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29 avril 2025
Politique
LES MAGISTRATS S'OPPOSENT À L'ÉLARGISSEMENT DU CONSEIL SUPÉRIEUR DE LA MAGISTRATURE
Le maintien du président à la tête du Conseil supérieur de la magistrature est une ligne rouge pour les juges sénégalais. Sa présidence consolide au contraire le dialogue entre l'exécutif et le judiciaire, estiment-ils
Le président de la République doit présider le Conseil supérieur de la magistrature (CSM). Tel est l’avis de magistrats qui s’opposent à l’élargissement du conseil à des acteurs de la société, tel que préconisé dans les conclusions des assises nationales de la justice. Ils pensent que cette formule est impertinente et dénudée de tout sens. En lieu et place, ces magistrats proposent un Haut conseil de la justice qui sera ouvert à tous les acteurs de la société.
Alors que le président Bassirou Diomaye Faye est dubitatif sur sa présence ou non au sein du Conseil supérieur de la Magistrature (CSM), du côté des magistrats, la question semble tranchée : le chef de l’Etat doit présider le CSM. Dans les chaumières, le débat fait rage. Les magistrats ont déjà répondu à la question du chef de l’Etat, cela avant même l’assemblée générale de l’Union des magistrats du Sénégal (UMS) prévue le 10 août prochain. Si le président de la magistrature dit être accroché à la position des magistrats, celle-ci est très claire. Elle s’oppose à tout retrait du président du Conseil. Selon des sources de «L’As», les avis sont unanimes sur la question. Le président doit continuer à présider le conseil supérieur de la Magistrature. Pour la simple raison que sa présence ne constitue aucunement un obstacle à l’indépendance de la justice. Au contraire, elle évite le cloisonnement des pouvoirs et consolide le dialogue des pouvoirs. En effet, le président de la République a prêté serment d'être, durant son mandat, garant de l’indépendance de la justice en général et de la Magistrature en particulier. Et ces derniers, jouissant de leur position de fonctionnaires avec un statut spécial, reçoivent au nom des sénégalais le serment du président de la République et rendent justice en se fondant sur les lois en vigueur. Ainsi, ils estiment que si l'état de droit se mesure par la séparation des pouvoirs, il n’en demeure pas moins que cette séparation ne doit pas être absolue. En réalité, les pouvoirs doivent se parler. D’autant plus que dans un État de droit, le pouvoir exécutif a toujours besoin du pouvoir judiciaire et inversement. Dès lors, il est nécessaire qu'ils se rencontrent, se parlent pour une meilleure distribution de la justice. Sous ce rapport, le CSM offre un cadre de rencontre et de discussion. D’ailleurs, c'est ce que le législateur sénégalais a compris pour avoir organisé les rencontres sur convocation du président de l’exécutif et leur périodicité dans l’année. Selon certains magistrats, le président de la République, en se retirant du Conseil supérieur de la Magistrature, risque de briser son serment de garantir l'indépendance de la Magistrature. Pis, soutenir pour eux le retrait du président de la République du CSM au nom de l’indépendance de la justice et de la séparation des pouvoirs, pour le compenser avec l'ouverture à de tiers, relève d'une méconnaissance du rôle des parties prenantes et des pouvoirs dont disposent les destinataires des mesures prises. Car le CSM doit rester un cadre de rencontre fermé dédié uniquement aux magistrats.
Mise en place d’un Haut conseil de la justice ouvert
En lieu et place d’un CSM ouvert, les magistrats proposent un haut conseil de la justice, tel que préconisé dans les conclusions des assises de la justice. Il s’agit d’une institution constitutionnelle au sein de laquelle acteurs et usagers vont désormais assurer un contrôle du bon fonctionnement du système judiciaire. Étant convaincu que l’autorité suprême ne peut au nom de la loi se faire substituer par des tiers dont la présence encourage le lobbying dans un conseil jusque-là épargné de tout clivage, les magistrats indiquent que l'ouverture du CSM ne doit pas être pour certains de ses partisans un moyen pour favoriser la mainmise de puissance étrangère sur notre système judiciaire. Pour eux, ouvrir le conseil, c'est l’exposer à la merci d'intérêts catégoriels. Ce qui serait un risque fort pour une souveraineté judiciaire. Différent du CSM, le Haut Conseil sera ouvert aux magistrats, aux avocats, aux notaires, aux huissiers de justice, aux commissaires-priseurs, aux greffiers, aux universitaires, aux journalistes, à la société civile etc. Il agira dans l’intérêt des justiciables pour une meilleure distribution de la justice, sa mission et ses pouvoirs étant précisés.
Par Madiambal DIAGNE
L’AMATEURISME À TOUS LES ÉTAGES DE LA MAISON SONKO-DIOMAYE
Aucun sérieux effort d’investigation n’a été effectué avant certaines nominations ; à moins que l’engagement politique, la proximité sociale ou les liens de sang aient primé sur tout autre critère
Mon Dieu, c’est comme une malédiction. Ils font tout de travers. Le Conseil des ministres du 17 juillet 2024 a procédé à la nomination de plus de 80 personnes à des postes importants dans l’appareil d’Etat. Cette cohorte surchargée ou pléthorique en une même séance, une première dans l’histoire du Sénégal, (si ce n’est dans un mouvement administratif pour pourvoir les échelons de base de l’administration territoriale), va poser de gros problèmes pour l’installation des personnes ainsi désignées. L’Inspection générale d’Etat (Ige) n’aura pas les effectifs suffisants pour procéder, en sus de ses missions quotidiennes, aux formalités nécessaires pour la prise de fonction, dans des délais rapides, de la plupart des personnes nommées, encore que d’autres nouvelles nominations tombent au jour le jour et certaines exigeront également l’implication de l’Ige. On remarquera déjà que l’Ige ne dispose précisément que des effectifs au nombre total de 33 agents dont les 9 sont en position de détachement ou de disponibilité. Et ce corps de contrôle de l’Etat a été engagé, depuis quelques jours, dans des missions de contrôle et de vérification de plus de 50 structures de l’Etat. Qui va aller procéder à l’installation des nouveaux dirigeants de structures publiques ainsi nommés, d’autant que certaines personnes, nommées, elles aussi, des semaines auparavant, attendent toujours de pouvoir être installées dans leurs fonctions ? Les nominations traduisent donc un remplacement systématique de poste pour poste, alors que la rationalisation des services de l’Etat devait induire, comme c’est le cas avec l’architecture gouvernementale, à des regroupements ou des réorganisations des directions et agences nationales. La logique semble de vouloir éviter de diminuer des postes pour manquer de quoi satisfaire une clientèle politique.
