
(SenePlus) - L'ancien sélectionneur du Sénégal s'apprête à relever un nouveau défi continental. Selon les informations exclusives de Sport News Africa, Aliou Cissé a trouvé un accord avec la Fédération libyenne de football pour diriger les Chevaliers de la Méditerranée.
Les négociations entre Cissé et les dirigeants libyens auraient abouti lors d'une visite du technicien sénégalais à Tripoli la semaine dernière. Le champion d'Afrique 2022 avec le Sénégal s'engagerait sur un contrat de deux ans, avec pour mission principale de qualifier la Libye pour la Coupe d'Afrique des Nations 2027. Sport News Africa indique également qu'"en cas de qualification, il bénéficiera d'une reconduction pour deux années supplémentaires".
Selon Sport News Africa, l'ancien capitaine de la sélection sénégalaise ne sera pas uniquement en charge de l'équipe A, mais devra également "chapeauter les sélections U23 et U20 afin de mettre en place un véritable programme autour des sélections libyennes, dans un rôle de quasi DTN".
Le média panafricain révèle que ce nouveau rôle devrait permettre à Cissé "de percevoir des émoluments bien supérieurs à ce qu'il touchait avec le Sénégal, pas loin du double".
D'après les informations recueillies par Sport News Africa, Aliou Cissé est "attendu en Libye le 5 mars afin de finaliser les derniers détails de son contrat et être officiellement présenté". Ce calendrier serré lui permettrait de prendre en main l'équipe dès les prochaines échéances internationales, notamment les 5ème et 6ème journées des éliminatoires pour la Coupe du monde 2026.
Le challenge s'annonce immédiatement relevé pour l'ancien sélectionneur des Lions de la Téranga. La Libye occupe actuellement la deuxième place du groupe D des qualifications mondialistes avec 7 points, "à égalité avec le Cap-Vert et 1 point derrière le Cameroun", précise Sport News Africa. Pour ses débuts à la tête des Chevaliers de la Méditerranée, Cissé devra d'abord "recevoir l'Angola, avant d'aller défier les Lions Indomptables" du Cameroun dans un match qui pourrait s'avérer décisif pour la qualification.
Cette nouvelle aventure marque le retour d'Aliou Cissé sur un banc de touche après son départ du Sénégal. Bien qu'"un temps approché par la Mauritanie" selon Sport News Africa, c'est finalement avec la Libye que le champion d'Afrique a choisi de poursuivre sa carrière d'entraîneur, avec l'ambition de qualifier cette nation pour une grande compétition internationale.
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SONKO TRACE LA VOIE DU DIALOGUE SOCIAL
Face aux représentants syndicaux et patronaux, le Premier ministre a choisi la carte de la franchise sur la situation économique du pays. Il a promis des rencontres immédiates pour traiter les problèmes urgents, tout particulièrement dans l'éducation
Dans un discours prononcé ce jeudi au Grand Théâtre de Dakar, le Premier ministre Ousmane Sonko a posé les jalons d'une nouvelle approche du dialogue social lors de la Rencontre Tripartite réunissant syndicats, gouvernement et patronat.
Face à un parterre de représentants syndicaux et patronaux, le chef du gouvernement a d'emblée placé la transparence au cœur de son intervention : "Personne ne doit avoir peur de la vérité. Notre gouvernement ne vous cachera absolument rien", a-t-il affirmé sous les applaudissements.
Le Premier ministre a dressé un tableau sans concession de la situation économique du pays. "La dette n'est plus viable au Sénégal, elle représente 39% des recettes", a-t-il alerté, évoquant une "situation de référence" difficile qui concerne "les 18 millions de Sénégalais" et non uniquement le gouvernement.
Sur le plan de la fonction publique, Ousmane Sonko a plaidé pour une réforme structurelle du système en place depuis vingt ans, appelant à plus de cohérence et d'équité. "L'État ne peut pas et ne doit pas vivre au-dessus de ses moyens", a-t-il martelé, tout en prônant la suppression des dépenses superflues.
Le dialogue sectoriel a été présenté comme la clé de voûte de sa méthode. "À partir de demain, il y aura des rencontres sectorielles pour discuter de vos préoccupations", a précisé le Premier ministre, qui a identifié l'éducation nationale, l'enseignement supérieur et la santé comme priorités immédiates.
Évoquant les tensions sociales récentes, Sonko a appelé à la responsabilité collective : "Nous éviterons autant que possible la confrontation et nous devons tous éviter de nous pousser mutuellement vers la radicalisation. Personne ne gagne dans la confrontation sociale."
Le chef du gouvernement a conclu en présentant une vision ambitieuse pour l'avenir économique du Sénégal : "Construisons d'abord une économie, créons les conditions de notre souveraineté. Nous devons travailler à nous réapproprier toutes nos ressources pour développer notre pays dans quelques années, en toute transparence, la main dans la main avec les partenaires que vous êtes."
Cette rencontre tripartite marque un tournant dans les relations entre l'État, les syndicats et le patronat, avec un Premier ministre résolu à affronter les défis économiques dans un cadre de dialogue renouvelé.
LE MALI RENFORCE SA REGLEMENTATION MINIERE
Face à la recrudescence des accidents mortels dans les mines artisanales, les autorités maliennes adoptent de nouvelles mesures de régulation du secteur aurifère, stratégique pour l’économie nationale mais confronté à des défis sécuritaires...
Face à la recrudescence des accidents mortels dans les mines artisanales, les autorités maliennes adoptent de nouvelles mesures de régulation du secteur aurifère, stratégique pour l’économie nationale mais confronté à des défis sécuritaires et environnementaux majeurs.
Le gouvernement malien a adopté mercredi plusieurs décrets visant à structurer et sécuriser le secteur minier artisanal, après plusieurs accidents meurtriers survenus dans des sites d’orpaillage illégaux, a annoncé le conseil des ministres.
Ces textes précisent l’organisation et le fonctionnement de fonds créés par la loi minière d’août 2023. Parmi eux, un Fonds de réhabilitation et de sécurisation des sites miniers artisanaux financera la fermeture et la réhabilitation des sites abandonnés, ainsi que la lutte contre l’usage de produits chimiques prohibés. Un fonds de financement de la promotion du secteur minier, alimenté par les contributions des compagnies minières, soutiendra le développement des capacités dans le domaine. D’autres fonds seront dédiés aux infrastructures minières, au transport et à la recherche géologique.
Ces réformes interviennent après plusieurs drames liés à l’orpaillage clandestin. Le 15 février, un effondrement sur le site de Bilaly Koto, dans la région de Kayes, a causé la mort d’au moins 48 personnes, principalement des femmes, selon des sources locales. Le site, autrefois exploité par une entreprise chinoise, avait été abandonné avant d’être investi par des orpailleurs artisanaux. Le 29 janvier, un incident similaire s’était produit dans le cercle de Kangaba, entraînant plusieurs décès.
Le Mali est l’un des principaux producteurs d’or en Afrique, avec une production totale de 72,2 tonnes en 2022, dont 6 tonnes issues de l’orpaillage artisanal. L’or représentait cette année-là 25 % du budget national, 75 % des recettes d’exportation et 10 % du PIB. Toutefois, l’exploitation artisanale demeure peu encadrée et expose les travailleurs à des conditions précaires, avec des risques d’accidents et des impacts environnementaux liés à l’utilisation de mercure et de cyanure.
En 2024, la production d’or malienne a chuté de 23 %, passant de 66,5 tonnes en 2023 à 51 tonnes, en raison d’une baisse des rendements et de différends entre le gouvernement et les compagnies minières. Confrontées à ces défis, les autorités cherchent à encadrer l’orpaillage artisanal pour en limiter les risques et améliorer la contribution du secteur à l’économie nationale.
Par Ibou FALL
LA CASAMANCE, COMBIEN DE VOYOUCRATIES ?
Combien d'accords de paix déjà signé avec le Mfdc ? Soit l’Etat dont la mission est de maintenir l’ordre et la souveraineté dans toute la République, en est capable ; soit il ne l’est pas et doit lâcher les régions qu’il ne peut plus administrer
On efface tout et on recommence ? Le «meilleur Premier ministre de tous les temps», selon son employeur, vient de faire un saut de puce cette semaine à Bissau, pour y signer un énième accord de paix avec l’un des multiples chefs de faction du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc), César Atoute Badiate. Une des têtes brûlées de la région qui n’iront sans doute pas en vacances avec le mystérieux Salif Sadio, qui aurait apparemment sept vies… César Atoute Badiate, son lieutenant dans une autre vie, tentera de le dégommer pour prendre le commandement de la faction armée.