Divers autres problèmes apparaissent à la lecture de la liste des nominations. On y découvre notamment des situations de personnes qui n’ont pas le profil d’emploi. Des personnes qui occupent leur premier emploi sont propulsées à des stations gouvernementales stratégiques où elles n’auraient pu être, dans le cas le plus normal, que des «stagiaires» en phase d’initiation. Il s’y ajoute des cas évidents de népotisme et de conflits d’intérêts. Les médias n’ont sans doute pas tort de tourner la chose en dérision, pour dire que le nouveau régime, qui promettait des appels à candidatures pour pourvoir aux emplois publics essentiels, a fini par faire des «appels au népotisme», ou pour être plus juste, des «appels à la famille». On réalise en fin de compte qu’aucun sérieux effort d’investigation n’a été effectué avant de décider de certaines nominations ; à moins que l’engagement politique, la proximité sociale ou les «liens de sang» aient primé sur tout autre critère de compétences ou de probité ou même de respect des bonnes procédures. Des révélations sortent de partout sur des cas de népotisme familial scandaleux ou des situations d’usurpation de titres ou de qualifications. D’autres nominations tiendraient à des pressions ou autres formes de chantage. Certains militants, qui s’impatientaient de ne pas être invités à la table, avaient commencé à montrer des sautes d’humeur et avaient brandi des menaces publiques de déballage dans les réseaux sociaux. On a pu rire de voir l’immédiateté de certaines nominations, après des sorties virulentes de ces personnes frustrées. Les plus hautes autorités de l’Etat, en l’occurrence le Premier ministre Ousmane Sonko et le président de la République Bassirou Diomaye Faye, semblent vulnérables à ces pressions. Ont-ils eu à crier ne pas céder aux pressions et chantages, mais en fin de compte, on observe que cela a fini par payer. Le parcours tumultueux de leur formation politique a comporté des phases sombres durant lesquelles certains militants et responsables ont été chargés de rôles et de missions inavouables. La piètre sortie de Me Ngane Demba Touré, Directeur général de la société minière Somisen, sur le plateau de Tv5 Monde, le 2 juillet 2024, suffit pour convaincre que le critère de compétence ne semble pas présider à certaines nominations.
Tout cela jure d’avec les professions de foi d’une gouvernance vertueuse et de qualité. On était en droit d’être plus exigeant vis-à-vis des nouvelles autorités. En effet, on a vu comment et avec quelle virulence, elles avaient pourfendu la gestion «clanique», «familiale», «népotique» et «prédatrice» de Macky Sall et même des Abdoulaye Wade et Abdou Diouf. Avec une sincérité touchante et persuasive, Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye avaient promis «la rupture», l’avènement d’un homo senegalensis nouveau pour diriger les affaires publiques. Ils sont des arroseurs arrosés. On peut deviner mon petit sourire en coin, car j’avais croisé le fer avec certaines personnes quand elles se faisaient des contempteurs de la nomination par exemple d’un certain Aliou Sall, jeune frère de Macky Sall, comme Directeur général de la Caisse des dépôts et consignations. Les compétences et le pedigree de Aliou Sall ne sauraient souffrir d’un moindre complexe. Mais le cas de la nomination de Aliou Sall avait tant plombé le magistère de Macky Sall et constituait l’arme par laquelle les détracteurs de son régime arrivaient à l’atteindre, que j’avais fini par suggérer publiquement à Aliou Sall de démissionner de ses fonctions. J’avais fait la même suggestion concernant Mansour Faye, ministre et beaufrère du président de la République. La démarche n’était certes pas juste, mais c’était le prix à payer. Alors, on ne saurait tolérer, du nouveau régime, qu’il fasse pire que celui de Macky Sall ou de Abdoulaye Wade. Assurément, ils sont désormais bien mal placés, ceux et celles qui disaient haro au népotisme et qui se trouvent empêtrés dans les travers dont ils affublaient leurs prédécesseurs.