Depuis, ils se regardent en chiens de faïence.
Ironie du sort : au même moment, le Général Souleymane Kandé, celui-là même qui nettoie méticuleusement les poches de rébellion il y a de cela peu, est envoyé au placard en Inde.
Des accords de paix, combien l’Etat sénégalais en signe-t-il avec le Mfdc ? Déjà, en 1991, les députés du Pds dont Laye Diop Diatta et Oumar Lamine Badji, conduits par Marcel Bassène, réalisent l’exploit de rencontrer les chefs rebelles dans le maquis et obtiennent qu’ils déposent les armes.
C’est l’hebdomadaire du mardi d’alors, Le Témoin, qui annonce la bonne nouvelle. Ces braves députés prennent contact avec la présidence de la République qui engage des discussions. Marcel Bassène et ses collègues sont en première ligne pour conduire les négociations de paix en Casamance qui finissent par les «Accords de Cacheu».
Un bien pour un mal ? Crise au Pds : son patron, Me Abdoulaye Wade, tout nouveau ministre d’Etat à la présidence de la République, est furieux… Le bénéfice politique de cet exploit lui aurait bien servi à plastronner, parce qu’il ne sert à presque rien à la Présidence. Certes, il a ouvert le bal de la Croix Rouge avec Elisabeth Diouf cette année-là. C’est la rare mission d’importance qu’on lui confie…
Sauf que les députés de Casamance lui gardent alors un chiot de leur chienne. Ils ne sont pas représentés dans le gouvernement alors que si le Pds a une base affective en dehors de Dakar, c’est bien dans le Sud. Ils lui remontent les bretelles à son domicile sans ménagement, en attendant de solder leurs comptes.
Là, c’est fait…
A l’époque, les figures mythiques des combattants du Mfdc sont, entre autres, Sidy Badji et Léopold Diatta. L’Abbé Augustin Diamacoune, figure tutélaire du mouvement indépendantiste, vient de sortir de prison depuis une loi d’amnistie qui les élargit, lui, les combattants du Mfdc et les poseurs de bombes de 1988. L’Histoire nous prouvera que ce n’est pas la meilleure idée du moment…
Des accords de paix qui ne seront jamais respectés, le Mfdc et l’Etat du Sénégal en signent plusieurs : en 1991, 2001, 2022 et, derniers en date, 2025.
La vérité est plus prosaïque : quand des citoyens décident de prendre les armes contre leur pays pour remettre en question l’intégrité territoriale, il n’y a plus lieu de discuter… Soit l’Etat sénégalais dont la mission régalienne est de maintenir l’ordre et la souveraineté dans toute la République, en est capable ; soit il ne l’est pas et doit lâcher les régions qu’il ne peut plus administrer.
Ça ne se discute pas.
De tout temps, la guerre et la zizanie engendrent des économies qui enrichissent les marchands de paix. Des «messieurs Casamance», des repentis au train de vie onéreux, des intermédiaires trop zélés pour être honnêtes, cela fait bien quatre décennies que la rébellion en entretient. Passons sur les droits-de-l’hommiste à l’indignation intéressée, qui se font leur beurre au passage, la zone de non-droit dont l’économie se base sur le trafic de chanvre indien, de bois et de la noix de cajou, les queutards aux droits de cuissages gratuits, le racket légitime au nom de la noble cause…
Lorsque les rebelles déposent les armes en 1991, ça n’a rien à voir avec une brusque prise de conscience : à l’époque, le Général Abdoulaye Dieng, Gouverneur militaire de Ziguinchor, ne fait pas dans le détail. Il pousse le sens de l’honneur jusqu’à emmener avec lui sa famille à son lieu d’affectation, parce que son pari est de faire de la région une zone sûre où ses enfants iront à l’école et les citoyens pourront dormir fenêtres ouvertes… La légende voudrait qu’une importante colonne du Mfdc venant de Guinée-Bissau, coincée lors d’un passage, aurait été décimée par l’Armée sénégalaise, laissant les irrédentistes quasiment sans force.
La médiation des députés du Pds tombe-t-elle alors à pic ? Le Général Dieng, si ça ne tenait qu’à lui, terminerait le travail… Sauf que les députés du Pds s’interposent pour organiser la paix.
On ne saura jamais vraiment quels liens le Pds et le Mfdc tissent contre le régime de Abdou Diouf. Tant que Léopold Sédar Senghor est au pouvoir, Abdoulaye Wade, comme Augustin Diamacoune Senghor, respecte la République. Aucune foucade, pas d’excès.
Est-ce le placide Diouf qui les énerve ?
En 1993, en pleine Présidentielle, alors que la rébellion casamançaise fait des siennes, le candidat Wade déclare urbi et orbi que pour battre campagne dans le Sud, il n’a pas besoin de protection, il y est chez lui. Certes, sa mère, Aïda Dabo, est du Sud. Mais ça ne suffit pas à expliquer qu’il s’y sente autant en confiance…
Les années Wade ne serviront à rien : des mallettes distribuées à quelques repentis ne font pas la paix. C’est vrai, un général bissau-guinéen trop zélé à soutenir la rébellion meurt de manière bizarre dans le maquis, et les rebelles doivent déménager chez Yahya Jammeh pour maintenir leur standing.
S’il faut retenir de la gouvernance de Macky Sall un bilan positif, c’est bien sûr la question casamançaise.
Chapeau bas, de mauvaise grâce…
La première mesure stratégique aura été de virer Yahya Jammeh du pouvoir en Gambie, dès 2016. Puis, le pont de Farafégny qui rend le sentiment d’appartenance à une même Nation aux deux parties : venir du Nord et partir du Sud deviennent si faciles…
Confier au p’tit Colonel Souleymane Kandé la Zone Sud, ce n’était pas con ? Un homme d’honneur qui fait le ménage et nettoie les poches les plus sordides de cette voyoucratie : grottes de munitions, plantations de chanvre indien, trafic de bois… Rien n’échappe à la rigueur de ces gens d’armes qui réduisent à néant cette délinquance institutionnalisée sous le vocable de rébellion.
Lorsque le pétrole et le gaz sénégalais passent de simples vues de l’esprit à projets nationaux, dans le monde, ça donne des idées. La rébellion casamançaise, par exemple, pourrait servir de Cheval de Troie, en plus de quelque politicien aussi exalté que cupide, capable de drainer du monde. Pourquoi négocier avec des gens qui ont pris les armes contre leur pays ? Les traitres, on les passe par les armes.
MACKY DÉNONCE UN PROCÉDÉ POLITIQUE
L'ancien président réfute les accusations de dissimulation financière portées contre son administration par la Cour des comptes. "Je n’ai peur de rien. Ils peuvent poursuivre s'ils veulent", affirme-t-il, n'excluant pas un retour au Sénégal
(SenePlus) - L’ancien président Macky Sall s’est exprimé pour la première fois depuis la publication du rapport accablant de la Cour des comptes sur la gestion des finances publiques durant son second mandat (2019-2024). Dans un entretien exclusif accordé à Jeune Afrique, il a fermement rejeté les accusations de dérive financière, qualifiant le rapport de « procédé politique » et dénonçant une cabale orchestrée par ses détracteurs.
Le 12 février, la Cour des comptes a rendu public un rapport révélant que la dette publique du Sénégal avait été minorée d’environ 25 % dans les comptes officiels. Selon ce document, la dette publique atteignait près de 100 % du produit intérieur brut (PIB) fin 2023 et devrait s’élever à 110 % du PIB d’ici fin 2024. Ces conclusions ont conduit l’agence de notation Moody’s à dégrader la note souveraine du Sénégal de deux crans, soulignant des « indicateurs budgétaires nettement plus défavorables ».
Interrogé par Jeune Afrique, Macky Sall a vivement contesté les allégations de la Cour des comptes et du Premier ministre Ousmane Sonko, qui accuse son prédécesseur d’avoir mis en place des « stratagèmes pour détourner en masse des deniers publics ». « Je m’inscris totalement en faux contre ces allégations de falsifications, a-t-il déclaré. C’est un procédé politique. Nous avons toujours travaillé en toute transparence avec l’ensemble des partenaires. Chaque année, la Cour des comptes a certifié les comptes financiers de l’État du Sénégal. C’est trop facile de revenir après et de dire que tout cela était faux. Tout cela est ridicule. »
L’ancien chef de l’État a également critiqué la méthodologie du rapport, affirmant qu’aucun membre de son gouvernement n’avait été consulté ou interrogé. « J’ai été informé du niveau d’endettement en même temps que tout le monde, par la bouche du Premier ministre. À aucun moment, on ne nous a demandé notre version des faits », a-t-il déploré.