Chacun de leurs faits et gestes constitue une énormité
Les nouvelles autorités gouvernementales devraient apprendre à mesurer la portée de leurs faits et gestes. La ministre des Sports, de la jeunesse et de la culture a snobé la finale de la Coupe du Sénégal de football, le 13 juillet 2024, pour aller à une cérémonie de réception organisée en l’honneur d’un footballeur français, par l’ambassadrice de France à Dakar. Le célèbre Aurélien Tchouameni était en séjour au Sénégal pour y lancer des œuvres caritatives. Le geste de la ministre Khady Diène Gaye a été vivement déploré, d’autant que l’année d’avant, précisément le 28 août 2023, le Premier ministre Amadou Ba avait personnellement remis le trophée de vainqueur de la Coupe du Sénégal à l’équipe du Jaraaf de Dakar. La désinvolture de la ministre sera aussi remarquée, le 20 juillet 2024, car elle ne daigna pas se déplacer pour représenter le gouvernement à la cérémonie de présentation des ouvrages de l’ambassadeur du Cameroun au Sénégal. Elle enverra le même jour un message laconique, indiquant ne pouvoir être présente à cette cérémonie de 15 heures, pour cause d’un voyage en France, prévu dans la soirée. Ainsi, aucun officiel sénégalais n’avait rehaussé de sa présence cette cérémonie dédiée à l’ambassadeur Jean Koe Ntonga, Doyen du corps diplomatique et qui est en poste au Sénégal depuis presque 30 ans. Il s’était trouvé dans le public certaines langues fielleuses pour dire que s’il s’était agi d’un ambassadeur même du Liechtenstein, la ministre s’obligerait à être vue sur la photo. A son corps défendant, le Premier ministre avait envoyé une lettre pour indiquer avoir désigné Mme Khady Diène Gaye pour le représenter à la cérémonie. Comme pour sauver les meubles, l’ancien ambassadeur Paul Badji et le Colonel Momar Guèye, président de l’Association des écrivains du Sénégal, ont rendu de vibrants hommages au diplomate camerounais. Sur le même registre, nos nouvelles élites politiques devraient faire davantage d’efforts pour assurer la représentation. «Je vois, vous vous prenez trop au sérieux pour vous soucier de ce que vous portez et vous mettez, disons cette espèce de pull difforme (…)», réplique dans le film culte Le Diable s’habille en Prada.
En outre, on ne dira jamais assez que ce qui peut sortir de la bouche d’un opposant est pardonnable, ne saurait toujours l’être si cela sort de celle d’un membre officiel d’un gouvernement. C’est par exemple l’incartade du ministre de l’Environnement, Daouda Ngom, qui n’a rien trouvé de mieux à dire, dans les colonnes du journal Le Quotidien, le 15 avril 2024, que «Macky Sall était plus qu’un roi. Il s’est permis ce que Mouhamed VI ne peut pas se permettre au Maroc». Il est encore heureux que la partie marocaine n’ait pas daigné relever cette déclaration on ne peut diplomatiquement incorrecte. Il a de qui tenir car le Premier ministre Sonko a attaqué publiquement un chef d’Etat étranger, en l’occurrence Emmanuel Macron, à une conférence publique organisée à Dakar, le 16 mai 2024. On se rappelle également le propos de Birame Soulèye Diop, alors président du Groupe parlementaire de Yewwi askan wi, pour accuser, le 4 juillet 2023, le Président Alassane Dramane Ouattara d’avoir fait empoisonner les candidats de son parti qu’il avait désignés pour briguer sa succession. Cette déclaration a beaucoup fâché du côté de la Lagune Ebrié d’Abidjan. Lors de la visite du président Faye à Abidjan le 7 mai 2024, certains officiels ivoiriens avaient tenu à demander des nouvelles de Birame Soulèye Diop. C’est dire que la pilule est amère.
Par ailleurs, l’installation chaotique de la nouvelle législature, le 12 septembre 2022, a été l’occasion d’assister à un véritable cirque dans les travées de l’Assemblée nationale. Les nouveaux députés, provenant des rangs de la Coalition Yewwi askan wi (Yaw), s’étaient donnés en spectacle, brisant le mobilier, bloquant le vote en emportant l’urne. Des échauffourées d’une gravité jamais enregistrée dans l’Hémicycle avaient été déplorées. Jamais l’Assemblée nationale n’a connu des scènes de violences aussi fortes, jusqu’au tabassage, en règle, en mondovision, de la députée Amy Ndiaye Gniby, enceinte de plusieurs mois. L’opinion s’était émue et le vilain exemple avait été montré sur toutes les télévisions. Le Sénégal a pu avoir honte. Plus jamais ça, s’était-on juré et promis. L’indulgence sans limite des Sénégalais voudrait considérer que ces comportements répréhensibles étaient simplement ceux d’opposants mécontents ou brimés. Mais après que le parti Pastef et son monde sont arrivés au pouvoir, on les a vus se comporter comme toujours : insultant, menaçant de violences physiques leurs adversaires politiques. Voilà que l’incorrigible député Guy Marius Sagna attire à nouveau l’attention sur ses frasques, en s’illustrant par son manque de respect à l’endroit de ses collègues du Parlement de la Cedeao. Les vidéos font le tour de l’Afrique, du monde. Le député Sagna ne serait-il pas dans une logique de provocation grossière, en vue de créer des incidents ? Qu’a-t-on fait au Bon Dieu pour mériter que nos élites politiques nous foutent cette honte ? Dans un moment de sidération, nous avons lancé un cri du cœur : «Méritez de nous gouverner !», chronique du 10 août 2015 ou «Mais Macky, où on va là ?», chronique du 28 mai 2012.
Aussi, qui a mis dans la tête du Président Bassirou Diomaye Faye l’idée que pour prouver son souverainisme, il faudrait tenir une conférence de presse avec exclusivement des journalistes sénégalais ? Les médias internationaux étaient bannis de la première conférence de presse du chef de l’Etat pour tirer le bilan de ses «100 premiers jours» à la tête du pays. La démarche est maladroite et vide de sens. En effet, c’est comme si ce qui se dirait à cette conférence de presse ne concernerait ou n’intéresserait que le public sénégalais. Bien sûr que non, et la bonne preuve est que le président Bassirou Diomaye Faye a choisi de changer de langue de communication pour parler le français, en lieu et place du wolof, dans la partie de cet entretien où il évoquait le volet de la diplomatie et de la coopération internationale. Bassirou Diomaye Faye semble chercher à innover, au risque de se montrer iconoclaste et de la plus drôle des manières. C’est ainsi qu’il a surpris son monde en faisant une allocution en anglais, devant Charles Michel, le président du Conseil de l’Europe, en visite à Dakar le 24 avril 2024. Son interlocuteur a le français comme langue maternelle et cette langue reste la langue officielle du Sénégal. Qu’est-ce qui pouvait alors pousser le président Faye à risquer un tel coup qui a pu faire rire le public ?