Le rapport de la Cour des comptes met en lumière des pratiques opaques, notamment concernant la dette bancaire intérieure. Macky Sall a rejeté ces accusations, expliquant que certaines opérations de trésorerie courante, comme les emprunts relais auprès des banques locales, sont monnaie courante. « Par exemple, lorsque l’Agence française de développement, la Banque islamique de développement ou la Banque africaine de développement nous prête de l’argent pour financer le TER, nous sommes obligés de demander des crédits relais aux banques locales que nous remboursons une fois le décaissement reçu. Ce sont des opérations normales que gère quotidiennement le ministère des Finances. Le gouvernement n’est en rien impliqué dans ces sujets. La Cour des comptes mélange tout », a-t-il expliqué.
Concernant la dette extérieure, le fondateur de l'APR a insisté sur son caractère transparent : « La dette extérieure ne peut être minorée. C’est de la dette multilatérale ou bilatérale. Il est impossible de la dissimuler car les transactions transitent par la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). »
Face aux menaces de poursuites judiciaires annoncées par l’exécutif, dirigé par le président Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko, Macky Sall affiche une sérénité déconcertante. « Je n’ai peur de rien, a-t-il affirmé. Ils peuvent poursuivre s’ils veulent. J’ai choisi de vivre au Maroc comme mes prédécesseurs ont choisi librement d’aller en France. Rien ne m’empêche d’aller au Sénégal et je n’exclus pas d’y retourner. »
L’ancien président a également défendu son bilan, rappelant qu’il a « laissé un pays en paix » et qu’il aurait pu briguer un troisième mandat. « Le troisième mandat serait passé, mais j’ai choisi la voie de la démocratie, a-t-il souligné. J’ai proposé une loi d’amnistie qui a permis à ceux qui étaient en prison de sortir. Nous sommes allés aux élections de manière apaisée. Ils ont gagné. Ils n’ont qu’à travailler au lieu de critiquer ce qui a été fait ces douze dernières années. »
LA FRANCE PRÊTE À ROMPRE SES ACCORDS AVEC L'ALGÉRIE
Le Premier ministre français a dénoncé le refus répété d'Alger de réadmettre ses ressortissants en situation irrégulière, dont l'auteur présumé de l'attaque de Mulhouse. Un ultimatum de six semaines a été fixé au gouvernement algérien
(SenePlus) - Selon des informations rapportées par Le Monde, le gouvernement français a pris une position ferme concernant les relations franco-algériennes lors d'un comité interministériel tenu mercredi 26 février. Face aux difficultés rencontrées dans l'application des accords bilatéraux, notamment en matière d'immigration, le Premier ministre François Bayrou a annoncé une série de mesures diplomatiques et sécuritaires.
Au cœur de cette tension se trouve l'attaque survenue samedi à Mulhouse, dans le Haut-Rhin, pour laquelle un ressortissant algérien en situation irrégulière est accusé d'avoir tué une personne et d'en avoir blessé sept autres à l'arme blanche. Comme l'a souligné François Bayrou lors de sa conférence de presse : "Nous avons vécu à Mulhouse un drame de plus."
Le Premier ministre a particulièrement mis en avant un problème diplomatique majeur qui aurait contribué à cette tragédie : "Ce drame a été rendu possible parce que quatorze fois ce ressortissant a été présenté à la réadmission, et quatorze fois a été refusé," explique-t-il selon Le Monde.
Face à cette situation qualifiée d'"inacceptable" par le chef du gouvernement, la France a décidé de demander au gouvernement algérien "de réexaminer la totalité des accords entre les deux pays et la manière dont ils sont exécutés." "Nous leur donnerons un mois, six semaines," a précisé M. Bayrou.
Durant cette période d'évaluation, "une liste d'urgence sera présentée au gouvernement algérien de personnes qui doivent pouvoir retourner dans leur pays," a poursuivi le Premier ministre. Il a également averti que si des solutions n'étaient pas trouvées, le gouvernement considérerait que "les termes consentis seront remis en cause et, au bout du chemin, ce sont les accords qui seront remis en cause."