Dans les salles de classe, il y a toujours un élève zélé, le fayot, qui claque des doigts bruyamment et crie plus fort que les autres «Moi Monsieur ! Moi Monsieur !», avec un tel aplomb que l’instituteur préfère l’ignorer, persuadé qu’il a la réponse, choisissant d’interroger le gars qui est au fond de la classe, qui essaie de se faire oublier. Et puis, un jour, il désigne le fayot. Médusé, l’instituteur découvre que l’élève n’a pas appris sa leçon. C’est cette image aussi piteuse que ridicule que renvoient Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye. Mais le fayot finit par être responsable de classe, qui met un soin particulier à écrire les noms des bavards en l’absence du maître. Il sera le délateur qui dénonce ceux qui ont pu tricher, ce qui du reste ne l’empêche pas de tricher. La finalité est d’être le premier de la classe.
VIDEO
LA « COALITION DIOMAYE PRESIDENT » SORT DU BOIS
La « Coalition Diomaye Président » n’entend pas laisser l’opposition occuper toute la scène politique et monopoliser le débat public au Sénégal.
La « Coalition Diomaye Président » n’entend pas laisser l’opposition occuper toute la scène politique et monopoliser le débat public au Sénégal. Aussi a-t-elle organisé hier, dimanche, une conférence de presse pour se prononcer sur les cent premiers jours de gestion du pouvoir par l’équipe dirigée par le chef de l’Etat Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko. Morceaux choisis !
AÏDA MBODJ : « OUSMANE SONKO NE PEUT PAS SE PRESENTER DEVANT CETTE ASSEMBLEE NATIONALE ILLEGITIME»
« La coalition Diomaye est allée pêcher des voix et a obtenu 54% de l’électorat sénégalais. Il faut que cette majorité se traduise à l’Assemblée nationale car, même si Ousmane Sonko, par élégance devrait se présenter devant cette Assemblée nationale, elle n’est pas légitime. C’est une assemblée mais pas celle du peuple. Ce dernier a voté massivement pour Bassirou Diomaye Faye» a indiqué Aïda Mbodj, ancienne députée à l’Assemblée nationale, par ailleurs présidente de la conférence des leaders de la coalition Diomaye Président qui s’exprimait sur les 100 premiers jours du régime.
MIMI TOURE : «TOUT DEBUT DE CHANGEMENT EST DIFFICILE…
» Dans son discours lors de la conférence de presse de la « Coalition Diomaye President », Aminata Touré qui a d’ailleurs fait récemment une sortie sur les 100 jours de Diomaye Faye au pouvoir, revient à la charge. Elle invite les Sénégalais à maintenir le cap pour le changement. « Nous devons laisser de côté toute activité politicienne et faire focus sur les objectifs. Le président de la République a indiqué la voie sur plusieurs secteurs de développement. Donc, sachez que le changement est en cours mais il nous faut faire violence sur nous-même pour aboutir à ce changement. Il faut que notre coalition soit porteuse de ce message auprès des acteurs du secteur économique. C’est de cette manière que nous pouvons soutenir nos dirigeants » a soutenu Mimi Touré. D’autre part, la présidente du mouvement pour l’intégrité, le mérite et l’indépendance appelle les camarades de Diomaye Président à faire face à cette nouvelle opposition refuser « l’a contre-propagande »
Par Vieux SAVANÉ
HARRIS PRESIDENTE
Première femme ayant brisé le plafond de verre en devenant vice-présidente, il lui revient, en attendant intronisation, de poursuivre son odyssée en devenant la première présidente des Etats-Unis
De plus en plus pressé par son propre camp, Joe Biden a fini par accepter, hier dimanche, de se retirer de la course à l’élection présidentielle du 5 novembre prochain. Il a affirmé s’y résoudre « dans l’intérêt du pays » à travers un communiqué publié sur le réseau social X et vouloir désormais se consacrer à terminer son mandat. Aussi, il va apporter son « soutien total » et son « appui » à sa vice-présidente, Kamala Harris.
La pression qui se faisait de plus en plus pressante en même temps que s’imposait l’évidence d’un président chancelant, à la démarche de plus en plus hésitante a donc payé. Il ne pouvait en être autrement avec les images d’un Joe Biden testé positif au Covid-19, peinant à descendre la passerelle de son avion. Son pas lourd, son regard un peu vitreux, commençait à tenir en laisse une énergie qui avait du mal à s’émanciper et à rassurer. Certes il n’y avait que 3 ans d’écart entre Joe Biden (81 ans) et Donald Trump (79 ans) mais l’on aurait dit un gouffre abyssal tant l’un semblait bondissant, ressemblant à un pitbull et l’autre à un « Papy », un peu fatigué, quelquefois hagard, victime de ces faux pas qui rendent d’actualité l’adage selon lequel « la vieillesse est un naufrage ». Il fallait donc contenir le processus de descente aux enfers sur lequel comptait prospérer Trump avant que ne se dresse l’impossibilité d’un recours vu que la convention du Parti démocrate devait introniser son candidat à la mi-août à Chicago. Ainsi, avec cette nouvelle donne, en dépit de son bagout et de sa nouvelle stature de super héros, voire de miraculé ayant survécu à une tentative d’assassinat le 13 juillet dernier, Trump sera en face de son âge, de ses outrances, de sa superficialité et devra débattre forcément avec plus jeune que lui.
Le temps est certes court et c’est pour cela que tout se jouera avec beaucoup de densité. Une véritable campagne va démarrer avec l’opportunité de voir une Amérique autre se réconcilier avec l’initiative et tournerle dos au populisme nauséabond et à l’irresponsabilité d’un ancien président sortant qui avait refusé de reconnaitre sa défaite électorale, incitant plutôt sa base électorale fanatisée à envahir le capitole. Un tel personnage suscite beaucoup d’inquiétude dans un monde trouble confronté à des foyers de tension multiples (conflits Israel /Palestine ; Russie /Ukraine ; Chine /Taiwan, etc.) qui constituent une menace pour la paix. L’équipe de Kamala Harris a averti la Commission fédérale des élections de sa décision de prendre le relais de la campagne de Biden. Place désormais au « Harris Présidente » autour de laquelle s’organise déjà le camp démocrate.
Pour autant, rien ne sera facile à Kamala Harris. Première femme ayant brisé le plafond de verre en devenant vice-présidente, il lui revient, en attendant intronisation, de poursuivre son odyssée en devenant la 1ere présidente des Etats-Unis. Femme. Afro américaine d’origine indienne. Et de montrer une fois de plus que l’Amérique est un lieu de tous les possibles.
LANSANA GAGNY SAKHO EMBOÎTE LE PAS À MIMI TOURÉ
Le Coordonnateur du Programme politique de Pastef, réclame lui aussi de nouvelles élections législatives dès septembre afin de doter le président Diomaye Faye d'une majorité parlementaire lui permettant de mener à bien son programme de réformes
Lansana Gagny Sakho, Coordonnateur du Programme politique et législatif de Pastef, appelle à son tour à la dissolution de l’actuelle Assemblée nationale dès le mois de septembre prochain et la tenue de législatives. Invité de l’émission Objection de la radio Sud Fm hier, dimanche 21juillet, le nouveau PCA de l'APIX a indiqué que ces nouvelles élections vont non seulement permettre de disposer d’une Assemblée correspondant à la démocratie de notre pays post deuxième alternance mais aussi permettre au président Bassirou Diomaye de pouvoir mettre en œuvre le projet politique que les Sénégalais ont primé le 24 mars dernier.
Lansana Gagny Sakho adoube l’ancien Premier ministre et présidente du « Mouvement pour l’intégrité, le mérite et l’indépendance » (Mimi) sur la question de la dissolution de la quatorzième législature. Interpellé hier, dimanche 21 juillet, lors de son passage dans l’émission Objection de la radio Sud Fm par notre confrère Baye Oumar Guye sur cette hypothèse de dissolution de l'Assemblée nationale brandie par Aminata Touré, lors de sa conférence de presse du mercredi 17 juillet dernier, le Coordonnateur du Programme politique et législatif de Pastef n’y est pas allé par quatre chemins. Aussi a-t-il déclaré : « Je ne suis pas dans le secret des dieux, mais je partage exactement le même point de vue que la présidente Mimi Touré ». Poursuivant son raisonnement, l’ancien militant de l’Alliance pour la République (Apr) qui a quitté ce parti pour se lancer dans l’aventure avec le Pastef au moment où ce parti était dans l’œil du cyclone avec la répression de l’ancien régime, a évoqué deux raisons pour justifier sa demande de dissolution de l’Assemblée nationale en septembre prochain. La première obéit, selon lui, à un besoin de disposer d’une Assemblée qui correspond à la démocratie de notre pays poste deuxième alternance et la deuxième est relative à une Assemblée qui permettrait au Président Bassirou Diomaye de pouvoir mettre en œuvre son projet politique que les Sénégalais ont primé le 24 mars dernier.
« Les Sénégalais ont, dans leur grande majorité à 54, 28%, décidé de choisir librement le Président Bassirou Diomaye. Donc, il faut lui donner les moyens de gouverner. Et ces moyens de gouverner, c'est qu'il y ait une majorité à l'Assemblée nationale », a-t-il souligné avant d’ajouter au sujet de la deuxième raison. « Ce qu'on a vu à l'Assemblée nationale doit nous pousser à reprofiler le type de député que nous devons avoir dans cette institution. On a vu des choses incroyables que le Sénégal ne mérite pas. Et rien que pour ça, je pense qu'il faut aller dans cette logique, avoir une Assemblée nationale qui soit vraiment représentative, pas une Assemblée qui soit une caisse de résonance. On a vu certains députés de Pastef apostropher les ministres actuels ? C'est comme ça qu'une Assemblée nationale doit fonctionner. Notre pays mérite mieux que ce que nous avons aujourd'hui ».
LES CINQ DERNIERS MOIS DE 2024 POURRAIENT ETRE CHAUDS…
Des épées de Damoclès judiciaires planent sur d'anciennes figures de la majorité présidentielle
Les 5 derniers mois de l’année 2024 pourraient être un tournant dans la mise en oeuvre des politiques publiques lancées par les nouvelles autorités sénégalaises. Après la symbolique des ‘’100 jours’’ premiers jours, le président Bassirou Diomaye Faye demande au gouvernement d’entrer dans « la phase cruciale de rectification, d’ajustement, de réforme hardie des politiques publiques et de reddition des comptes », selon le communiqué du conseil des ministres du 18 juillet.
Appelée « consolidation », cette nouvelle étape fait allusion pourrait être celle des premières mises en cause de personnalités de l’ancien régime dans leur gestion des affaires publiques sur la période mars 2012-mars 2024 correspondant aux deux mandats de Macky Sall à la tête du pays. Les dossiers judiciaires accumulés devant les tribunaux, en particulier ceux bouclés depuis plusieurs années par l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC), ainsi que ceux instruits sous l’égide du président Bassirou Diomaye Faye et du premier ministre Ousmane Sonko depuis avril 2024 seraient en passe d’être soldés.