Malgré la fermeté de ces déclarations, François Bayrou a tenu à préciser qu'il n'avait pas la volonté d'entrer dans "l'escalade" avec l'Algérie.
Cette annonce intervient dans un contexte déjà tendu entre Paris et Alger. Le jour même du comité interministériel, le Conseil de la nation algérien – équivalent du Sénat – a annoncé "la suspension de ses relations" avec le Sénat français, rapporte Le Monde. Cette décision fait suite à la visite du président du Sénat, Gérard Larcher, au Sahara occidental, un territoire où l'Algérie soutient les indépendantistes du Polisario contre le Maroc.
Par ailleurs, la situation de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre 2024, a également été évoquée lors de la conférence de presse. Le Premier ministre a exprimé "une grande inquiétude à propos de sa santé" et concernant "des pressions qui sont faites sur lui, et notamment [celles] qui mettent en cause ses avocats."
François Bayrou a ajouté que "prononcer le nom de Boualem Sansal dans cette conférence de presse" était "une manière de dire l'importance que la France accorde à sa personnalité et au respect qui devrait lui être dû."
OUMOU WANE, NOUVELLE AMBASSADRICE ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE EN ITALIE
La Sénégalaise devient la figure de proue d'ItalAfrica Centrale pour quatre nations africaines. Sa mission : promouvoir des initiatives de coopération économique et attirer les investisseurs européens vers des marchés prometteurs
(SenePlus) - La Chambre de Commerce ItalAfrica Centrale renforce sa présence en Afrique de l'Ouest avec la nomination de Dr. Oumou Yaya Wane au poste de Directrice Générale déléguée, chargée de promouvoir les initiatives de coopération économique dans plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest.
Le mandat de Dr. Wane s'étend initialement sur trois pays stratégiques : "responsable de la promotion des initiatives de coopération économique dans la République de Côte d'Ivoire, dans la République du Sénégal et dans la République Islamique de Mauritanie", précise le document d'annonce. Cette zone d'influence couvre des économies majeures de l'Afrique occidentale francophone, positionnant Dr. Wane comme une figure clé des relations économiques italo-africaines.
Selon Oumou Wane, son champ d'action s'étendrait également à la Sierra Leone, élargissant ainsi sa sphère d'influence à quatre nations ouest-africaines. "Ces pays africains en voie d'émergence pour lesquels je souhaite trouver des débouchés et des capitaux, disposent de ressources en talents et infrastructures capables de séduire les investisseurs italiens et européens", souligne la nouvelle Directrice Générale déléguée.
Dans le cadre de ses nouvelles fonctions, elle sera chargée de mettre en œuvre plusieurs axes stratégiques clairement définis dans sa lettre de mission. Il s'agira notamment "promouvoir et d'organiser des activités de nature économique, sociale, scientifique et institutionnelle visant à approfondir la connaissance mutuelle et les échanges" entre l'Italie, l'Europe et les pays africains sous sa responsabilité.
Son rôle comprend aussi la promotion des "collaborations, des accords et des conventions entre les institutions et les entreprises opérant en Italie, en Europe et en Afrique", ainsi que l'organisation de "conférences, des réunions, des recherches et des événements à ces fins, en accord avec la présidence".
"L'Afrique n'est pas condamnée aux seconds rôles, il est grand temps qu'elle rentre dans la cour des grands et soit innovante en termes d'investissements !", estime la cheffe d'entreprise dans une déclaration reflétant sa détermination à repositionner le continent dans l'économie mondiale, non plus comme simple fournisseur de matières premières, mais comme partenaire innovant et stratégique.
Le président de la Chambre de Commerce ItalAfrica Centrale Alfredo Carmine Cestari souligne que cette nomination n'est pas le fruit du hasard mais "le résultat de l'amitié témoignée à la Chambre de Commerce, de l'engagement pris au fil des ans pour promouvoir les activités commerciales, entrepreneuriales et institutionnelles au niveau international".
L'institution, dont le siège principal est situé à Milan, dispose également de bureaux à Naples, Rome, Bruxelles, ainsi qu'en Afrique à Kinshasa, Pointe-Noire, Malindi et Luanda.
Pour Oumou Yaya Wane, cette nomination représente à la fois une reconnaissance internationale de son expertise et une plateforme pour concrétiser sa vision d'une Afrique plus intégrée et mieux positionnée dans l'économie mondiale.