« L’objectif est de créer dans tous les secteurs de la vie économique, sociale, environnementale et culturelle, les conditions véritables pour bâtir durablement une souveraineté assumée dans le sillage d’une démocratie exemplaire et d’un Etat de droit de référence », indique la même source.
Ces dernières semaines, le pouvoir a donné plusieurs signaux relatifs à l’entrée dans cette nouvelle « phase » de gouvernance du duo de l’exécutif. En réalité, ces signaux peuvent être considérés comme des réponses à l’impatience manifestée dans plusieurs secteurs de l’opinion publique face aux lenteurs dans la mise en oeuvre de certains engagements programmatiques liés á la bonne gouvernance et à la reddition des comptes. Les dizaines de rapports et d’enquête diligentés par les organes de contrôle de l’Etat et restes jusqu’ici sans suite - classement sans suite ou prolongements judiciaires - entrent dans cette « demande sociale » des populations.
Aujourd’hui, le gouvernement, visiblement, veut accélérer la cadence de la redevabilité dans la gestion récente des affaires publiques.
Le propos du conseil des ministres :
« Le président de la République a indiqué que le second semestre de 2024 doit consolider la phase cruciale, de rectification, d’ajustement, de réforme hardie des politiques publiques et de reddition des comptes. L’objectif est de créer dans tous les secteurs de la vie économique, sociale, environnementale et culturelle, les conditions véritables pour bâtir durablement une souveraineté assumée dans le sillage d’une démocratie exemplaire et d’un Etat de droit de référence. Il a, dès lors, exhorté le Gouvernement d’être davantage à l’écoute des populations, d’anticiper et de travailler dans la solidarité, avec la mise en œuvre d’une stratégie de communication coordonnée, cohérente, persuasive et offensive. C’est dans cet esprit qu’il a demandé au Premier ministre de prendre toutes les dispositions en vue de la présentation prochaine devant l’Assemblée nationale de la Déclaration de Politique générale du Gouvernement déjà disponible. »
par Tierno Monénembo
QU’EST-IL ARRIVÉ AU GÉNÉRAL SADIBA COULIBALY ?
La vérité, c’est qu’après avoir accaparé, un à un, tous les leviers du pouvoir, Mamadi Doubouya a mis à jour la machine à tuer héritée de son mentor, Sékou Touré. Nos tyrans ne tombent pas du ciel. Ils viennent de notre lâcheté collective
Tout est bizarre dans cette affaire et d’abord, son arrestation et sa condamnation. Si notre Général avait commis quoi que ce soit de répréhensible (un acte de rébellion par exemple), on l’aurait régulièrement arrêté et au grand jour, déféré devant un tribunal militaire.
Au lieu de cela, son domicile est assiégé un beau matin et, sans sommation, arrosé de tirs nourris. Pris de panique, il se rend de lui-même à la Présidence pour solliciter des éclaircissements. Il est détenu sur-le-champ et condamné à cinq ans de prison pour « désertion à l’étranger et détention illégale d’armes » puis déchu de son titre de Général et exclu de l’armée.
« Désertion à l’étranger », c’est celle-là, la deuxième bizarrerie. Qu’est-ce que cela veut dire ? Que notre officier supérieur a déserté l’armée pour se réfugier à l’étranger ou que notre Chargé d’Affaires à notre ambassade à Cuba a quitté son poste sans autorisation ? Dans ce cas, désertion ou abandon de poste ?
Autre chose qui a du mal à passer dans mon ciboulot de pauvre chroniqueur : « détention illégale d’armes ». En effet, dans ma modeste compréhension de la chose militaire, rien de plus normal qu’un Général soit armé, c’est pour cela d’ailleurs qu’on le paie. En tout état de cause, ses avocats sont formels : il a prévenu son ministre de tutelle de sa venue au pays, et pris la peine de lui rendre visite dès son arrivée à Conakry. Il se trouve où, le crime ?
Mais passons. Condamné à cinq ans de prison, dégradé puis rayé de l’armée, Sadiba Coulibaly qui, de ce fait, n’était plus, comme vous et moi, qu’un citoyen lambda, est détenu dans un lieu secret et non, comme il se doit à « l’hôtel Cinq Etoiles de Coronthie ». Et voilà que dans un communiqué qui pue le malaise, et daté seulement du 25 juin, le tribunal militaire de première instance de Conakry, nous annonce le décès du condamné, décès survenu, tenez-vous bien, le 22 du même mois, soit trois longs jours après le drame. Vous avez compris ?
L’ancien chef d’Etat- major de notre armée est mort le 22, son certificat de décès a été signé le 24 et c’est seulement le 25 que l’on se décide à nous le communiquer. Mais oublions un moment la ronde fastidieuse des dates et lisons ce que dit le médecin-légiste : « le décès pourrait être imputable à un psycho-traumatisme important et un stress prolongé qui sont à l’origine d’une arythmie cardiaque majeure ayant entraîné une défibrillation et un arrêt cardiaque ». Non, ce n’est pas une erreur, c’est bien ce qui est écrit : « le décès pourrait être imputable ». Ah, quand la vérité scientifique se met au conditionnel ! On a envie de dire : « merci Docteur mais de grâce, inventez-nous autre chose ! Un Général d’armée formé dans une des plus belles académies américaines (sain d’esprit et de corps, qui plus est !), mourir de stress, sans aucun choc physique ou électrique, ce n’est pas une autopsie, c’est une histoire à dormir debout !
Il a circulé, peu de temps après l’enterrement du Général, un papier évoquant un suicide. On aurait découvert dans le smartphone du défunt un projet de coup d’Etat et celui-ci se serait suicidé, pris de remords. Un projet de coup d’Etat dans un téléphone portable, une gaminerie à laquelle les Pieds Nickelés eux-mêmes n’auraient pas pensé !
La vérité, c’est qu’après avoir accaparé, un à un, tous les leviers du pouvoir, Mamadi Doubouya a mis à jour la machine à tuer héritée de son mentor, Sékou Touré. Aujourd’hui, c’est Sadiba Coulibaly ; demain, ce sera toi, moi ou quelqu’un d’autre. En tout cas, nous savons tous maintenant que nos tyrans ne tombent pas du ciel. Ils viennent de notre lâcheté collective.
Au moment où j’écris ces lignes, deux braves combattants du FNDC, Foniké Mengué (encore lui !) et Billo Bah ont été kidnappés par des gradés en cagoule et conduits manu-militari, en un lieu inconnu. Dans quel état, nous les rendront-ils ? Dans un état de psycho-traumatisme important ?
LA STRATÉGIE DU BOUCLIER ET DU GLAIVE
Entre soutien au président Diomaye et riposte aux attaques de l'APR, Aminata Touré se pose en défenseure zélée du nouveau pouvoir. Certains de ses détracteurs estiment même qu’elle pourrait lorgner la présidence de l'Assemblée nationale
La volonté d’Aminata Touré de s’ériger en bouclier du nouveau régime la pousse à envoyer une volée de bois vert contre les opposants accusés de vouloir déstabiliser le régime et ternir le bilan des premiers mois du duo Diomaye-Sonko. L’ex-ministre de la Justice semble déterminée à jouer un rôle majeur au sein des alliés de la coalition présidentielle. Certains de ses détracteurs estiment même qu’elle pourrait lorgner la présidence de l'Assemblée nationale.
Le divorce mal consommé entre Aminata Touré, ancienne Première ministre et membre de la coalition DiomayePrésident et ses anciens compagnons de l’APR se transforme en pugilat. L’ancienne responsable du parti de Macky Sall a décidé de faire feu de tout bois contre ses anciens alliés. ‘’Nous avons compris leur jeu, nous ne les laisserons pas intoxiquer les populations. Ils veulent casser le rythme, comme on le dit dans un match de football, parce qu’ils sont dominés. D’ailleurs, j’affirme que c’est leur leader Macky Sall lui-même qui est derrière cette sortie’’, a affirmé Mimi Touré.
Tout en verve, l’ancienne ministre de la Justice estime que l'APR est une coquille vide aux mains de Macky Sall qui chercherait à déstabiliser le pays depuis l’extérieur. ‘’On ne peut pas parler d’évaluation des 100 premiers jours du gouvernement. Nous devons nous faire apprécier pour améliorer les choses. Dans cette nouvelle opposition, certains manquent de hauteur. Ils font des sorties pour faire oublier les morts liées aux manifestations politiques et les scandales des 1 000 milliards F CFA du fonds Covid-19’’, a déclaré Aminata Touré.
Selon elle, les attaques et les critiques de l’APR contre le régime actuel visent uniquement à faire diversion et à faire oublier leur mauvaise gestion et leurs crimes. ‘’C’est Macky Sall qui est derrière les attaques de l’APR’’, a-t-elle martelé. L’ancienne présidente du Cese a également vivement critiqué Mansour Faye, beau-frère du président Macky Sall.
‘’Elle n’est ni dans des calculs politiques ni dans la quête d’un poste’’
Cette volée de bois vert contre les opposants vise-t-elle à redonner vie aux partis alliés au sein de la coalition DiomayePrésident ? Pour l’instant, beaucoup de leaders et de cadres de la coalition n’ont pas été retenus dans les nominations aux postes gouvernementaux et à la tête des structures parapubliques. Aminata Touré, l’une des personnalités les plus influentes de la coalition, semble vouloir prendre date pour l’avenir et s'ériger en bouclier du nouveau duo Diomaye-Sonko.
L’ex-chef de gouvernement sous Macky Sall se dit en phase avec le nouveau régime sur plusieurs questions, notamment la baisse des denrées de première nécessité et la question foncière. De plus, Mimi Touré n’a jamais hésité à critiquer le Parlement actuel, qu'elle considère comme illégitime. Certains spécialistes lui prêtent l’intention de jouer un rôle majeur, en cas de Législatives anticipées et d’une victoire de DiomayePrésident. Dans cette configuration, elle pourrait ne pas refuser le poste de présidente de l'Assemblée nationale, si Sonko décide de rester à la tête du gouvernement.
‘’Madame Aminata Touré est juste en train de jouer sa partition au sein de cette coalition DiomayePrésident où elle a été la superviseure générale lors de la dernière campagne présidentielle. Elle n’est ni dans des calculs politiques ni dans la quête d’un poste comme celui de présidente de l’Assemblée nationale. Elle est simplement engagée dans ce qu’elle fait’’, a nié Bassirou Dieng, chargé de communication nationale de Mimi24 et proche de l’ex-Première ministre.
Aminata Touré semble ainsi porter le costume d’ange gardien du duo Diomaye-Sonko dont elle ne cesse de saluer la communion et l’osmose. Selon elle, le seul programme de l’opposition est de diviser le duo au pouvoir.
Toutefois, dans la perspective des élections législatives, la présence de Mimi Touré peut-elle éloigner le PDS de la coalition DiomayePrésident, si l’on sait que Karim Wade avait appelé à soutenir Diomaye avant le premier tour de la Présidentielle. Or, une grande inimitié existe entre Mimi Touré et les libéraux, en particulier Wade fils.
Dès lors, une alliance formelle en vue des Législatives anticipées entre DiomayePrésident et le PDS est-elle envisageable ? Ses détracteurs l’accusent également de surenchérir dans ses attaques contre son ancien camp, pour faire oublier son passé au sein de l’APR.
Pour Bassirou Dieng, chargé de communication de la coalition Mimi24, il n’y a aucune virulence dans ses propos. ‘’Je vous souligne aussi que Mme Aminata Touré n’a jamais essayé de faire oublier son appartenance à l’APR dans le passé. Il se trouve simplement qu’elle sait assumer ses positions. Quand elle était dans l’APR, elle assumait et s’était engagée avec fidélité et loyauté aux côtés de Macky Sall, malgré les nombreux coups bas de ce dernier envers elle. Quand elle a quitté Macky et l’APR, elle n’est jamais retournée en arrière et a osé faire face à Macky Sall jusqu’à ce que ce dernier renonce à son projet de s’éterniser au pouvoir et de partir lui et son clan le 24 mars dernier’’, a-t-il déclaré avant d’indiquer que la seule intention de Mimi Touré est d'œuvrer pour la réussite du projet de changement systémique de notre cher pays le Sénégal.
Aminata Touré, ‘’sentinelle’’ des engagements pour la reddition des comptes et la fin de la loi d’amnistie
Aminata Touré, qui n’a jamais caché son ambition présidentielle, semble toujours avoir les yeux rivés sur la Présidentielle de 2029. Sa volonté d’être un acteur majeur de la rupture pourrait lui permettre de s’imposer comme une figure incontournable du projet.
Selon Mamadou Sy Albert, analyste politique, cette sortie de Mimi Touré constitue un rappel à l’ordre pour le nouveau régime, lui rappelant que le programme autour de la reddition des comptes et de la loi d’amnistie est essentiel pour le projet.
‘’C’est la première sortie d’un leader allié de Pastef pour défendre le bilan de Diomaye, mais aussi pour jouer son rôle de sentinelle par rapport au programme proposé aux Sénégalais. À travers cette sortie, elle fait montre d’une grande détermination à veiller à ce que les promesses de rupture soient respectées’’, indique le politologue.
À la question de savoir si Aminata Touré fait une fixation sur ses anciens camarades et cherche à faire oublier son compagnonnage avec Macky Sall, l’analyste politique se montre sceptique. ‘’Je pense qu’elle ne fait pas une fixation sur l’APR et qu’elle a tiré un trait sur son ancien parti. Elle a suffisamment d’expérience, tout au long de sa carrière politique, pour savoir que ce qui compte, c’est que le président réalise ses promesses, à côté de qui elle s’est aussi engagée lors de la campagne’’, soutient-il.
BIDEN LÂCHE PRISE
Le président américain quitte la présidentielle dans la douleur, enterrant ses espoirs de second mandat. À 81 ans, le démocrate a cédé aux pressions l'appelant à renoncer, après une campagne minée par les soupçons sur sa santé
(SenePlus) - Dans un coup de théâtre sans précédent, le président américain Joe Biden a annoncé ce dimanche 21 juillet 2024, son retrait de la course à la Maison Blanche pour 2024. Cette décision choc, bien qu'attendue par certains, bouleverse complètement la campagne présidentielle à quelques semaines de la convention démocrate.
"Je pense qu'il est dans l'intérêt de mon parti et du pays que je me retire et que je me concentre uniquement sur l'exercice de mes fonctions jusqu'à la fin de mon mandat", a déclaré Biden dans un communiqué, ajoutant qu'il s'exprimerait plus en détail "plus tard cette semaine".
À 81 ans, le démocrate rejoint ainsi le cercle très restreint des présidents sortants ayant renoncé à briguer un second mandat. Mais il est le premier à abandonner aussi tardivement, et surtout le seul à le faire en raison d'interrogations sur ses capacités mentales.
C'est la performance calamiteuse de Biden lors du débat du 27 juin face à Donald Trump qui a précipité les événements. Dès les premières minutes, un Biden très affaibli, toussotant et s'emmêlant les pinceaux, a fait exploser au grand jour les doutes sur son âge avancé.
"Un spectacle douloureux", selon de nombreux démocrates, qui a fait fondre les sondages déjà défavorables au président sortant. Les appels se sont alors multipliés, d'abord en coulisses puis publiquement, pour qu'il jette l'éponge.
Selon les médias américains, des figures démocrates de premier plan comme Barack Obama, Nancy Pelosi, Chuck Schumer et Hakeem Jeffries, ont fait part en privé de leur inquiétude. En parallèle, les images d'un Biden positif au Covid-19 et peinant à descendre d'un avion ont achevé de miner sa campagne.
Il faut désormais trouver dans l'urgence un ou une remplaçante à Biden pour la convention démocrate mi-août à Chicago. Sa vice-présidente Kamala Harris serait un choix naturel, mais pas automatique. Le dernier mot reviendra aux 3.900 délégués du parti, pour la plupart inconnus du grand public.
Cette annonce intervient dans un contexte délicat pour les démocrates, Donald Trump semblant avoir repris l'avantage après avoir miraculeusement survécu à une tentative d'assassinat le 13 juillet. Le milliardaire républicain a depuis engrangé des victoires judiciaires et une nouvelle consécration lors de la convention de son parti à Milwaukee.
Pour le camp démocrate, l'équation est donc simple : trouver un candidat de dernière minute suffisamment populaire et dynamique pour contrer l'élan de Trump. Un défi de taille pour éviter une défaite potentiellement écrasante en novembre prochain.
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LIBÉRER LA JUSTICE DE L'EMPRISE PRÉSIDENTIELLE
Dès lors que la Constitution énonce la séparation des pouvoirs, le président de la République et le ministre de la justice ne doivent plus assurer la présidence et la vice-présidence du Conseil supérieur de la magistrature
Le Conseil Supérieur de la Magistrature, censé garantir l'indépendance du pouvoir judiciaire, est paradoxalement présidé par le chef de l'exécutif. Cette anomalie démocratique menace l'équilibre des pouvoirs et la crédibilité de la justice. Une réforme urgente s'impose pour restaurer la confiance des citoyens et renforcer l'État de droit au Sénégal.